En commençant cette série, j’ai mentionné comment ma façon de prier avait évolué au fur et à mesure que je comprenais mieux la Parole de Dieu. La prière s’ancre dans la personne de Dieu, ses promesses et ses actes. Et, puisque c’est la révélation de Dieu qui nous apprend qui est Dieu, ce qu’il a dit et ce qu’il a fait, il parait évident qu’il y a un lien fort entre les Écritures et la prière.
L’exemple de George Müller
Régulièrement, en tombant sur des blogs chrétiens, je suis tombés sur des articles qui recommandait de “prier la Bible”. C’est un conseil qui vient en fait de George Müller (1805-1898), cet homme est bien connu pour avoir nourri plus de 18 500 orphelins et créé 117 écoles accueillant 120 000 enfants dont un grand nombre d’orphelins. Il commençait toutes ses journées par un moment de prière, seul avec Dieu.
Mais Müller avait parfois du mal à prier dès le matin, au réveil. Jusqu’au jour où il organisa différemment son temps de prière. Il décrit cette nouvelle façon de prier comme un vrai rafraîchissement, un renouveau de son temps de prière. Au lieu de commencer par prier, Müller lisait la Bible après avoir courtement demandé à Dieu de bénir cette lecture. L’idée est de prier en ayant en tête les vérités bibliques, les actes de Dieu et ses promesses.
Ici, j’aimerai vous encourager à pousser la réflexion encore plus loin et à ne plus faire de la lecture et de la prière deux disciplines spirituelles séparées mais à les unir. Dieu parle par sa révélation, nous répondons par la prière.
Revenons à Mr. Henry
Je vous avais parlé précédemment de Matthew Henry (1662-1714), ce pasteur presbytérien qui conseille de structurer ses prières sur le Notre Père. En fait, le livre A Method For Prayer (1710) ne commence pas en parlant du Notre Père. Matthew Henry commence par proposer un ordre dans nos prières, inspiré des prières de l’Écriture et du bon sens, que voici :
- Adoration de Dieu
- Confession des péchés
- Demandes et Requêtes
- Reconnaissance
- Intercession pour d’autres
- Prières spécifiques (à l’occasion de Pâque, d’un baptême, du repas, du lever, du coucher, d’un voyage, du dimanche, etc.)
Ce qui m’intéresse dans ce livre n’est pas tellement l’ordre proposé mais surtout la façon dont Matthew Henry détaille chaque partie par des expressions empruntées de la Bible. Je n’ai jamais lu un livre contenant autant de références bibliques, certaines prières dans ce livre contiennent plusieurs milliers voire dizaine de milliers de versets. J’en retiens qu’un homme rempli de la Parole est un homme qui sait prier !
Il conseille, par exemple, de commencer nos moments d’adoration en s’adressant à Dieu dans les mots de l’Écriture, premièrement en élevant nos coeurs jusqu’à Lui :
Élevons maintenant nos coeurs et nos mains au Dieu qui est au ciel (Lam 3:41, Jean 17:1).
Invoquons le Seigneur, cherchons sa face et donnons lui l’honneur dû à son Nom (Es 64:7, Psaume 27:8, Psaume 29:2).
À toi, mon Dieu, nous élevons nos âmes (Psaume 25:1).
Nous rentrons avec confiance dans le Saint des saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant, qu’il a tracé pour nous au delà du voile (Hébreux 10:19,20).
Nous voulons nous approcher de Dieu sans tiraillements ni distraction et le faire non seulement avec nos lèvres mais avec nos coeurs (1 Cor 7:35, Matthieu 15:8).
Dieu, tu es Esprit, et c’est en esprit et en vérité que nous voulons t’adorer, car ce sont de tels adorateurs que tu recherches (Jean 4:24,23).
Puis, ayant ainsi élevé nos coeurs jusque Dieu, dit-il, nous devons nous adresser à cet Être infiniment grand et glorieux avec une pleine certitude de sa présence et un saint respect pour sa majesté :
Saint, saint, saint, Dieu Tout-Puissant, qui est, qui était et qui vient (Ap 4:8).
Toi dont le Nom est l’Éternel, qui est le très haut sur toute la terre. (Psaume 83:18).
Ô Dieu, tu es notre Dieu, nous te cherchons dès le matin; Notre Dieu, et nous te louons.(Psaume 63:1, Exode 15:2).
Ô Toi qui est le vrai Dieu, le Dieu vivant, le seul Dieu vivant et vrai, le roi éternel, le Seigneur notre Dieu qui est un seul Seigneur. (Jérémie 10:10, 1 Thess 1:9, Dt 6:4).
Nous pouvons ensuite, dit-il, nous distinguer des adorateurs d’idoles :
Les idoles des nations sont d’or et d’argent, elles sont vaines et vides, oeuvres des mains des hommes; ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent et ceux qui se confient en elles. Mais l’héritage de ton peuple n’est pas comme le leur, car l’Éternel, celui qui a créé toute chose est notre héritage, le Seigneur des armées est son nom; il est Dieu au dessus de tout, béni pour toujours. (Psaume 115:4,8, Jérémie 10:15, Romains 9:5).
Et le livre continue ainsi, donnant encore beaucoup de références bibliques. Voici comment est organisée la suite de la partie “Adoration de Dieu” et les références qui sont données :
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