Mon grand-père, Charles Eggen, a rejoint son Sauveur cette semaine. Alors que je repense à sa vie, j’aimerais lui rendre un dernier hommage, rendre grâce à Dieu pour sa vie et exhorter par ce moyen mes lecteurs.
Présenter Christ dans sa grandeur
Un des derniers sermons donnés par mon grand-père parlait de « présenter Christ dans sa grandeur ». Mon grand-père était la personne la plus zélée que j’eusse connue pour présenter l’Évangile. Jusque dans ses derniers jours, il avait encore à cœur de distribuer des Évangiles.
Hospitalisé pour un AVC en 2018, sa pensée allait aux soignants qui ignoraient l’Évangile. Son souci était qu’on pût lui apporter de la littérature chrétienne à leur distribuer. Il me rappelle ici ce moment où des personnes amènent un paralytique à Jésus. Face à une personne dans un tel besoin, on pourrait penser que Jésus considérerait que le besoin le plus urgent et flagrant de cet homme était de retrouver l’usage de ses membres. Mais Jésus voit un besoin plus urgent encore et lui proclame le pardon de ses péchés. Allongé dans son lit d’hôpital, mon grand-père pourrait rappeler ce paralytique, mais voyant le besoin de pardon de ses soignants, il ressemblait en fait bien plus à Jésus.
Alors que mon grand-père nous quitte, je repense au moment où Élie quitte Élisée. Ce dernier ose demander à Dieu une double portion de l’esprit d’Élie. Que Dieu nous donne un peu du zèle de mon grand-père !
« Considérez leur fin »
« Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez quelle a été la fin de leur vie, et imitez leur foi. »
Hébreux 13, 7.
L’épître aux Hébreux nous encourage avec grande sagesse à considérer non pas avec quelle ferveur une personne démarre sa marche chrétienne mais la fin de nos conducteurs. En effet, c’est uniquement la fin d’une personne qui peut nous fournir un modèle de persévérance. Il y a de la joie à voir un chrétien se lancer dans la course, mais quelle joie de le voir remporter le prix. Là aussi, comme dit l’Ecclésiaste, il vaut mieux la fin d’une chose que son commencement.
Dieu a su témoigner de sa bonté à mon grand-père jusqu’à ses derniers instants. Entouré des membres de sa famille, de leurs prières et de leurs cantiques, de leurs lectures de la Parole et d’exhortations chrétiennes. Une petite Église était à ses côtés. Dans sa souveraine providence, Dieu a bien voulu que l’infirmière de garde au moment de son décès fût une de celles à qui il avait témoigné en 2018. Elle a alors montré à ma famille une enveloppe où son nom était écrit par mon grand-père et en a sorti une Bible, émue du souvenir de leurs conversations lors de ses insomnies.
Rien ne vaut la Parole de Dieu
Alors que mon cher cousin était à son chevet et me demandait quels textes il pourrait lui lire pour le réconforter, j’ai regardé les livres autour de moi et pris conscience qu’aucun ne valait la Parole de Dieu pour la consolation de ses fidèles. Je ne vois pas ce qui pouvait mieux l’encourager pour cette dernière épreuve que les promesses de Dieu. Quel réconfort de savoir que ces paroles lui étaient rappelées dans ses derniers instants.
Puisqu’il en est ainsi, n’attendons pas cette heure pour en faire notre livre de chevet. Que cette Parole soit sur notre bouche et dans nos pensées chaque jour. Qu’elle soit précieuse à nos yeux.
Exhortation aux mères
Mon grand-père a perdu sa mère à l’âge de 14 ans. Sur son lit de mort, elle lui parlait de son Sauveur, mais ce n’est que plus tard que la foi prit vie dans son jeune cœur. En guise d’exhortation aux mères qui prient pour leurs enfants, j’aimerais leur laisser les paroles de ce chant qui était cher à mon grand-père :
Ah ! si je m’en souviens, je n’étais qu’un enfant
Que j’affligeais déjà ma mère très souvent.
Elle est partie, elle est allée au ciel trop tôt.
Dis-lui, Seigneur, que je m’en vais là-haut !.
Avec quelle indulgence elle me pardonnait
Partageant mes chagrins, elle me comprenait
Et m’aimait comme si j’eusse été sans défaut.
Dis-lui, Seigneur, que je m’en vais là-haut !.
Et lorsque fils ingrat, je quittai le foyer,
Son pauvre coeur meurtri ne cessa de prier,
Comptant que son Sauveur me trouverait bientôt
Dis-lui, Seigneur, que je m’en vais là-haut !.
Un jour on m’avertit qu’il me faut revenir,
Qu’à l’appel de son Dieu, ma mère va mourir.
Je me hâte et j’accours, mais sans être assez tôt.
Dis-lui, Seigneur, que je m’en vais là-haut !.
Ma mère enfin saura que ce n’est pas en vain,
Qu’elle a lutté, prié, chaque matin.
Ton ciel sera plus beau, quand elle l’apprendra.
Dis-lui, Seigneur, qu’elle me reverra.
Mon grand-père n’était pas fait d’une autre pâte que vos enfants. Il était de la race corrompue d’Adam. Mais Dieu a bien voulu exaucer sa mère et en faire un fils de son royaume et un serviteur de son Église. Il peut faire de même de vos enfants. Votre prière n’est pas vaine.
Confiez-vous en Jésus
Enfin, s’il y a bien une chose à retenir de mon grand-père, c’est l’Évangile. Je me souviens l’avoir entendu chanter en boucle cette strophe dans son bureau :
Alléluia ! plus de doute,
Mon fardeau m’est enlevé ;
Pour le ciel je suis en route,
Heureux pour l’éternité.
Mon grand-père connaissait tout aussi bien la première strophe de ce même chant, qui dit :
Miséricorde insondable !
Dieu peut-Il tout pardonner ?
Absoudre un si grand coupable,
Et mes péchés oublier ?
Le message qui a fait vivre mon grand-père et qui l’a porté jusqu’à la mort nous affirme que Dieu absout effectivement le plus grand coupable et oublie tous ses péchés parce que son Fils s’est uni à l’humanité coupable au point de devenir l’un des nôtres et de mourir, lui le juste, pour subir la peine du coupable. Dieu l’a certifié en ressuscitant ce Fils d’entre les morts, détruisant la mort elle-même et offrant à tous ceux qui se confient en lui l’entier pardon de leur péché et l’assurance de leur résurrection.
Dans un de ses derniers sermons, il proclamait encore :
Le Seigneur Jésus est sorti du tombeau, vainqueur. Il est le premier qui ait véritablement vaincu la mort. Il a triomphé de la corruption. « Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption ». Eh bien, lui est sorti vivant. Et c’est pour cela que nous aussi, frères et sœurs, lorsque nous sommes face à la mort, face à une tombe, s’il s’agit d’une personne qui a connu Jésus-Christ comme Sauveur, nous savons que le tombeau n’est pas la fin, que la mort n’est pas la fin. La mort n’est pas un point final, c’est un double point. Il y a une résurrection et nous pouvons nous réjouir de savoir qu’un jour nous Le verrons tel qu’il est parce que nous ressusciterons avec lui.
Que le Seigneur soit loué pour son exemple.
Illustration en couverture : Leonid Alfremov, Ville des Alpes (représente un village suisse tel celui dont mon grand-père était originaire, Zweisimmen, dans le canton de Berne).
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