Prières réformées (47) : Le Fils de Dieu a pris notre nature – Bénédict Pictet
24 décembre 2021

Pour encourager nos lecteurs dans leur dévotion et culte privé et leur faire découvrir la piété réformée, nous publierons régulièrement des prières d’auteurs réformés. Nous poursuivons avec une prière de Bénédict Pictet, tirée de son livre Prières pour les jours de sainte cène, de Noël, de Pâques, de Pentecôte et de septembre, et pour les jours de jeûne. Nous remercions Philippe Lacombe de Pensées 365 pour la mise en forme des textes.


Ô Dieu  ! quand je regarde les cieux qui sont l’ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as disposées, je dis avec ton prophète : Qu’est-ce que l’homme mortel pour que tu te souviennes de lui, et du Fils de l’homme pour que tu le visites  ! Mais que j’ai bien plus sujet de tenir ce langage, quand je considère, que ton Fils, qui a fait ces cieux et ces astres, a voulu prendre à soi une nature infirme et mortelle, et de se faire semblable aux hommes en toutes choses, excepté le péché. Qu’est-ce que la nature humaine, pour que ton bien-aimé, qui était en forme de Dieu, ait daigné l’unir à sa personne, et pour que ta Parole éternelle se soit faite chair, pour nous visiter et nous réconcilier avec toi  ? Ah ! que le mystère de piété est grand  !

Ce sont ici des choses que l’oeil n’avait point vues, et qui n’étaient montées dans l’esprit d’aucun homme, que tu nous as révélées, ô mon Dieu ! dans l’accomplissement des temps. Qui aurait cru, que le Roi des rois eut voulu prendre la forme de serviteur, que le créateur et le conservateur de toutes choses eut daigné se faire créature, et revêtir toutes les infirmités innocentes de la chair et du sang, que le Maître des anges se fut fait moindre que ces esprits célestes, pour nous rendre semblables à lui, pour nous tirer de la servitude du péché, pour nous faire de nouvelles créatures, et pour nous obtenir une éternelle félicité.

Ô mon Dieu ! quel abaissement et quel anéantissement pour ton cher Fils  ! quelle gloire pour notre nature  ! Ha  ! que le péché me parait horrible, puisqu’il a fallu que pour l’expier, ton Unique se soit ainsi humilié  ! Seigneur, fais que ce modèle parfait d’humilité soit toujours présent à mon esprit, afin que je ne m’élève jamais par mon orgueil  ; mais qu’au contraire, considérant que mon Sauveur s’est comme dépouillé de sa gloire pour me rendre participant de sa nature, et pour m’acquérir un salut éternel, je renonce à toute vanité, et que je sois humble comme lui, que je déteste les péchés qui l’ont fait descendre dans ce profond abaissement, et que je m’applique aux vertus qui lui sont agréables.

Fais aussi, ô mon Dieu  ! que me souvenant de l’honneur que tu as fait à notre nature, il ne m’arrive point de la souiller, comme je l’ai fait jusqu’à présent, mais que je tâche d’être saint comme tu es saint, afin d’avoir un jour part à ta gloire.

Amen.


Illustration en couverture : Eastman Johnson (1824-1906), Child at prayer, 1873.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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