Une utilisation intéressante de la formule « la règle de la foi » chez Tertullien. Pour rappel, nous pensons que cette formule chez les pères désigne grosso modo le Credo, c’est-à-dire les vérités centrales du Christianisme. Les autres « sectes » gnostiques, Marcion, etc. sont postérieures et déforment les Saintes Écritures :
Et il ne faut pas s’étonner que nos vieux livres (l’Ancien Testament) aient été défigurés par les inventions des philosophes. En effet, certains hommes, sortis de leur semence, ont dénaturé par leurs opinions jusqu’à nos livres nouveaux (le Nouveau Testament), pour les adapter aux systèmes philosophiques : d’une seule route ils ont fait, en la divisant, une multitude de sentiers détournés et inextricables. Ceci, je ne l’insinue qu’en passant, de peur que la variété connue des sectes chrétiennes ne fournisse un nouveau prétexte de nous mettre sur le même pied que les philosophes, et de conclure de cette variété à la défaillance de la vérité. Sans retard, nous opposons une fin de non-recevoir à ces falsificateurs sortis de nos rangs et nous leur disons que la seule règle de la foi est celle qui vient du Christ, transmise par ses propres disciples, auxquels il sera facile de prouver que tous ces novateurs sont postérieurs.
Apologie, XLVII, 9, 10.
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