La compétence n’est pas le critère pour devenir pasteur
8 septembre 2020

Un des arguments les plus courants — et le plus rhétoriquement efficace, avouons-le — en faveur du pastorat féminin est le suivant:

Si les dons qui équipent pour le ministère pastoral sont distribués par Dieu aux femmes, quelle autorité plus haute possède donc l’Église pour empêcher les femmes de l’exprimer ?

Grenz, Stanley J., « Biblical Priesthood and Women in Ministry », in Discovering Biblical Equality, IVP Academic, 2012, pp. 272‑286.

Dans le chapitre 14 de Discovering Biblical Equality, Gordon Fee défend l’idée que les postes d’autorité de l’Église devraient être attribués selon le critère des charismes (dons spirituels) individuels, et non d’une quelconque référence au genre de la personne. Je synthétise son raisonnement :

1. Il n’y a pas d’indications claires sur la structure ecclésiale de l’Église dans le Nouveau Testament.

2. Une bonne herméneutique (art de l’interprétation) veut qu’en cas d’ambiguïté, on ne rajoute pas d’éléments extérieurs comme les considérations de genre dans l’autorité de l’Église.

3. Cependant, la Bible met en avant les dons de l’esprit, qui ne tiennent pas compte du genre. Nous devons donc faire de même. 

Voici mon argument :

1. À moins qu’il n’y ait une rupture claire avec l’Ancien Testament (AT), les concepts qui y sont développés doivent être appliqués à l’Église du NT.

2. L’Église comme peuple de prêtres est un concept repris à l’identique dans l’AT comme le Nouveau Testament.

3. C’est un modèle qui tient compte de l’ordre naturel (dont hiérarchie des sexes), plus que des dons individuels.  Donc nous devons tenir compte de la hiérarchie des sexes dans le ministère pastoral.

Je vais à présent détailler avec soin ces étapes. Mais il faut d’abord définir avec soin de quoi nous parlons.

Vocabulaire et définitions

Critère d’autorité ordinal versus critère d’autorité charismatique

Au fond, la question qui m’oppose à Gordon Fee est la suivante : l’autorité pastorale est-elle selon un critère charismatique (basé sur le charisme, ou don spirituel individuel) ? Ou bien est-elle selon un critère ordinal (basé sur un ordre prééexistant) ? Il défend la première, je défends la deuxième, parce que nous avons une compréhension différente de la fonction pastorale. Et nous avons une compréhension différente de la fonction pastorale parce que nous comprenons l’Église différemment. Mais j’exposerai ceci après.

L’autorité charismatique est le type d’autorité du prophète.

  • Elle est individuelle. Nul n’est prophète parce qu’il fait partie de la bonne famille ou de la bonne caste. L’appel et le don du prophète est distribué selon le libre vouloir de Dieu. Selon les mots de Zacharias Ursinus, le prophète est « immédiatement appelé par Dieu ».
  • Elle est orientée vers une mission ou une vision particulière. Les prophètes sont les transmetteurs d’un message précis, et ils cessent d’être prophètes une fois leur message transmis.
  • En conséquence des deux premiers facteurs, l’autorité du prophète est personnelle, dans le sens où ce n’est pas un office, mais une fonction où les qualités personnelles du prophètes sont extrêmement importantes. Ésaïe n’aurait pas pu écrire son superbe livre s’il n’avait pas été un fin lettré par exemple.
  • Elle n’est pas normative. Un prophète exhorte et avertit, mais il n’a pas le pouvoir de punir les récalcitrants comme l’autorité du roi. Elle n’a pas non plus un pouvoir d’établir un jugement éthique définitif, comme le prêtre, mais ne fait que rappeler une loi existante.

L’autorité ordinale est celle du prêtre et du roi:

  • Elle est structurelle : Le roi est chef parce qu’il est le fils de la “bonne personne”, sans mérites personnels. Le prêtre est chef religieux parce qu’il fait partie de la lignée d’Aaron, du sein de la tribu de Lévi (elle-même choisie sans considérations de mérites personnels).
  • Elle est orientée vers le service et le maintien de la communauté. Le roi et le prêtre n’ont pas à guider le peuple vers une vision particulière. Ce sont des gardiens plus que des guides. Ils maintiennent la loi et la prospérité de la communauté. En conséquence, leur office dure aussi longtemps que la communauté.
  • L’autorité du prêtre et du roi sont officielles, c’est à dire qu’en réalité ce ne sont pas eux personnellement qui font autorité, mais leur office de prêtre ou de roi. La personne a moins d’importance que sa responsabilité. Un bon officier est par ailleurs celui qui efface sa personne pour mieux incarner sa fonction.
  • Elle est normative. Le roi doit punir les ennemis du peuple, extérieurs comme intérieurs. Il lui est donné en conséquence l’usage de la force. Le prêtre doit séparer les purs des impurs, sous peine d’attirer la colère de Dieu sur le peuple tout entier. Il a le droit d’exclure des personnes impures du sanctuaire.

En conséquence le critère charismatique est individuel, basé sur les compétences et intensément personnel, tandis que le critère ordinal est structurel, et défini par un office plus que par une personne.

De ces deux critères différents, naissent deux concepts d’Église différents, qui cohabitent aujourd’hui dans le monde évangélique sans qu’ils soient clairement reconnus.

Peuple ou communauté prophétique ?

La communauté prophétique est le modèle mis en avant par Gordon Fee. Elle a les caractéristiques suivantes :

  • Elle a pour but de favoriser l’éclosion des prophètes individuels. Il n’est pas demandé à ce groupe d’être cohérent ou d’aller dans une seule direction. Son but est simplement de constituer une communauté d’appels pour se renforcer l’un l’autre, chacun dans son don particulier.
  • En conséquence le groupe a moins d’importance que le prophète individuel.
  • Sa structure d’autorité est très horizontale. Si jamais il y a un chef, il s’agit surtout d’un poste honorifique ou fonctionnel, destiné à faciliter les relations internes.
  • Elle n’a pas pour but de porter une culture ou des traditions particulières. Elle n’existe que pour un message, et peut disparaître une fois ce message apporté.

A l’opposé, le modèle du peuple que la tradition réformée attribue le plus souvent à l’Église a les caractéristiques suivantes:

  • Le peuple a pour but sa propre survie et perpétuation. Il est nécessaire qu’il soit un minimum cohérent, sans quoi il se dissout. Son but est la préservation et la transmission d’une tradition particulière (culture, vision du monde etc).
  • Le groupe est plus important que l’individu.
  • Sa structure d’autorité est plus verticale pour protéger et défendre la cohérence du groupe et surtout sa tradition à conserver.
  • Il n’y a pas de fins prévisibles pour un peuple, sauf quand il est détruit par des forces extérieures ou des divisions intérieures.

Le critère prophétique engendre le modèle de la communauté prophétique. En revanche, pour l’autre critère cela marche dans le sens inverse : c’est parce que l’Église est un peuple destiné à vivre et transmettre la tradition divine de l’Évangile qu’elle se donne des offices pour la conduire. Ces offices sont attribués selon un modèle ordinal, c’est à dire que l’office est plus important que la personne.

Maintenant que ces définitions sont posées, nous allons prouver que la Bible enseigne que l’Église est un peuple, et non une communauté prophétique. En conséquence, ses postes d’autorité sont des offices et non des fonctions. On doit appliquer un critère ordinal et non charismatique, et les compétences individuelles n’ont pas beaucoup d’importance pour devenir pasteur.

L’Église est un peuple

Gordon Fee partait du principe que le Nouveau Testament ne donnait pas une vision claire du modèle de direction de l’Église. Cette apparente confusion vient du fait qu’il ignore délibérément l’Ancien Testament, et n’écoute que le Nouveau Testament, à la façon de la théologie de la substitution. En réalité, le critère est plus sain est le suivant :  il faut présupposer une continuité entre Ancienne Alliance et Nouvelle Alliance, sauf quand des éléments sont explicitement rejetés .

« Il faut présupposer une continuité entre Ancienne Alliance et Nouvelle Allliance » c’est la principale conclusion de la théologie des alliances : l’Ancienne et la Nouvelle Alliance sont une même substance (le même salut apporté par Christ), mais avec une administration différente.

« Sauf quand des éléments sont explicitement rejetés » : Cette administration différente explique pourquoi les règles alimentaires ne s’appliquent plus, les sacrifices ont cessé, Israël n’a plus d’exclusivité au salut, etc.

Or, dans l’Ancienne Alliance, comme dans la Nouvelle, plus qu’une continuité muette, l’Église est explicitement décrite comme un peuple de la même espèce que l’ancien Israël. Comme le dit la tradition réformée : l’Israël de l’Ancienne Alliance, c’est l’Église et l’Église, c’est l’Israël de la Nouvelle Alliance.

Passages bibliques explicites

Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d’Israël.

Exode 19:6

Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d’offrir chaque jour des sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci il l’a fait une fois pour toutes en s’offrant lui-même.

Hébreux 7:26-27

Mais voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël ; après ces jours-là, dit le Seigneur, je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur ; Et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. –

Hébreux 8:10

Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui autrefois n’étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes le peuple de Dieu, vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

1 Pierre 2:9-10

À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles !

Apocalypse 1:6

J’entendis du ciel une autre voix qui disait : Sortez du milieu d’elle [de Babylone], mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux.

Apocalypse 18:4

J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux.

Apocalypse 21:4

Un rapide commentaire suffira. Nous remarquons que :

  1. La notion de peuple de Dieu appliquée à l’Église commence dès l’alliance avec Moïse. La proximité du langage entre Exode 19:6, 1 Pierre 2:9, et Apocalypse 1:6 montre que loin d’être aboli, notre « citoyenneté » d’Église est substantiellement la même que celle du Sinaï.
  2. La continuité stricte est totalement assumée entre le peuple d’Israël et l’Église, si bien que l’auteur de la lettre aux Hébreux applique à l’Église une prophétie destinée à Israël, et qu’il assume que le grand-prêtre que nous avons maintenant est bien en continuité avec les grands-prêtres d’Israël (malgré le changement d’administration).

Bref en résumé:

Est-il possible malgré tout de lire dans ces passages que l’Église correspond à la catégorie « communauté prophétique » ? C’est impossible, car même si au sein du peuple on reconnaît quelques charismes prophétiques (comme sous l’Ancienne Alliance en fait), le peuple tout entier n’est pas dit être un peuple prophétique ou un peuple de prophètes, mais un peuple de prêtres. C’est à dire : un peuple d’intermédiaires entre la Création et Dieu. D’ailleurs, ceci est la base pour l’identification partielle du pasteur avec les prêtres de l’Ancienne Alliance, mais ce sera pour un autre article. De même, si on peut admettre que des individus soient principalement définis par leur charisme prophétique, la caractéristique première du peuple dans son ensemble, c’est la sainteté, qui est une caractéristique sacerdotale.

Par conséquent, les compétences individuelles n’ont que peu d’importance

Ainsi, à l’échelle de toute l’Église, le modèle de la communauté prophétique est faux, et le critère charismatique est sans objet. Si l’Église doit être comprise comme un peuple, alors elle suit une structure hiérarchique qui a un critère de nature ordinale. Or, parmi tous les critères ordinaux, les pères de l’Ancien Testament, l’apôtre Paul et la Tradition de l’Église sont unanimes sur celui-ci : le pasteur doit être de sexe masculin.

Notez bien qu’il ne s’agit pas de dire que les hommes sont plus techniquement qualifiés que les femmes: ce serait encore une fois présupposer que les compétences sont la qualification la plus importante pour le poste de pasteur. Pour remplir son office, le pasteur en question a intérêt à être le plus compétent de tous les chrétiens de son assemblée, mais c’est complètement accidentel. L’apôtre Pierre ne nous appelle pas à obéir aux anciens de notre assemblée parce qu’ils sont compétents, mais uniquement parce qu’ils ont été placés par Dieu au-dessus de nous.

Mais notre coeur rugit d’injustice face à cette conclusion. Nous la considérons comme un scandale. Pourquoi?

Pourquoi nous voulons malgré tout valoriser les compétences plutôt que le genre

Il y a la thèse qui veut que les égalitariens soient de grands méchants rebelles qui jettent la Bible au feu. Mais j’en connais assez qui sont d’une sincérité à toute épreuve pour réfuter cette thèse.

L’influence de la méritocratie républicaine

Même si Gordon Fee ne fait pas cette erreur, et qu’il définit soigneusement ses mots, la citation que je mettais en ouverture traduit bien une méprise courante chez nous: nous confondons charismes et compétences. Et en bons républicains, nous considérons que c’est aux plus méritants, quelle que soit leur origine, de diriger le peuple de Dieu.

Le problème c’est que la méritocratie est une doctrine des Lumières, plus qu’une doctrine biblique. Salomon n’est pas devenu roi parce qu’il était le plus sage des fils de David ; il est d’abord devenu roi et ensuite il a acquis la sagesse. Il y avait en Israël des hommes mille fois meilleurs et plus pieux qu’Achab (Naboth, le serviteur qui vient chercher Élie…) ; le roi était tout de même Achab. Tout le second livre des Rois raconte la fidélité du Seigneur à la lignée de David, même quand celle-ci tombait au plus bas. Pas un seul de ces rois n’a été désigné parce qu’il était plus compétent, ou plus méritant. Leur seul mérite était d’être fils de David. 

De même pour la prêtrise : quel est le mérite d’Aaron, sinon d’être le frère de Moïse? Quel est le mérite de Lévi, qui s’est distingué en assassinant une ville entière avec Siméon ? Éléazar a succédé à Aaron non parce qu’il était le plus compétent, mais parce que ses frères aînés sont morts avant lui. On ne sait pas grand chose de lui par ailleurs, c’est son fils Phinéas qui se distingue par son zèle. 

En fin de compte, le scandale qui nous saisit à l’idée que les chefs de l’Église ne soient que des hommes et pas des femmes est du même genre que celui qui nous saisit lorsque nous lisons « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü ». Nous sortons d’ailleurs les mêmes arguments : la décision de Dieu est injuste ! S’applique alors la réponse de Paul : « Ô homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? » 

Je ne crois pas que l’ordination strictement masculine soit arbitraire cependant, elle est ancrée dans la nature. Mais il faut déjà admettre la légitimité du pastorat strictement masculin avant d’accepter ce genre d’arguments.

Une séparation trop nette entre Ancienne et Nouvelle Alliance

Gordon Fee a encore un autre défaut : il cherche à définir l’Église seulement selon le Nouveau Testament, en oubliant qu’elle a commencé dès Abraham et qu’elle a déjà reçu une structure du temps de Moïse. Si j’étais taquin (et je le suis) je dirais que c’est de la théologie de la substitution. Si j’étais pompeux (et je ne peux m’empêcher parfois de l’être) je dirais que c’est du marcionisme. Quelque soit le nom, c’est une mauvaise approche. Nous avons besoin de toute la Bible pour développer notre foi chrétienne. Les apôtres n’ont pas inventé le christianisme. Ils ont réformé le judaïsme. Si nous ne prenons pas au sérieux la religion de l’Ancien Testament, nous allons continuer de nous tromper dans notre interprétation du Nouveau Testament.

Une mauvaise localisation des dons prophétiques

Cet article n’est pas une réfutation du mouvement charismatique, loin de là. Je pense que Gordon Fee a bien entendu été influencé par sa théologie pentecôtiste, mais son erreur n’est pas d’avoir appliqué Joël 2 à l’Église. C’est d’avoir localisé ces dons de prophétie au mauvais endroit. Encore une fois, dans l’Israël ancien, il y a des prophètes. Pourtant tout Israël n’est pas prophète. De même dans l’Église d’aujourd’hui, on peut admettre des prophètes, mais l’Église dans son ensemble n’est pas une Église de prophètes.

Notre confusion sur ce point vient probablement de l’individualisme de notre époque, qui rend le charisme individuel des prophètes beaucoup plus simple à comprendre et s’approprier que la dimension collective du Peuple de Dieu, qui a cessé d’être une catégorie dans notre pensée occidentale. En conséquence, nous croyons que l’Église est une collection de charismes individuels additionnés les uns aux autres, ce qu’elle n’est pas. Elle est un peuple.

L’influence de la Technique, ou la rébellion technologique contre la Création

Je terminerai sur un facteur plus occulte : l’influence de la Technique décrite par Jacques Ellul, soit la rébellion technologique contre Dieu, où nous remplaçons petit à petit Dieu le Créateur par nos propres créations technologiques. Cela nous amène à promouvoir un esprit particulier — la Technique — qui nous fait rejeter la Création pour préférer notre création.

Plus concrètement, c’est ce qui fait que nous ne parlons plus de métier (qui désigne ce qu’est un travailleur) mais plutôt d’emploi (qui désigne ce qu’il fait) voire pire, de mission (mot qui se fiche complètement de celui qui exécute la tâche). C’est ce qui fait que nous sommes réduits à des sacs de compétences, que nos tâches sont réduites à des process, et que notre travail est chiffré, évalué, déshumanisé.

Or le pastorat aussi a été touché par cette Technique : nos pasteurs sont désormais des techniciens de la Parole, des techniciens de la vie ecclésiale. On attend d’eux non plus une direction, mais une expertise. Ils sont jugés non plus sur leur sexe ou leur origine ou leur famille, mais sur leurs compétences. Non sur ce qu’ils sont, mais sur ce qu’ils font.

Or, la Technique est une rébellion gigantesque contre le Créateur. Elle est une profanation et un blasphème permanent. Nous qui vivons sous son influence, nous devons faire attention à notre regard : toutes les fois où nous trouvons scandaleux que les critères techniques soient ignorés, ce n’est pas la Sagesse qui nous guide.

Conclusion

Nous avons vu que l’Église n’est pas une communauté de prophètes, où le critère d’autorité serait l’appel et le don spirituel. L’Église est le peuple de Dieu et en conséquence, les compétences individuelles ont moins d’importance que les critères extérieurs, tout comme un roi règne parce qu’il est le fils du précédent, et non parce qu’il est méritant. Gordon Fee a donc tort : il n’y a pas de priorité du charisme selon l’Esprit de Dieu. Il y a priorité de l’ordre de création pour le Créateur.

Bibliographie

Fee, Gordon, « The priority of spirit gifting for church ministry », in Discovering Biblical Equality, IVP Academic, 2012, pp. 241‑254.


Illustration : Salomon de Bray, La Reine de Saba devant le temple de Salomon, 1657

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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