Comment Corinthe aurait dû s'édifier : Le don des langues dans 1 Corinthiens 13.8-14.40 (15/16)
12 mai 2018

Article d’un auteur invité, Calvinyps.


Partie 15 : Comment l’Eglise de Corinthe aurait dû s’édifier – 1 Corinthiens 14.27-35

Nous arrivons à la fin du chapitre 14. Voici jusqu’où nous en étions arrivés dans notre étude :

I. L’importance secondaire du parler en langue (v.1-19).

II. La finalité du don des langues : être un signe (v.20-25).

III. Comment faire usage du don des langues (v.26-40).

1. La louange dans l’Eglise de Corinthe (v.26).

2. Les principes d’édification que l’Eglise de Corinthe aurait dû suivre (v.27-35).

a. Principes pour l’exercice des langues (v.27-28)

Le v.27 commence par : “En est-il qui parlent en langue ?”. Remarquons qu’il s’agit d’un singulier, comme au v.26. Ici je pense qu’il s’agit de l’exercice du véritable parler dans une langue étrangère. En effet Paul n’aurait pas donné de marche à suivre pour l’exercice du parler en langage extatique. Il ne servait en effet à rien de parler en charabia. En revanche, il y avait une utilité à donner des règles en ce qui concerne le don véritable. Paul donne quatre principes pour bien exercer ce don :

(i) Premier principe (v.27b) : “que deux ou trois au plus parlent”.

Les dons que Dieu donne sont sous le contrôle de ceux qui les possèdent. Le Saint-Esprit ne fait jamais rien à travers quelqu’un qui ne se contrôle pas. Quelqu’un qui perd le contrôle de son corps, qui “tombe dans l’Esprit”, qui se roule par terre ne fait pas cela sous l’action de l’Esprit. Les dons que l’Esprit de Dieu donne sont donnés avec la maîtrise de soi et non avec le manque de maîtrise qu’on trouve dans les religions païennes. Les dons spirituels ne doivent pas être confondus avec les extases païennes qui font perdre le contrôle de soi. Les dons de l’Esprit étaient donnés à des personnes maîtres d’elles-mêmes. C’est pour cette raison que Paul pouvait donner des principes concernant la façon d’utiliser ces dons, précisément parce que ceux-ci n’étaient pas incontrôlables.

Quelle règle devait donc respecter ceux qui avaient le véritable don des langues ? D’abord, en vertu de ce que nous avons vu précédemment, il fallait qu’il y ait des Juifs incroyants dans la réunion, et que quelqu’un donc prévienne qu’il était utile de parler en une langue étrangère. Alors la personne avec le don des langue prendrait bien soin de voir si quelqu’un ayant le don d’interprétation était aussi bien présent. C’est seulement ensuite que celui qui avait le don se mettait à parler en une langue qu’il ne connaissait pas mais que connaissait la personne juive, et celui qui avait le don d’interprétation l’interprétait pour l’assemblée afin que tous soient édifiés. C’est ainsi que le don des langues pouvait être correctement utilisé.

Le don des langues est toujours sous le contrôle de celui qui l’utilise. Et le premier principe limitateur, c’est qu’il ne devait pas avoir plus de deux personnes, ou au maximum trois, utilisant ce don dans la réunion. C’était un don qu’il ne fallait utiliser que lorsqu’il y avait dans la salle à la fois un Juif incroyant et quelqu’un ayant le don d’interprétation. C’est le seul cas dans lequel on pouvait l’utiliser. Et jamais plus de trois personnes à la fois.

Ce n’est pas ce qu’on voit dans les assemblées charismatiques d’aujourd’hui. Ils n’acceptent pas cette limite de trois personnes. Ils n’acceptent pas non plus de ne parler en langues que lorsqu’il y a un Juif incroyant présent, ils n’acceptent pas de limiter leur parler en langues à de véritables langues étrangères, et ils n’acceptent pas de limiter son usage à deux ou trois personnes. Il y a sans doute bien quelques endroits où ces limitations sont respectés, mais c’est de très loin l’exception et non la norme. Donc, ce que nous voyons aujourd’hui, c’est que les mêmes problèmes que ceux de l’église de Corinthe ressurgissent, ne respectant pas l’ordre et la décence du culte rendu à Dieu tel que le révèle la Bible.

(ii) Deuxième principe (v.27c) : “chacun à son tour…”

Le mot grec veut dire “dans l’ordre”, “à la suite”. Les Corinthiens utilisaient tous leurs dons en même temps, comme nous l’avons vu la dernièe fois. Mais Paul l’interdit ici. Or, c’est précisméent ce qui arrive vraiment très souvent dans l’exercice des langues tel qu’on peut l’observer dans le mouvement charismatique aujourd’hui où il y a des moments où tout le monde parle en langue en même temps – ce qui est en violation directe avec l’extrait de verset présent, tout comme ce que faisaient les Corinthiens.

(iii) Troisième principe (v.27d) : “et que quelqu’un interprète”.

Il faut bien voir quelque chose ici. Le grec met en avant le mot “quelqu’un” (heis). Ce verset veut donc dire : “Qu’une personne interprète, et non deux, cinq, sept ou quatorze personnes”. Pourquoi donc ? Parce que le problème dans l’église de Corinthe était que chacun voulait montrer sa supériorité spirituelle en donnant sa propre interprétation. En conséquence, ils se disputaient pour savoir qu’elle était la bonne interprétation.

Alors, ce que Paul écrit ici sert à résoudre le problème qu’ils avaient avec les langues. Seuls deux, ou au plus trois personnes, devaient parler en langues, et chacun à son tour, et une unique personne ayant le don d’interprétation devait interpréter ce qui avait été dit. Voilà qui résoud le problème. Mais que devait-il se passer s’il n’y avait personne pour donner d’interprétation. C’est ce qu’on voit au verset suivant :

(iii) Quatrième principe (v.28) : “s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu”.

Autrement dit, si personne n’avait le véritable don des langues et qu’il y avait un Juif incroyant dans l’assemblée mais qu’il n’y avait personne qui avait le don d’interprétation, il fallait alors rester assis et méditer. Pourquoi donc ? Le parler en langue ne pourrait-il pas en cette occasion être un moyen d’évangéliser bien utile ? Certes, mais s’il n’y avait personne capable de traduire ce qui était dit, cela ne pouvait pas édifier l’Eglise. Et le but du rassemblement de l’Eglise, c’est l’édification. Donc, dans le cas où personne ne pouvait traduire ce qui aurait pu être dit en langues, il fallait simplement se taire.

Remarquons également ici que les Corinthiens devaient savoir précisément qui dans leur assemblée possédait le véritable don d’interprétation de sorte qui si aucun d’eux n’était présent, alors ceux qui avaient le don des langues savaient qu’ils devaient se taire. On ne trouve nulle part la justification dans la Bible pour parler dans des langues que personne n’est capable de comprendre. Et si cela devait arriver dans l’Eglise, ce que nous montre ce texte, c’est qu’il faudrait immédiatement stoper cette pratique. S’il n’y avait pas d’interprête, ceux qui parlaient en langues devaient se taire, rester assis, méditer et parler à Dieu en prière sans rien dire à haute voix.

Je trouve que ces principes encadrent assez bien la pratique des langues. En fait, si le véritable don des langues n’avait pas cessé durant le premier siècle, il me semble clair que ces principes devrait empêcher quatre-vingt dix neuf pourcent de ce qui se passe dans les Eglises qui pensent exercer le don des langues. Ce que nous voyons aujourd’hui est une réactualisation de ce qui se faisait à Corinthe : tout le monde parle en langues en même temps, et si personne n’interprète, peu importe, ils le font quand même.

b. Principes pour l’exercice de la prophétie (v. 29-33a).

On pourrait penser que, parce que le don de prophétie était le don le plus important et le plus utile à l’Eglise apostolique, il ne pouvait pas être mal utilisé. Eh bien si ! C’est pourquoi Paul donne quelques principes pour encadrer l’usage de ce don. C’est ce que nous voyons dans les v.29-33a. Apparemment, dans l’église de Corinthe des personnes dans toute la salle déclaraient avoir une parole du Seigneur qu’elles voulaient proclamer. Toutes ces personnes voulaient donner une parole de la part de Dieu et annoncer une grande vérité. Alors, pour apporter un peu d’ordre dans ce grand chaos, l’apôtre Paul donne quatre principes qui devaient servir à encadrer l’exercice du don de prophétie dans l’Eglise.

(i) Premier principe (v.29a) : “Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent…”

Il s’agit du même principe que pour le parler en langues. Il ne fallait pas que plus de trois prophètes parlent dans le même culte. Un prophète, c’était très bien ; deux, ça allait ; trois, c’était le maximum.

Qu’est-ce qu’un prophète ? C’est quelqu’un qui parle de la part de Dieu et qui, en tant que telle, annonce des vérités infaillibles. Le don de prophétie était donné à l’Eglise du Nouveau Testament pour interpréter après la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ ce qu’en disait l’Ancien Testament afin de constituer le corps de doctrine qui serait la règle de vie et de foi de l’Eglise dans tout les temps.

Les prophètes délivraient ainsi des révélations de la part du Seigneur qui expliquaient de façon claire les conséquences de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. Et le culte était apparemment structuré de sorte qu’un ou deux prophètes ou au plus trois prennent le temps de délivrer ce que Dieu était en train de révéler à cette période…

Le ministère de prophète était un ministère de fondation. Dans les écrits plus tardifs du Nouveau Testament, on n’en entend plus parler. Par exemple, lorsque Paul écrit plus tard certaines lettres pour décrire la façon dont doit fonctionner l’Eglise (1 et 2 Timothée, Tite), il ne mentionne nul part les prophètes. Il parle seulement des anciens, des évêques, des diacres et des diaconesses. Il ne parle plus de prophètes, parce que dès la fin de l’époque apostolique ils avaient disparus. Ephésiens 2.20 déclare qu’ils avaient été donnés pour être le fondement de l’Eglise. Et à cette période unique de l’histoire qu’appartenait les prophètes du Nouveau Testament.

Les prophètes étaient donc ceux qui délivraient la nouvelle doctrine qu’impliquaient les événements extraordinaires de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Et ils ne devaient pas y avoir plus de deux ou trois de ces personnes à prendre la parole lors d’un culte. Pourquoi donc ? Parce qu’autrement, cela dégénérait dans le chaos le plus total, et en une guerre pour savoir qui était capable de se lever et de parler.

(ii) Deuxième principe (v.29b) : “et que les autres jugent.”

“Les autres” sont ici les autres prophètes. Les autres prophètes devaient s’asseoir devant celui qui parlaient et évaluer la vérité de ses paroles. Il se pourrait bien que ces prophètes-là ait eu le don de discernement (cf. 1 Cor 12.10). Autrement dit, il leur avait été donné de discerner si ce qui était dit venait ou non de la part de Dieu. Ils devaient évaluer la vérité du message annoncé. Ainsi, ceux qui parlaient parlaient sous le contrôle d’autres personnes.

Ce principe pose un problème à la plupart du monde charismatique d’aujourd’hui. Lorsque quelqu’un se lève dans une église et déclare qu’il a le don de prophétie, qu’il a reçu une révélation de la part de Dieu et qu’il commence à délivrer la révélation qu’il a reçue, comment peut-on savoir que ce qu’il dit vient ou non de Dieu ? A l’époque de notre texte, il y avait des hommes de Dieu à qui avaient été donné la capacité de discerner les vraies révélations des fausses. Et cela se passait ainsi parce qu’ils n’avaient pas encore la totalité de la Parole de Dieu à leur disposition comme nous l’avons aujourd’hui.

Mais nous n’avons plus besoin de révélations aujourd’hui. La révélation finale et complète est à notre disposition, dans la Bible. Et si des personnes aujourd’hui prétendent qu’il y a d’autres révélations, alors il y a là un problème. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucun moyen de savoir si cette révélation vient de Dieu ou non. Il vaut bien mieux relire les dernières phrases de l’Apocalypse et considérer à juste titre que la Révélation divine s’arrête là.

Revenons à l’église de Corinthe. Remarquons qu’apparemment il n’y avait pas d’anciens dans cette église. Il n’y avait pas là de pasteur-enseignant. On aurait dû sinon trouver leur nom quelque part dans la lettre. L’église de Corinthe n’avaient personne qui remplissaient les fonctions qu’on trouve dans les épîtres pastorales : anciens, évêques, pasteurs ou enseignants. Ils avaient des prophètes cependant. Mais c’est parce que Paul écrivait à l’époque de la fondation de l’Eglise de Jésus-Christ, époque qui n’est plus la nôtre.

(iii) Troisième principe (v.30) : “et si un autre [prophète] qui est assis a une révélation, que le premier [prophète] se taise”.

Cela est très intéressant. Apparemment, il pouvait arriver qu’un prophète soit en train de réexpliquer ce que la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ impliquait dans la lecture de l’Ancien Testament et pour la vie et la foi des chrétiens, et que tout d’un coup Dieu donne une nouvelle révélation à un des autres prophètes. A ce moment là, ce prophète devait immédiatement se lever et signaler qu’il avait reçu une nouvelle révélation. Alors le premier prophète qui parlait devait se taire et s’asseoir. Pourquoi ? Parce que la dernière révélation donnée éclairait encore un peu mieux ce qui avait déjà été dit auparavant. Il fallait donc se taire pour écouter les paroles que Dieu donnait à son église d’une manière de plus en plus claire et précise.

Il semble bien que Paul mesurait le danger de ce qu’il écrivait et que quelqu’un risquait de prétendre que lorsqu’il était saisi par l’Esprit Saint, il ne pouvait se contrôler. C’est pourquoi Paul donne un dernier principe au v.31-32.

(iv) Quatrième principes (v.31-32) : “Car vous pouvez tous prophétiser successivement, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes”.

L’idée de Paul ici c’est que les vrais prophètes sont capables de contrôler le don qui leur est donné. Les véritables dons de l’Esprit ne ressemblent pas aux manifestations extatiques et incontrôlables qu’on trouve dans le paganisme. Les véritables dons de l’Esprit sont toujours utilisés sous le contrôle de l’individu qui les a reçus.

Les principes que Paul donnent ici poursuivent un seul but : “afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés”. C’est l’édification de l’église qui est en jeu. Personne ne sera édifié s’il ne règne que désordre et chaos. C’est pourquoi Paul explique que personne ne peut excuser le chaos en prétendant qu’on arrive pas à contrôler son don. Le mot “esprits” est le même mot que celui que nous trouvons dans “dons spirituels” au v.12 de ce chapitre. Autrement dit, Paul est en train de dire que le don de prophétie est sous le contrôle des autres prophètes de sorte que personne ne peut en user d’une manière incontrôlée.

Au début du v.33, Paul résume ce qu’il a dit sur la manière de prophétiser avec une belle formule : “car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix”. Cette phrase est l’idée principale de l’ensemble du chapitre 14. Le culte de Dieu dans l’Eglise devrait toujours manifester le caractère de Dieu. Lorsque nous nous rassemblons, tout ce qui fait partie du culte devrait manifester le Dieu que nous servons. Notre Dieu n’est pas un Dieu de désordre ; il est un Dieu de paix. Mais si quelqu’un vient dans notre église et y voit du désordre, et que nous nous battons pour avoir la place la plus en vue, il en concluera que nous avons un Dieu de désordre.

J’ai bien peur qu’il y ait des personnes non-chrétiennes qui observent ce qui se passe dans certaines églises charismatiques et qu’ils en soient malheureusement amenés à conclure que nous louons un Dieu chaotique. Mais Dieu est un Dieu d’ordre, un Dieu digne. Et le culte de Dieu dans l’Eglise doit correctement manifester cet attribut de la nature de Dieu.

Après avoir parler des langues et de la prophétie, Paul continue avec un autre type d’enseignement :

c. Principes concernant les femmes (v.33b-35)

“Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi. Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison; car il est malséant à une femme de parler dans l’Église”.

Je pense que la fin du v.33 doit être effectivement rattaché au v.34. Il y a plusieurs raisons à cela que je ne vais pas donner maintenant. Laissez-moi seulement dire que c’est assez absurde de vouloir lier de façon logique la grande vérité théologique que “Dieu n’est pas un Dieu de désordre mais de paix” avec le complément circonstanciel “comme dans toutes les Églises des saints”. Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, point ! Et pas seulement dans les Églises des saints.

Pourquoi Paul parle-t-il ici tout d’un coup de la place des femmes dans l’Eglise ? Eh bien, il semblerait que les femmes de l’église de Corinthe étaient les premières à vouloir parader pour montrer qui avait le plus de dons et que ce faisant elles prenaient à des hommes la place de conducteurs qui leur revenait. Ces femmes n’étaient pas silencieuses et soumises dans l’église : elles faisaient du bruit et essayaient de remplir le culte de leurs interventions.

(i) Le silence des femmes.

Faut-il voir ici, comme certains le pensent, quelque chose de culturel ? Est-ce que Paul est ici en train de faire des concessions à la culture Corinthienne ? Si c’est ce que nous pensons, relisons les v.33b-34a : “Comme dans toutes les Églises des saints, que les femmes se taisent dans les assemblées”. Ce n’est pas quelque chose qui ne concernait que l’église de Corinthe. C’est ce qui doit être dans toutes les églises. Dans l’église de Corinthe, des femmes parlaient en langues, interprétaient, chantaient leurs chansons de manière chaotique, prophétisaient et usurpaient l’autorité de l’homme. C’est pourquoi Paul les reprend ici et leur rappelle que les femmes dans le culte public de l’église doivent se taire et être soumise.

Je sais parfaitement que Dieu a donné des dons merveilleux à de nombreuses femmes. Certaines ont de très bonnes capacités à enseigner et à proclamer la Parole de Dieu. Mais elles ne doivent pas exercer ces dons dans un rassemblement de l’église où sont mélangés hommes et femmes. Cette charge revient seulement à des hommes.

Certains ne seront pas convaincus de ma position et diront que c’était juste un problème à Corinthe, que c’était strictement culturel. Mais ce n’est pas vrai. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder à la fin du v.34 pourquoi les femmes ne doivent pas parler dans l’Eglise.

C’est un commandement : “il ne leur est pas permis d’y parler ; mais qu’elles soient soumises, selon que le dit aussi la loi”. Paul parle ici de la Loi de Dieu. Dieu nous a créé de telle sorte qu’hommes et femmes ont des rôles distincts, et c’est l’homme qui détient celui de l’autorité.

En 1 Timothée 2.11-12, Paul fait la déclaration suivante : “Que la femme écoute l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur l’homme ; mais elle doit demeurer dans le silence”. Pourquoi Paul disait-il cela ? Non à cause de la culture d’Ephèse ou de la culture de Timothée. Les v.13-14 continuent en fait ainsi : “Car Adam a été formé le premier, Eve ensuite ; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression”. Autrement dit, c’est l’ordre créationel voulu par Dieu qui donne à l’homme le rôle d’autorité. Nos rôles ne sont pas interchangeables, et on ne peut éviter ce que dit clairement ce texte en évoquant un contexte culturel. C’est la loi de Dieu qui déterminait ce que Paul disait ici, et non des raisons culturelles.

(ii) Ce qui est honteux pour une femme.

Au v.35, Paul dit : “car il est malséant à une femme de parler dans l’Église”. Le mot grec pour “malséant” (aischros) signifie littéralement “monstrueux” ou “déformée”. Autrement dit, qu’une femme parle dans l’église est une déformation de l’intention de Dieu – une perversion de ce qui est beau en ce qui est monstrueux.

Beaucoup de femmes sont d’excellentes enseignantes et devraient passer leur temps à enseigner d’autres femmes – mais pas au mauvais endroit et au mauvais moment. La place pour un tel enseignement n’est pas le rassemblement de l’église. Nous pouvons remercier Dieu pour les femmes talentueuses qui enseignent la Bible aux autres femmes, et pour les femmes âgées qui enseignent aux jeunes femmes à être pieuse comme Paul a écrit à Tite de les instruire à faire cela (Tite 2.3-5). Mais nous devons aussi obéir à la volonté de Dieu.

Le plan de Dieu c’est que les maris aiment et conduisent leur épouse, et que leurs épouse se soumette et soutienne le leadership de leur époux. Dieu veut que cet ordre des chose soit rendu visible parce que c’est la manière qui reflète le mieux sa propre nature, et parce qu’il veut que sa nature soit manifestée dans l’Eglise. Lorsqu’un tel ordre des choses n’existe pas dans l’Eglise, alors la révélation de sa nature en est altérée. Dieu ne peut être pleinement manifestée dans une église où peuvent prêcher les femmes. Pourquoi ? Tout simplement parce que de cette manière sa nature, son plan, ses objectifs sont altérés… même lorsque cette femme dit de bonnes choses !

(iii) Les questions que posent les femmes.

D’après le v.35, si une femme a des questions, elle est censée attendre de retourner à la maison pour interroger son mari. Remarquons que cela donne au mari la responsabilité d’être capable de fournir des réponses à ces questions. Mais c’est exactement ainsi que Dieu a voulu que nous soyons. Les maris ne doivent pas se satisfaire de répondre “je ne sais pas” aux questions exigentes de leur femme mais doivent devenir les conducteurs spirituels de leur foyer.

Remarquons enfin l’expression : “Si elles veulent s’instruire sur quelque chose” au v.35. Je crois que cela indique qu’il y avait quelques femmes qui posaient des questions non pour s’instruire mais pour contredire le prophète qui parlait, pour l’interrompre sous prétexe d’avoir une question légitime alors qu’en fait tout ce qu’elles voulaient c’est qu’on les laisse parler. D’après les v.29-30, les seuls qui pouvaient poser des questions pendant le culte étaient les autres prophètes. En posant leurs questions, ces femmes usurpaient celle des prophètes qui avaient la responsabilité de discerner la validité de ce qui était par les autres prophètes.

Je ne crois pas que Paul est en train de dire ici que les femmes ne doivent poser de questions spirituelles à personne d’autre qu’à leur mari. Mais pendant le temps qui est mis à part pendant le culte en église durant lequel il faut respecter une structure et un ordre pour permettre l’édification du corps tout entier, nous devons suivre les principes donnés dans ce texte. Un culte public ne doit jamais être interrompu par une femme qui usurpe le rôle d’un autre en posant une question. Si nous nous imaginions ces pauvres prophètes essayant de terminer leur message alors que tout le monde essayait de les contredire, peut-être que nous nous rendrions mieux compte de la pertinence de ce que Paul dit ici…

Adapté de John MacArthur dans son guide d’étude “The Truth about Tongues“.

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Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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