Le but ultime de la loi : la présence favorable de Dieu
12 avril 2020

Cet article est une adaptation de l’invitation à l’adoration que nous faisons à chaque début de nos cultes à l’Église Bonne Nouvelle. Nous pensons en publier un par dimanche, car ce format court, dévotionnel, et porté sur l’adoration de notre Dieu, nous semble pouvoir être une lecture édifiante pour nos âmes au jour du Seigneur.


La péricope à la base de cette méditation est Exode 40,32-38.

Lorsqu’ils entrèrent dans la tente d’assignation et qu’ils s’approchèrent de l’autel, ils se lavèrent, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse. Il dressa le parvis autour du tabernacle et de l’autel, et il mit le rideau à la porte du parvis. Ce fut ainsi que Moïse acheva l’ouvrage. Alors la nuée couvrit la tente d’assignation, et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente d’assignation, parce que la nuée restait dessus, et que la gloire de l’Éternel remplissait le tabernacle. Aussi longtemps que durèrent leurs marches, les enfants d’Israël partaient, quand la nuée s’élevait de dessus le tabernacle. Et quand la nuée ne s’élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu’à ce qu’elle s’élevât. La nuée de l’Éternel était de jour sur le tabernacle; et de nuit, il y avait un feu, aux yeux de toute la maison d’Israël, pendant toutes leurs marches.

Lorsque les chrétiens se réunissent le dimanche, c’est pour adorer le Dieu de leur salut. Et c’est avec raison que nous faisons régulièrement le parallèle entre la libération d’Israël de l’Égypte, et la libération du chrétien du royaume des ténèbres. Car tout comme Israël a été libéré d’Égypte par Dieu afin qu’ils deviennent son peuple consacré à son adoration, nous avons-nous aussi été libérés de l’esclavage de notre péché avant de devenir le peuple acquis, le sacerdoce royal de Dieu, dédié à son adoration1.

Ce parallèle prend tout son sens lorsque nous étudions les dix commandements, et plus particulièrement le deuxième, qui concerne l’adoration convenable du seul vrai Dieu. En effet, après avoir condamné toute forme d’idolâtrie dans le premier commandement en affirmant que seul l’unique et vrai Dieu vivant doit être adoré, l’Éternel indique à son peuple la manière convenable de l’adorer, selon toute la dignité de son être. Ces dix commandements établissent la constitution d’un peuple que Dieu se forme, auquel il se révèle, dans un contexte d’adoration.

C’est ce lien que je voudrais tracer dans cet article pour nous amener à considérer l’enjeu le plus beau et le plus élevé de notre adoration qui est la présence de Dieu parmi nous. Nous voyons dans l’histoire d’Israël un lien qui se dessine entre l’adoration de Dieu par son peuple, la présence de Dieu au milieu de celui-ci, et l’obéissance ou la sanctification du peuple : Dieu libère un peuple d’Égypte pour qu’il « puisse l’adorer dans le désert »2 puis il se révèle à ce peuple qu’il s’est acquis en lui donnant sa Loi qui explique notamment la bonne manière de l’adorer3, puis finalement, une fois que toutes les recommandations de Dieu quant à son adoration ont été scrupuleusement suivies par le peuple, à la toute fin du livre d’Exode, Dieu vient habiter au milieu de son peuple4.

Nous ne pouvons pas apprécier cet immense privilège à sa juste valeur si nous oublions qu’il s’agit du plus grand dilemme de l’histoire du monde depuis la chute : Comment Dieu peut-il à nouveau habiter au milieu de son peuple malgré la corruption du péché ? Que nous révèlent les trois jours de purification du peuple avant la venue de Dieu au mont Sinaï5, sinon cette réalité ? Que nous révèle toute la suite du livre de l’Exode, sinon la complexité et la fragilité d’un système d’adoration convenable qui permette au peuple de bénéficier de la présence particulière de Dieu ?

En lisant les derniers versets de l’Exode, nous comprenons le but ultime de la loi de Dieu à travers cette phrase qui rythme tout le texte des chapitres précédents : “Comme l’Eternel l’avait ordonné à Moïse”6. Israël a été libéré d’Égypte pour adorer Dieu, mais à cause de son péché, Dieu doit donner à son peuple tout une liturgie complexe pour qu’il puisse l’adorer sans l’offenser et nous comprenons que l’objectif final de l’obéissance à la loi de Dieu est que nous puissions lui offrir une adoration conforme à sa dignité afin de jouir de sa présence au milieu de nous, son peuple.

L’objectif final de l’obéissance à la loi de Dieu est que nous puissions lui offrir une adoration conforme à sa dignité afin de jouir de sa présence au milieu de nous, son peuple.

Voici le lien tracé entre l’adoration, la présence de Dieu et l’obéissance du peuple. Et il ne s’agit pas d’un lien à sens unique, car nous voyons clairement que l’obéissance à la loi mène à une adoration convenable de Dieu, puis à sa présence parmi son peuple, qui par là est poussé à une sanctification plus grande, qui à son tour favorise la présence de Dieu, et ainsi de suite. En effet que voyons-nous dans les deniers versets ? Les enfants d’Israël partent lorsque la nuée se lève, et ils s’arrêtent avec elle. Leur marche est dictée par la volonté de Dieu et ils le suivent littéralement. Et il est bon pour nous de comprendre cela lorsque nous étudions les dix commandements, la loi de Dieu de manière générale, et lorsque nous nous apprêtons à l’adorer : s’il nous a donné sa loi, c’est parce qu’il nous a libérés par grâce et par sa toute puissance, pour que nous puissions l’adorer et bénéficier de l’intimité de sa présence dans nos foyers, dans notre assemblée, et peut être plus incroyable encore, en nous-même7! N’est-ce pas merveilleux ?

N’est-ce pas d’autant plus merveilleux lorsque comprenons que pour nous, sous la nouvelle alliance, grâce à Jésus-Christ et en lui, la présence particulière de Dieu nous est acquise de manière éternelle8?

C’est cette promesse de la présence de Dieu au milieu de son peuple qui réside à la perfection en Jésus-Christ dont le nom même, Emmanuel signifie “Dieu avec nous”9. Cela ne pousse-t-il pas nos cœurs à l’adoration de contempler le fait que le Christ est la réponse définitive à ce grand dilemme de toute la Bible, de toute l’Histoire ? Jésus est venu nous justifier par son obéissance, nous purifier par son sang, afin que nous puissions à nouveau adorer Dieu en toute simplicité, en toute authenticité, et en toute intimité.

Voilà pourquoi nous ne pouvons pas rendre une adoration agréable à Dieu en dehors de Jésus-Christ, voilà pourquoi nous devons adorer et chérir Jésus Christ, car il est la plus grande promesse de Dieu, Emmanuel, « Dieu avec nous ».

Peuple de Dieu, Dieu est au milieu de nous, Dieu est pour nous ; nous, nous sommes appelés, par lui, à conformer nos vies à sa volonté. Le prolongement d’une vie d’adorateur authentique, c’est une vie d’obéissance, guidée par les commandements de l’Éternel10. Nous rendons un culte convenable à Dieu tel qu’il nous l’a révélé, par la foi en Jésus-Christ, nous bénéficions de sa présence favorable dans notre vie et nous sommes guidés par le Saint-Esprit sur le chemin de l’obéissance joyeuse.

Le plus grand bénéfice d’une adoration convenable à Dieu pour son peuple est sa présence particulière et favorable. Il n’y a rien de plus désirable et de plus élevé comme don pour l’homme.


  1. 1 Pierre 2,9.[]
  2. Exode 5,1.[]
  3. Exode 20,1-17.[]
  4. Exode 40,32-38.[]
  5. Exode 19,10-15.[]
  6. Exode 39,7, 39,29, 39,31, 40,23, 40,25, 40,27, 40,32.[]
  7. 1 Corinthiens 6,19.[]
  8. Matthieu 28,20, Hébreux 6,20.[]
  9. Ésaïe 7,14 ; Matthieu 1,23.[]
  10. 2 Timothée 3,15.[]

Nathanaël Fis

Nathanaël est ancien en formation à l'Eglise Bonne Nouvelle à Paris. Il est l'heureux époux de Nadia et père de Louis. Il étudie la théologie à Thirdmill Institute ainsi qu'au Birmingham Theological Seminary.

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