Avoir foi en la science et dans les "experts" – Schopenhauer
8 février 2019

Chacun préfère croire plutôt que juger (Unusquisque mavult credere quam judicare) dit Sénèque (De Vita beata, I, 4) ; dés lors, le débat sera un jeu d’enfant si on a dans son camp une autorité respectée de l’adversaire. Le nombre des autorités valables à ses yeux sera d’autant plus grand que ses connaissances et ses talents sont limités, mais se réduira comme peau de chagrin s’il est instruit et capable. Peut-être accordera-t-il quelque crédit aux personnes faisant autorité dans une science ou un art autre que le sien, ou qu’il connaît mal – mais non sans méfiance. Le commun des mortels, en revanche, a un profond respect pour les experts, quel que soit leur domaine (note : ce n’est plus toujours vrai à l’ère postmoderne). Il ignore que leur profession n’est pas une passion, mais un gagne-pain, et qu’ils n’ont que rarement une connaissance approfondie de la science qu’ils enseignent, car ce n’est pas en cultivant son savoir qu’on trouve le temps de l’enseigner. Il n’en demeure pas moins que les gens du peuple révèrent un nombre incroyable d’autorités : et si on ne trouve pas celle qu’on cherche, on en citera une qui s’en approche.

Schopenhauer, l’Art d’avoir toujours raison, Stratagème 30.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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