Le Credo [Q22-25 Heidelberg]
19 avril 2019

Après avoir exposé ce qu’était la foi, Ursinus nous présente le contenu de la foi, la doctrine. Bienvenue dans un des enseignements les plus beaux et les plus synthétique du monde réformé.

Question 22

22. Que faut-il alors croire pour un chrétien ?

A. Tout ce qui nous est promis dans l’Évangile, que les articles de notre foi chrétienne catholique, indiscutable, nous enseignent en résumé.

EXPOSITION :

Ayant parlé de la foi, il suit maintenant que nous parlons de l’objet de la foi, ou de demander quelle est la somme de ces choses que nous devons croire. La foi, en général, embrasse toute la Parole de Dieu, et y consent le plus pleinement, comme le montre la définition que nous en avons donnée. La foi qui sauve, cependant, est concernée surtout par les promesses de l’évangile, ou la prédication de la grâce par le Christ. L’évangile est donc, à juste titre, l’objet de la foi qui sauve. C’est pour cette raison qu’on appelle à juste titre la doctrine des choses qu’il faut croire, comme la loi est à juste titre la doctrine des choses qu’il faut faire.

Les traditions humaines, les ordonnances des papes et les décrets des conseils sont donc exclus de l’objet de la foi, car la foi ne peut compter que sur la Parole de Dieu, comme fondement immuable. Les décrets des hommes, cependant, sont incertains, dans la mesure où tout homme est trompeur et faux. Dieu seul est vrai, et sa parole est vérité. De même il n’est donc pas convenable que les chrétiens encadrent ou construisent pour eux-mêmes la matière ou le contenu de la foi, de même il n’est pas convenable qu’ils embrassent ce qui a été conçu et délivré par les autres. Les chrétiens doivent recevoir et croire l’évangile seul, comme il est dit : « Repentez-vous et croyez en l’évangile. » « Que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (Marc 1:15 ; 1 Cor. 2:5). La somme et la substance de l’évangile, ou des choses qui doivent être crues, est le credo des Apôtres, que nous amenons ici.

Question 23

23. Quels sont ces articles ?

A. Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus-Christ, son Fils Unique, notre Seigneur : qui a été conçu par l’Esprit Saint, né de la Vierge Marie ; qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, mort et enterré ; il est descendu en enfer ; le troisième jour il est ressuscité des morts ; il est monté au ciel, et il siège à droite du Père tout-puissant, de là il viendra pour juger les vivants et les morts.

Je crois au Saint-Esprit, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, au pardon des péchés, à la résurrection du corps et à la vie éternelle.

EXPOSITION :

Le terme symbole ou credo (symbolum) signifie en général un signe ou une marque qui distingue une personne ou une chose d’une autre, tout comme un symbole militaire est un signe qui distingue les alliés des ennemis. L’Allemand l’a : « ein Feidzeichen, oder Losung. » Ou, il (symbole) signifie une collation ou un rassemblement, comme pour une fête-« zusammen schiessen ». Dans le sens de l’Église, elle signifie une forme brève et sommaire de la foi chrétienne, qui distingue l’Église et ses membres de toutes les différentes sectes.

Certains supposent que ce résumé de notre foi chrétienne, telle qu’elle vient d’être récitée, s’appelle un symbole, ou un credo, parce qu’il a été recueilli ou formé par les Apôtres, chacun fournissant une certaine en partie. Toutefois, cela ne peut être prouvé. Il est plus probable qu’il ait été ainsi appelé parce que ces articles constituent une certaine forme ou règle à laquelle la foi de tous les chrétiens orthodoxes devrait se conformer. Elle est appelée apostolique, parce qu’elle contient la substance de la doctrine des Apôtres, que les catéchumènes devaient croire et professer ; ou parce que les Apôtres ont donné cette somme de doctrine chrétienne à leurs disciples, et l’Église l’a reçue ensuite d’eux. On l’appelle catholique, parce que c’est l’unique foi de tous les chrétiens.

Nous devons ici nous demander pourquoi d’autres croyances, comme celle de Nicée, d’Athanase, d’Éphèse et de Calcédoine, ont été formées et reçues dans l’église après celle des Apôtres ? Nous répondrions à cela qu’il ne s’agit pas d’autres croyances qui diffèrent en substance du credo des Apôtres, mais simplement d’une répétition et d’une énonciation plus claire de son sens, dans laquelle certains mots sont ajoutés, à titre d’explication, à cause des hérétiques qui ont profité de sa brièveté et l’ont corrompue. Il n’y a donc pas de changement en ce qui concerne la matière ou la substance du credo des Apôtres dans ceux d’une date ultérieure, mais simplement une différence dans la forme sous laquelle les doctrines sont exprimées. Il y a d’autres raisons importantes qui ont pu conduire et contraindre les évêques et les enseignants de l’Église ancienne à former et à construire ces brèves formules de confession, surtout quand les églises se multipliaient et que les hérésies surgissaient en différents endroits.

Parmi ces raisons, on peut citer les suivantes :

  1. Que tous les jeunes, ainsi que ceux des années plus mûres, puissent se souvenir des points essentiels de la doctrine chrétienne, ainsi résumés et exprimés brièvement.
  2. Que tous puissent constamment avoir sous les yeux la confession et le réconfort de leur foi, sachant quelle était la doctrine pour laquelle ils étaient appelés à subir des persécutions. C’est ainsi que Dieu avait autrefois exprimé et compris la substance de la loi et des promesses sous une forme brève, afin que tous puissent avoir en permanence en vue une certaine règle de vie et une zone de confort.
  3. Pour que les fidèles aient un insigne ou une marque qui leur permette de se distinguer des incroyants et des hérétiques qui corrompent avec ruse les écrits des Prophètes et des Apôtres, à l’époque comme à l’avenir. C’était aussi une raison pour laquelle ces confessions étaient appelées croyances ou symboles.
  4. Qu’il puisse exister une règle perpétuelle, courte, simple et facile à comprendre pour tous, à partir de laquelle chaque doctrine et chaque interprétation de l’Écriture Sainte pourraient être jugées, qu’elles puissent être embrassées et crues quand elles sont d’accord avec elle, et rejetées quand elles en diffèrent.

Mais bien que d’autres confessions aient été formées, le credo des Apôtres surpasse largement tous les autres en importance et en autorité, et ce pour les raisons suivantes :

  1. Parce que presque tout est exprimé dans le langage même des Écritures.
  2. Parce qu’il est de la plus grande antiquité et qu’il a été livré pour la première fois à l’Église par des hommes apostoliques, soit par les Apôtres eux-mêmes, soit par leurs disciples et auditeurs, et a été régulièrement transmis jusqu’à nos jours.
  3. Parce que c’est la base et le type de toutes les autres croyances qui ont été formées par le consentement de toute l’Eglise, et approuvées par les synodes généraux, dans le but de prévenir et de réfuter les perversions et les corruptions des hérétiques, en expliquant plus complètement la signification du symbole des Apôtres.

La vérité des autres croyances, cependant, ne consiste pas dans l’autorité ou dans les décrets des hommes, ou des conseils, mais dans leur accord perpétuel avec les Saintes Écritures, et avec les enseignements de toute l’Église depuis l’époque des Apôtres, en maintenant et en s’accrochant à la doctrine qu’ils ont donnée, et en rendant en même temps témoignage à la postérité qu’ils ont reçu cette doctrine des Apôtres et ceux qu’ils entendirent, et qui est une évidence pour ceux qui veulent donner au sujet, une attention toute spéciale, un accord qui se confirme à tous. Le pouvoir de donner de nouvelles lois concernant l’adoration de Dieu, ou de donner de nouveaux articles de foi liant la conscience, n’appartient à aucune assemblée d’hommes ou d’anges, mais à Dieu seul. Nous ne devons pas croire Dieu à cause du témoignage de l’église, mais l’église à cause du témoignage de Dieu. […]

Question 24

24. Comment ces articles sont-ils divisés ?

A. En trois parties : la première concerne Dieu le Père et notre création ; la seconde, Dieu le Fils et notre rédemption ; la troisième, Dieu le Saint Esprit et notre sanctification.

EXPOSITION :

Il y a trois parties principales incluses dans le credo des Apôtres :

La première traite de Dieu le Père et de notre création ;

Le second de Dieu le Fils, et notre rédemption ;

Le troisième de Dieu le Saint-Esprit, et notre sanctification.[…]

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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