L'argumentation cessationniste : Le don des langues dans 1 Corinthiens 13.8-14.40 (2/16)
27 avril 2018

Article d’un auteur invité, Calvinyps.


Partie 2 : L’argumentation cessationiste – 1 Cor 13.8

Nous avons vu dans l’étude précédente que les langues cesseraient d’elles-mêmes. La question qu’il faut maintenant se poser, c’est : QUAND ? A cette question, John MacArthur répond ainsi :

Eh bien, après avoir étudier pendant sept ans cette question, après avoir lu tout ce qui a été publié à ce sujet, après avoir passé de nombreuses heures à discuter avec des charismatiques et après essayer de juger de cette question depuis leur perspective, je suis maintenant pleinement convaincu que les langues ont cessé durant l’ère apostolique il y a dix-neuf cents ans. Et je crois aussi que ce que le mot pauo indique, c’est que si les langues ont cessé, c’est pour de bonnes raisons.

Avant de revenir durant les prochaines études au texte de 1 Corinthiens, nous consacrerons cette partie à la présentation des raisons pour lesquelles les cessationistes pensent que les langues ont cessé dès l’époque apostolique. Cette argumentation peut être divisée en six sous-arguments :

I.Le don des langues était un don miraculeux, et le temps des miracles s’est achevé avec celui des Apôtres.

1. Le temps des miracles.

Nous ne disons pas ici que Dieu n’agit jamais de façon extraordinaire. Nous ne disons pas non plus que Dieu ne guérit pas. Et nous ne disons pas non plus que Dieu n’agit jamais de façon providentielle pour faire advenir ce qui est humainement impossible. Cependant, tout au long de l’histoire de la rédemption, nous parvenons à distinguer trois périodes distinctes où les miracles jouaient un rôle de premier plan. Et dans chacune de ces trois périodes, les miracles avaient comme finalité précise de confirmer la Parole de Dieu. Ces trois époques étaient celles de Moïse et de Josué (1441-1370 av. JC), d’Elie et d’Elisée (870-785 av. JC), de Christ et de ses Apôtres (28-90 ap. JC). Entre ces trois périodes de miracles, dont chacune dura approximativement soixante-dix ans, il y a de longues périodes de temps où il n’y avait pas ou très peu de miracles. Et les quelques miracles qui eurent lieu pendant ces siècles ne doivent certainement pas être considérés comme étant normatifs.

2. La disparition des miracles.

A notre avis, les miracles qui ont eu lieu à l’époque de Christ et de ses Apôtres étaient simplement une irruption temporaire des “puissances du siècle à venir” (Hb 6.5), une démonstration de la puissance que nous connaîtrons sous sa forme définitive que lorsque “le siècle à venir” sera pleinement établi, c’est-à-dire lorsque Christ reviendra dans la gloire pour terminer de restaurer la Création. Mais entre la première Création et la seconde Création, Dieu, à certaines périodes de l’histoire de la rédemption, a laissé apparaître dans notre histoire humaine des témoignages de ce que sera l’éternité future. Pour autant, ce ne fut jamais l’intention de Dieu que les miracles soient une chose normale dans l’histoire de la rédemption, jamais !

Le dernier miracle rapporté par le Nouveau Testament est la guérison du père de Publius en Actes 28.7-10 qui a eu lieu vers l’An 58. De cette date jusqu’à l’An 96 – c’est-à-dire lorsque Jean écrivit l’Apocalypse – il n’est fait mention dans la Bible d’aucun miracle. Les dons miraculeux comme celui des langues et de guérison ne sont mentionnés que dans la première épître aux Corinthiens qui est l’une des plus anciennes épîtres de Paul. Mais quand Paul parle des dons en Ephésiens et en Romains, il ne mentionne nulle part ces dons-ci. En effet, Dieu, dans son merveilleux plan, avait assigné une merveilleuse finalité aux miracles.

3. La finalité des miracles.

Les Apôtres vivaient à l’époque singulière et unique de l’inclusion des païens dans le peuple de Dieu, époque durant laquelle la production de la doctrine subséquente aux événements majeurs qu’avaient été la vie, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus était absolument nécessaire. C’est pour confirmer la véracité de ce qui, d’une certaine façon, était une nouvelle doctrine (ou du moins une doctrine clarifiée, renouvelée) que Dieu accorda de grands miracles à ceux qui avaient la charge d’annoncer un Christ crucifié qui accomplissait les promesses de Dieu. Une fois ce but accompli, une fois la Parole de Dieu et l’inclusion des païens confirmées, les miracles, parce que leur finalité était atteinte, n’avaient plus lieu de se produire de façon habituelle.

C’est en tout cas à cette conclusion que nous sommes arrivés après avoir lu Hébreux 2.3-4. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrivait à des Juifs qui s’étaient préalablement convertis à Christ mais qui désormais considéraient la possibilité de revenir au Judaïsme. C’est pourquoi l’auteur de l’épître les avertit ainsi : “Comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d’abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint Esprit distribués selon sa volonté ?”.

Notons que l’auteur de l’épître utilise au v.3 un verbe conjugué au passé lorsqu’il dit que l’Evangile “a été confirmé”. A l’époque où l’épître aux Hébreux fut écrite (peut-être dès l’An 68), l’Evangile – la doctrine de notre si grand salut – avaient déjà été confirmé par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit. Et l’auteur de l’épître aux Hébreux considère ici qu’il s’agit déjà de quelque chose appartenant au passé.

Autrement dit, je crois que Dieu est un Dieu de miracles. Je crois que Dieu peut faire tout ce qu’il veut, et quand il le veut. Et cela m’enthousiasme ! Pourtant, je ne crois pas que tout ce qui est rapporté dans nos milieux évangéliques concernant ce qui est décrit comme une véritable avalanche de miracles suit le modèle qui est donné dans l’Ecriture. Pourquoi ? Parce que nous ne vivons pas à une époque – contrairement à celle de Moïse et de Josué, d’Elie et d’Elisée, de Jésus et des Apôtres – où la révélation divine et l’histoire de la rédemption franchit une nouvelle étape.

Mais voici une seconde raison pour laquelle je pense que le don des langues a cessé durant l’ère apostolique :

II. Le don miraculeux des langues était un signe de jugement à l’égard d’Israël à cause de son incrédulité.

En 1 Corinthiens 14.21, Paul cite Esaïe 28.11-12 : “Il est écrit dans la loi : C’est par des hommes d’une autre langue et par des lèvres d’étrangers Que je parlerai à ce peuple, Et ils ne m’écouteront pas même ainsi, dit le Seigneur”. Esaïe disait au peuple de la part de Dieu que celui-ci leur avait parlé de façon claire et que pourtant Israël ne l’avait pas écouté. C’est pourquoi, pour confirmer leur incrédulité, Dieu leur enverrait un signe de jugement : il leur parlerait dans une langue qu’ils ne comprendraient pas. Le don des langues étaient donc un signe de jugement sur Israël pour prendre acte de leur incrédulité au moment même où Dieu faisait entrer les païens dans son peuple. Mais nous étudierons en détail ce que dit Paul à ce sujet lorsque nous étudierons 1 Corinthiens 14.

Ce que nous pouvons dire pour l’instant, c’est que le don des langues étaient premièrement donné par Dieu comme signe de jugement contre Israël. “Par conséquent, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les non-croyants” (1 Cor 14.22). Ce signe n’était pas destiné aux chrétiens mais aux incroyants juifs. Dieu jugeait son peuple en le rejetant et en faisant connaître ses merveilles à des peuples qui jusqu’à présent n’était pas son peuple. Mais une fois que cette période de transition fut passé, le signe des langues n’avaient plus lieu d’être. C’est pourquoi il cessa.

La troisième raison pour laquelle je crois que le don des langues a disparu, c’est que :

III. Le don des langues était inférieur au don de prophétie.

Lorsque les langues étaient interprétées, cela édifiait l’Eglise (1 Cor 14.5) en plus d’être seulement un signe de jugement envers Israël. Ainsi, l’édification que l’on retirait de l’interprétation était un bénéfice secondaire par rapport à la signification principale du signe. Certaines personnes reconnaissent que le don des langues étaient d’abord un signe contre Israël, mais elles disent que les langues n’ont pas pour autant cessé d’être lorsque cette finalité fut accomplie, car disent-ils, les langues interprétées pouvaient certainement continuer à édifier l’Eglise. A cela nous répondons que ça nous ne semble pas une conclusion logique. En effet, le don des langues servait de signe de jugement, et accessoirement édifiait l’Eglise lorsqu’il était interprété. En revanche, il existait un don dont la conséquence première était l’édification, et qui édifiait bien mieux l’Eglise que le don des langues : il s’agit de la prophétie. En 1 Corinthiens 14.1, nous lisons : “Recherchez l’amour. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie”. En fait, tout le chapitre 14 sert à démontrer que le don des langues est inférieur à la prophétie aussi bien en ce qui concerne la communication (v. 1-12), que la louange (v.13-19) ou l’évangélisation (v.20-25). Au v.19, Paul écrit d’ailleurs que : “J’aime mieux dire cinq paroles avec mon intelligence, afin d’instruire aussi les autres, que dix mille paroles en langue”. Il n’y a donc aucune raison d’exalter le don de langues. Et une fois que le but de ce don a été atteint (signifier le jugement d’Israël), il n’y a pas de raison que les langues perdurent pour édifier l’Eglise alors qu’un autre don accomplit bien mieux cette tâche. C’est ce que nous trouverons au chapitre 14 lorsque nous l’étudierons plus en détail.

La quatrième raison pour laquelle je crois que le don des langues a cessé, c’est que :

IV. Le parler en langue est devenu inutile à partir du moment où le canon de l’Ecriture a été clos.

Une des caractéristique du don des langues, c’est que par celui-ci, lorsqu’il était interprété, Dieu accordait une révélation directe à son Eglise. Or, il me semble que Dieu ne se révèle plus directement aux hommes puisque l’Ecriture est désormais complète. En fait, à la fin du dernier livre de la Bible, l’Apôtre Jean écrit : “Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre” (Ap 22.18). Puisque les langues avaient un caractère révélationel, et puisque les révélations se sont faites de plus en plus rares au fur et à mesure que le canon se complétait, il est clair que les langues ont dû disparaître progressivement.

Nous lisons en Hébreux 1.1-2 : “Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils…”. Dans ces derniers temps, Dieu nous a donné la Parole du Fils : le Nouveau Testament. C’est pourquoi, il n’y a après cette révélation finale plus aucune révélation qui puisse s’ajouter à la Parole de Dieu.

La cinquième raison pour laquelle je crois que les langues ont cessé, c’est que :

V. Les langues ne sont mentionnées que dans les épîtres les plus anciennes du Nouveau Testament.

Il me paraît significatif que la seule épître qui mentionne le don des langues soit 1 Corinthiens. Paul a écrit douze autres épîtres et n’en a plus jamais parlé. Pierre n’en a jamais parlé. Jacques n’en a jamais parlé. Jean n’en a jamais parlé. Et Jude n’en a jamais parlé. Le don des langues a disparu. Même si à travers l’histoire toute entière les mystiques de tous les temps ont toujours voulu croire que Dieu donnait des révélations privées à chaque individu, force est de constater que ce n’est pas une vision biblique. Dieu a donné sa Parole et l’a authentifié par des miracles, de sorte que désormais nous avons accès à lui par “la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toute” (Jude 3). Le temps de la révélation est révolu. Les langues, en tant que don à caractère révélatoire et servant de signe de jugement envers Israël, ont perdu toute raison d’être.

1 Corinthiens 13.8 nous dit que les langues cesseront, nul ne peut le contester. Et ce que nous avons vu la dernière fois, c’est que le verbe pauo tel qu’il est utilisé au v.8 implique que les langues cesseront d’elles-mêmes et que lorsqu’elles auront cessé, elle ne réapparaîtront plus jamais. C’est pourquoi il nous faut répondre à cette question importante : Depuis l’ère apostolique, le don des langues a-t-il historiquement cessé ? Eh bien, la sixième raison pour laquelle je crois que le don des langues a cessé, c’est que :

VI. Historiquement, le don des langues a cessé à l’époque apostolique.

Entre la fin du premier siècle et le début du XXème siècle, il n’y a eu aucune occurrence du don des langues dans des églises réellement évangéliques. Que s’est-il passé pendant dix-huit siècles ? Trouvons-nous en 1 Corinthiens 13.8 que les langues cesseront puis reprendront ? Non. Les langues cesseront, point. La finalité des langues a été accomplie. Notre compréhension est confirmée par le fait que :

1. Les Pères de l’Eglise n’avaient apparemment qu’une compréhension très limitée des langues.

Lorsqu’on étudie les écrits des Pères de la période post-apostolique (ceux qui ont dirigé l’Eglise immédiatement après le temps des Apôtres), ils ne s’intéressent jamais au don des langues. Cléon Rogers, un érudit et missionnaire, a écrit ceci : “Qu’il ne soit fait nulle part allusion au don des langues dans aucun des écrits des Pères post-apostoliques est hautement significatif”.

Prenons quelques exemples :

(i) Clément de Rome écrivit une épître aux Corinthiens en l’An 95 ap. J.C. en leur parlant de leurs problèmes spirituels. Pourtant, il ne parle pas des langues à l’inverse de Paul. Une explication plausible, c’est que le don des langues avait cessé, et que par conséquent la mauvaise utilisation de ce don avait également cessé. Quoi qu’il en soit, le don des langues n’étaient plus un problème en 95 ap. J.C..

(ii) Justin Martyr (100-165 ap. J.C.) fut un grand voyageur et un auteur prolifique. Pourtant, il ne mentionne nulle part les langues, ce qui est d’autant plus frappant qu’il a établi en certains endroits des listes de dons spirituels… dans lesquelles ne sont pas mentionnées les langues.

(iii) Origène (185-253 ap. J.C.) était un érudit très lu et apprécié de certains qui écrivit plusieurs volumes dans lesquels on ne trouve jamais mention des langues. Et dans son Apologie contre Celsus, il explique même que les signes de l’ère apostolique était temporaires et qu’aucun chrétien n’exerçait plus les anciens dons prophétiques.

(iv) Chrysotome (347-407 ap. J.C.) a peut-être été le plus grand prédicateur et enseignant de cette période. Dans ses Homélies sur 1 Corinthiens, voici le commentaire qu’il fait sur le chapitre 12 : “Tout ce passage est très obscur ; mais cette obscurité est le produit de notre ignorance concernant les faits dont il parle et qui ont cessé”. Autrement dit, Chrysotome expliquait à la fin du IVème siècle que, parce que les langues avaient disparu, il était difficile de définir ou de saisir quelle réalité ce don recouvrait.

5) Augustin (354-430 ap. J.C.) fait ce commentaire au sujet d’Actes 2.4 : “En ces temps-ci, ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues… Il s’agissait d’un signe adapté à leur époque…”.

Ainsi, pour les plus grands théologiens de l’église post-apostolique, le don des langues était considéré comme une pratique révolue. Au IVème siècle, ils ne savaient même plus de quoi il s’agissait.

2. Les prétendues occurrences des langues depuis l’ère apostolique ne sont pas convaincantes.

A la limite ou hors de l’orthodoxie chrétienne, les seuls qui dans l’Eglise de l’époque post-apostolique prétendirent parler en langues étaient les disciples de Montanus et de Tertullien. Au milieu du IIème siècle, Montanus, un prêtre païen récemment converti au christianisme se proclama porte-parole du Saint-Esprit. Convaincu que le Christ allait bientôt établir son royaume depuis sa propre ville natale en Phrygie, Montanus déclara qu’il parlait en langues parce que la fin des temps était venue. Il était accompagné de deux prêtresse, Prisca et Maximilla, qui elles aussi parlaient un langage extatique. Montanus fut banni de l’Eglise comme hérétique. Tertullien, un grand docteur de l’Eglise qui rallia pourtant l’hérésie montaniste vers la fin de sa vie, plaida également pour l’exercice du parler en langue. Il vécut de 150 à 222 ap. J.C..

Ajoutons que pendant cette période, on peut trouver d’autres occurrences de langues, ou du moins de langage extatiques, mais en dehors du christianisme. Les langues étaient caractéristiques des religions païennes (par ex. les prêtresses pythiques à Delphes, des sorcières guérisseuses, ou encore divers voyants) mais non du christianisme.

Après Montanus et Tertullien, l’irruption suivante des langues au sein du christianisme n’eut pas lieu avant le XVIIème siècle. Il s’agissait des Camisards.

Le don de parole extatique fut revendiqué par ces protestants du sud de la France dans les années 1680 qui croyaient que leurs petits enfants, qui ne connaissaient que leur dialecte local, étaient capables de s’exprimer dans un français parfait lorsqu’ils étaient en transe. Ce groupe fut cependant assez rapidement discrédité à cause des attaques nocturnes et des représailles militaires qu’ils infligeaient à leurs ennemis. Et parce que leurs prophéties ne s’accomplissaient pas, ils furent considérés comme hérétiques et non comme appartenant de l’orthodoxie chrétienne.

Après eux, un groupe de réformateurs au sein de l’Eglise Catholique Romaine, les Jansénistes, tenait dans les années 1730 des rencontres nocturnes sur la tombe de leur fondateur durant lesquelles ils auraient parlé dans des langages extatiques.

Ensuite, Mère Ann Lee (1736-1784) fut la fondatrice du groupe des Shakers. Elle se considérait comme l’équivalente féminine de Jésus-Christ : Dieu dans un corps de femme. Elle fonda la communauté des Shakers à Troy dans l’Etat de New York, et prétendit avoir reçu de Dieu que toutes les relations sexuelles étaient corrompues, y compris dans le mariage. Il est rapporté qu’afin d’enseigner à ses disciples à mortifier la chair et à résister à la tentation, Mère Ann Lee aurait institué la pratique curieuse suivante : des hommes et des femmes nues dansants ensemble en parlant en langues.

Puis dans les années 1830, Edward Irving commença à Londres un petit groupe connu sous le nom d’Irvingites. Ce groupe commença à parler en langues, à prophétiser et à guérir, mais le problème, c’est que les révélations qu’ils recevaient contredisaient l’Ecriture, que leurs prophéties ne s’accomplissaient pas, que leurs prétendues guérisons étaient suivies de la mort, qu’une rumeur persistante courrait au sujet de leur immoralité, et que certains de leurs conducteurs furent accusés de fraudes.

Jusqu’à cette époque, seuls des groupe ne faisant pas partie du christianisme authentique prétendirent posséder le don des langues. Néanmoins, à partir du début du XXème siècle, le don des langues fut revendiqué au sein de l’orthodoxie chrétienne.

En 1901, et pour la première fois depuis la période apostolique, des chrétiens authentiques firent l’annonce qu’ils parlaient en langues. Au Bethel Bible College à Topeka dans le Kansas, Agnes Ozman reçu ce qu’elle appela “le baptême du Saint-Esprit”, et qui fut accompagné du parler en langue. Cette pratique fut rapidement adoptée par le “mouvement de sainteté” qui avait cours au sein des églises américaines. En 1906, le parler en langues arriva à Azuza Street, à Los Angeles en Californie. C’est à partir de ces deux événements en 1901 et en 1906 que furent fondées les dénominations pentecôtistes dont font aujourd’hui partie un grand nombre de nos frères et soeurs en Christ. A l’inverse de leurs prédécesseurs dans l’exercice du don des langues, les pentecôtistes croient et prêchent la Parole de Dieu – et nous louons Dieu pour cela. Mais il faut bien se rendre compte que l’exercice des langues au sein du christianisme orthodoxe est un phénomène qui n’a pas commencé avant le début du siècle dernier.

En 1960, à Van Nuys en Californie, le mouvement charismatique moderne (qui consiste essentiellement en l’exercice des langues hors des dénominations pentecôtistes) commença dans une église épiscopalienne et s’étendit bientôt à un nombre important de dénominations.

Conclusion

Ce que nous avons voulu montrer ici, c’est que le vrai don des langues n’est pas quelque chose qui s’est perpétué au long des siècles. Le Saint-Esprit, par l’Apôtre Paul, a annoncé en 1 Corinthiens 13.8 que le don des langues cesserait. Et nous sommes obligés de constater qu’historiquement il a bel et bien cessé. Et nous ne voyons aucune raison de croire que le don des langues ait soudainement réapparu. On me demandera alors : “Si ce n’est pas le don des langues que nous voyons aujourd’hui, alors de quoi s’agit-il ? Comment peut-on expliquer cela autrement ?”. Eh bien, nous répondrons à cette question non dans la prochaine étude, mais dans la suivante.

Une dernière chose avant de m’arrêter : j’ai plusieurs très bons amis qui parlent en langue, et même une future épouse ! Il va s’en dire que ce n’est pas parce qu’ils pratiquent le parler en langue qu’ils cesseront d’être mes amis (et ma femme !). En fait, ça me pose beaucoup moins de problème qu’ils parlent en langue que lorsque je fais malgré moi preuve d’une méchanceté exprimé dans un langage que tout le monde comprend… Pourquoi donc est-ce que je m’entête à parler de ce sujet qui fâche ? Parce que je me sais le devoir d’enseigner la Parole de Dieu et que c’est ainsi que je comprends l’Ecriture quand on en vient à ce passage. Le passage que nous essayons d’étudier nous montre que ce qui doit prédominer, c’est l’amour. Mais l’amour véritable ne peut réellement se vivre que s’il est aussi accompagné d’une véritable recherche de la vérité. C’est ce que j’essaie de faire dans cette série d’étude.

Adapté de John MacArthur dans son guide d’étude The Permanence of Love.

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Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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