Les meilleurs arguments contre la transsubstantiation
24 juillet 2018

La transsubstantiation est en fait une question philosophique qui peut-être résumée simplement (pour celui qui connaît les termes de la philosophie d’Aristote) ainsi : Est-il possible qu’un accident (ici, de pain) subsiste sans sa substance ?

Pierre Martyr Vermigli est le réformateur le plus érudit en philosophie d’Aristote. Il a écrit un traité entier sur la Cène et la présence de Christ, qui fait un peu plus de 200 pages et qui est disponible en (ancien) français. Si vous voulez creuser le sujet, c’est le mieux, téléchargez-le en cliquant ICI.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

12 Commentaires

  1. Steven

    Il y a sacrifice donc il y a transsubstantiation.
    La foi a ses raisons que la raison ne connaît point.

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      Pourquoi faudrait-il une transsubstantiation pour qu’il y ait sacrifice ? Par ailleurs, les Pères et la Bible ne parle que d’un sacrifice lors de la Cène : celui de lèvres qui louent Dieu.

      Réponse
  2. Steven

    Malalachie 1.11 est un vrai sacrifice.

    Réponse
  3. Steven

    Quelle est l’interprétation de ce verset par la réforme?
    Je doute que votre sainte cène soit une offrande,
    qui sous-entend donc un sacrifice,
    De plus nous avons une lecture sacrificielle de la Cène.

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      La Sainte-Cène est un sacrifice pour les réformés, un sacrifice de reconnaissance. C’est d’ailleurs le sens du mot Eucharistie : rendre grâce.

      Pour un traitement réformé de la question, je vous renvoie vers Bavinck, A Sacrifice of Praise.

      Réponse
  4. Steven

    Oui j’entends bien.
    Mais je vous parle du sacrifice de Malachie et de son accomplissement dans l’église catholique,
    Car vous niez la transsubstantiation or elle est liée à l’actualisation du sacrifice du Christ.
    Il me semble que la prophétie est claire dans son contexte.

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      Le sacrifice dont parle Malachie n’est pas la Messe. Voici ce que dit Calvin au livre IV de son Institution à ce sujet :

      “Il convient d’entendre sur quel fondement les « missotiers » appuient leurs sacrifices. Ils se réfèrent à la prophétie de Malachie où le Seigneur annonce : « En tout lieu, on brûle de l’encens en l’honneur de mon nom et l’on apporte une offrande pure» (Malachie 1.11). Comme si c’était une chose nouvelle et inusitée chez les prophètes, lorsqu’ils ont à parler de la vocation des Gentils, de signifier le service spirituel de Dieu par les cérémonies de la Loi, afin de contextualiser pour les gens de leur époque comment les Gentils devaient être introduits dans l’alliance de Dieu pour en être vraiment participants. En fait, ils avaient l’habitude générale de décrire les réalités qui se sont accomplies dans l’Évangile sous les figures de leur temps.
      Des exemples faciliteront la compréhension de cela. Au lieu de dire que tous les peuples se convertiront à Dieu, ils disent : « Toutes les nations afflueront… à la montagne de la Maison de l’Éternel» (Ésaïe 2.2 sqq.). Au lieu de dire que les peuples du Midi et de l’Orient adoreront Dieu, ils disent « Les rois de Tarsis et des îles apporteront des offrandes» (Psaumes 68.30; 72.10; Ésaïe 60.6, etc.). Pour montrer quelle grande et ample connaissance les croyants recevraient pendant le règne de Christ, ils disent : « Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens auront des songes et vos jeunes gens des visions » (Joël3.1). La même chose est indiquée dans une autre prophétie d’Ésaïe, où il dit qu’il y aura des autels dressés à l’Éternel en Assyrie et en Égypte, comme en Judée (Ésaïe 19.19, 21, 23-24).

      Premièrement, je demande aux papistes si cette prophétie de Malachie n’a pas été accomplie dans le christianisme (note : c’est-à-dire dans le fait que des gentils soient des offrandes agréables à Dieu par toute la terre) ? Secondement, qu’ils me disent où sont ces autels et quand ils ont été bâtis. Ensuite, je voudrais savoir s’ils pensent que ces deux royaumes, qui sont joints à la Judée devaient avoir chacun leur temple comme celui de Jérusalem. S’ils interprètent correctement ces versets, ils seront contraints de reconnaître, comme c’est la vérité, que le prophète décrit la réalité spirituelle sous les ombres et les figures de son temps. C’est comme cela que nous le faisons.

      Comme les exemples de cette manière de s’exprimer sont assez fréquents chez les prophètes, je ne veux pas être long et en citer beaucoup. Ces pauvres « missotiers » se trompent lourdement en ne reconnaissant pas d’autre sacrifice que leur messe alors que, maintenant, les croyants sacrifient véritablement à Dieu et lui offrent l’offrande pure dont il sera bientôt parlé.”

      Et, plus loin :

      “Un tel sacrifice d’actions de grâces est si nécessaire qu’il ne peut pas être absent de l’Église. C’est pourquoi il sera éternel et durera autant que le peuple de Dieu, comme l’a écrit aussi le prophète. Voici le témoignage du prophète Malachie: «Car depuis le lever du soleil jusqu’à son couchant, mon nom est grand parmi les nations. En tout lieu, on brûle de l’encens en l’honneur de mon nom et l’on apporte une offrande pure; car grand est mon nom parmi les nations, dit l’Éternel des armées» (Malachie 1.11). Loin de nous l’idée de l’en ôter! Et Paul nous recommande d’« offrir nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de notre part un culte raisonnable » (Romains 12.1). C’est à juste titre qu’il a ajouté que tel est là le culte raisonnable que nous rendons à Dieu. Il a ainsi envisagé une forme spirituelle de servir et d’honorer Dieu, qui s’oppose, tacitement, aux sacrifices charnels de la Loi mosaïque. Ainsi, les aumônes et les bienfaits sont appelés des sacrifices auxquels Dieu prend plaisir (Hébreux 13.16). De cette manière, également, la libéralité des Philippiens, qui ont subvenu aux besoins de Paul, est qualifiée de «parfum de bonne odeur» et toutes les œuvres des croyants sont des «sacrifices spirituels» (Philippiens 4.18; 1 Pierre 2.5).”

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    • Steven

      Donc si je comprends bien, la sainte cène réformée est un sacrifice de reconnaissance, où la présence réelle dans le pain n’est ni physique ni substantielle mais par l’Esprit.
      Ce n’est pas non plus une participation à l’unique sacrifice du Christ réalisée une fois pour toute, dans le sens catholique, où le sacrifice de la messe rend présent ce sacrifice pépertuel et éternel.

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      • Maxime N. Georgel

        La Cène consiste en plusieurs choses :
        1) Le Christ s’offre au croyant comme le pain de vie de son âme, sa vie éternelle et le croyant se nourrit de Lui par la foi.
        2) Le croyant se remémore la mort de Christ et son sacrifice.
        3) L’ensemble des croyants manifeste son unité, sa communion, sa participation à un seul pain et un seul sang.
        4) L’Eglise offre un sacrifice de louange et reconnaissance à Dieu par ce sacrifice unique. En ce sens, il y a participation au sacrifice du Christ, non pas par un sacrifice d’expiation renouvelé mais par une reconnaissance et une louange renouvelée pour ce sacrifice et parce que, dans la Cène, nous recevons les bénéfices par la foi de l’oeuvre du Christ.
        5) En vue de s’offrir au croyant (cf. point 1), le Christ est uni, personnellement, dans sa divinité et son humanité, par l’Esprit, de manière objective au pain et au vin présentés à l’Eglise. Toutefois, il se reçoit de manière subjective, par la foi. Ainsi, celui qui prend la Cène sans foi reçoit bien un pain consacré, uni objectivement au corps du Christ, mais il ne reçoit pas les bénéfices de l’oeuvre du Christ. Il prend la Cène pour son jugement.
        6) Le festin eschatologique en présence de l’Agneau, le retour du Christ, sont annoncés par la Cène.
        La théologie réformée de la Cène a été résumée en 9 points par Brad Littlejohn, nous les avons traduit et je t’invite à les consulter ici : https://parlafoi.fr/2019/02/19/la-doctrine-reformee-de-la-cene-en-9-theses-bradford-littlejohn/

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  5. Steven

    D’accord. Sinon je ne suis pas d’accord que vous les protestants vous voyez dans la messe un renouvellement du sacrifice ou un re-sacrifice du Christ, car pour nous “une fois pour toutes” signifie un sacrifice éternel où Jésus continue dans le ciel auprès du Père à lui offrir son corps glorifié que nous recevons dans le pain eucharistique, en cela le sacrifice de la messe est une participation à ce sacrifice en le rendant présent et accessible.

    Réponse
    • Maxime N. Georgel

      Le sacrifice du Christ a eu lieu sur la croix une fois pour toute. Jamais la Bible ne parle de Christ se sacrifiant dans le ciel. Par contre, il est vrai que son “activité” en tant que Médiateur au ciel est intimement liée à son sacrifice. En effet, Christ intercède au ciel. Or, dans l’Ancien Testament, les sacrificateurs intercédaient pour le peuple entier sur la base du sacrifice accompli. Ainsi, pour jouir des bénéfices du sacrifice du Christ, il n’est pas nécessaire que celui-ci soit actualisé. En effet, son efficacité transcende le temps (ainsi Paul dit en Romains 2 que même les péchés commis AVANT ce sacrifice sont pardonnés par lui) et ce que ce sacrifice vise est toujours actuel. Je comprends l’envie de ne pas reléguer l’oeuvre du Christ dans un passé lointain, néanmoins, pour que son oeuvre soit actuelle, il suffit que son efficacité, sa portée, son but et ses effets le soient. Par ailleurs, l’oeuvre d’un sacrificateur va au-delà de la simple offrande, comme je l’ai dit. Ainsi, non seulement la mort du Christ (dans son corps de péché, car ce n’est pas dans un corps glorifié qu’il pourrait s’offrir en culpabilité pour le péché. Il faut en effet que ce soit la chair similaire au péché qui paye pour le péché commis dans la chair) mais aussi la résurrection du Christ et son ascension auprès du Père sont notre salut. En effet, c’est en ressuscitant qu’il peut être ce prêtre intercédant pour nous.
      La Cène, en nous faisant communier avec le corps ressusciter du Christ n’actualise pas son sacrifice en le reproduisant mais en nous unissant avec la puissance de sa résurrection et avec les bénéfices de son intercession qui, tous deux, découlent de son unique sacrifice à la croix, pour le péché, dans une chair similaire à celle du péché.

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