Et si les baptistes et les pédobaptistes pouvaient se réconcilier ? (3)
21 juillet 2018

La théologie de l’alliance, un des points majeurs qui distingue les réformés des baptistes historiquement. Et pourtant, il se pourrait bien que celle-ci soit en fait une des clés pour rapprocher les baptistes et pédobaptistes qui se réclament de l’héritage réformé.

À force d’étudier ce sujet, j’ai bien vu que les conceptions alliancielles étaient, sous un vocabulaire similaire, très différentes entre baptistes et pédobaptistes. D’où la complexité du débat, qui diminue lorsque l’on fait l’effort de définir les termes. En fait, je pense même que l’une des positions devient contradictoire et incohérente avec elle-même une fois que les termes sont définis. Seule l’ambiguïté lui permet de tenir. Mais ce n’est pas le débat ici.

Les baptistes particuliers (particular baptists) et les réformés ont 2 points communs très précieux qui peuvent servir de base pour rapprocher les deux positions. Tous deux reconnaissent l’existence d’une alliance des oeuvres en Eden et tous deux reconnaissent un seul moyen de salut dans toute l’histoire : la foi au Messie promis puis venu.

Il ne faut pas sous-estimer cet accord quand nous considérons les deux positions. Il s’agit en fait d’un héritage théologique commun plutôt solide qui peut grandement éclairer le débat autour du baptême. Les baptistes et réformés devraient s’unir dans la défense de ces points de systématique centraux.

De plus, les baptistes particuliers et les réformés partagent une tradition quant à l’organisation du culte (principe régulateur), l’importance des confessions de foi, une foi trinitaire et historique, une emphase sur la prédication de la Parole, un attachement au Sola Scriptura tout en rejetant les écueils du traditionalisme papiste, du biblicisme évangélique et du mysticisme charismatique, une pleine affirmation des doctrines de la grâce souveraine, une sotériologie réformée, l’emphase sur la nécessité de la foi pour jouir des bénéfices de l’alliance et des réalités scellées dans les sacrements, un rejet des positions “purement symboliques” sur la Cène et le Baptême, les trois office du Christ, la nécessité des bonnes oeuvres comme signe d’une foi vivante, la validité éternelle de la Loi morale de Dieu comme règle éthique pour les chrétiens, l’assurance du salut objective dans l’oeuvre du Christ et subjective par le Saint-Esprit, la liberté chrétienne, la liberté de conscience et le rejet de la tyrannie, la résurrection des morts, le jugement dernier et le rétablissement de toutes choses. Bref, je pourrai continuer longtemps mais il me parait clair que si deux dénominations sont proches, c’est bien les baptistes particuliers et les réformés.

Ne sous-estimons pas ces points communs si précieux mais servons-nous en comme base dans nos débats et défendons-les ensemble puisqu’il s’agit de vérités fondamentales.

Maxime Georgel

Maxime est interne en médecine générale à Lille. Fondateur du site Parlafoi.fr, il se passionne pour la théologie systématique, l'histoire du dogme et la philosophie réaliste. Il affirme être marié à la meilleure épouse du monde. Ils vivent ensemble sur Lille avec leurs trois enfants, sont membres de l'Église de la Trinité (trinitelille.fr) et sont moniteurs de la méthode Billings.

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