Du culte huguenot — Discipline des Églises réformées de France
29 janvier 2022

Nous avons déjà présenté le concept de cette série dans un précédent article : vulgariser le contenu des lois canoniques des Églises réformées de France, que l’on appelle la Discipline. En effet, à Privas en 1612, les pasteurs ont juré de vivre et mourir fidèles non seulement à la confession de foi, mais aussi à ces lois. Outre l’intérêt historique, elles sont aussi un exemple de la manière avec laquelle a été bâtie une Église de dimension nationale fidèle à l’Evangile, et témoignent de la doctrine de l’Église réformée.

Cette semaine, nous abordons les quelques lois autour du culte.


Du culte

Le chapitre 9 traite quelques articles qui règlent la façon dont on aborde les cultes. Exceptionnellement, je garde le format de notes de lectures, d’où l’aspect plus brut de ce court article. J’espère ainsi garder toute la clarté possible.

Article 1 : Il faut corriger l’irrévérence lors des prières publiques. À savoir : ne pas retirer son chapeau ni s’agenouiller.

On corrigera l’irrévérence laquelle s’aperçoit en plusieurs, lorsqu’ils sont présents aux réunions publiques ou domestiques, de ne se découvrir point le chef, et ne fléchir les genoux. Chose qui répugne à la piété, qui donne soupçon d’orgueil et peut scandaliser le bon. Et pourtant les pasteurs, anciens et chefs de famille seront avertis soigneusement à ce que durant lesdites prièes, chacun sans acception ou exception de personne, donne par ces marques extérieures, témoignage de l’humilité de son cœur, et de l’honneur et hommage qu’il fait à Dieu, sinon que quelqu’un fût empêché par sa maladie, ou autrement, dont le jugement sera laissé au témoignage de sa propre conscience.

Au synode de Charenton (1644), on décide que les bancs sont libres, il ne doit pas y avoir de places particulières (sauf pour les juges et magistrats).

Article 2 : Le mépris des psaumes est interdit. Les synodes de Vitré (1617) et Alès (1637) exigent qu’on les chantent en entier conformément à l’ordre ancien. Même le Psaume 119.

Article 3 : En temps de danger, ou pour élire un pasteur, il est permis de publier un jeûne.

Article 4 : Il est permis d’avoir des prières publiques pour des jours particuliers. Les pasteurs doivent encourager à la prière domestique. Un amendement est adopté au synode de Castres (1626) :

Les pasteurs aussi s’acquittant avec soin et fidélité du devoir de leur charge, obvieront par leurs remontrances et exhortations, au mépris duquel sont coupables plusieurs particuliers, qui ne daignent fréquenter les prédications, et négligent l’usage des prières qui doivent être faites dans les maisons privées par les chefs de famille et leurs domestiques.

Au synode de Montauban (1594) on indique en particulier qu’il faut prier pour la santé et la prospérité du roi.

Article 5 : Pas de prière, de prédication ou d’aumône aux enterrements, afin de ne pas créer de superstition. Cet objectif de ne pas donner motif à superstition guide la plupart des directives synodales.

Article 6 : Modestie dans le deuil, pas d’ostentation ni de superstition.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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