La bataille de Jésus-Christ au Golgotha — Guillaume Farel
2 avril 2021

Le texte ci-dessous est un extrait, en français légèrement modernisé, du chapitre 30 du traité Du vrai usage de la croix de Jésus-Christ de Guillaume Farel (1489-1565). Nous citons le réformateur de Neuchâtel dans l’édition de Jules-Guillaume Fick (Genève, 1865, pp. 71-72).


De la bataille de Jésus-Christ au Golgotha, et comment il faut la considérer pour en faire son profit

[…] Car bien qu’en vérité Jésus-Christ ait été crucifié et soit vraiment mort, de telle sorte que l’âme a été séparée de son corps au lieu appelé Golgotha, néanmoins la bataille n’a pas le moins du monde été charnelle. Car Jésus-Christ n’est point venu pour batailler contre Pilate ni contre les Juifs et autres semblables, comme se font les batailles corporelles ; mais il est venu batailler contre Satan et l’enfer, et contre la mort, le péché, la damnation et la malédiction. Ce serait une très bonne chose si l’œil de la foi, regardant Jésus-Christ mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification, considérait bien la grande obéissance, sainteté, pureté et innocence, et la très ardente charité qu’il a eues envers nous, qui étions morts par nos péchés ; et comment ce bon sauveur a bataillé contre notre désobéissance et contre tout le mal qui était en nous, en détruisant et brisant la tête de notre plus que mortel ennemi.

De même, [considérons] comment Jésus-Christ a englouti la mort par sa mort si amère, qu’il a pour ainsi dire comme mangée et avalée, en mourant selon le commandement du Père pour ôter toutes les conséquences du péché d’Adam1 plein de rébellion, du moins chez ceux qui croient en Jésus-Christ ; et puis comment il a triomphé, ressuscitant en immortalité, et comment triomphamment il est monté aux cieux et est assis à la droite de la majesté du Père. Il a donné de grands dons de victoire et les excellentes grâces du saint-Esprit.

[Considérons enfin] comment il en a enrichi son Église, qui est son corps, par le saint ministère et des dons singuliers pour celui-ci, afin que l’Église entende et sache les biens inestimables qu’elle a en Jésus-Christ et de Jésus-Christ par la prédication pure du saint Évangile et par la confirmation des saints Sacrements. […]


Illustration : Jean-Léon Gérôme, Consummatum est (Golgotha, Jérusalem), huile sur toile, 1867 (Paris, musée d’Orsay).

  1. Littéralement : du manger d’Adam.[]

Arthur Laisis

Linguiste, professeur de lettres, étudiant en théologie à la faculté Jean Calvin et lecteur dans les Églises réformées évangéliques de Lituanie. Principaux centres d'intérêts : ecclésiologie, christologie, histoire de la Réforme en Europe continentale. Responsable de la relecture des articles du site.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *