Nous avions déjà eu l’occasion d’écrire sur la divinité de Christ dans l’Église primitive à plusieurs occasions. Les libéraux et les apologètes musulmans avancent souvent le même discours : il s’agit d’un développement tardif, de la « haute christologie » n’a pas pu apparaitre tôt dans l’histoire de l’Église et a certainement été inventée au Concile de Nicée, sous Constantin. Pour les apologètes musulmans, le problème n’est pas tellement celui de la haute christologie mais celui de la crédibilité de leurs affirmations : comment expliquer que l’ensemble des disciples de Jésus affirment sa divinité si vraiment il n’a jamais enseigné cela ? Dieu aurait-il permit à un si grand prophète de naître miraculeusement, de confirmer son ministère par des miracles et de faire des disciples si c’est pour que, finalement, tout cet effort ne conduise qu’à l’erreur ?
Avant de fournir de nouvelles preuves que les premiers chrétiens croyaient bien à la divinité de Jésus-Christ, rappelons les articles écrits à ce sujet jusqu’à aujourd’hui :
La Trinité, avant Nicée
La Trinité, avant Nicée (2)
Les premiers chrétiens croyaient-ils à la divinité de Jésus ?
Irénée et la divinité du Christ
Justin Martyr et l’engendrement éternel du Fils.
Témoignage archéologique
Nous pouvons mentionner le graffito d’Alexemenos qui se moque d’un chrétien, Alexemenos, adorant son Dieu crucifié. Le chrétien répond par un autre graffiti : « Alexemenos est fidèle ». Ce graffiti date de 200 après Jésus-Christ environ.
En 2005, une mosaïque a été découverte en Israël (dont la photo est en en-tête de l’article), à Tel Meggido. Celle-ci était située sur une table sur laquelle les chrétiens mangeaient la Sainte Communion. Elle est datée de 260 environ et porte cette inscription :
Akeptous, l’aimé de Dieu, a offert cette table au Dieu Jésus-Christ, en mémorial.
Mais 260, ce n’est que 100 ans avant Nicée, voyons donc les témoignages bien plus anciens que nous avons à ce sujet.
Témoignages écrits
Tournons nous maintenant vers les écrits des premiers chrétiens à ce sujet, et nous découvrirons une unanimité étonnante :
Que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et le grand prêtre éternel lui-même, le Fils de Dieu Jésus-Christ, vous édifient dans la foi et la vérité….et à nous avec vous, et à tous ceux qui, sous le ciel, croiront encore en notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ et en son Père qui l’a ressuscité d’entre les morts.
Polycarpe (69-155), disciple de l’Apôtre Jean, lettre aux Philippiens.
Il n’y a qu’un seul médecin, qui est à la fois chair et esprit, né et non né, Dieu dans l’homme, la vraie vie dans la mort, de Marie et de Dieu, soumis d’abord à la souffrance et ensuite à la gloire, Jésus-Christ notre Seigneur.
Car notre Dieu, Jésus-Christ, a été conçu par Marie selon le plan de Dieu, de la descendance de David et du Saint-Esprit.
Ignace d’Antioche (50-117), disciple de l’Apôtre Jean.
Et que le Christ étant Seigneur, et Dieu le Fils de Dieu, et apparaissant autrefois en puissance comme Homme, et Ange, et dans la gloire du feu comme au buisson ardent, ainsi a été également manifesté au jugement exécuté sur Sodome, cela a été pleinement démontré par ce qui a été dit.
Permettez-moi d’abord de rapporter les prophéties, ce que je souhaite faire pour prouver que le Christ est appelé à la fois Dieu et Seigneur des armées.
Justin Martyr (100-165), apologète chrétien.
Il a reçu le témoignage de tous qu’Il était vraiment homme, et qu’Il était vraiment Dieu, du Père, de l’Esprit, des anges, de la création elle-même, des hommes, des esprits apostats et des démons.
…Jésus-Christ notre Seigneur, et Dieu, et Sauveur, et Roi, selon la volonté du Père invisible.
Irénée de Lyon (130-202), disciple de Polycarpe.
Cette Parole, donc, le Christ, cause à la fois de notre être (car Il était en Dieu) et de notre bien-être, cette même Parole est maintenant apparue comme homme, Lui seul étant à la fois Dieu et homme…
Clément d’Alexandrie (150-215)
Car Dieu seul est sans péché ; et le seul homme sans péché est le Christ, puisque Christ est aussi Dieu.
Tertullien (150-225)
Le Logos seul de ce Dieu est de Dieu lui-même ; c’est pourquoi aussi le Logos est Dieu, étant la substance de Dieu.
Car tous, les justes comme les injustes, seront amenés devant Dieu la Parole.
Hyppolyte de Rome (170-235), disciple d’Irénée de Lyon.
Témoignages externes
Voici ce que le gouverneur romain Pline le Jeune (61-113) nous dit sur le culte des chrétiens :
Ils affirment, cependant, que leur seule culpabilité, ou leur seule erreur, c’est qu’ils avaient l’habitude de se réunir un certain jour fixe, avant le lever du jour, pour chanter en alternance un hymne à Christ, comme à un dieu, et pour se lier par des serments solennels, de ne pas commettre de mauvaises œuvres, de ne pas user de fraude, de ne pas voler, ni de commettre d’adultère, de ne jamais falsifier leur parole, de ne jamais manquer à la confiance qu’on leur accorde quand il faut s’en acquitter.
Épîtres X.96
Conclusion
Ainsi, en dehors des déclarations des apôtres eux-mêmes (Jean 1:1, Col 1:15-20), de Jésus lui-même (Jean 10:30, 14:9) et des prophéties précédant la naissance de Christ (Ésaie 9:6), l’archéologie, les historiens romains et les premiers chrétiens nous livrent un témoignage unanime : depuis les débuts du christianisme, la divinité de Christ est proclamée.
En fait, contrairement au mythe souvent véhiculé par les apologètes musulmans, ce n’est pas tellement la divinité de Jésus qui était remise en question par les groupes hérétiques de cette époque mais son humanité ! Ainsi, les premiers hérétiques (les gnostiques) ne niaient pas la divinité de Jésus mais son humanité tandis que ce n’est que bien plus tard, avec Arius, que l’on a commencé à affirmer que Christ était inférieur à Dieu.
Adapté de Pathéos.
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