La beauté de notre régénération (3/3)
20 août 2023

Voici la dernière partie d’un nouveau sermon sur l’épître de Jacques. Ce sermon suivra le plan suivant :

1/3 : La nécessité de notre régénération

2/3 : La beauté de l’origine de notre régénération

3/3 : La beauté du but de notre régénération


La beauté du but de notre régénération

C’est dans cette dernière partie que nous allons vraiment comprendre quel sens ont toutes ces exhortations pratiques dans la lettre de Jacques.

Dieu ne nous a pas régénérés simplement pour que nous n’allions pas en enfer. Nous comprenons cela en regardant la vie du Christ : Il n’a pas seulement effacé la dette de notre péché en mourant sur la croix, ce qui suffirait pour nous éviter l’enfer, mais il nous a aussi crédité sa justice en obéissant parfaitement à son Père céleste durant toute sa vie. L’objectif de notre nouvelle naissance, ce n’est pas seulement de nous faire sortir de l’enfer ; c’est aussi de nous faire entrer au paradis. Et ce sont bien deux choses distinctes, car pour ne pas aller en enfer, il ne faut pas être coupable, mais pour entrer au paradis, il faut le mériter par de bonnes œuvres. C’est pourquoi Jésus, en tant que nouvel Adam, en tant que représentant de cette nouvelle humanité régénérée, a dû, en tant qu’homme, mériter son entrée, et notre entrée au paradis en menant une vie d’obéissance parfaite en tant qu’homme. La grâce de l’Évangile, c’est qu’en Jésus-Christ, ces deux choses sont nôtres par la foi : la dette de notre péché est effacée ; nous n’allons pas en enfer, la justice du Christ nous est créditée ; nous entrons au paradis.

L’objectif de notre nouvelle naissance, ce n’est pas seulement de nous faire sortir de l’enfer ; c’est aussi de nous faire entrer au paradis.

En Jésus-Christ, Dieu ne s’est pas contenté de nous éviter l’enfer, mais il a ajouté à cela un nombre infini de bénédictions, telles que notre adoption dans sa famille, la vie éternelle, l’héritage des nations, l’abondance de la nouvelle création, la victoire sur le péché, Satan et les démons, et enfin, la plus grande des bénédictions : comme Adam le faisait avant la chute, pouvoir à nouveau marcher à ses côtés et discuter avec lui comme un fils avec son père. La beauté de notre régénération se voit par l’immense générosité de Dieu à notre égard, nous qui étions autrefois ses ennemis, ne l’oublions pas.

Cette générosité se voyait déjà lorsque Dieu créa l’humanité. Tout sur terre fut créé pour l’homme et la femme et assujetti à leur autorité. Seul l’être humain fut créé par Dieu à son image, il était, et est toujours dans un sens, la couronne de la Création. Nous sommes déjà, en tant qu’être humain, les créatures les plus dignes et honorables sur cette terre, car nous portons l’image de Dieu en nous.

Mais bien sûr, la corruption de notre péché masque, déforme, parfois fait presque disparaître cette dignité humaine. Le péché d’Adam a entraîné toute l’humanité, dont il était le représentant, dans le péché et la mort, et toute la création pâtit des actes de cette humanité corrompue qui l’a entraîné avec elle dans sa chute. Cette création sera jugée, détruite, avant d’être elle aussi, régénérée. Il y aura de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Paul nous dit en Romains 8 que toute la Création soupire après sa régénération qui doit arriver au retour du Christ.

Christ est venu sur terre régénérer sa Création qu’Adam avait détruite, et la hisser à un niveau supérieur encore. Chers lecteurs, notre régénération est la première étape de cette œuvre de restauration complète de la création. En tant qu’êtres humains, nous sommes déjà la couronne de la Création, mais en tant que fils et filles de Dieu, membres de la nouvelle humanité représentée par Christ, nous sommes les joyaux de cette couronne, dont Christ sera couronné lors de son avènement.

Dieu a décidé de commencer la régénération de sa Création par nous. Nous sommes la préfiguration du rétablissement de toutes choses, les ambassadeurs du Royaume des cieux qui descendra sur terre au dernier jour. Voici en quoi, en tant qu’hommes et femmes régénérés, nous sommes les prémices des créatures de Dieu ; par le Saint-Esprit qui nous sanctifie en appliquant l’œuvre du Christ dans nos vies par le moyen de la Parole, nous sommes transformés de gloire en gloire à son image, et nous préfigurons aux yeux des hommes la nouvelle humanité qui sera purifiée de tout péché.

Quelle responsabilité, n’est-ce-pas ? Voilà quelle est la base fondamentale de toute exhortation à mettre à mort le péché et à obéir à la loi de Dieu : nous ne le faisons pas pour mériter notre entrée au paradis. Nous le faisons parce que nous y siégeons déjà, en Jésus-Christ, et que nous devons vivre à la hauteur du privilège que nous avons reçu du Père des lumières. Nous devons être, jour après jour, des témoignages vivants de la nouvelle humanité qui vivra auprès de Dieu. C’est par là que nous comprenons l’appel d’être des lumières et du sel pour cette terre, et tout l’objectif de la lettre de Jacques est de nous donner les outils nécessaires pour que nous puissions vivre en tant que témoins, ambassadeurs de la nouvelle création de Dieu.

Alors, il est vrai que face à cet appel que Christ nous fait de le suivre, d’être ses témoins en gardant ses commandements, nous constatons régulièrement nos échecs. Souvent nous nous écrions comme l’apôtre Paul : qui me délivrera de ce corps de mort ? Car nous constatons que la Parole dit vrai à propos de notre chair ; celle-ci nous lie encore à la corruption du péché, notre esprit est bien disposé, mais notre chair est faible, et nous désespérons de ne pas rendre un témoignage qui soit à la hauteur du Christ qui vit en nous, et que malheureusement nous déshonorons encore dans nos membres en péchant.

Eh bien ! chers lecteurs, prenez courage, car le jour vient où Dieu achèvera son œuvre de régénération en vous, en vous faisant revêtir un corps glorifié, sans souillure, incapable de pécher. Ce jour-là, nous pourrons nous tenir dans la glorieuse présence de Dieu, non plus en esprit seulement comme aujourd’hui, mais dans notre être entier, car il n’y aura en nous plus aucune once de ténèbres capables de nous séparer de Dieu. En ce jour glorieux, nous serons parfaitement et définitivement les prémices des créatures de Dieu, participant même de sa nature divine, lorsque toutes les petites lumières indépendantes que nous sommes rejoindront l’éclat de la gloire du Père des lumières. Voici la dernière étape de notre régénération que nous attendons patiemment et avec assurance, selon les promesses que Dieu nous a faites à ce sujet.

Et dites vous bien que toute cette œuvre de régénération que Dieu accomplit en vous, au-delà de servir à la louange de sa grâce, a pour but votre bonheur éternel. Dieu nous avait tout donné, nous avons tout gâché par notre péché en nous condamnant au malheur éternel, et il a offert son propre Fils en sacrifice pour que nous et toute sa création puissions à nouveau vivre une paix et un bonheur parfait en sa présence. Quel autre Dieu, dites-moi, a manifesté autant d’amour et de générosité envers ses créatures ? Quelle autre religion au monde proclame un message aussi beau que celui de la régénération de l’être humain ?

La beauté de la régénération réside donc aussi dans son but : nous rendre entièrement et définitivement saints, afin que nous vivions la vie de plénitude parfaite que Dieu réserve à son peuple dans la nouvelle Création, en sa présence bienveillante.

Notre régénération est belle tout simplement parce qu’elle est l’œuvre parfaite d’un Dieu magnifique.

Conclusion

Au terme de cette prédication, je souhaite m’adresser à deux groupes au sein de nos lecteurs.

À ceux qui me lisent et qui n’ont pas encore professé la foi chrétienne, prenez conscience de deux choses : le jugement final arrive, et si vous m’entendez en ce moment, c’est que Dieu patiente encore jusqu’à aujourd’hui. Mais aucun de nous ne peut dire jusqu’à quand il patientera. Cela fait des milliers d’années que Dieu supporte le péché de l’humanité qui gangrène sa Création et qu’il nous avertit de nous repentir et de placer notre foi en Jésus-Christ pour être sauvés. Cela fait des milliers d’années que l’humanité insulte Dieu et rejette l’Évangile. Qui connaît le jour de sa mort oui celui du retour du Christ ?

La seule chose que nous savons, c’est que ce n’est pas aujourd’hui, et qu’en ce dimanche, il est encore temps de reconnaître que l’Évangile dit vrai : Dieu est saint, vous êtes pécheurs, vos bonnes œuvres ne couvriront jamais vos péchés, et seul Jésus-Christ peut vous rendre purs aux yeux de Dieu. Si vous entendez cet appel, n’endurcissez pas votre cœur, car Dieu a voulu que son Évangile vous soit prêché aujourd’hui. Ne restez pas indifférents et prenez conscience du privilège incroyable que vous avez de pouvoir entendre ce message aujourd’hui. Un nombre incalculable d’hommes et de femmes sont morts sans avoir jamais entendu l’Évangile, ou alors furent trompés par de fausses versions incapables de produire cette régénération en eux.

Aujourd’hui vous avez entendu le vrai Évangile. Ne repartez pas dans votre vie sans avoir pleinement considéré les conséquences de votre rejet, et les bénéfices de votre repentance. Dieu vous a tant aimés qu’il a donné son Fils unique afin que si vous croyez en lui, vous ne périssiez point, mais que vous ayez la vie éternelle. Alors si vous êtes dans cette salle, ne partez pas sans venir me voir pour que nous puissions parler et prier ensemble. Si vous nous suivez en ligne, écrivez-nous un message. Que le Saint-Esprit puisse vous convaincre de la vérité et sauver votre âme en ce jour.

Frères et soeurs, pour vous qui connaissez déjà ces vérités, je prie, comme je vous le partageais en introduction, que le Saint-Esprit ravive vos affections envers ce don parfait de la régénération que Dieu nous a accordé. Que votre reconnaissance et votre amour pour Dieu en soit décuplés, et que par là votre adoration soit plus vive et chaleureuse et votre obéissance plus zélée et constante.

Apprenons à considérer toutes les grâces que Dieu nous accorde comme excellentes, et en particulier ce don parfait de notre régénération. Quel amour, quelle générosité, quel sacrifice Dieu nous a manifestés à chaque étape nécessaire à notre nouvelle naissance, tout cela pour que nous rebelles soyons réconciliés avec lui, pour que nous enfants indignes, puissions revenir dans sa maison, pour que, perdus dans notre idolâtrie, nous puissions à nouveau lui rendre un vrai culte, en esprit et en vérité. Prenons le temps de méditer sur toutes les facettes de notre régénération et ne cessons jamais d’en contempler la beauté qui n’est autre que celle de Dieu lui-même. Et ne perdons jamais de vue le but glorieux de notre nouvelle naissance : nous sommes les prémices de la nouvelle création. Que le Saint-Esprit nous fortifie et nous rende capables de mener des vies qui témoignent puissamment de notre nouvelle identité céleste. Menons des vies qui interpellent et attirent les païens vers cette nouvelle création qui arrive. Manifestons l’amour que nous avons pour notre Père céleste en gardant ses commandements.


Illustration : Hans Dahl (1849-1937), In the middle of the Fiord.

Nathanaël Fis

Nathanaël est ancien en formation à l'Eglise Bonne Nouvelle à Paris. Il est l'heureux époux de Nadia et père de Louis. Il étudie la théologie à Thirdmill Institute ainsi qu'au Birmingham Theological Seminary.

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