Quel est ton seul confort, dans la vie comme dans la mort? (Heidelberg Q1)
1 décembre 2018

[Ceci est la traduction abrégée du commentaire du catéchisme de Heidelberg, de Zacharias Ursinus. La toute première fois qu’un des textes les plus importants de l’histoire de la théologie réformée paraît en Français. Emphases du traducteur, la traduction complète sera publiée sous forme d’e-book sur ce site]

Quel est ton seul réconfort, dans la vie comme dans la mort?

Que je ne m’appartiens pas, mais que j’appartiens à mon fidèle Sauveur Jésus Christ, corps et âme, dans la vie comme dans la mort. Par son précieux sang il a pleinement satisfait à tous mes péchés, et il me rachète du pouvoir du diable; et ainsi il me préserve, de façon à ce que pas un seul des cheveux de ma tête ne puisse tomber sans la volonté de mon Père qui est dans les cieux; oui en vérité, toutes choses concourent à mon salut. Ainsi, par son Saint Esprit, Il m’assure également de la vie éternelle, et il me rend expressément volontaire et prêt à vivre pour Lui.

Exposition

La question du confort est placée, et traitée en premier lieu, parce qu’elle incarne la conception et la substance du catéchisme. Le plan, c’est que nous soyons conduits vers un confort sûr et solide, à la fois dans la vie et dans la mort. A ce titre, toute la vérité divine a a été révélée par Dieu, et doit surtout être étudiée par nous. Le don de ce confort consiste en ceci, que nous sommes greffés en Christ par la foi, que par lui nous sommes réconciliés avec lui, et bien-aimé de Dieu, afin qu’ainsi il puisse prendre soin de nous et nous sauver éternellement.

Concernant ce confort, nous devons nous renseigner :

  1. Qu’est-ce que c’est ?
  2. En combien de parties est-il composé ?
  3. Pourquoi est-il seul, solide et sûr ?
  4. Pourquoi est-ce nécessaire ?
  5. Combien de choses sont nécessaires pour l’atteindre ?

1. QU’EST-CE QUE LE CONFORT ?

Le réconfort est ce qui résulte d’un certain processus de raisonnement, dans lequel nous opposons quelque chose de bien à quelque chose de mal, afin d’atténuer notre chagrin et de supporter patiemment le mal par une considération appropriée de ce bien. Le bien donc, que nous opposons au mal, doit nécessairement être grand, et certain, proportionnellement à l’ampleur du mal auquel il est opposé. Et comme la consolation est ici pour être cherchée contre le plus grand mal, qui est le péché, et la mort éternelle, il n’est pas possible que rien de moins que le bien le plus élevé, ne puisse être un remède suffisant pour lui. Sans la parole de Dieu, cependant, pour diriger et révéler la vérité, il y a presque autant d’opinions concernant ce qu’est ce bien suprême, autant qu’il y a d’hommes. […]

Les hypocrites, à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, tels que les Juifs, les Pharisiens et Mohammétans, cherchent un remède contre la mort en leurs propres mérites, sous des formes et des cérémonies extérieures. Les papistes font la même chose. Mais de simples rites extérieurs ne peuvent ni purifier ni apaiser les consciences des hommes, et Dieu ne se laisser pas être moqué par telles offrandes.

C’est pourquoi, bien que la philosophie, et toutes les sectes, recherchent et promettent un bien tel que celui qui apporte un solide réconfort à l’homme[…] c’est la doctrine de l’Eglise seule qui offre ce bien et donne un confort qui calme, et satisfait la conscience ; elle seule révèle la source des souffrances auxquelles le peuple est sujet et qui lui ouvre la voie unique à échapper par Christ. C’est donc ce réconfort chrétien, dont il est question dans cette question du catéchisme, qui est un réconfort unique et solide, tant dans la vie que dans la mort, un réconfort consistant dans l’assurance de la libre rémission du péché et de la réconciliation avec Dieu, par et sur la base du Christ, et une espérance certaine de vie éternelle, imprimé au Coeur par le Saint Esprit, par l’Evangile, pour que nous ne puissions avoir de doutes, mais être possédés par le Christ et aimés par Dieu, pour lui et sauvés pour toujours selon la déclaration de l’apôtre Paul : “Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation, ou la détresse”, etc. (Rom. 8:35)

2. DE COMBIEN DE PARTIES CE CONFORT EST-IL COMPOSÉ ?

Ce confort se compose de six parties :

  1. Notre réconciliation avec Dieu par le Christ, afin que nous ne soyons plus les ennemis, mais les fils de Dieu ; nous ne sommes plus à nous, mais nous appartenons au Christ. (1 Cor. 7:23)
  2. La manière dont nous nous réconcilions avec Dieu par le sang du Christ, c’est-à-dire par sa passion, sa mort et sa satisfaction pour nos péchés. (1 Pierre 1:18 ; 1 Jean 1:7)
  3. La délivrance des misères du péché et de la mort. Le Christ ne nous réconcilie pas seulement avec Dieu, mais il nous délivre aussi de la puissance du diable, afin que le péché, la mort et Satan n’aient aucun pouvoir sur nous. (Hébreux 2:14 ; 1 Jean 3:8)
  4. La préservation constante de notre réconciliation, de notre délivrance et de tous les autres avantages que le Christ a achetés pour nous. Nous lui appartenons ; c’est pourquoi il veille sur nous comme si nous étions les siens, de sorte que pas même un cheveu ne puisse tomber de notre tête sans la volonté de notre Père céleste. Notre sécurité n’est pas dans nos propres mains, ni dans notre force ; car si c’était le cas, nous devrions la perdre mille fois à chaque instant.
  5. La transformation de tous nos maux en bien. Les justes le sont affligés dans cette vie, ils sont mis à mort, et ils sont comme des brebis pour l’abattage ; mais ces choses ne les abîment pas, mais plutôt contribuent à leur salut, parce que Dieu transforme toutes choses à leur avantage, comme on dit : “Toutes les choses travaillent ensemble pour le bien à ceux qui aiment Dieu.” (Rom. 8:27)
  6. Notre pleine persuasion et assurance de tous ces grands bienfaits et de la vie éternelle. Cette assurance est obtenue, en premier lieu, par le témoignage de l’Esprit Saint qui agit en nous dans la vraie foi et la conversion, témoignant avec nos esprits que nous sommes fils de Dieu et que ces bénédictions nous concernent vraiment, car “il est les plus fidèles de nos héritages ;”et deuxièmement, des effets de la vraie foi, que nous percevons en nous : comme la vraie pénitence et la ferme intention de croire en Dieu et d’obéir à tous ses commandements ; car nous sommes assurés de la vraie foi quand nous avons un désir sincère d’obéir à Dieu, et par la foi nous sommes convaincus de l’amour de Dieu et du Salut éternel. C’est le fondement de toutes les autres parties de cette consolation que nous avons spécifiée, et sans laquelle tout autre confort est transitoire et insatisfaisant au milieu des tentations de la vie. La substance de notre confort est donc brièvement la suivante : Que nous sommes à Christ, et par lui réconciliés avec le Père, afin d’être aimés de lui et sauvés, l’Esprit Saint et la vie éternelle nous étant donnés.

3. POURQUOI CE CONFORT SEUL EST-IL SOLIDE ?

Ce seul réconfort est solide, c’est évident, d’abord parce que lui seul ne fait jamais défaut – non, même pas dans la mort ;  car “que nous vivions ou mourions, nous sommes du Seigneur” et “qui nous séparera de l’amour du Christ” ? (Rom. 14:8 ; 8:85) Et, deuxièmement, parce qu’elle seule reste inébranlable, et nous soutient sous toutes les tentations de Satan, qui assaille souvent ainsi le chrétien :

  1. Tu es un pécheur. Réponse: Le Christ a satisfait mes péchés et m’a racheté par son sang précieux, afin que je ne sois plus le mien, mais que je lui appartienne.
  2. Mais vous êtes un enfant de colère et un ennemi de Dieu. Réponse : Je le suis, en effet, par nature, et devant ma réconciliation ; mais j’ai été réconcilié avec Dieu, et reçu en sa faveur par le Christ.
  3. Mais tu mourras sûrement. Réponse : Christ m’a racheté de la puissance de la mort, et je sais que par lui je sortirai de la mort pour la vie éternelle.
  4. Mais beaucoup de maux, en attendant, arrivent aux justes. Réponse : Mais notre Seigneur nous défend et nous préserve sous eux, et les fait travailler ensemble pour notre bien.
  5. Mais si vous tombez hors de la grâce du Christ ? Car vous pouvez pécher et chuter car c’est un chemin long et difficile vers le Ciel. Réponse : Le Christ n’a pas seulement mérité et conféré ses bienfaits, mais il me préserve continuellement en eux et m’accorde de la persévérance, afin que je ne défaille ni ne tombe de sa grâce.
  6. Et si sa grâce ne s’étend pas à vous, et que vous n’êtes pas du nombre de ceux qui sont à l’Éternel ? Réponse : Mais je sais que la grâce s’étend à moi, et que je suis à Christ ; parce que le Saint-Esprit témoigne avec mon esprit que je suis enfant de Dieu ; et parce que j’ai la vraie foi, car la promesse est générale, s’étendant à tous ceux qui croient.
  7. Mais si vous n’avez pas la vraie foi ? Réponse : Je sais que j’ai la vraie foi grâce à ses effets, parce que j’ai une conscience en paix avec Dieu, et un désir et une volonté sincère de croire et d’obéir au Seigneur.
  8. Mais votre foi est faible et votre conversion imparfaite. Réponse : Mais il n’en est pas moins vrai et sincère, et j’ai l’assurance bénie qu'”à celui qui a été donné”. “Seigneur, je crois, aide mon incrédulité.” (Luc 19:26 ; Marc 9:24)

Dans ce conflit des plus graves et des plus dangereux, que tous les enfants de Dieu vivent, la consolation chrétienne reste inébranlable, et concluons au final: le Christ, avec tous ses bienfaits, m’appartient aussi à moi.

4. POURQUOI CE CONFORT EST-IL NÉCESSAIRE ?

D’après ce qui a été dit, il est clair que ce réconfort est nécessaire pour nous ; d’abord, à cause de notre salut, que nous ne puissions ni nous évanouir ni désespérer sous nos tentations, et du conflit dans lequel nous sommes tous appelés à nous engager, comme chrétiens. Et deuxièmement, c’est nécessaire à cause de la louange et de l’adoration de Dieu ; car si nous voulons glorifier Dieu en ceci, et dans une vie future, (pour laquelle nous avons été créés) nous devons être délivrés du péché et de la mort ; et ne pas précipiter dans le désespoir, mais être soutenus, même pour la fin, avec une consolation certaine.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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