Le jour du Seigneur : les bienfaits de l'adoration
24 mai 2020

Cet article est à lire en lien avec le quatrième commandement des tables de la loi, en Exode 20:8-11 : « Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l’Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s’est reposé le septième jour : c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et l’a sanctifié.« 


La péricope à la base de cet article est la suivante :

Psaume. Cantique pour le jour du sabbat.
Il est beau de louer l’Eternel,
Et de célébrer ton nom, ô Très-Haut!
D’annoncer le matin ta bonté,
Et ta fidélité pendant les nuits,
Sur l’instrument à dix cordes et sur le luth,
Aux sons de la harpe.
Tu me réjouis par tes œuvres, ô Éternel!
Et je chante avec allégresse l’ouvrage de tes mains.
Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel!
Que tes pensées sont profondes!

Psaume 92:1-5

Jusqu’ici dans nos articles traitant du quatrième commandement, nous avons vu que le sabbat qu’Israël doit garder au septième jour a un fondement créationnel : Dieu s’est en effet reposé de son ouvrage le septième jour et l’homme doit faire de même. Le sabbat est aussi fondé sur la rédemption que Dieu a accompli pour son peuple : Dieu a libéré Israël de l’Égypte et il a définitivement libéré son peuple de l’esclavage du péché en Jésus-Christ, sur la croix, au mont Golgotha. Pour nous les croyants de la nouvelle alliance, notre sabbat, notre repos, est le dimanche, le jour de la résurrection de notre Seigneur. Dimanche dernier nous avons vu plus spécifiquement comment nous, chrétiens nous devrions sanctifier ce jour tel que l’Éternel nous l’a demandé, pour l’honorer et pour que notre âme en profite réellement et durablement. Si nous devions donner un mot pour décrire toutes nos activités du dimanche, ce mot serait : adoration.

Si nous devions donner un mot pour décrire toutes nos activités du dimanche, ce mot serait : adoration.

Aujourd’hui, nous cessons de nous occuper et de nous préoccuper de nos affaires de la semaine afin de dédier notre être entier à l’adoration publique et privée de Dieu. Dieu nous appelle à lui faire confiance, en lui confiant tous nos projets, nos préoccupations, et à trouver notre joie dans tous les aspects de l’adoration que nous lui rendons durant cette journée bénie.

Nous ne devons pas oublier une chose essentielle : Dieu nous a créés pour l’adorer. C’est ce que nous rappelle la première question du Petit catéchisme de Westminster :

Quel est le but principal de la vie de l’Homme ?

Le but principal de la vie de l’Homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel.

Petit catéchisme de Westminster, Q1

Autrement dit, le but principal de la vie de l’Homme est justement le sabbat : glorifier Dieu à travers notre adoration et trouver en cela notre joie suprême. C’est le péché qui pousse l’être humain à l’idolâtrie, à adorer d’autres sujets que Dieu seul, mais malgré cela, tout être humain possède une nature d’adorateur. Nous sommes faits pour adorer Dieu et pour prendre plaisir en cela. C’était un des aspects de la création que Dieu a qualifiés de « très bon ».

Il est évident lorsque l’on regarde autour de nous aujourd’hui que peu d’êtres humains adorent Dieu seul et qu’encore moins prennent plaisir en cela. Et c’est triste à dire mais même dans nos Églises, nombreuses sont les personnes qui ne manifestent que peu de joie à l’idée d’adorer Dieu seul et de profiter d’une journée entière consacré à l’adoration.

C’est une des nombreuses conséquences du péché que le Saint Esprit combat vigoureusement en chaque croyant. Une des missions principales du Saint-Esprit est de nous faire retrouver la joie de l’adoration véritable. Et en ce jour consacré à l’adoration, je voudrais interpeller nos cœurs en attirant notre attention sur les bienfaits que l’adoration nous apporte. Peut-être alors serons-nous encore plus zélés et reconnaissants envers Dieu pour ce privilège, ce don, ce droit qu’il nous accorde de pouvoir l’adorer.

Une des missions principales du Saint Esprit est de nous faire retrouver la joie de l’adoration véritable.

Ce Psaume spécialement écrit pour le jour du sabbat commence par cette proclamation « Il est beau (ou bon) de louer l’Eternel, Et de célébrer ton nom, ô Très-Haut ! ». Rien que par ce premier verset nous voyons qu’adorer Dieu n’est pas un devoir pénible pour le psalmiste mais au contraire quelque chose qui le remplit de joie et d’enthousiasme. L’adoration est une source de délices pour lui. Et cela se ressent beaucoup dans les cinq premiers versets, aussi bien dans la forme que dans le fond. Le psaume vibre de vie et de joie et de dévotion envers Dieu. Cet homme se surpasse dans son adoration de Dieu et devient tour à tour poète, choriste, compositeur, musicien, théologien ! Il chante au verset 1, il compose une mélodie au verset 3, il exulte d’allégresse au versets 4 et 5. Toutes les capacités de son être semblent être investies dans cette activité sublime de l’adoration à laquelle il prend plaisir.

>> Cet article peut vous intéresser : Comment chanter les psaumes ?

Je voudrais terminer avec un court extrait du livre Connaître Dieu pour l’adorer, de Sinclair Ferguson1, dans son chapitre dédié aux bienfaits de l’adoration :

Une fois que nous avons retrouvé la communion avec Dieu et que nous avons commencé à l’adorer, au lieu d’être privés de sa gloire à cause du péché (Romains 3:23), par la grâce nous entrevoyons sa gloire et nous nous prosternons joyeusement et spontanément devant lui.

C’est pourquoi, chaque fois que nous participons à un culte d’adoration, nous devrions avoir l’impression de goûter aux puissances du siècle à venir (Hébreux 6:5). Cela explique pourquoi, pris dans la louange et l’adoration, nous avons parfois le sentiment conscient de la présence d’un autre monde, un monde meilleur, plus glorieux, céleste, car il semble vraiment que nous nous tenons dans la présence même de Dieu. Nous avons enfin trouvé notre raison d’être !

Que notre Dieu nous fasse la grâce de vivre le privilège de sa présence en ce jour dans les temps de louange que nous lui rendons.

Prière

Notre Dieu, nous voulons te rendre grâce, te dire merci, pour ce privilège immense que tu nous fais de pouvoir t’adorer. Il est si triste de constater combien nous avons souvent du mal à considérer l’adoration de cette manière, comme un droit, un don, un privilège, une grâce que tu nous fais, pour notre plus grand bien. Comme tout ce que tu as créé, notre nature d’adorateurs existe pour notre bien, il est bon pour notre âme de te louer autant qu’il est bon pour notre corps de manger la nourriture que tu as créée !

Saint-Esprit, encourage-nous dans notre adoration en ce jour du Seigneur, en nous faisant voir et vivre les bienfaits de l’adoration. Fait nous la grâce de sentir la présence de notre Sauveur auprès de nous, d’entrevoir un aperçu des cieux afin que notre cœur soit rempli de joie et de paix.

« Que tes œuvres sont grandes, ô Éternel, que tes pensées sont profondes. Nous chantons avec allégresse l’ouvrage de tes mains. »

Amen.


Illustration : Gerard Van Kuijl, A Musical Compagny (Un groupe de musique), 1651, huile sur toile, 99 x 131 cm.


  1. Europresse, 2017, 162 pp. Ce livre est disponible à La Maison de la Bible[]

Nathanaël Fis

Nathanaël est ancien en formation à l'Eglise Bonne Nouvelle à Paris. Il est l'heureux époux de Nadia et père de Louis. Il étudie la théologie à Thirdmill Institute ainsi qu'au Birmingham Theological Seminary.

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