Education : la Khan Academy
1 août 2018

Puisque j’ai fait récemment 2 articles sur l’école à la maison, j’aimerai présenter encore d’autres alternatives ou méthodes intéressantes pour l’apprentissage et l’éducation, afin de donner des idées à ceux qui veulent instruire leurs enfants.

Un constat : les gaps

La Khan Academy a commencé par un constat très simple et par une envie d’aider. Le constat est celui que de nombreux élèves échouent dans certaines matières car ils passent d’une année à l’autre en ayant des “trous” dans leur savoir. Par exemple, en mathématiques, beaucoup ne maitrisent pas 25% du programme à une certaine année mais les 75% suffisent largement pour passer à l’année suivante.

Le problème, c’est que cette accumulation de “trous” fait qu’à un moment ces élèves se retrouvent devant un mur car ils abordent des cours approfondis qu’ils ne peuvent pas comprendre car ils leur manque certaines connaissances abordées il y a 2 ou même 4 ans. Et même si 95% étaient maitrisés, si ces 5% ne sont pas identifiés, l’élève aura des lacunes qui, un jour ou l’autre, lui porteront préjudice.

Ainsi, beaucoup arrivent à un moment où ils se disent “les maths c’est pas pour moi” alors qu’ils seraient parfaitement capables d’exceller en maths. Leur éducation ressemble tout simplement à la construction d’un bâtiment où l’on voudrait poser le 3ème étage alors que le 2ème n’est pas encore tout-à-fait terminé. Certes, cela prend du temps de terminer un étage, mais cela assure une construction plus sûre et plus rapide pour la suite.

Deux principes : la maîtrise et l’état d’esprit

En réponse à ce constat, la Khan Academy s’est construite sur 2 principes : la maîtrise et l’état d’esprit.

La maîtrise est tout simplement du bon sens : on ne passe pas à l’étage 2 sans “maitriser l’étage 1” à 100%. On ne construit pas sur des lacunes. Cela implique une méthode d’évaluation continue et globale et un retour rapide sur l’évaluation pour pouvoir corriger tout de suite. Cela implique aussi de comprendre que les erreurs sont des occasions d’apprendre car il est impossible d’arriver à 100% en une fois. Le principe 80-20 nous enseigne en effet que 80% des connaissances s’acquièrent avec 20% des efforts mais qu’il faut fournir les 80% d’effort restants pour acquérir ces 20% de lacunes. Ce sont précisément ces 20% qui, par exemple, font la différence en première année de médecine.

L’état d’esprit est un point important à travailler aussi. Il faut faire comprendre à l’élève que c’est tout simplement faux de croire qu’il “n’est pas fait pour les maths”. Oui, nous avons des particularités et des préférences, mais tout comme 99% de la population est susceptible de savoir lire, de même 99% sont capables de maîtriser le programme de maths prévu par l’éducation nationale. Ce n’est pas tellement une question de capacité mais de méthode.

Et concrètement, ça ressemble à quoi ?

Le fondateur de la Khan Academy a vu que ses cousins avaient du mal avec les maths, il a donc réalisé des vidéos dans lesquelles il explique à ses cousins les points-lacunes dans leur compréhension. Puis, il a vite remarqué que ses cousins n’étaient pas les seuls à regarder ses vidéos et, les retours positifs s’accumulant, il en est venu à son projet académique.

Une Khan Academy ressemble à une classe normale : 1 prof, 30 élèves. Mais chaque élève a son espace de travail, son ordinateur sur lequel il dispose de cours qu’il sélectionne en fonction des lacunes qu’il constate. Ses lacunes lui sont indiquées par un logiciel d’évaluation conçu sur le principe de la “gamification”, c’est-à-dire que les évaluations imitent les jeux vidéos dans leur conception et leur présentation des scores, pour rendre le processus attractif pour l’enfant. Ainsi, chaque élève progresse à son rythme et le professeur est là pour les encadrer et proposer un suivi individuel, répondre aux questions et guider les choses pour s’assurer que chaque enfant adhère à la méthode.

Conclusion

Tout semble si facile, on découvre ces choses et, comme souvent quand je lis sur nos découvertes en matière d’éducation, je me dis “mais changeons tout, révolutionnions le système !”. Oui, mais je sais que, si cela se fait un jour, cela prendra des années. En attendant, et c’est mon aparté-propagande, l’école à la maison permet de profiter dès aujourd’hui des constats et innovations intéressantes en matière d’éducation, tout en proposant un suivi individualisé, en permettant d’essayer, de se tromper, de changer les choses, de prendre ce qui nous intéresse et de laisser de côté ce qui nous emballe moins. Si donc vous avez fait le choix de l’école à la maison, profitez de ce constat pour ne pas reproduire les erreurs de l’école classique et faites en sorte de promouvoir la maîtrise et un état d’esprit confiant dans votre éducation.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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