Un Roi éternel et miséricordieux — Olivier Imbernon
12 décembre 2023

Olivier Imbernon est pasteur dans l’Église réformée du Québec. Nous réunissons ici quelques réflexions proposées sur le psaume 72 dans son blog personnel.


Un roi juste et bienveillant

Ô Dieu, donne tes jugements au roi
Et ta justice au fils du roi !
Il jugera ton peuple avec justice
Et tes malheureux selon le droit.
Les montagnes porteront la paix pour le peuple,
Et les collines (aussi) par la justice.
Il fera droit aux malheureux du peuple
Il sauvera les fils du pauvre
Et il écrasera l’oppresseur.

Psaume 72,1-4.

Le roi évoqué dans ces versets se distingue non seulement par son règne empreint de droiture et de justice, mais aussi par une caractéristique remarquable : son attention soutenue envers les pauvres et les nécessiteux.

Jésus-Christ incarne parfaitement ces traits. Il se révèle comme un souverain unique. Et dans son rôle de roi, il ne se contente pas de maintenir la justice, mais il se penche également avec un profond souci sur les plus démunis, ceux à la marge de la société.

Face à la perfection de Jésus-Christ, nous sommes invités à une introspection : reconnaissez-vous en lui le roi de votre vie ? Ses enseignements résonnent-ils dans les recoins de votre cœur ? Et enfin, vous sentez-vous parfois dépourvu, aspirant à être touché et transformé par sa grâce ?

Engageons-nous dans la prière afin de devenir des disciples fidèles sous son règne empreint de justice. Approchons-nous de lui avec nos manques et nos faiblesses, et célébrons ensemble son amour incommensurable et sa bienveillance infinie.

Le Roi tend sa main au cœur repentant.

Le règne éternel du Christ

Dans un monde où les dirigeants politiques sont éphémères, les versets suivants apportent une vision réconfortante de constance.

On te craindra, tant que subsistera le soleil,
Tant que paraîtra la lune, de génération en génération.

Il descendra comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché,
Comme des ondées qui arrosent la terre.
En ses jours, le juste fleurira.

Psaume 72,5-7.

Ce passage biblique pose une question fondamentale : « Combien de temps durera le royaume du Roi ? » Et répond avec force : « Aussi longtemps que le soleil et la lune durera. »

Cette réponse incarne non seulement la continuité, mais aussi la stabilité éternelle du royaume du Roi.

Ce texte nous rappelle que, contrairement aux dirigeants terrestres dont le pouvoir est limité dans le temps, le royaume du Christ est éternel. Il durera « plus longtemps que tout autre royaume sur cette terre », transcendant les limitations humaines. Cette promesse de perpétuité apporte un message d’espoir et de confiance en la souveraineté divine.

Nous sommes invités à exprimer notre gratitude envers Dieu pour cette assurance. Dans un monde où les empires naissent et tombent, la permanence du royaume du Christ se dresse comme un phare d’espoir et de stabilité. Cela devrait nous encourager à adopter une vision centrée sur l’éternité, en plaçant notre confiance non pas premièrement dans les institutions humaines, mais dans la souveraineté inébranlable de Dieu.

Enfin, cet enseignement nous pousse à réfléchir sur notre rôle en tant que chrétiens dans la société. Comment pouvons-nous refléter les valeurs éternelles du royaume de Christ dans notre engagement quotidien ? En imitant, comme nous l’avions vu hier, par exemple la justice et la bienveillance de Jésus-Christ.

L’expansion infinie du règne de Christ

Il dominera d’une mer à l’autre,
Et du fleuve aux extrémités de la terre.
Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou,
Et ses ennemis lécheront la poussière.
Les rois de Tarsis et des îles apporteront des offrandes,
Les rois de Saba et de Seba offriront des présents.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
Toutes les nations le serviront.

Psaume 72,8-11.

Ces versets offrent une vision grandiose du règne de Christ, s’étendant « sur toutes les terres et tous les océans ». Cette image puissante symbolise non seulement la souveraineté universelle de Christ, mais aussi l’invitation à réfléchir sur l’ampleur de son règne dans nos vies personnelles.

Nous sommes souvent réticents à laisser Christ régner sur certains domaines de notre existence, comme la technologie, les finances ou les relations. Cette résistance soulève une question cruciale : quelle part de notre vie gardons-nous hors de sa souveraineté ? Le Psaume nous incite à examiner nos cœurs et à reconnaître les secteurs où nous hésitons à céder le contrôle à Christ.

L’extension du royaume de Christ est un processus continu, touchant tous les aspects de la vie humaine et de la création. Sa domination n’est pas limitée par des frontières géographiques ou des barrières culturelles. Elle englobe tout, de nos aspirations les plus grandes aux détails les plus intimes de notre quotidien.

En méditant sur ce passage, nous pouvons prier pour que le royaume de Christ s’étende non seulement à travers le monde, mais aussi dans les moindres recoins de notre propre petit monde. Chaque jour offre une nouvelle opportunité d’élargir sa seigneurie dans nos vies, nous invitant à une soumission joyeuse et volontaire à son amour et à sa grâce.

La miséricorde royale pour les pauvres

Car il délivrera le pauvre qui crie
Et le malheureux qui n’a point d’aide.
Il aura pitié du faible et du pauvre,
Il sauvera la vie des pauvres ;
Il rachètera leur vie de la fraude et de la violence,
Et leur sang aura du prix à ses yeux.
On vivra et on lui donnera de l’or de Saba ;
On priera pour lui sans cesse, on le bénira tout le jour.

Psaume 72,12-15.

Le Psaume présente ici une célébration poignante de la compassion et de la miséricorde du Christ en tant que roi. Ces versets peignent l’image d’un souverain non seulement puissant et juste, mais également empreint d’une profonde empathie et attention envers les plus démunis de la société.

Dans ce passage, le roi s’engage à se concentrer particulièrement sur les pauvres et les nécessiteux. Les versets 12 et 13 dépeignent avec clarté sa promesse de les libérer de leurs souffrances, d’éprouver de la compassion face à leurs douleurs, et de les sauver dans leurs moments de détresse lorsqu’ils se tournent vers lui. Cette représentation est un rappel puissant du rôle du Christ dans le Nouveau Testament : un sauveur dédié à ceux souvent oubliés ou marginalisés (les bergers, les samaritains, les péagers…).

Pour nouer une relation salvatrice avec ce Roi, le Psaume suggère un prérequis fondamental : reconnaître notre propre pauvreté et besoin. C’est un appel à l’humilité.

Et si l’affection du Christ pour les pauvres et les nécessiteux transcendaint le Psaume 72 pour devenir un pilier de son enseignement et de son ministère ? En tant que fidèles, nous sommes invités à imiter cette compassion et cette préférence pour les marginaux.

Pour conclure, le Psaume incite les croyants à solliciter un esprit de pauvreté et de besoin. En implorant Dieu de nous accorder un tel esprit, nous reconnaissons davantage notre dépendance au Christ et un détachement à nos propres forces.

Un roi béni

Il y aura abondance de blé dans le pays.
Au sommet des montagnes son fruit frémira comme le Liban.
Les hommes fleuriront en ville comme l’herbe de la terre.
Son nom subsistera toujours,
Aussi longtemps que le soleil, son nom se perpétuera.
Par lui on se bénira mutuellement,
Toutes les nations le diront heureux.

BÉNI SOIT L’ÉTERNEL DIEU, LE DIEU D’ISRAËL,
QUI SEUL FAIT DES MIRACLES !
BÉNI SOIT A JAMAIS SON NOM GLORIEUX !
QUE TOUTE LA TERRE SOIT REMPLIE DE SA GLOIRE !
AMEN ! AMEN !

Fin des prières de David, fils d’Isaï.

Psaume 72,16-20.

Les derniers versets du Psaume 72 nous présentent une image puissante d’un roi béni, dont le règne apporte la bénédiction aux nations. Ces versets nous invitent à réfléchir sur la grandeur et la gloire du Christ, qui est au-dessus de tout autre nom.

Au verset 17, nous découvrons que les nations se béniront mutuellement par lui. Cette appellation va bien au-delà de la simple bénédiction. Elle signifie que le Roi est approuvé et qu’il apporte le bonheur à ceux qui sont sous son règne. C’est une image puissante de la nature bénie du Christ.

Au verset 19, nous sommes exhortés à prier pour que la terre entière soit remplie de la gloire du Christ. C’est une prière profonde, nous rappelant que le nom béni de Jésus est au-dessus de tout autre nom, comme l’indique Philippiens 2,9-11 : C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

En méditant sur ces versets, prions pour que Dieu nous aide à nous incliner devant le Christ et à le confesser comme le Seigneur de tous. Puisque son règne apporte la bénédiction et la gloire aux nations, que notre prière soit aussi pour que tous les peuples du monde reconnaissent sa souveraineté.

En conclusion, les versets 16 à 20 nous rappellent la grandeur du Christ en tant que roi béni et nous invite à prier pour que sa gloire remplisse toute la terre. Que son nom soit béni à jamais.


Illustration : Jacques Stella, Salomon recevant la reine de Saba, huile sur toile, vers 1650 (Lyon, musée des Beaux-Arts).

Arthur Laisis

Linguiste, professeur de lettres, étudiant en théologie à la faculté Jean Calvin et lecteur dans les Églises réformées évangéliques de Lituanie. Principaux centres d'intérêts : ecclésiologie, christologie, histoire de la Réforme en Europe continentale. Responsable de la relecture des articles du site.

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