Au cours de ma vie chrétienne, j’ai souvent été tiraillé entre deux considérations : d’un côté je vois la beauté de la vie présente, tout ce qu’il y a à faire. Bref, j’aime la vie ! De l’autre, je sais que tout ce monde passera et que bien mieux m’attends de l’autre côté de la mort. Cela me menait à deux pensées : soit je m’attache à cette vie, même au ministère, et vois alors la mort comme une perte ; soit je pense à la vie qui vient, au fait que tout ce que je peut faire ici passera et me demande à quoi bon cela sert de vivre, puisque tout passera. Autrement dit, soit je vois la mort comme une perte, soit la vie comme une perte.
Je ne sais pas ce qu’il faut choisir, mourir ou vivre. Notons que Paul a connu le même dilemme, mais dans un esprit bien différent. Il dit en effet « je ne sais pas ce qu’il faut préférer« . Soit il pouvait mourir et partir avec Christ, ce qui est bien mieux. Soit il pouvait rester et oeuvrer pour le Christ. Mais notons que, contrairement à moi, pour lui les deux étaient un gain. Au point qu’il ne sait pas ce qu’il faut préférer !
Et c’est là que tout s’est éclairé pour moi : Christ est ma vie dit Paul. Comment aimer cette vie tout en aimant celle qui vient ? Christ est ma vie.
Clarifions ce que je veux dire par là. Est-il possible d’être saisi de la beauté de la vie qui vient et du fait que celle-ci passera bien vite sans se mettre à penser que cette vie est inutile ? Oui ! Car si Christ est notre vie dès ici-bas, ce que nous faisons pour Christ maintenant aura un impact dans l’éternité !
Mais alors, cette vie n’a de la valeur que dans la mesure où ce que nous faisons est pour le Christ, puisque tout le reste passera. Je ne veux pas dire que nous devons passer notre temps à chanter des cantiques et faire des choses dites « spirituelles ». Mais nous devons, en toutes choses, agir pour le Christ, pour l’avancée de son règne, pour notre ressemblance et celle des autres au Christ. Notre vie ne dispose que d’un seul critère pour l’évaluer : Christ.
J’ai lu deux petites lignes, un jour
Je voyageais sur le chemin de la vie
M’apportant une conviction pour toujours
Et s’imprimant dans mon esprit
Une seule vie qui, bien vite, passera
Seul ce qui est fait pour Christ restera.
(Adapté de C. T. Studd)
Celui qui aura de la haine pour sa vie la conservera pour la vie éternelle. Il faut que cela s’imprime effectivement, et nous trouverons dans cette vérité une force invincible pour faire l’oeuvre à laquelle Dieu nous appelle. Et, dès lors, si nous mourrons, nous avons pas à nous inquiéter du fait que notre vie soit trop courte, de tout ce que nous aurions pu faire. En effet, si nous vivons pour la volonté de Dieu et que Celui-ci décide de nous retirer dans nos jeunes années, c’est que nous avons accompli ce qu’il voulait. Nous aussi nous pourrons dire, humblement, tout est accompli. J’aimerai vivre 1000 ans, mais si Dieu juge qu’il est mieux pour moi, pour son royaume, sa gloire et le monde qu’il en soit autrement, qu’il en soit selon sa volonté !
« Mais maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit pas ma mort ; car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain. » (Philippiens 1:20,21).
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