Les plus beaux textes des pères : Clément d'Alexandrie
19 mars 2018

Clément d’Alexandrie, dans son Pédagogue, nous parle surtout de Christ comme d’un Maître, le Verbe qui nous enseigne toute sagesse et nous apprend comment nous conduire en ce monde. Il parle donc rarement de la croix dans cet ouvrage, mais quand il le fait, dans un passage au sujet de la couronne que le Seigneur a porté, nous voyons comment il comprend que la croix est un jugement pour les incrédules, une honte aux yeux du monde et une gloire pour celui qui a les yeux de la foi. Notons la formule qui signale que Christ a souffert “les peines que nous devions souffrir”.


Ce peuple (les Juifs), qui s’était éloigné des voies du Seigneur, ne l’a point connu quand il s’est présenté à lui. Circoncis de corps, il ne l’était plus de raison et d’intelligence. Les ténèbres dont son orgueil l’avait entouré étaient si épaisses, que la lumière divine n’a pu les percer. Il a méconnu Dieu, il l’a nié, il a cessé d’être Israël. Il a persécuté Dieu, il a follement espéré de pouvoir outrager le Verbe ; et celui qu’il a crucifié comme malfaiteur, il l’a couronné comme roi. Mais, dans cet homme qu’ils ont méconnu, ils reconnaîtront le Seigneur, Dieu juste et clément : sa divinité, que leurs outrages se sont efforcés de lui faire manifester à leurs yeux par quelque signe éclatant, eux-mêmes l’ont manifestée et lui ont rendu témoignage en l’élevant en haut et en plaçant sur sa tête, au-dessus de tout nom humain, ce diadème de justice dont l’épine n’a pas cessé depuis sa mort et ne cessera jamais de fleurir. Cette couronne fait la perte des incrédules et le salut des fidèles qu’elle rassemble et qu’elle entoure comme d’un rempart. Elle est la brillante et l’éternelle parure de tous ceux qui ont cru à la glorification du Sauveur; elle punit, elle blesse, elle ensanglante ceux qui l’ont niée. Elle atteste la bonté infinie de Jésus-Christ, qui a chargé sa tête du poids de nos crimes, souffrant ainsi les peines que nous devions souffrir. Car lorsqu’il nous eût délivrés des épines de nos péchés par celles de sa passion ; lorsqu’il eut vaincu le démon et anéanti sa puissance, il eut raison de s’écrier :

” O mort, où est ton aiguillon ? “

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *