[SAGESSE EN CONFINEMENT] : Le contentement
24 mars 2020

Les philosophes stoïciens antiques faisaient remarquer qu’on ne peut rien changer à la météo, aux malheurs ou aux bonheurs qui nous tombent dessus et qu’il fallait donc cesser de s’inquiéter ou de s’attacher trop fortement aux choses. En effet, les émotions que l’on ressent sont inutiles, elles ne peuvent rien changer.

Le psychologue Abraham Maslow théorisa une pyramide des besoins, ayant pour base les besoins physiologiques et allant jusqu’au besoin d’accomplissement de soi en passant par les besoins de sécurité, d’appartenance, d’amour et d’estime.

L’apôtre Paul semble nous livrer une vision challengeant ces deux conceptions, et qui peut nous interpeller en cette période où bien des frustrations peuvent venir alors que tel ou tel besoin ne peut être comblé. En effet, alors qu’il était dans une prison romaine (nul besoin de préciser que cela était pire qu’un confinement), il écrivit :

« j’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. »

On croirait lire un stoïcien ! Quoi qu’il lui arrive, il semble impassible. Mais une lecture plus attentive constatera qu’il n’en est rien. Premièrement, il n’est pas impassible : il est heureux et satisfait. Il apprend à ses lecteurs, non pas à n’avoir aucune émotion, mais à les remettre à Dieu. Car, si nous ne pouvons pas changer les évènements, nous pouvons nous adresser à celui qui le peut. Deuxièmement, il ne semble pas avoir atteint une force de maitrise de soi autonome. Il nous dit que c’est par Christ, qui le fortifie, qu’il peut tout cela et non pas par lui-même. Sa pyramide des besoins est effondrée, il est en prison. Il est pourtant comblé.

La raison en est qu’il existe des besoins plus fondamentaux encore que la nourriture et l’air pour l’être humain et que lorsque ceux-ci sont comblés, on peut affronter les difficultés de la vie, non pas sans émotion comme une pierre, mais avec joie comme un enfant confiant en son Père. Voyons dans les évènements actuels troublants une invitation à se confier en celui qui en a la maitrise.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

1 Commentaire

  1. Moïse

    Amen amen

    Réponse

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  1. [Sagesse en confinement] : Le contentement | PhiloTR - […] : Cet article a d’abord été publié là ; vous pouvez lire l’ensemble des réflexions «[SAGESSE EN CONFINEMENT]» de…

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