C’est important de savoir à qui on a affaire. Il y a quelque mois, j’étais en train de rentrer chez moi, et à un certain moment une camionnette me doubla et me fit une queue de poisson — et voici qu’il se rabattit juste devant moi. Je klaxonnai alors violemment pour manifester mon vif désaccord avec cette manière de conduire. Le gars de la camionnette ralentit alors tellement qu’il m’obligea à le doubler. Et là, au moment où je revenais à sa hauteur, il me fit un geste de menace de mort. Avant de le klaxonner, je ne savais pas à qui j’avais affaire. Mais maintenant je le savais : j’avais affaire à un fou — et si je l’avais su avant, je ne l’aurais sans doute jamais klaxonné. C’est important de savoir à qui on a affaire : ça évite des mauvaises surprises.
En ce qui concerne Noël, je pense que c’est également important de savoir à qui l’on a affaire. Pendant des siècles, Noël a été l’occasion pour les chrétiens de fêter la naissance de Jésus. Aujourd’hui, il n’y a plus besoin d’être chrétien pour fêter Noël : il suffit juste de bien vouloir s’offrir des cadeaux. J’aimerais néanmoins vous poser une question : « Savons-nous quelle est l’identité de ce Jésus dont les chrétiens fêtent la naissance depuis des siècles ? Lorsque vous fêtez Noël, savons-nous à qui vous avez affaire ? »
Pour répondre à cette question nous lirons un texte qui rapporte un moment critique de la vie de Jésus. La scène se passe dans le palais de justice romain alors que certains la mise à mort Jésus. Ponce-Pilate , le gouverneur romain, le reçoit pour savoir s’il y a vraiment des raisons de le crucifier. Il lui demande alors : Es-tu le roi des Juifs ? et Jésus répond : Tu le dis, je suis roi. C’est pour cela que je suis né et c’est pour cela que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix. Pilate lui répondit : Qu’est-ce que la vérité ? (Jn 18,37)
Il s’agit là d’un très bon texte pour Noël — même si cette histoire se passe non au début mais à la fin de la vie de Jésus. Et nous allons en tirer principalement deux choses. Premièrement, que la naissance de Jésus n’est pas comme les autres naissances et deuxièmement, que Jésus n’est pas un roi comme les autres rois.
I. Une naissance pas comme les autres
C’est pour cela que je suis né et c’est pour cela que je suis venu dans le monde. Au moment de sa naissance, Jésus est venu dans le monde. Ce langage peut simplement être une manière de parler : pour d’autres enfants aussi, il est possible de parler de leur venue au monde. Dans le cas de Jésus, toutefois, ce langage a une résonance particulière, parce qu’il suggère que Jésus existait déjà avant sa naissance.
Lorsqu’il est né, Jésus est venu dans le monde. En disant je suis né et je suis venu dans le monde, il suggère fortement qu’avant de naître, il était ailleurs et donc, qu’avant de naître, il existait déjà. Le Jésus que nous montre l’Évangile de Jean nous est en fait présenté comme étant avec Dieu avant la création du monde.
Si vous faites partie de ces gens qui pensent que Jésus était un homme comme les autres – peut-être un grand sage, mais rien de plus – alors il vous faut devant ce genre d’affirmation réviser votre position. Jésus suggère ici (et déclare ailleurs encore plus ouvertement) qu’il existe depuis toujours.
Soit Jésus est vraiment ce qu’il prétend être (et dans ce cas vous célébrez à Noël une naissance vraiment pas comme les autres), soit il n’est pas ce qu’il prétend être (et dans ce cas, nous célébrons à Noël la naissance d’un fou ou d’un manipulateur).
Les chrétiens croient que la naissance de Jésus n’est pas comme les autres naissances, car ils ont appris de la Bible que Jésus était avec Dieu avant la création du monde et qu’il était lui-même Dieu. Et ce que les chrétiens fêtent à Noël, c’est le fait que Dieu s’est fait homme. Ainsi, à Noël, nous célébrons une naissance pas comme les autres — c’est la venue de Jésus dans le monde.
Reste à savoir pourquoi Jésus a-t-il dû venir dans le monde ? Et la réponse que Jésus apporte dans notre texte à cette question, c’est qu’il est venu pour rendre témoignage à la vérité. Quelle vérité ? La vérité qu’il est roi d’un royaume qui n’est pas de ce monde. Jésus est donc venu pour établir un royaume pas comme les autres.
II. Un roi pas comme les autres rois
Pilate lui dit : « Es-tu donc roi ? ». Jésus répondit : « Tu le dis, je suis roi. C’est pour cela que je suis né et c’est pour cela que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité ».
Jésus est venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Et d’après notre texte, cette vérité à laquelle Jésus rend témoignage, c’est qu’il est roi ! Savons-nous à qui nous avons affaire lorsque nous fêtons Noël ? Nous avons affaire à un roi – et si nous savons cela, alors peut-être que ça va changer notre façon de fêter Noël.
Que veut dire Jésus lorsqu’il affirme qu’il est roi ?
Si l’on veut faire très simple, sa royauté, c’est celle de Dieu. Jésus est le roi envoyé par Dieu. Jésus est celui que Dieu a investi de son autorité. Et le problème, c’est que nous ne reconnaissons pas son autorité. Nous sommes coupables d’un acte de haute trahison envers celui qui nous a tout donné. Jésus est celui devant qui nous sommes coupables de haute trahison et passibles de mort parce que nous avons rejeté l’autorité de Dieu. Cette rébellion de l’homme contre la royauté de Dieu, c’est ce que la Bible appelle le péché.
Le péché, ce n’est pas premièrement des mauvaises actions comme le fait de voler – par l’exemple lorsque l’on fait du téléchargement illégal — ou comme le fait de mentir — par exemple lorsque j’exagère un peu la réalité pour faire mon intéressant. Non, le péché, c’est premièrement une question d’attitude devant Dieu, c’est une attitude de rébellion contre l’autorité de Dieu.
Il faut avouer que nous n’avons pas souvent conscience de nous rebeller contre le roi de l’univers. C’est pourtant bien ce que nous faisons, en tentant de vivre notre vie indépendamment de lui, comme s’il n’existait pas. Et dans le référentiel du Dieu de la Bible, il s’agit d’un acte de trahison extrême qui mérite une condamnation extrême : la séparation éternelle d’avec Dieu.
Alors voici ce que dit notre texte : Jésus est né et est venu dans le monde pour rendre témoignage de la vérité qu’il est roi. Sa royauté n’est pas de ce monde. Jésus est le roi envoyé par Dieu qui a autorité sur toute chose. Nous n’avons que deux choix : soit nous soumettre à son autorité, soit rester dans la rébellion. Mais il faut qu’on sache à qui on a affaire.
Jésus est un roi pas comme les autres rois parce qu’il est le roi envoyé par Dieu et devant lequel nous sommes rebelles. Notre seul espoir de retrouver sa faveur, c’est que Dieu nous amnistie, qu’il nous gracie. Alors la question se pose : est-ce que le Roi va nous gracier ? Est-ce qu’il va amnistier certains rebelles ? Et si oui, qui va être amnistié ? À qui va-t-il faire grâce ?
La réponse biblique, c’est que Dieu amnistie tous ceux qui mettent leur confiance dans le roi envoyé par Dieu, qui se soumettent à lui et qui reconnaissent Jésus comme le Seigneur de leur vie. Dieu exige que nous reconnaissions que nous sommes des rebelles qui avons besoin de grâce. Et Dieu exige que nous nous soumettions au Roi qu’il nous a envoyés, ce Jésus qui est né et qui venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité qu’il est le roi de Dieu.
Conclusion
Alors, que fêtons-nous à Noël ? Savons-nous qui est ce Jésus à qui nous avons affaire ? Croyons-nous qu’il est ce qu’il prétend être ? Croyons-nous qu’il était avec Dieu avant la création du monde et qu’il était lui-même Dieu et qu’il est le roi de Dieu face à qui chacun d’entre nous doit soit se soumettre soit continuer à être rebelle ? À la fin de notre verset, Jésus déclare : Quiconque est de la vérité entend ma voix. Parmi tous ceux qui entendent la grande invitation de Noël — celle de venir au roi de Dieu — ceux qui reconnaissent sa voix comme celle de la vérité viennent à Jésus.
Vous n’êtes peut-être pas en train de lire ce texte par hasard. Un ami vous a peut-être conseillé de le lire, et vous avez cliqué sur ce lien. Si c’est votre cas, alors je vous pose cette question : « Voulez-vous vraiment savoir la vérité sur Noël ? Avez-vous vraiment soif de vérité ? Voulez-vous vraiment savoir qui est ce Jésus que nous fêtons à Noël ? ».
Jésus le dit clairement : chacun qui est « de la vérité » entendra sa voix. Aujourd’hui pourrait bien être pour certains d’entre nous un commencement, pour ceux qui sont prêts à écouter ce que Jésus a à nous dire. Si vous voulez en savoir plus, prenez un Nouveau Testament et lisez un Évangile – par exemple celui rédigé par Jean – et pendant cette lecture priez pour que Dieu se révèle à vous.
Une dernière chose : ne soyez pas comme Pilate — ne demandez pas avec cynisme : « qu’est-ce que la vérité ? » comme s’il n’y en avait pas. Car Noël est plein de vérité. La vérité que nous fêtons, c’est une naissance pas comme les autres — celle de Dieu fait homme. La vérité que nous fêtons, c’est la venue d’un roi pas comme les autres. Nous pouvons continuer à le rejeter en restant dans la rébellion contre lui. Mais ce roi de Dieu nous appelle à le reconnaître comme notre Seigneur. Il nous propose de chercher auprès de lui notre amnistie. C’est pour rendre témoignage à cette vérité que Jésus est né.
Je vous souhaite un joyeux Noël dans la vérité.
Un beau texte. Merci
Un excellent article ! Merci P.-S !