Les femmes pasteurs du XIXe siècle, et ce qu’elles nous apprennent
25 septembre 2020

On aurait tort de croire que le débat sur l’accès des femmes au pastorat remonte aux années 80. Certes, ce débat date des années 80, mais il est une répétition d’un autre, tout aussi intense qui a eu lieu à la fin du XIXe siècle et début du XXe. Les arguments et les exégèses que nous connaissons existent depuis au moins le XVIIe siècle, mais ce n’est pas avant la fin du XIXe siècle que ces idées s’enracinent pour différentes raisons. Sur la chaîne youtube du Davenant Institute, Christopher R. Schlect fait le lien entre bureaucratisation de l’Église et montée du pastorat féminin. Cependant, je réagirai surtout au chapitre de Janette Hassey dans Discovering Biblical Equality.

L’exemple de Christabel Pankhurst

Illustrons d’entrée ce mouvement par l’histoire de Christabel Pankhurst, femme enseignante dans les Églises évangéliques américaines du début du XXe siècle au parcours très typique des femmes enseignantes de cette époque.

L’histoire de Christabel Pankhurst réunit beaucoup de facteurs qui ont mené à la montée des femmes en position d’autorité dans les Églises il y a un siècle. Stratège de la croisade militante pour le suffrage féminin en Grande-Bretagne avant la première guerre mondiale, Pankhurst a développé ses capacités de dirigeante et ses talents d’oratrice dans la lutte pour le vote des femmes. Après sa conversion au christianisme fondamentaliste prémillénariste, un journaliste écrivait qu'”elle s’est convertie à un christianisme quelque peu rigide, qui l’amène à être beaucoup demandée dans les Églises qui adhèrent à une inspiration littérale.”

Comme D.L Moody, Catherine Booth et d’autres, Pankhurst a influencé le mouvement évangélique des deux côtés de l’Atlantique. Elle a commencé son ministère public en 1921 et a acquis une nouvelle célébrité en Amérique en tant que prédicatrice fervente de la cause prémillénariste, voyageant dans tout le pays pour parler dans des conférences bibliques et ensuite à l’Institut biblique national. Pendant plus de vingt ans elle a attiré des audiences immenses et soutenu les prémillénaristes. Elle affirmait que des milliers de gens s’étaient convertis pendant ses prêches d’évangélisation.

En un certain sens, Pankhurst représentait la fin d’une époque. Peu après, d’autres femmes évangéliques conservatrices qui se sentaient appelées à prêcher découvraient que les chaires des tentes de réveils, les Églises fondamentalistes, les colloques et les instituts bibliques leur étaient hors de portée.

Hassey, Janette, « Evangelical Women in Ministry a Century Ago: The 19th and Early 20th Century », in Discovering Biblical Equality: Complementarity Without Hierarchy, IVP Academic, 2012, p. 52.
Christabel Pankhurst, suffragette devenue évangéliste (1880-1958)

Les facteurs favorables au pastorat féminin dans les Églises fondamentalistes de la fin du XIXe au début du XXe siècle

La nature de la théologie évangélique

On ne s’attendrait pas à première vue à ce que les Églises fondamentalistes (c’est-à-dire dans la ligne des Fundamentals édités par Torrey) soient un terreau favorable au pastorat féminin. Au contraire, un siècle plus tard, elles furent ses opposantes les plus féroces. Et pourtant, la nature même de la théologie évangélique de cette époque faisait que les fondamentalistes étaient « poreux » à l’égalitarianisme. Tout d’abord, c’était un mouvement interdénominationnel qui mettait en contact des darbystes avec des quakers, lesquels acceptaient cette pratique depuis longtemps. Ainsi l’idée du pastorat féminin se dissémina rapidement.

Les femmes évangéliques sont montées en chaire parce qu’il y avait des éléments importants de leur propre théologie qui supportait une telle pratique. Dans les conférences et écoles bibliques interdénominationnelles, beaucoup d’évangéliques se sont retrouvés côte à côte avec d’autres chrétiens dont la théologie promouvait un concept égalitarien des femmes dans le ministère, dont les quakers, les frères unis et l’Armée du Salut. De plus, les contacts avec le “mouvement de sainteté” (Holiness Movement) et même certains groupes pentecôtistes ont influencé les positions en faveur des femmes. Par exemple, le Moody Bible Institute s’opposait à Aimee Semple McPherson à cause de sa doctrine pentecôtiste sur la guérison, mais pas à son droit de prêcher ou d’être pasteur.

Ibid., p. 46.

D’autre part, le sentiment d’urgence de la mission et le pragmatisme caractéristique des mouvements évangéliques amenaient les évangéliques de cette époque à défendre l’enseignement féminin parce que c’était la chose la plus efficace à faire pour évangéliser le monde entier en peu de temps :

Franson faisait clairement le lien entre l’usage des femmes évangélistes et le besoin urgent de la mission mondiale :
“Mes frères, la moisson est grande et il y a peu de laboureurs. Si les femmes veulent aider dans les champs au temps de la moisson, alors je pense que nous devons les laisser lier autant de gerbes qu’elles peuvent. Il est préférable de laisser les femmes lier les gerbes, plutôt que de les perdre. Quand on a été envoyé dans le champ et qu’on entend les appels à l’aide depuis des dizaines d’endroits, des endroits inatteignables en apparence, on ne peut s’empêcher de penser: ‘Il est étrange qu’un si petit nombre de versets, tant disputés, puissent faire obstacle à ceux qui autrement auraient répondu à cet appel à l’aide’.”

Ibid., p. 47.

Dans cette autre citation, on retrouve un peu l’arminianisme typique de cette époque, qui présuppose que le salut ne peut venir que par les efforts humains, et la centralité de l’homme dans la propagation du salut :

Charles H. Pridgeon basait son appel aux femmes dans le ministère sur la réalité de l’enfer et le retour imminent de Christ dans les “dernier jours” :
“Si la Pentecôte était déjà ‘dans les derniers jours’, alors à combien plus forte raison est-ce le cas aujourd’hui. Des millions périssent sans le pain de vie. S’il y a non seulement un monde présent qui a besoin de régénération, mais aussi l’enfer et le ciel au-delà, nous qui avons la lumière devons réaliser notre grande responsabilité. Nos forces doivent être mobilisées, et non seulement celles des hommes, mais aussi celles des femmes et des enfants. La question du ministère des femmes est plus qu’une question académique. La force des hommes qui se mettent à Son service est inadéquate. Les âmes périssent. Il n’y a pas le temps pour débattre pour savoir si un homme ou une femme peut accomplir le service. Le besoin doit être satisfait. Le mourant qui est sauvé sera sauvé peu importe celui qui lui apporte la Parole de Vie. Nous pouvons couper les cheveux en quatre, avoir l’air sage, et chipoter sur un sens ou l’autre d’un verset ou deux de l’Écriture, alors que tout le reste de l’Écriture va dans l’autre ; des millions sont en train de mourir pendant que nous retardons.

Ibid., p.48.

Un modèle d’autorité charismatique plutôt qu’institutionnel

Par « autorité charismatique », il faut comprendre le modèle d’autorité qui veut que celui qui doit diriger est celui qui a le charisme de le faire, peu importe son origine ou son sexe. À l’opposé, dans les Églises plus institutionnelles de l’époque, les critères subjectifs comme l’appel individuel ou les dons intérieurs ont moins de poids.

Les mouvements de réveil, qui mettaient l’accent sur la conversion personnelle et le témoignage, avaient tendance à relâcher les structures institutionnelles, et à abriter un culte informel et spontané ; les femmes ont bénéficié pour jouir de nouvelles opportunités de prêcher. L’emphase sur l’autorité charismatique et la direction laïque a eu pour résultat des normes éducatives relâchées quant au clergé. La plupart des premiers fondamentalistes continuaient avec ce concept de ministre non-professionnel, envoyant des ouvriers ayant seulement une formation à l’institut biblique ou moins dans des positions de pasteurs ou d’évangélistes. Les femmes du début du vingtième siècle, interdites de la plupart des séminaires évangéliques, pouvaient s’inscrire aux instituts bibliques et se préparer aussi bien que les hommes à servir dans des ministères de réveil.

Ibid., p.29.

L’expérience des suffragettes

Comme le montre l’exemple de Christabel Pankhurst, beaucoup des femmes enseignant à cette époque avaient fait leurs premières armes de dirigeantes et d’oratrices dans les mouvements de défense des femmes. Dans un contexte où les Églises évangéliques étaient beaucoup plus engagées dans les causes sociales et politiques de leur époque, cela bâtissait des ponts entre la tribune et la chaire.

L’activisme social de cette période a fourni un contexte favorable pour que beaucoup de femmes évangéliques entrent dans le ministère public de l’église. La tempérance et le suffrage a fait ce que le mouvement d’abolition de l’esclavage a fait avant la guerre de Sécession : elle a donné un élan au mouvement des droits des femmes.

Alors que des femmes engagées dans la cause sociale s’exprimaient en faveur des esclaves ou des victimes de l’abus d’alcool, elles ont trouvé la capacité et la raison de parler en faveur d’elles-mêmes. Les femmes qui se sont entraînées, à travers les ligues de tempérance ou pour le suffrage des femmes, à s’organiser et parler en public, ont gagné la confiance et l’expérience nécessaire pour la direction d’Églises locales. En 1910, Stanton Coit appelait toute tribune pour le suffrage féminin, une chaire, et chaque sufragette, un prédicateur. Dans beaucoup d’Églises évangéliques, la première femme à prêcher depuis la chaire était une militante pour la tempérance ou le suffrage féminin.

Ibid., p. 50.

Les raisons du déclin

Le féminisme évangélique première vague a décliné lorsque les facteurs que nous venons de présenter se sont évaporés, à peu près tous en même temps après la Première Guerre mondiale :

  1. La défaite du fondamentalisme a entraîné une réaction de repli, et l’œcuménisme relatif qui régnait à l’intérieur du mouvement a disparu brutalement. À la place s’est installée une culture sectaire et rigide qui a fait la mauvaise réputation du mouvement, et a mis brutalement fin à l’influence des dénominations égalitariennes sur les autres dénominations.
  2. Cette même défaite a fait perdre de vue l’optique missionnelle des premiers fondamentalistes. Comme le dit Janette Hassey, il est devenu plus urgent de s’opposer à la théorie darwiniste que de sauver le monde. En conséquence, les opportunités d’évangélisation qui étaient la porte d’entrée dans le pastorat féminin se sont souvent taries.
  3. Les Églises fondamentalistes se sont institutionnalisées et organisées pour durer. En conséquence, la nature du pastorat et de l’enseignement a changé, et ce nouveau pastorat présupposait un clergé plus vertical et plus académique, plus masculin aussi, ce qui limitait les opportunités des femmes à entrer dans le poste d’enseignant. Même les instituts bibliques, normalement plus pratiques et orientés vers la mission que les séminaires, ont fini par devenir des séminaires comme les autres.
  4. Tout comme les vents culturels qui ont porté les suffragettes ont porté aussi les enseignantes chrétiennes, les vents réactionnaires du milieu du XXe siècle les ont découragées et éloignées de la chaire. En fin de compte, les femmes pasteurs suivent les courants de leur époque, plutôt que ceux de la Bible.

Selon les mots de Jeanette Hassey:

Qu’est ce qui peut expliquer le déclin des opportunités de ministères féminins évangéliques entre les deux guerres mondiales ? Premièrement les sous-cultures fondamentalistes séparatistes qui avaient tendance à se durcir sur les questions des femmes. Deuxièmement, alors que le fondamentalisme s’institutionnalisait, les femmes étaient exclues des postes de responsabilité. Troisièmement, une réaction protestante conservatrice contre les valeurs sociales modernes aboutissait à une restriction des femmes à des positions de ministère. Enfin, une vision plus littéraliste des Écritures signifiait moins de flexibilité dans les interprétations au sujet des femmes dans le ministère.

Ibid., p. 52.

Les évangéliques du début du vingtième siècle qui adhéraient à un retour de Christ imminent et avant le millénium avaient fait de leurs convictions des actes. Le besoin urgent de mobiliser les ouvriers pour répandre l’Évangile dans le monde entier ne souffrait pas qu’un sexe restât silencieux. Les prémillénaristes tardifs retenaient en apparence leur adhésion au retour proche de Christ, mais se sont considérablement assagis quant à l’urgence d’évangéliser le monde. Ils se sont montrés plus soucieux de s’opposer à l’évolution qu’à promouvoir l’évangélisation, et ainsi le recrutement évangélique des femmes pasteurs s’est tari.

Ibid., pp. 56-57.

Leçons pour aujourd’hui

Qu’est ce que l’histoire du féminisme évangélique « première vague » peut nous enseigner au sujet de l’égalitarianisme, un siècle plus tard ? Je dirais que la leçon majeure est que l’égalitarianisme est parti pour durer, mais que sa fenêtre se referme dans les Églises conservatrices.

  1. Parce que le renouveau de la théologie formelle et d’une vision plus institutionnelle de l’Église de ces dernières années a tendance à être structurellement défavorable à l’enseignement féminin.
  2. Parce que l’Église évangélique est en ce moment même en train de se séparer entre un pôle libéral et un pôle confessionnel, si bien que l’égalitarianisme va bientôt être incommunicable aux évangéliques conservateurs. En un sens, c’est déjà beaucoup le cas.
  3. Alors que sa fenêtre se referme du côté évangélique, les égalitariens voient la fenêtre se refermer aussi du côté du féminisme, qui devient de plus en plus intolérant aux religions, et qui devient par ailleurs une religion à lui seul (comme participant à l’anti-racisme, etc.) À moyen terme, c’est la question de la légitimité même des égalitariens qui va se poser.

Le renouveau du formalisme

Ce blog et beaucoup d’autres — comme Le bon combat, Tout pour sa gloire, etc. — témoigne d’une tendance de fond qui touche l’Église en France ces dernières années : la redécouverte et la pratique d’une théologie beaucoup plus formelle, théorique et ancrée dans l’histoire que la génération précédente. Ce mouvement commence à se manifester dans la liturgie, où timidement, les offices « se réforment » petit à petit en devenant plus formels, en remettant en cause le modèle revivaliste du culte (centré autour de la louange musicale), en insistant à nouveau sur la lecture et l’enseignement de la Parole de Dieu, et en critiquant les prophéties spontanées, avec plus ou moins de vigueur. L’écart avec les années 80 est énorme. En soi, on peut se demander en quoi cela peut avoir une influence sur l’enseignement féminin.

Eh bien justement, l’histoire des évangéliques du XIXe siècle nous montre que la formalisation de la théologie et des liturgies va vers moins de pastorat féminin. Cela est dû au fait que le pastorat féminin semble être plus probable dans des environnements liturgiques spontanés, et une approche très horizontale du clergé, comme celle qui a lieu dans les mouvements de réveils. Plus on s’éloigne de ce modèle revivaliste pour aller vers un modèle institutionnel, et plus l’Église est « structurellement défavorable » à l’émergence d’enseignants féminins. C’est ce que nous enseigne l’expérience des fondamentalistes d’il y a un siècle.

La séparation entre libéraux et confessionnels au sein même de l’Église évangélique

L’adoption du mariage homosexuel en 2013 a précipité en France un processus qui a lieu depuis plus longtemps aux Etats-Unis. Dans les années 90-2000, deux mouvements différents travaillaient les Églises américaines : d’un côté les Églises émergentes, qui cherchaient à moderniser la liturgie et les méthodes de direction d’Église pour les rendre plus conformes aux goûts de notre époque, et de l’autre les Églises qui allaient vers leurs racines confessionnelles. Il est intéressant de voir que le mouvement des « Jeunes réformés énergiques » (Young Restless Reformed) était poreux aux deux influences, et que des pasteurs calvinistes prêchaient parfois dans des Églises émergentes, et inversement. Les évolutions du débat sociétal font que désormais, les émergents ne sont pas réformés, et les réformés s’éloignent des Églises émergentes.

En France, cette séparation est venue plus tardivement, mais plus brutalement aussi. Il n’y a pas eu de phase intermédiaire, où conservateurs et “émergents” (qui ont une approche libérale des confessions) se sont côtoyés. On est passés directement de la nuée évangélique héritée des années 80-90 à une polarisation croissante entre confessants et libéraux, chacun se radicalisant dans son propre couloir. Cette mutation rapide a été accélérée par la séparation déjà existante entre ce qui est aujourd’hui l’Église protestante unie de France, regroupant les libéraux et cherchant à adopter le langage évangélique d’une part, et la constitution du CNEF cherchant à affirmer la distinction et l’indépendance des évangéliques d’autre part.

Qu’est ce que cela signifie pour les égalitariens ? Encore une fois, rien directement ; mais il est probable que cette polarisation rendent égalitariens et complémentariens isolés chacun dans leur propre couloir, tout comme la réaction des fondamentalistes a fait disparaître le terrain commun entre féministes et conservateurs au début du XXe siècle. Telle que je vois l’évolution du débat, les égalitariens insisteront de plus en plus sur l’abolition des distinctions de genre, jusqu’à rejoindre le plein féminisme, et les complémentariens insister de plus en plus sur la distinction des genres, jusqu’à retrouver la position historique. Nous en sommes là aujourd’hui.

Or les Églises libérales qui abritent les égalitariens ont un problème de survie : la plupart de leurs nouveaux membres sont d’anciens conservateurs. Comment éviteront-elles le sort des protestants historiques (mainline) américains? L’EPUdF a déjà des problèmes de pénurie de vocations et de diminution du nombres de fidèles…

Le contexte culturel contemporain

Cette polarisation n’est pas un phénomène purement ecclésial : elle n’est rien d’autre que l’application à l’Église d’un phénomène de polarisation plus global, propre à l’occident. Le consensus est totalement rompu, et on assiste à une course aux armements, rhétorique et intellectuelle, qui diminue de jour en jour le terrain commun entre différentes factions. Or, les féministes subissent de plus en plus l’influence du post-féminisme (dit aussi troisième vague féministe) et la porosité avec les théories politiques post-modernes, qui combinent ensemble antiracisme, antisexisme, écologie radicale etc… Bien que ce mouvement soit difficile à décrire, il est facile à reconnaître.

Or ce nouveau mouvement est également très exclusif, et déteste toute autre religion ou philosophie. Il est fini le temps où l’on pouvait accepter que l’Église pût se réformer vers une plus grande inclusion de la femme. L’époque actuelle est à la destruction de toutes les institutions autrefois patriarcales, et il n’y a pas plus patriarcal que l’Église aux yeux de ces paladins. Peut-être avez vous vu cette image :

Incendie près de l’Église unitarienne universaliste (libérale) de Kenosha, août 2020.

On ne peut pas accuser l’Église unitarienne universaliste d’être fondamentaliste, tout au contraire : ils sont scrupuleusement orthodoxes dans toutes les « avancées culturelles ». Cela ne leur vaut aucune indulgence de la part des incendiaires. Mais hâtons-nous maintenant de conclure :

Dans une époque où les féministes se sécularisent complètement, et où les évangéliques se confessionnalisent en profondeur, quel est l’avenir des égalitariens ? Entre les féministes qui ne veulent pas des évangéliques, et les évangéliques qui ne veulent pas des féministes, quel avenir pour les féministes évangéliques ? À moyen terme, la question même de leur légitimité va se poser, et il n’est pas sûr qu’ils s’en sortent mieux que les femmes prédicatrices fondamentalistes du début du XXe siècle.

Bibliographie


En illustration: Sylvia Pankhurst (sœur de Christabel Pankhurst) donnant un discours en faveur du droit de vote des femmes, à Trafalgar Square, mai 1909.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

2 Commentaires

  1. Anthon

    Merci pour ce travail d’analyse. Félicitations.

    Juste une remarque : “Dans une époque où …. les évangéliques se confessionnalisent en profondeur, …” dites-vous. Personnellement, je manque de recul pour approuver ce constat. Il me semble même que ce serait plutôt le contraire, c ‘est à dire des évangéliques qui se “confessionnalisent” de moins en moins …. . Quelqu’ un a dit un jour “Dis-moi comment va le monde aujourd’hui et je te dirai comment ira l’église demain”. Et c ‘est bien ce que je constate à mon niveau,
    J’ ai l’impression que les mouvements de fond du monde séculier submergent de plus en plus vite le monde évangélique. Le complémentarisme – entre autres – me semble t’il, devient de plus en plus inaudible aux évangéliques. Tout d’ailleurs, comme nombre de doctrines “traditionnelles” : péché, salut en Christ, rédemption, … .
    J’espère bien me tromper 🙂

    En tous les cas : beau travail.
    Merci

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    • Etienne Omnès

      On fait pas de tapages, mais on est là 😉 D’où l’intérêt de partager nos articles et les faire connaître, pour que puisse s’organiser ce pôle confessionnel.

      Réponse

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