L'image de Dieu en l'homme [Q6 Heidelberg]
21 décembre 2018

Dieu a-t-il crée l’homme ainsi, méchant et pervers?

Non, car Dieu a crée l’homme bon, et d’après sa propre image, c’est à dire, juste et vraiment saint; afin qu’il puisse connaître justement Dieu son créateur, l’aimer de tout coeur, et vivre avec lui dans un état de bonheur, et que l’homme loue et glorifie Dieu.

Genèse 1.31 ; Genèse 1.26-27 ; 2 Corinthiens 3.18 ; Ephésiens 4.23-24 ; Colossiens 3.9-10 ; Psaumes 8

Dans son commentaire, Zacharias Ursinus parle vite fait que l’homme a été créé bon, et à l’image de Dieu. Il profite donc de l’apparition de cette notion pour détailler ce qu’il en pense, et à travers lui, on a une représentation fidèle de la tradition réformée sur l’image de Dieu en l’homme, qui encore aujourd’hui une notion abondamment utilisée, notamment sur les droits humains. Mon objectif ne sera pas de faire une théologie comparée de Ursinus avec la tradition médiévale et le consensus contemporain sur le sujet: ce serait trop compliqué et long, je le ferais une autre fois, peut être ailleurs. Mon objectif ici sera uniquement d’exposer les extraits du commentaire du catéchisme de Heidelberg, afin que vous puissiez découvrir le contenu très riche de la pensée réformée sur ce point, dans un format raisonnablement court.

De quoi est composée l’image de Dieu?

  1. La substance spirituelle et immortelle de l’homme, avec les capacités de connaître et vouloir.
  2. Toutes nos notions naturelles et conceptions de Dieu, sa volonté ses oeuvres.
  3. Des actions, inclinations et volontés justes et saintes, ce qui est la même chose qu’une justice et sainteté parfaite dans la volonté, le coeur et les actions extérieures.
  4. La félicité, la joie, et la gloire, avec le plus grand plaisir en Dieu qui y est connecté, et en même temps, avec une abondance de toutes bonnes choses, sans misères ni corruptions.
  5. La domination de l’homme sur toutes les créatures, poissons, troupeaux et toutes choses vivantes.

En tous ces aspects, notre nature rationnelle ressemble, à un certain degré, à son Créateur; comme l’image ressemble à l’archétype; et pourtant nous ne pouvons jamais être égal à Dieu. […]

Que reste-t-il de l’image de Dieu après la chute?

Mais après la chute, l’homme a perdu la glorieuse image de Dieu, à cause du péché, et il s’est transformé en l’image détestable de Satan. Il y a, cependant des restes et des pépites de l’image de Dieu qui restent en l’homme, après sa chute, et qui continuent d’être même chez les irrégénérés, dont nous pouvons mentionner la chose suivante:

  1. La substance incorporelle, rationnelle et immortelle de l’âme, avec ses capacités dont nous ne mentionnerons comme exemple que le libre-arbitre, si bien que quoi que l’homme veuille,il le veut librement.
  2. Il y a, dans la compréhension, beaucoup de notions et de conceptions de Dieu, et des distinctions qui existent entre choses propres et impropres, qui sont la base des arts et des sciences.
  3. Il y a quelques traces et restes de vertu morale, et quelques capacités de réguler les dérapages extérieurs de la vie.
  4. La jouissance de beaucoup de bénédictions temporelles.
  5. Un certaine domination sur les créatures. L’homme n’a pas complètement perdu sa domination sur les différentes créatures qui on été placées sous sa domination; car beaucoup d’entre elles restent soumises à lui, si bien qu’il a le pouvoir de les gouverner et de les utiliser pour son propre bénéfice.

Ces vestiges et restes de l’image de Dieu en l’homme, bien qu’elles soient grandement obscurcies et défigurées par le péché, sont, néanmoins, toujours préservées en nous jusqu’à un certain point; et pour ces raisons:

  1. Qu’il puisse y avoir un témoignage de la compassion et de la bonté de Dieu à notre égard, et de la volonté divine.
  2. Que Dieu puisse utiliser ces restes pour restaurer son image en nous.
  3. Que le méchant soit sans excuse.

Mais ces choses que nous avons perdu de l’image de Dieu sont de loin les plus grandes et les plus importantes des bénédictions; de celles-là nous pouvons mentionner les suivants:

  1. La connaissance vraie, parfaite, et salutaire de Dieu, et de la volonté divine.
  2. Une vision correcte des oeuvres de Dieu, avec la lumière et la connaissance dans la compréhension; à la place nous avons l’ignorance, l’aveuglement, et les ténèbres.
  3. La régulation et le gouvernement de toutes les inclinations, désirs et actions; et la conformité avec la loi de Dieu de la volonté, du coeur et des parties extérieures; à la place il y a maintenant un terrible désordre et une dépravité des inclinations et mouvement du coeur et de la volonté, d’où procède le péché actuel.
  4. La domination vraie et parfaite sur les différentes créatures de Dieu; car ces bêtes qui dans un premier temps ont craint l’homme, maintenant s’y oppose, le blesse, et elles lui manquent; alors que le sol, qui a été maudit pour lui, amène des épines et des chardons.
  5. Le droit d’utiliser ces choses que Dieu a donné, non à ses ennemis, mais à ses enfants.
  6. La joie dans cette vie et la future; à la place nous avons la mort temporelle et éternelle, avec toutes les calamités concevables. […]

Comment la restaurer?

La restauration de l’image de Dieu en l’homme est effectuée par lui seul, qui l’a donné en premier à l’homme; car celui qui donne la vie et la restaure après qu’elle soit perdue est le même.

Dieu le père restaure l’image par le Fils; parce “qu’il a été fait pour nous sagesse venant de Dieu – mais aussi justice, consécration et rédemption” (1 Corinthiens 1.30)

Le Fils, par le Saint-Esprit “nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire” (2 Corinthiens 3.18)

Et le Saint-Esprit amène et complète ce qui est commencé par la Parole et l’usage des sacrements. “La bonne nouvelle est en effet puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit” (Romains 1.16).

Cette restauration de l’image de Dieu en l’homme, cependant, est effectuée d’une telle façon qu’elle ne fait que commencer dans cette vie pour ceux qui croient, et elle est confirmées et portée en avant en eux, jusqu’à la fin de leur vie, en ce qui concerne l’âme – mais elle concerne l’homme entier, elle sera consommée dans la résurrection du corps.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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