La plus haute missions des parents est de parler de Dieu aux enfants. Comment pouvons-nous les préserver du doute ? Si nous ne leur apprenons pas à affronter les moqueries nous en faisons injustement des gens désarmés face à l’adversaire. Leur fournir quelques preuves dogmatiques peut les aider à se protéger, mais c’est loin d’être suffisant puisque les découvertes scientifiques peuvent contrecarrer leurs arguments. On devrait plutôt leur apprendre à penser par eux-mêmes, à affiner leur sens critique en dépit de la pensée unique.

Les enfants devraient apprendre très tôt que ce n’est pas parce que quelque chose est écrit dans un livre que c’est forcément vrai. Nous devons les aider à aller chercher les réponses que nous ne connaissons pas nous-mêmes. Ils devraient respecter les avancées scientifiques et comprendre que les théories actuelles peuvent être remplacées par de nouvelles théories contradictoires : certains choses de ce monde sont encore bien mystérieuses pour les hommes. La première fois que l’enfant réalise que des idées lui viennent à l’esprit et que ses réflexions lui appartiennent, c’est une grande surprise pour lui. Il va apprendre qu’il peut contrôler ces pensées et examiner chacune d’entre elles pour savoir s’il l’autorise ou non. Même les très jeunes enfants peuvent le comprendre : ils ont déjà tout-petits une certaine compréhension de ce qui est un bêtise, ils peuvent ressentir de la culpabilité et de la honte. Ils ne sont jamais trop jeunes pour apprendre que Dieu est une source de réconfort. C’est exactement cette perception que nous voulons que les enfants aient de la religion : en les exposant très jeunes aux Écritures nous les aidons à affiner leur perception du bien et du mal, et avec elle la connaissance des bonnes et des mauvaises idées.

Laura Laffon, la pédagogie Charlotte Mason I, p.90