Baptême et assurance du salut
13 mars 2019

Très vite, en lisant Jean Calvin sur le Saint-Baptême et la Sainte-Cène, il y a des choses que je ne saisissais pas. Ceux qui connaissent bien Calvin savent qu’il a deux choses constamment à cœur : la gloire de Dieu en Christ et l’assurance des chrétiens. Un Dieu pleinement glorifié et un peuple plein d’assurance.

Alors, quand il en arrive à la question des sacrements (Baptême et Cène), il explique là encore en quoi ces choses nous ont été données pour fortifier notre foi et nous donner de l’assurance. Je ne saisissais pas comment.

En effet, dans une perspective baptiste, si le baptême est principalement un moyen de dire « je crois », une confession publique, je ne vois pas en quoi mon assurance du salut peut en être fortifiée.

Par contre, si le baptême est une œuvre divine par laquelle il nous promet d’être notre Dieu et que nous sommes son peuple, cela change tout. Oui, mais même après cela je ne comprenais en quoi l’assurance en était fortifiée. En effet, s’il est possible d’être baptisé et perdu finalement, quelle assurance ai-je à tirer de mon baptême ?

Cette confusion dans ma tête venait d’une mauvaise compréhension de ce qu’est l’assurance du salut et de la façon dont Dieu la produit en nous.

Le baptême n’est pas un signe que Dieu aurait donné pour nous rendre sûrs et certains que si l’on a été baptisé on est du nombre des élus. Ce n’est pas ainsi que Dieu nous donne l’assurance. Dieu produit en nous l’assurance en nous faisant des promesses et en agissant par son Esprit pour que nous les recevions avec foi.

Par exemple, le fait que Christ dise qu’il est venu, non pas pour les justes mais pour les pécheurs me donne de l’assurance. Non pas parce qu’il est écrit « Maxime, tu es élu », mais parce que je sais que je suis pécheur et que Christ est venu précisément pour des gens comme moi. Personne n’est trop pécheur pour Christ, pas même moi.

De même, le baptême agit d’une façon similaire et, en quelque sorte, indescriptible et mystérieuse. Ici, les mots me manquent pour décrire la façon dont l’Esprit produit l’assurance lorsque nous considérons notre baptême. Dans le baptême, Dieu me dit « aussi surement que l’eau passe sur ton corps, aussi surement ton impureté spirituelle est lavée par le sang et l’Esprit du Christ, par la foi »[1].

Le baptême est comme le sceau de cire d’un roi en bas de sa promesse, comme un serment que Dieu prête (Cf. Rom 4 :11). Cette union mystérieuse entre la promesse de l’Évangile et la cérémonie extérieure du baptême explique pourquoi l’Écriture appelle le baptême « purification des péchés » (Actes 22 :16). Non pas parce que le baptême en lui-même lave, mais parce qu’il est le sceau et le signe de cette purification.

Ces vérités étaient impossibles à saisir pour moi jusque récemment, tandis que désormais je comprends bien mieux Jean Calvin et Paul qui nous rappellent sans cesse notre baptême. L’assurance est fortifiée, non pas par un “tu es élu”, mais par une grâce promise par la Parole et par un signe visible. Et, alors que je contemple cette promesse, mon cœur répond par le Saint-Esprit « tu es mon Père » et m’assure de mon élection éternelle.

[1]Cf. Catéchisme de Heidelberg, questions 69 à 74.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *