Le jour du Seigneur : le véritable repos du chrétien
3 mai 2020

Cet article est à lire en lien avec le quatrième commandement des tables de la loi, en Exode 20:8-11 : “Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.


La péricope à la base de cet article est la suivante :

Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. 

Matthieu 11:28-30

En ce jour du Seigneur, les membres de l’Église se réunissent (en temps normal) physiquement au temple pour adorer leur Dieu ensemble, par les chants, les prières, et la proclamation de la Parole. Nous devons nous rappeler ce matin que cette bonne habitude, de se rassembler au temple pour adorer Dieu en communauté et en public, a été pratiquée par l’Eglise dès le tout début de son histoire, puis au fil des siècles, jusqu’à nous aujourd’hui. Ceci est très clair lorsqu’on lit Actes 2:46 par exemple, où les croyants se rassemblaient dans les maisons et au temple. Jusqu’à récemment dans son histoire, l’Église avait pour habitude de se rassembler plusieurs fois par semaine au temple, tous les jours à certaines époques telles que la Réforme protestante, pour être enseignée et pour adorer Dieu.

Mais même lorsque c’était le cas, parmi les sept jours de la semaine, le dimanche est toujours resté le jour mis à part et sanctifié par Dieu et pour Dieu, en tant que jour du Seigneur1. Ce jour où notre Dieu, dans son infinie sagesse, nous demande de reposer nos corps et nos âmes en nous détachant de nos activités terrestres du quotidien et en levant nos regards vers notre sauveur Jésus-Christ qui règne du haut de son ciel, lui, la source de notre repos éternel2.    

Nous n’attendons pas le dimanche pour adorer Dieu, mais en même temps… un peu quand même. Nous anticipons avec joie et impatience le jour du Seigneur où nous rendons publiquement un culte communautaire à notre Dieu, le culte de la grande famille de foi qui devrait être l’apothéose de tous les cultes rendus à Dieu durant la semaine par toutes les familles du peuple de l’alliance. Ce jour où nous expérimentons une infime partie de ce que sera notre éternité parmi le peuple de Dieu, dans sa présence favorable, où nous l’adorerons, en prenant plaisir en lui, et en le glorifiant parfaitement avec tout notre être au sein de sa création renouvelée3.  

Adorant Dieu chaque jour, nous trouvons notre joie et le repos de notre âme en Jésus-Christ notre sauveur. Mais ce jour où nous nous rassemblons physiquement avec nos frères et sœurs, notre famille de foi, le corps du Christ, nous nous rappelons les uns aux autres, et nous expérimentons avec encore plus d’emphase qu’en semaine, le repos que nous avons dès aujourd’hui en Jésus-Christ, et que nous vivrons pleinement, spirituellement et physiquement, dans l’éternité.

Au jour du Seigneur, nous expérimentons avec plus d’emphase encore le repos que nous avons dès aujourd’hui en Jésus-Christ, et que nous vivrons pleinement, spirituellement et physiquement, dans l’éternité.

Car le jour du Seigneur est un jour de repos physique, certes, mais il est premièrement un jour de repos spirituel, un jour où le repos physique est au service du repos spirituel4. Et notre Seigneur nous enseigne clairement dans sa Parole où se trouve le repos de notre âme. Notre repos se trouve auprès de Jésus-Christ, en Jésus-Christ.

Ce verset est important pour tous ceux qui étudient les dix commandements, car notre Seigneur nous appelle à venir vers lui car il veut nous donner du repos, à nous qui sommes fatigués et chargés, un repos de l’âme que lui seul peut nous apporter. Et la solution qu’il nous donne pour que nos âmes trouvent le repos, c’est de prendre son joug, qui est doux, et de recevoir ses instructions.

la solution que Jésus-Christ nous donne pour que nos âmes trouvent le repos, c’est de prendre son joug, qui est doux, et de recevoir ses instructions.

Une des instructions que notre Dieu infiniment sage et bon nous a données dans sa loi morale est de mettre à part un jour dans notre semaine, ce jour que l’Éternel lui-même a sanctifié et a qualifié de jour du repos5, dans le quatrième des dix commandements6. Bien des fois nous nous plaignons d’être trop fatigués pour aller au culte, ou que nous n’avons pas le temps de faire nos activités en semaine et que nous n’avons pas d’autre choix que de les faire le dimanche. Mais ne devrions-nous pas considérer les choses dans le sens inverse ? Que se passerait-il si nous prenions au sérieux les paroles de notre Seigneur Jésus, lui qui est le maître du sabbat7, et qu’en cherchant notre repos auprès de lui, nous recevions ses instructions, et en particulier celle où, pour notre bien, et pour sa gloire, il nous demande de garder ce jour à part, afin que nos âmes se reposent en lui ? Il est certain que nous serions alors moins fatigués physiquement et spirituellement, et que le dimanche deviendrait pour nous le jour le plus béni et rempli des activités les plus agréables de notre semaine.

Apprenons à considérer ce jour comme un don immense de notre Dieu. Saisissons l’opportunité que nous avons de cesser nos activités du quotidien, d’avoir un jour entier afin de méditer sur les œuvres de notre Sauveur Jésus Christ en qui nous avons la vie éternelle8. Abreuvons nos âmes par les chants, les prières et sa Parole, cherchons notre repos auprès de Lui, comme il nous invite à le faire. En ce jour qu’il a lui-même sanctifié pour cela, faisons monter notre adoration vers l’auteur de notre Salut, vers lui, notre grand trésor, la fontaine de notre âme qui ne se confie et n’est satisfaite en aucun autre que Jésus seul9.


Illustration : Hendrik Jacobus Scholten, Sunday Morning (Le dimanche matin), 1865-1868, huile sur bois, 55 x 66,5 cm.


  1. Apocalypse 1:10[]
  2. La Confession de foi de Westminster résume très bien ce point spécifique, dans l’article 21.7 : “Comme c’est une loi naturelle qu’en général une certaine mesure de temps soit mise à part pour le culte divin, Dieu a aussi spécialement désigné, par un commandement positif, moral et perpétuel de sa Parole, liant tous les hommes de tous les temps, un jour sur sept comme sabbat à lui consacrer (Ex 20.8,10,11; Es 56.2,4,6,7) ; depuis le commencement du monde jusqu’à la résurrection du Christ, ce jour fut le dernier de la semaine ; à partir de la résurrection de Christ, et pour être continué jusqu’à la fin du monde comme le sabbat chrétien (Ex 20.8,10 avec Mt 5.17,18), il est devenu le premier jour de la semaine (Gn 2.2,3; 1 Co 16.1,2; Ac 20.7) appelé, dans l’Écriture, le jour du Seigneur (Ap 1.10).[]
  3. Romains 8:18-25[]
  4. Marc 2:27[]
  5. Genèse 2:3[]
  6. Exode 20:8-11[]
  7. Marc 2:28[]
  8. Jean 10:28[]
  9. Traduction libre (par Loïc Rakotozafy) des paroles du chant My worth is not in what I own, de Keith & Kristyn Getty[]

Nathanaël Fis

Nathanaël est ancien en formation à l'Eglise Bonne Nouvelle à Paris. Il est l'heureux époux de Nadia et père de Louis. Il étudie la théologie à Thirdmill Institute ainsi qu'au Birmingham Theological Seminary.

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