Si vous avez lu ce que j’ai écris sur l’alliance avec David, vous savez que celle-ci réaffirme le principe des œuvres, tout comme celle avec Moïse. C’est-à-dire qu’à un niveau typologique (symbolique) et national (Israël), elle fonctionne selon le principe “fais ceci et tu auras cela”. L’alliance avec David donne une dimension complémentaire à ce principe déjà développé chez Moïse : la personne du roi est la tête de l’alliance et de la nation, il récapitule en lui la nation et la représente. Ainsi, les livres de la Bible se concentrent dorénavant sur l’obéissance du roi (“un tel était un bon roi et faisait ce qui est bien devant Dieu”, etc.).
Comme je l’ai dit aussi, ces alliances typologiques avaient pour but et fin le Messie et nous faisaient comprendre que c’est lui qui devrait venir et obéir parfaitement à la Loi de Dieu. C’est lui le fils de David, le vrai roi qui garantira l’héritage de son peuple par son obéissance.
Si l’on ne comprend pas cela, on aura du mal à comprendre certaines parties de l’Ancien Testament. Notamment les parties qui nous parlent de l’obéissance de David comme si elle était la source de son salut ou la base de l’exaucement de ses prières. Ici, David agit comme type du Christ et cela nous enseigne, non pas à nous reposer sur notre obéissance pour être exaucé mais sur l’obéissance du Roi parfait, le vrai David. 2 Chronique 6 est un magnifique chapitre, il s’agit de la prière de dédicace du temple par Salomon. Ce chapitre est un exemple où la loyauté de David est rappelée par Salomon pour que Dieu exauce sa prière (verset 42).
Ce verset doit être un puissant encouragement pour nous, sachant que Dieu nous exauce à cause de la loyauté du Christ et non de la nôtre.
Bien-sûr, comme le rappelle Calvin dans son chapitre sur la prière dans l’Institution, puisque Dieu s’est engagé à bénir notre fidélité et qu’il est juste, nous pouvons à juste titre lui dire quand nous avons agit avec droiture et lui demander sa bénédiction. C’est aussi ce que Jean nous enseigne (1 Jean 3:22) Mais sachons qu’ultimement c’est la justice du Christ qui doit être invoquée. C’est par grâce que l’on est exaucé.
David, type du Christ, peut donc prier en demandant à Dieu de l’exaucer en raison de sa justice. Et dans d’autres Psaumes où il confesse son imperfection et demande à Dieu qu’il l’exauce par pure grâce, il montre que s’il est type du Christ, il n’est toutefois que le type et non le Christ. Ainsi, David est bien sauvé par grâce mais, typologiquement, son obéissance sert de base au “salut typologique” d’Israël, c’est-à-dire à leur conservation dans le pays de Canaan.
Daniel, quant à lui, qui n’est pas la tête et le chef d’une alliance des œuvres, prie ainsi “ce n’est pas à cause de nos œuvres de justice que nous te présentons nos supplications, c’est à cause de tes grandes compassions” (Dan 9:18).
Nous trouvons donc ce double principe (ou, comme on dit en théologie de l’alliance, ces deux alliances) dans tout l’Ancien Testament : (1) les croyants sont sauvés et exaucés par grâce mais (2) cette grâce est fondée sur les œuvres et l’obéissance de leur représentant, le chef de l’alliance, le roi, le messie, type du Christ qui par son obéissance nous acquiert objectivement l’héritage auquel nous prenons part subjectivement par grâce, par le moyen de la foi. L’Ancien Testament nous parle de l’Evangile sans cesse si on sait le lire et c’est particulièrement pour cela qu’il est important d’étudier les alliances.
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