Mais l’Église orthodoxe a toujours cru tout à fait le contraire, maintenant que la révélation de la Parole de DIeu était absolument et simplement nécessaire pour le salut. Elle est la «semence» à partir de laquelle nous sommes renaissons (1 Pierre 1.23) la «lumière» qui dirige nos pas (Psaumes 119.105) la «nourriture» qui nous nourrit (Hébreux 5.13-14) et la «fondation» sur laquelle nous sommes bâtis.
Quels sont les articles fondamentaux de la foi chrétienne ? — Turretin (1.14)
En ce sens, les articles fondamentaux de notre religion sont le décalogue, le symbole des apôtres, le Notre Père, les sacrements et le pouvoir des clés parce qu’ils contiennent la doctrine du salut sans laquelle nous ne pouvons pas recevoir le reste.
Peut-on utiliser la philosophie en théologie ? – Turretin (1.13)
Les orthodoxes occupent un juste milieu. Ils ne confondent pas la théologie avec la saine philosophie comme les parties d’un tout; ni ne l’opposent comme des contraires; mais elles sont subordonnées composées de façon à s’assister mutuellement. Philon d’Alexandrie et après lui les pères de l’église l’ont illustré de façon appropriée par l’allégorie de Sarah et Hagar. La Théologie domine sur la Philosophie et cette dernière agit comme la servante et se soumet à la première. Ils reconnaissent qu’elle a beaucoup d’usages variés qui doivent être distingués de ses nombreux abus.
Contre les sceptiques catholiques — Turretin (1.12)
La question est donc de savoir si, au delà des mots explicites de l’Écriture, les conséquences évidentes et nécessaires sont admissibles dans la théologie; ou si les doctrines de foi et de moeurs peuvent être légitimement prouvées à partir [de ces déductions]. Cela nous l’affirmons; nos opposants le réfutent.
A-t-on le droit de juger la cohérence d’une théologie? – Turretin (1.10)
la Raison illuminée par le Saint Esprit est capable de considérer et de juger à partir de la Parole (selon les règles des bonnes et nécessaires conséquences) si les différentes parties d’une doctrine sont cohérentes et ce qui peut ou non être conclu.
Nous avons le droit d’utiliser la raison en théologie – Turretin (1.9)
Bien sûr qu’il existe des choses au-delà de la raison, que nous ne connaissons que par révélation, et bien sûr que la raison est glissante et fragile, naturellement répugnante aux choses de Dieu. Néanmoins, Turretin maintient qu’un usage doit être fait de notre raison, ne serait-ce que pour juger le vrai ou le faux
Contre la théologie rationaliste — Turretin (1.8)
La question est plutôt de savoir si [la raison] est le principe premier à partir duquel les doctrines de la foi sont prouvées; ou la fondation sur lesquelles elles sont construites, au point de considérer comme fausses les choses de la foi que la lumière naturelle ou la raison humaine ne peuvent pas comprendre. Cela, nous le réfutons.
La théologie est à la fois théorique et pratique – Turretin (1.7)
Parmi les orthodoxes, certains tiennent que la théologie est purement pratique, mais la plupart disent qu’elle est mixte: pour certains la théologie est plutôt théorique, et d’autres elle est plutôt pratique.. Nous [Turretin] considérons que la théologie n’est ni simplement théorique, ni simplement pratique, mais en partie théorique et en partie pratique, dans le sens où elle connecte en même temps des théories sur ce qui vrait et la pratique de ce qui est bon. Cela dit, elle est davantage pratique que théorique.
La théologie est une sagesse — Turretin (1.6)
La sagesse est une vertu que l’on dit architectonique c’est à dire qu’elle agit comme un architecte à l’égard des autres vertus, disant à chacune comment elle doit s’articuler à l’autre pour bien agir. Or la théologie est la reine des sciences, et elle articule tous les domaines de savoir humain pour élaborer ensuite une vision du monde chrétienne qui nous permette d’agir bien. Elle est donc une vertu architectonique, comme la sagesse.
Quel est l’objet de la théologie ? — Turretin (1.5)
Alors que je relis l'Institution de théologie élenctique de Turretin, je me propose de publier mes notes de lecture synthétisant les réponses de Turretin aux différentes questions qu’il aborde.François Turretin fut professeur de théologie à Genève de 1653 à 1687,...