Avant de commencer cette nouvelle série d’articles, j’aimerai rappeler au lecteur le projet en cours sur Par la foi. Premièrement, je compte traduire, vulgariser ou adapter les principales ressources en anglais sur la cessation des dons. Deuxièmement, je compte interagir avec ces ressources en écrivant ma propre série sur le sujet. Ici, je continue donc à vulgariser une ressource importante à ce sujet : les articles de Richard Gaffin.
Ensuite, j’aimerai remercier l’éditeur de la Revue Réformée pour son autorisation de rendre disponible ici leur traduction de Richard Gaffin. La Revue Réformée publie en ligne depuis 1997 tous ses numéros. Malheureusement, les articles de Gaffin sont sortis en janvier 1996. Dans sa Providence, Dieu a permis que les quelques numéros de La Revue Réformée que mon grand-père m’ait fait parvenir contiennent celui de janvier 1996. J’ai déjà trop parlé, je vous souhaite une bonne lecture.
Il est couramment admis aujourd’hui que tous les dons mentionnés en Romains 12, 1 Corinthiens 12 et Ephésiens 4, ont été donnés à l’Eglise pour y être exercés jusqu’au retour de Christ. L’idée que certains dons auraient cessé est considérée comme un stratagème misérable en désaccord flagrant avec l’enseignement biblique, une mutilation, une explication a posteriori de la part des Eglises embarrassées par l’absence de ces dons en leur sein. Pourtant, plusieurs indications dans l’enseignement du Nouveau Testament conduisent à la conclusion que les dons de prophétie et des langues étaient destinés à disparaître avant le retour de Christ, et que tel est bien le cas. Dans cet article, ces indications seront analysées, certaines plus longuement que d’autres.
La nature temporaire de l’apostolat
Sans entrer dans le débat théologique sur le rôle d’apôtre, il est permis d’affirmer que, dans le Nouveau Testament, ce mot concerne :
- soit le représentant d’une Eglise particulière, délégué pour une tâche précise (2 Co 8:23 ; Ph 2:25; Avec 14:4,14) ;
- soit, plus couramment, comme en 1 Corinthiens 12:28,29 et Ephésiens 4:11, les apôtres de Christ, c’est-à-dire un nombre limité de personnes (ce nombre restant sujet de débat), appartenant à la première génération de l’histoire de l’Eglise.
Ce caractère temporaire de l’apostolat ressort de plusieurs manières :
- L’apôtre a vu et entendu le Christ ressuscité. C’est pourquoi, Paul s’estime qualifié à cause de l’apparition du Christ qu’il a eue sur la route de Damas (Jn 15:27 ; Avec 1:8,22 ; 10:41 et 1 Co 9:1 ; 15:8s ; cf. Ac 9:3-8 ; 22:6-11 ; 26:12-18.) ;
- Paul estime qu’il est lui-même le dernier apôtre (1 Co 15:8s : “le dernier de tous… le moindre des apôtres… (avorton)” ; peut-être aussi : “nous, apôtres, les derniers des hommes” (4:9), où le “nous” semble inclure Apollos (v.6), mais se limite à Paul, puisque les expériences auxquelles se réfèrent le “nous” dans les versets suivants (9b-13) sont mieux comprises si elles sont celles de Paul lui-même.
- Les Epîtres pastorales indiquent clairement que Paul considère Timothée, autant que quiconque, comme son successeur personnel. Le ministère évangélique commencé par Paul doit être repris par Timothée (et par d’autres). Pourtant, Paul ne donne jamais le titre d’apôtre à Timothée (D’après le Nouveau Testament, les mots de l’expression “succession apostolique” pris dans un sens personnel seraient antinomiques ; c’est “une fois pour toutes” que les apôtres ont exercé leur activité dans l’Eglise).
Malgré l’aspect unique, voire prééminent de l’apostolat, Paul le considère comme l’un (le premier) des dons accordés à l’Eglise (1 Co 12:28s ; Eph 4:11), qui, c’est évident, ne subsisteront pas tous jusqu’au retour de Christ. La disparition d’un (ou de plusieurs) de ces dons ne porte cependant pas atteinte à l’autorité et à l’activation de l’Ecriture Sainte.
De plus, la distinction entre l’âge apostolique et l’âge post-apostolique n’est pas imposée au Nouveau Testament ou à l’histoire de l’Eglise, mais provient du Nouveau Testament lui-même. Les Epîtres pastorales, en particulier, sont écrites pour subvenir aux besoins d’une Eglise post-apostolique. Par conséquent, la tâche de ceux qui reconnaissent l’aspect temporaire de l’apostolat consiste à déterminer quels éléments de la vie de l’Eglise, décrits dans le Nouveau Testament, sont étroitement associés au ministère des apôtres et ont disparu avec eux, et quels sont ceux qui persistent au cours de la période post-apostolique.
À suivre…
Salut Maxime,
J’ai toujours pensé que quand Paul se qualifiait de “dernier” des apôtres, il voulait dire “le moindre”.
Sur quoi te bases-to pour trancher dans le sens chronologique plutôt qu’ordinal ?
Salut, il est possible que les deux sens soient en vue. Gaffin suggère ça, il faudrait que je trouve un développement plus long.