L’éducation réformée de Billy Graham
2 décembre 2024

Je lis en ce moment l’autobiographie de Billy Graham, Just as I am. J’y ai appris qu’il a grandi dans un foyer profondément influencé par l’éducation réformée. Sa mère, en particulier, a joué un rôle déterminant en le plongeant très tôt dans une atmosphère religieuse rigoureuse. Cette éducation, ancrée dans la tradition presbytérienne américaine, l’a exposé à la catéchèse et à une étude attentive des Écritures. Bien que Billy ait parfois trouvé cette approche stricte et peu engageante durant son enfance, elle a constitué une base solide qui l’a préparé à sa future vocation de prédicateur. Cette formation réformée, bien qu’il l’ait trouvé ensuite trop austère et se soit tourné vers le baptisme, a façonné son approche de la foi, son respect des Écritures, et son sens du devoir chrétien.

Voici les extraits du chapitre 1 de Just as I am :

Ma mère veillait à ce qu’il y ait aussi des lectures plus sérieuses. Avant mes dix ans, elle m’avait fait mémoriser le Petit Catéchisme de Westminster (presbytérien). Une fois, je rendais visite à une tante qui nous a ordonné de passer du temps à lire la Bible. Environ dix minutes plus tard, je suis retourné la voir et j’ai fanfaronné : « Je viens de lire tout un livre de la Bible. » Elle me trouvait remarquable. (J’avais découvert l’Épître de Jude, le plus court livre du Nouveau Testament. Une seule page !) Ma mère m’incitait également à lire Le Livre de la Connaissance, une encyclopédie. Le Dr W. B. Lindsay, le pasteur de notre église, était un homme doux et pieux. Il me faisait penser à un croque-mort, car à ma connaissance, il n’avait jamais raconté d’histoire drôle. Je trouvais ses sermons bibliques mais ennuyeux. Malgré cela, je partageais le respect que notre famille avait pour lui. Il incarnait ce que je pensais qu’un saint devait être. Une pensée décourageante, puisque je me sentais si loin de la sainteté ! La femme du Dr Lindsay… eh bien, j’aurais pu l’applaudir ! Elle était assise au premier rang et secouait sa montre vers son mari quand il était temps qu’il arrête de prêcher. Un jour, cependant, pendant l’école biblique de vacances, j’ai lancé une Bible à travers la pièce à quelqu’un qui en voulait une. Mme Lindsay, surgissant telle une locomotive, a foncé vers moi et a tonné : « Ne fais plus jamais ça ! Ce livre est la Parole de Dieu. » Il n’y avait pas grand-chose dans l’église du Dr Lindsay qui la rendait vivante pour moi, même pas le groupe de jeunes. Nous chantions uniquement des psaumes métriques, c’est-à-dire uniquement des cantiques tirés du Livre des Psaumes, lors des services du sabbat (nous étions trop stricts pour dire « dimanche »). Nous ne retournions pas toujours à l’église pour la réunion du soir ; c’était un trajet d’environ dix miles en Ford Modèle A sur deux ornières parallèles de boue. Pour compenser cela, ma mère aimait nous rassembler autour d’elle pour écouter une histoire biblique les dimanches après-midi avant la traite des vaches.

Sur l’arrière plan réformé de sa mère :

L’église à l’extérieur de Charlotte dans laquelle ma mère avait grandi (et dans laquelle mon grand-père avait été un ancien) était l’église presbytérienne de Steele Creek, considérée comme la plus grande église de campagne d’Amérique à cette époque. L’adhésion ultérieure de mes parents à l’Église presbytérienne réformée associée de Charlotte était un compromis entre eux, encouragé par ses sœurs, qui y assistaient. (L’ARP, comme on l’appelait, tirait ses racines d’un groupe très strict qui s’était séparé de l’Église d’Écosse au XVIIIe siècle.) Plus tard, ma mère est également entrée en communion avec quelques voisins des frères de Plymouth, et sous leur influence, elle a étudié les Écritures plus profondément qu’auparavant. De plus, elle lisait les écrits de professeurs de Bible renommés, tels qu’Arno C. Gaebelein, Harry A. Ironside de la Moody Memorial Church de Chicago, et Donald Grey Barnhouse, un prédicateur réputé qui était pasteur à la Tenth Presbyterian Church de Philadelphie. Je voyais qu’elle prenait leurs écrits au sérieux.

Enfin, juste avant son passage au baptisme, Billy Graham fait le bilan de son éducation réformée, et l’on y apprend qu’il a été baptisé enfant.

J’avais été baptisé quand j’étais bébé, j’avais appris le Petit Catéchisme par cœur, et j’avais été confirmé dans l’Église presbytérienne réformée associée avec l’approbation complète du pasteur et des anciens. J’avais fait des bêtises de temps en temps, mais on ne pouvait guère me qualifier de méchant. Je résistais aux tentations de briser le code moral que mes parents m’avaient si strictement inculqué. J’étais un bon trayeur dans la ferme laitière et je ne me plaignais jamais du sale travail, comme pelleter le fumier. J’étais même vice-président de notre groupe de jeunes à l’église (même si, il faut l’avouer, ce n’était pas une organisation particulièrement dynamique).

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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