Pour encourager nos lecteurs dans leur dévotion et culte privé et leur faire découvrir la piété réformée, nous publierons régulièrement des prières d’auteurs réformés. Nous poursuivons avec une prière de Jean-Ami Martin, tirée de son livre Recueil de prières, de psaumes et d’instructions tirées de l’Ecriture sainte (1805), p 64-66.
Mon Dieu ! Toi que j’adore comme le Créateur, le souverain Maître du monde, et que j’invoque comme le meilleur des Pères ! Je te rends grâce de toutes les faveurs que tu m’as accordées jusqu’à présent. Tu as protégé mon enfance, tu as environné ma jeunesse de secours et d’instructions pour éclairer mon esprit, et pour former mon cœur à la vertu. Tu m’as reçue dans ton alliance et à la communion de ton divin Fils notre Sauveur.
Ô Dieu ! Je suis attachée à ta loi, j’ai conclu que ma portion était de garder tes commandements. Ne permets pas que je me laisse enlever la bonne paix que j’ai choisie. Je suis à toi, Seigneur. soutiens-moi suivant ta parole. C’est avec crainte et tremblement que j’envisage le monde où je vais entrer, ses écueils, ses tentations, ses pièges ! Bien loin de me prévaloir de ma liberté pour marcher comme mon cœur me mène, fais qu’une sage défiance de moi-même me garde des dangers où je vais être exposée.
Conserve-moi les conducteurs de ma jeunesse1 et je serai docile à leurs avis. Surtout, ô mon Dieu, sois toi-même mon guide, ne t’éloigne pas de moi, soutiens-moi par ta grâce puissante et la séduction n’aura aucune prise sur moi. Je détournerai mes yeux des vanités du monde et je garderai mon cœur de ses convoitises. Ma parure sera la modestie, l’honnêteté, l’innocence. Aucun motif terrestre ne pourra me faire oublier les intérêts de mon âme et la promesse que je te fais d’être fidèle à tes lois.
Fais que je trouve dans des occupations honnêtes les ressources qui me sont nécessaires et l’amour du travail me préservera des tentations de l’oisiveté et du besoin. Me tenant en garde contre toute liaison qui pourrait corrompre mes principes, altérer la pureté de mes sentiments, je prendrai pour compagnes les personnes sages et vertueuses, elles seront les garantes de ma vertu. Que si je venais à m’écarter par surprise ou par faiblesse de mes devoirs, fais-moi sentir ma faute, ramène-moi promptement à Toi, que j’éprouve ta grâce, fais-moi revivre selon ta miséricorde.
Ô mon Dieu, mon tendre Père ! Tu vois le désir de mon cœur, réponds à ma voix, ajoute à ces grâces tout ce que tu sais m’être avantageux pour la vie présente : je m’abandonne à ta Providence. Mais dans quelqu’état que tu veuilles me placer, fais que, toujours soumise à ta volonté sainte, ma vie soit exempte de taches et de reproches, et que je puisse en tout temps, dans toutes les circonstances me reposer avec confiance sur ton amour.
Amen !
Illustration en couverture : Charles-François Marchal (1825-1877), Pénélope, 1868.
- Mes parents[↩]
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