Neuf méditations pour Noël — Luc 2
25 décembre 2020

Nous aimons mettre en lumière les trésors de l’histoire de l’Église. Quoi de plus lumineux que la période des fêtes pour vous faire découvrir le Festival des Neuf Leçons et Chants de Noël ? Cette célébration anglicane, conçue et organisée pour la première fois par Edward White Benson en 1880 réunit neuf leçons et chants de Noël qui retracent l’histoire du salut, de la chute de l’homme au mystère de l’Incarnation. Inauguré à la cathédrale de Truro en Angleterre, l’événement est reconduit tous les ans depuis lors.
L’histoire ne s’arrête pourtant pas là. À son retour de la grande guerre, l’aumônier du 
King’s College de Cambridge souhaita réchauffer les cœurs en calquant le culte de Noël traditionnel de l’école sur celui des fameuses leçons et chants de Benson. Dès la première année son succès fut immense, dix ans plus tard, il devenait un événement mondial lorsque la BBC commença à le diffuser sur ses programmes étrangers. Ce sont désormais des millions d’auditeurs qui écoutent ces leçons, composées de neuf lectures de la Bible entrecoupées de chants de Noël.

À travers une collaboration mêlant méditations des contributeurs et illustrations de Pauline Bargy, nous vous proposons de les découvrir, afin de méditer avec plus d’attention encore sur la naissance de notre sauveur, que ce soit pour votre édification personnelle (les raisons et les implications de la naissance du Messie font partie des sujets de méditation les plus glorieux pour le chrétien !), ou pour témoigner autour de vous de ce que nous devrions réellement célébrer à l’occasion de cette fête. Méditez, contemplez et surtout découvrez le vrai sens de Noël!

Les bergers, Pauline Bargy ; consulter les détails sur l’illustration.

Il y avait, dans cette même contrée, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie: c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres : Allons jusqu’à Bethléhem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils y allèrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph, et le petit enfant couché dans la crèche.

Luc 2:8-16

Dans ce monde, nous concevons souvent la gloire comme quelque chose de visible, de flamboyant et de spectaculaire. Jamais il ne nous viendrait à l’idée de considérer ce qui est ordinaire comme digne de gloire. Jamais nous ne penserions être excités par des sujets tellement ordinaires qu’ils sont ignorés de tous. Or, l’annonce de la naissance de Jésus aux bergers est l’exemple parfait de la manière dont une chose ordinaire peut prendre une importance cosmique.

Commençons par la gloire : Il n’arrive pas à toutes les générations d’être témoin de l’apparition d’un ange, surtout cette génération qui n’a pas connu de prophète en quatre cents ans. Et voici que cet ange leur annonce la naissance d’un Sauveur — un autre Josué ; le Christ — l’accomplissement des prophéties d’Esaïe et Jérémie et tous les autres ; le Seigneur, Dieu lui-même. Où sont donc les trompettes qui annoncent cet évènement ? Où sont les cent un coup de canons ? Quand l’héritier de l’Empereur naissait, on le faisait savoir à toutes les provinces par une circulaire qui s’appelait l’εὐαγγέλιον evangelion — la bonne nouvelle. Et bien voici ensuite l’équivalent de Dieu : une multitude d’être célestes, parés de toutes leurs excellences annonçant : 1. La gloire de Dieu dans les lieux très hauts et 2. La paix — c’est-à-dire la jouissance des bienfaits de l’alliance de Dieu — ici-bas.

Après une telle parade cosmique, les bergers se regardent et se disent qu’il faut aller vite voir cet empereur de l’univers, ce roi de l’humanité entière. Ils se pressent, et trouvent… un couple de voyageurs fatigués, avec un bébé ordinaire.

L’apôtre Pierre écrit : « L’humilité précède la gloire » et l’apôtre Paul écrit : « Laissez-vous attirer par ce qui est humble ». Notre monde ne rêve que de gloire, de paillettes et de flashs d’appareils photo et il a raison : Dieu aussi sait afficher tous ses anges, et organiser une parade plus belle que tout ce que les comédiens humains peuvent faire. Mais quel est le vrai objet de la gloire de Dieu ? Ce qu’il y a de plus humble et ordinaire en apparence.

Voilà un encouragement puissant pour la mère de famille dont le travail est méprisé par tous. Pour le travailleur dont l’apport est insignifiant. Pour le chrétien dont les œuvres ne sont pas remarquées. Pour le chrétien qui est en proie à toutes les frustrations, qui est inexistant aux yeux du monde. Oui, à vous tous qui êtes frustrés par manque de reconnaissance, l’Avent témoigne de ceci : c’est pour vous que Dieu organisera la plus grande des parades angéliques. Dans le ciel, des anges parés de toutes les beautés et les excellences n’attendent qu’un signal du Père pour faire connaître votre persévérance et la grâce que Dieu a donnée à toute l’humanité. Il viendra, le temps où vous ne serez plus rassasiés de frustration, mais où vous serez montrés en exemple et modèle à toute l’humanité.

Pourquoi ? Parce que lorsque le Christ a été acclamé et annoncé par les anges, c’était dans les conditions les plus frustes possibles. Vous qui participez au Christ, vous qui placez votre confiance dans le Christ, vous qui aujourd’hui prenez part à son humiliation, vous prendrez un jour part à sa gloire.

Laissez-vous donc attirer par ce qui est humble, car l’humilité précède la gloire, la vraie gloire, la vraie gloire éternelle.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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