Pour Anselme de Cantorbéry, il y a deux types de questions en théologie : celles qui sont tranchées par l’Écriture, et celles sur lesquelles il y a débat.
Car je suis certain que, si j’avance une proposition qui contredise incontestablement l’Écriture, cette proposition est fausse ; et je ne veux pas la retenir si je m’en aperçois. Mais si, dans ces sujets qui peuvent donner lieu sans danger à des opinions diverses, comme celui qui nous occupe présentement […], nous expliquons la parole de Dieu d’une manière telle que cette parole puisse apparaître comme favorable à des opinions différentes, et si, en aucun de ses passages, elle ne présente rien qui puisse fixer incontestablement ce qu’il faut croire, je ne pense pas qu’il y ait là rien à reprendre.
Anselme, Cur Deus Homo, chapitre XVIII.
Il reviendra au Livre II, chapitre XVI sur cette distinction quand il dit “Par la suite, on ne doit pas douter qu’Adam et Ève aient obtenu cette rédemption, bien que l’autorité divine ne le dise pas d’une manière expresse.” Les notes de l’édition Sources Chrétiennes signalent plus tard à ce sujet : “L’autorité suprême est l’Écriture, car elle vient du Christ qui, vrai Dieu, ne peut pas mentir. Mais la “nécessité” du Christ lui-même a dû faire l’objet d’une “démonstration rationnelle”.”
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