Un regard sur l'art : une œuvre à faire tourner la tête
20 avril 2020

Mes yeux peuvent rester longuement figés et émerveillés devant certains tableaux classiques, devant les détails de l’architecture gothique, ou la finesse d’une scuplture. Je dois reconnaître avoir une moindre sensibilité pour l’art contemporain ou moderne, mais il arrive que certaines réalisations modernes m’interpellent grandement. Récemment, cela s’est produit alors que j’ouvrais un courriel d’Artips (une liste de diffusion qui offre une anecdote sur une œuvre, une dose d’art au quotidien), présentant une œuvre tout à fait singulière.

Si vous aimez les musées, en vous rendant au Musée d’art contemporain de Herning au Danemark (hors période de confinement évidemment) vous serez certainement surpris par ce carré métallique posé dans l’herbe. 

À première vue, on peut se demander ce que cet imposant cube vide est censé représenter. 

Il s’agit d’une réalisation du courant d’art dit « conceptuel » où le concept derrière l’œuvre importe plus que l’esthétisme ou la représentation de l’œuvre elle-même. 

Piero Manzoni (1933-1963), plasticien italien à l’origine de ce projet s’inscrit parmi les pionniers de ce courant. Pour une commande qui lui est faite, il va formuler une demande particulière à un métallurgiste : celle de réaliser un énorme cube minimaliste et d’y graver une inscription qui ne pourra être lue qu’en faisant l’effort de pencher le cou ! 

Voici l’inscription : « SOCLE DU MONDE » (hommage à Galilée)

Et voilà que la tête penchée, toute notre perspective change. 

On réalise que le socle n’est pas vide et que l’œuvre qu’il supporte est la Terre toute entière. 

Elle devient l’œuvre d’art exposée. Elle et tout ce qu’elle contient : immense et ronde, majestueuse et riche, fleurs et animaux, mers et continents, peuples et nations. 

Mais des questions suivent alors : si la Terre est l’œuvre, sur quoi ce socle repose-t-il ? Et qui est l’artiste derrière cette œuvre ? 

Je ne saurais dire quelles réponses Piero Manzoni aurait apporté à ces questions, ni même si son intention était de les susciter. Néanmoins j’ai été frappée de réaliser combien la Bible nous éclaire à plusieurs reprises sur ces questions :

Car l’Éternel est un grand Dieu, il est un grand roi au-dessus de tous les dieux. 
Il tient dans sa main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui.
La mer est à lui, c’est lui qui l’a faite ; la terre aussi, ses mains l’ont formée.

Psaumes 95:3-5

Car ainsi dit l’Éternel qui a créé les cieux, le Dieu qui a formé la terre et qui l’a faite, celui qui l’a établie, qui ne l’a pas créée pour être vide, qui l’a formée pour être habitée : je suis l’Éternel et il n’y en a pas d’autre.

Ésaïe 45:18

Moi, j’ai fait la terre et j’ai créé l’homme sur elle ; c’est moi, ce sont mes mains qui ont étendu les cieux, et j’ai donné des ordres à toute leur armée.

Ésaïe 45:12

Autrefois tu as fondé la terre et les cieux sont l’œuvre de tes mains.

Psaumes 102:26

Et tout comme une œuvre révèle les talents de l’artiste qui l’a conçue, de même la Terre et ce qu’elle contient révèlent la grandeur de son Créateur. Lorsque l’on observe la beauté de la nature, les plaines, les vallées, les montagnes et les mers ; la diversité des espèces et tous les peuples de la terre, ne peut-on pas s’émerveiller du talent de celui qui les a créés ? 

Et aux questions, “sur quoi ce socle repose-t-il ? Sur quoi la Terre repose-t-elle ?”, quel soulagement de savoir qu’elle ne flotte pas dans le vide, ni dans l’imprévisibilité du hasard, mais que l’Artiste lui-même tient son œuvre entre ses mains.

Aussi sa création entière en sûreté peut s’écrier : 

Venez, chantons avec allégresse à l’Éternel !
Poussons des cris de joie vers le rocher de notre salut.
Allons au-devant de lui avec des louanges,
Faisons retentir des cantiques en son honneur !
Car l’Éternel est un grand Dieu,
Il est un grand roi au-dessus de tous les dieux.
Il tient dans sa main les profondeurs de la terre,
Et les sommets des montagnes sont à lui.
La mer est à lui, c’est lui qui l’a faite ;
La terre aussi, ses mains l’ont formée.
Venez, prosternons-nous et humilions-nous,
Fléchissons le genou devant l’Éternel, notre créateur ! »

Psaumes 95 : 1-6

Vanessa Georgel

Épouse et maman, juriste en droit du travail et actuellement mère au foyer, passionnée par Christ, Vanessa s'intéresse à l'art, la littérature et aux découvertes théologiques que lui partage son mari.

2 Commentaires

  1. David

    Excellent article, merci beaucoup ! Je lis aussi Artips, mais j’avais raté celle-ci. J’aime beaucoup l’idée de l’oeuvre, mais surtout l’argumentaire apologétique qui s’ensuit. Je vois que Par la foi fait s’engage de plus en plus dans l’apologétique culturelle, continuez comme ça : ce qui est rare est précieux.

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