Coronavirus : où est Dieu ? – John Lennox – Recension
12 juin 2020

En avril dernier, les éditions BLF réalisaient un exploit éditorial, en publiant en l’espace de deux semaines un livre qui met en temps normal plusieurs mois à être produit. Ce livre est une traduction du livre Where is God in a Coronavirus World? de John Lennox, professeur émérite de mathématiques à Oxford, et apologète bien connu dans les milieux anglophones. Il a beaucoup débattu avec des néo-athées. Cet article est la recension de la traduction française de ce livre : Coronavirus : où est Dieu dans la crise ?

Pour le résumer en un mot : ce livre est un court essai apologétique destiné aux non-croyants, qui aborde la question du mal naturel (qui cause la souffrance de cette pandémie ?). Et pour résumer en deux mots mon évaluation : objectif atteint.

Contenu

L’essai fait 70 pages et compte 6 chapitres. Voici, selon les mots de Lennox, l’intention du livre :

Ce que je vous propose, avec ce livre, c’est d’imaginer que nous sommes attablés dans un café (si seulement nous pouvions le faire en ce moment !), et que vous venez de me poser la question en titre du livre. Je pose ma tasse et je m’apprête à vous répondre le plus honnêtement possible. Ce qui suit est ce que j’aimerais dire pour vous apporter un peu de réconfort, d’encouragement, et d’espoir.

(p. 13)

Il n’en faut ni plus ni moins, tout est dit en si peu de temps. Voici le plan de l’ouvrage :

  1. Se sentir vulnérable : C’est une brève introduction au sujet, dans laquelle il met le coronavirus en perspective avec d’autres épidémies plus graves dans l’histoire, sans pour autant diminuer la gravité de celle-ci. L’essentiel est dans les dernières questions: « Beaucoup se demandent où est Dieu, c’est-à-dire, s’il existe vraiment. S’est-il aussi confiné dans une sorte de quarantaine inaccessible ? Où trouver une véritable consolation ? Où trouver un véritable espoir ? »
  2. Des cathédrales et des visions du monde : John Lennox rappelle que la question du mal et de la souffrance, même celle qui vient de cause naturelle comme les maladies, est une question philosophique avant toute chose.
  3. L’athéisme peut-il vous aider ? : L’essentiel du chapitre est de montrer que l’athéisme est inapte à expliquer le mal et la souffrance dans le monde ou à nous en consoler. Rejeter le christianisme n’aide absolument pas à mieux saisir le problème du mal.
  4. Si Dieu est amour, pourquoi le coronavirus existe-t-il ? est davantage concentré sur la question du mal naturel, et de pourquoi Dieu le laisserait exister. La défense choisie par Lennox semble être la défense dite du libre-arbitre, avec un développement autour de la malédiction apportée par Adam sur la création. À la fin du chapitre, il n’y a pas d’objection contre l’existence de Dieu à partir de l’existence du mal.
  5. Preuve d’amour : Le chapitre est la preuve positive de la bonté et de la présence de Dieu dans le coronavirus. L’idée essentielle est la suivante : loin de rester loin de nous, Jésus est venu s’incarner pour porter la souffrance. Mieux encore, il accomplira la justice parfaite à la fin des temps, celle qui assouvira toute notre soif de justice.
  6. Celui qui fait toute la différence : Dieu. L’argumentation est finie, ce chapitre est une exhortation. Lennox nous encourage à « tenir compte des conseils », à « ne pas perdre le cap », « aimer notre prochain », « nous souvenir de l’éternité » et « gravir la montagne ». John Lennox ne prétend pas régler intégralement le problème. Mais après avoir répondu aux arguments, il suggère une marche à suivre pour que nous ne soyons pas déroutés par la souffrance, mais que nous soyons consolés et réconfortés. Un très bon chapitre.

Le style est direct et simple, très facile à lire. Les arguments sont rigoureux, sans charger le lecteur de détails trop techniques. John Lennox a bien saisi que les arguments ne font pas tout, et c’est avec un cœur débordant qu’il a écrit ce livre, avec une humilité bien visible. Autant que je puisse en juger, il est tout à fait lisible par tout non-croyant, et j’envisage d’ailleurs de le donner.

Le propos est orthodoxe, même si la défense du libre-arbitre n’est pas ma défense favorite. De même, j’ai beau être méfiant du concept de vision du monde, la façon dont Lennox l’utilise ne me pose pas de problème.

Conclusion

Coronavirus : Où est Dieu ? est un essai bien réussi, et qui malgré son petit prix est de très bonne qualité. Il est donc tout à fait apte à son objectif d’apologétique et d’évangélisation. Bravo aux éditions BLF : ce travail en valait la peine.

Ce livre m’a été offert par les éditions BLF en échange d’une recension honnête.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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