Quand Tetzel prend une bonne baffe
26 juin 2018

Un gentilhomme saxon, qui avait entendu Tetzel à Leipsig, avait été indigné de ses mensonges. Il s’approche du moine et lui demande s’il a le droit de pardonner les péchés qu’on a l’intention de commettre. “Assurément, répond Tetzel, j’ai reçu pour cela plein pouvoir du pape. – Eh bien, reprend le chevalier, je voudrais exercer sur l’un de mes ennemis une petit vengeance, sans porter atteinte à sa vie. Je vous donne dix écus si vous voulez me remettre une lettre d’indulgence qui m’en justifie pleinement.” Tetzel fit quelques difficultés : ils tombèrent cependant d’accord de la chose, moyennant trente écus. Bientôt après, le moine part de Leipsig. Le gentilhomme, accompagné de ses valets, l’attendait dans un bois entre Jüterbock et Treblin; il fond sur lui, lui fait donner quelques coups de bâton, et enlève la riche caisse des indulgences que l’inquisiteur emportait avec lui. Tetzel crie à la violence, et porte plainte devant les tribunaux. Mais le gentilhomme montre la lettre que Tetzel a signée lui-même, et qui l’exempte à l’avancée toute peine. Le duc George, que cette action avait d’abord fort irrité, ordonna, à la vue de cet écrit, qu’on renvoyât l’accusé absous.

(Albinus, Meise. Chronik. L. W. (W.), XV, 446, etc. – Hechtius, in Vit. Tezelii.)

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

1 Commentaire

  1. David

    Très drôle !

    Réponse

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