Cet article est l'adaptation sous forme écrite de la première de trois conférences données en Corée du Sud à l'automne 2018, sur quelques leçons qu'il est possible de tirer de l'histoire de l'Église réformée de France durant les premiers siècles de son existence. Je...
Un argument biblique en faveur d’une union de l’Église et de l’État
Dans la deuxième partie de son article « Qui dit Évangile dit chrétienté » publié le 26 novembre dernier, Étienne Omnès évoquait brièvement quelques arguments bibliques contre l’idée que le christianisme serait générateur d’une contre-culture. Cette...
Révélation, inscripturation, inspiration
Qu'on se le dise : Dieu n’était pas obligé de faire mettre par écrit sa révélation. Il aurait très bien pu employer d’autres moyens pour perpétuer et conserver la connaissance de sa volonté de sauver l'humanité et ainsi empêcher la vérité de disparaître complètement....
La laïcité comme rempart à l’extrémisme ?
La laïcité est-elle un rempart suffisant contre les violences religieuses[[Adapté d'un article paru en novembre 2018 dans La Revue Réformée n°288]] ? I. Plus de laïcité pour moins d'extrémisme ? Une première réponse à cette question, évidente, est que la laïcité...
Enseigne-nous à bien compter le nombre de nos jours (Psaume 90)
Le temps passe si vite ! Ce temps qui passe est le sujet central du psaume 90 où nous trouvons une forte insistance sur le caractère transitoire de la vie humaine. C’est vrai, soixante-dix ou quatre-vingts ans d’existence terrestre, ça peut paraître beaucoup aux yeux...
L’Église chez Calvin : le lieu de la proclamation de l’Évangile
Avant d’en venir enfin, après avoir examiné la distinction posée par Calvin entre l'aspect visible et l'aspect invisible de l’Église, à la raison pour laquelle, selon le Réformateur de Genève, il n’y a pas de salut hors de l’Église visible, il nous faut indiquer...
L’Église chez Calvin : Église visible et Église invisible
Nous nous sommes demandés à la fin de l’article précédent – dans lequel nous avions vu comment Calvin présentait l'Eglise comme remède à nos besoins et comme mère des croyants – si Calvin avait en vue l’Église visible ou l’Église invisible lorsqu’il s’appropriait le...
Seigneur, tu as été pour nous notre sécurité (Psaume 90)
Versification du Psaume 90 à chanter sur des airs de format 8.6.8.6, par exemple la mélodie New Britain du célèbre cantique Amazing Grace. Chacune de ses 17 strophes correspond donc à une strophe du cantique Amazing Grace. Autrement dit et pour illustrer, la première...
L’Église chez Calvin : remède à nos faiblesses et mère des croyants, hors de laquelle il n’y a pas de salut !
Dans les Églises où est récité le Symbole des Apôtres, les chrétiens récitent d’une traite qu’ils croient « à l’Église, à la communion des saints, à la rémission des péchés… » Et s’il est vrai que le croyant protestant perçoit assez intuitivement comment le thème de l’Église et celui de la communion des saints peuvent être traités ensemble (puisque la théologie protestante définit précisément l’Église comme la communauté des saints ou des fidèles, c.-à-d. des croyants), il lui est en revanche difficile à première vue de voir un lien immédiat entre l’Église et la communion des saints d’une part, et la rémission des péchés d’autre part.
Ce n’était pas le cas de Jean Calvin. Celui-ci, dans l’un de ses premiers écrits, sa Brève Instruction Chrétienne (1537), à la fin de son explication de ce qu’il faut comprendre par la clause « Je crois à la rémission des péchés », lie ensemble ces trois expressions de la manière suivante : « nulle rémission des péchés n’est donnée d’ailleurs ni par autre moyen, ni à d’autres [que ceux qui en font partie], vu qu’hors de cette Église et communion des saints, il n’y a point de salut. » Calvin énonce ici le caractère ecclésial de la rémission des péchés : c’est dans l’Église seulement que les péchés sont pardonnés. Une telle affirmation peut étonner de la part d’un des pères fondateurs du protestantisme. Comment la comprendre ?
L’origine divine de l’institution étatique – Meredith G. Kline
Le dévoilement de cette institution de grâce commune qu’est la cité devait trouver son expression la plus accomplie (pour autant que le livre de la Genèse en retrace l’histoire) dans la révélation divine accordée à Noé, au moment où l’humanité allait prendre un nouveau départ après le jugement du vieux monde par le Déluge. La mise en place de cette institution prit alors la forme d’une alliance, dans laquelle la cité était l’objet à la fois d’un commandement de Dieu et de sa bénédiction (Gn 8 :21-9:7). Dieu avait toutefois déjà, dans sa grâce commune, institué la cité dans l’ancien monde, bien avant le Déluge. En effet, certaines des composantes nécessaires à l’élaboration de cette cité de grâce commune avaient été énoncées dès la Chute. Car, comme nous l’avons vu, la parole de la malédiction de Dieu adressée à l’ensemble de l’humanité lors du jugement en Eden (Gn 3 :16 ss.) comportait implicitement l’indication que l’institution du mariage et la tâche d’assujettir la terre devaient se perpétuer. Et, peu après, la structure de l’autorité judiciaire de la cité allait être établie dans une communication divine digne d’attention, donnée à celui-là même qui allait devenir le fondateur de la cité des hommes. Genèse 4:15 rapporte en effet la réaction divine à la plainte que Caïn lui a adressée. Cette déclaration divine constitue l’origine, par oracle divin, de l’institution de la cité, c’est-à-dire de l’État.