Dans notre engagement à encourager la pratique du catéchisme familial, nous avons déjà écrit plusieurs recensions de différentes ressources proposées par BLF éditions, qui est elle aussi convaincue de l’importance de cette mission. Or, il est bon et même nécessaire de ne pas seulement faire des exposés doctrinaux — même s’ils ont aussi importants que les histoires bibliques. L’heure vient aussi où l’on doit introduire nos enfants à la Bible et aux Évangiles. Nous avons le choix entre deux positions extrêmes:
- Se lancer directement dans la vraie lecture de la vraie Bible. S’il est bon que les enfants entendent les paroles mêmes du Saint-Esprit, il faut bien remarquer qu’il est difficile de maintenir leur intérêt au long de plusieurs dizaines de pages de petites histoires dont l’application n’est pas toujours évidente.
- Lire des « histoires bibliques » fortement illustrées, mais dont la qualité d’enseignement est variable. Certains livres ne paraissent être que des divertissements. D’autres ont un potentiel pédagogique intéressant, mais limité à la simple compréhension des faits historiques, sans accroche théologique.
C’est là que les livres de Catalina Echeverri (illustratrice) sont utiles : Ces livres ne sont pas uniquement pensés pour les enfants. Ils sont en fait conçus et destinés aux parents enseignants. C’est le genre de livres que vous pouvez intégrer dans une liturgie familiale en guise de prédication adaptée, ou bien comme histoire du soir tout simplement. Le principe est le même de volume en volume : avec un auteur, elle prend une histoire des évangiles, et l’histoire est rendue attractive aux petits sans dilution particulière. Tous les éléments sont organisés en vue d’une leçon théologique bien particulière. En dernière page, il y a une sorte d’envoi qui permet aux parents de développer l’enseignement contenu dans le livre, et même les renvois bibliques qui vont vous permettre d’aller lire dans la Bible « des grands » la vraie histoire.
C’est ma femme qui a eu un coup de cœur pour ces livres initialement. Au vu de leur couverture, je n’étais pas attiré. Et comme souvent, c’est elle qui a eu un bon flair. J’ai été agréablement surpris par la pertinence de ces livres, et aussi leur qualité d’écriture. J’ai pleuré en lisant Plus jamais d’au revoir. J’ai été soulagé lorsque Pierre a été pardonné dans L’Ami qui pardonne. Et mes enfants ont écouté jusqu’au bout.
Le travail d’illustratrice d’Echeverri est intéressant ; je ne suis pas un fan des graphismes ronds et « enfantins », mais elle a une utilisation des couleurs et de l’espace qui est très intéressante. Du coup, ce sont à la fois des dessins attirants pour les enfants, et des « seconds mots » efficaces pour la narration. En tout cas, l’illustration est intelligente et bien pensée.
Et pour dire un mot du travail d’édition, j’apprécie aussi le fait que ces livres sont des beaux objets : couverture épaisse, format bien adapté (environ 22 x 25 cm), des pages lisses et épaisses… Ce sont des livres agréables à lire et faire lire.
L’ami qui pardonne de Dan Dewitt et Catalina Echeverri
Cette histoire est centrée sur le reniement de Pierre et son pardon. Elle renvoie à Luc 22, Actes 2:38 et 10:43 ; Jean 21:1-19 et 1 Pierre 1:18-21, 3:18. Au delà de l’histoire en elle-même, c’est un tremplin vers la notion de pardon gratuit et immérité de Dieu, de grâce, et de la nécessité de la repentance dans la vie chrétienne. Toutes ces choses, compliquées à aborder directement depuis la Bible ou in abstracto, trouvent ici une expression facile.
Miracle à une heure de l’après-midi de Alison Mitchell et Catalina Echeverri
Cette histoire qui reprend la guérison à distance du serviteur du centurion, parle plutôt de la foi et de la messianité de Jésus. Elle renvoie à Jean 4:46-54 et Jean 20:30-31. C’est un bon tremplin vers le rôle et la nature de la foi, et la nécessité de croire dans le Christ pour recevoir ses bénédictions. Il y a également un thème sur la nature divine de Jésus, qui n’attend plus que vous pour l’expliciter : qui était donc ce Christ pour obtenir de tels miracles sans même voir le malade?
« Plus jamais d’au revoir » de Lauren Chandler et Catalina Echeverri
L’histoire racontée est celle de la mort et de la résurrection de Lazare (Jean 11:1-44) mais le livre se termine sur une application plus large sur la mort et la résurrection de tout être humain (Philippiens 1:21-23 ; Matthieu 28:20). Cette histoire est la meilleure de toutes : j’ai vraiment pleuré en la lisant ! Considérant que les questions sur la mort viennent entre quatre et six ans, et qu’il est délicat de traiter le sujet sans être glauque ou trop délicat, j’apprécie d’avoir ce livre pour introduire ces discussions avec mes enfants. Car oui, dans ce monde nous devons dire au revoir à tous ceux que nous aimons, mais il viendra un temps où il n’y aura jamais plus d’au revoir pour ceux qui appartiennent à Jésus-Christ.
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