J’aime le rap. Surtout le rap qui véhicule de bonnes paroles. Je m’étonne qu’en si peu de lignes, les rappeurs puissent placer autant de bonnes choses que dans une série d’articles. Alors j’étais plutôt surpris quand le rappeur MEAK m’a contacté pour me présenter son nouvel album et encore plus agréablement surpris en le découvrant.
Sur Par la foi, notre désir et notre prière sont de voir l’Église connaître une nouvelle Réforme. Non pas toute nouvelle, mais un retour aux précieuses vérités de la Réforme.
Pour souligner la qualité et la profondeur de ce nouvel album de MEAK, j’aimerais analyser ici le titre Post-Scriptum qui rejoint notre constat et notre désir de Réforme.
Entre flou et pluralisme
Tu d’viens une option, une voie parmi tant d’voies […]
On sait qu’il faut avoir la foi mais on n’sait plus en quoi
À croire qu’il ne faut plus croire en toi mais surtout croire en soi
Ici, MEAK met le doigt sur un problème dévastateur dans l’Église. Bien souvent, l’Église partage les erreurs du monde et se laisse influencer par les pensées et philosophies de son temps. Et dans ce monde post-moderne, le mot d’ordre est le relativisme et le pluralisme, masqués sous des titres glorieux comme « tolérance ». Plus possible d’indiquer ce qu’il faut croire, ni de dire « voici la vérité ».
>> Lisez : 3 albums de rap pour améliorer ta théologie !
Ces doctrines qui dérangent
Les gens sont gênés quand ils voient qu’on parle encore d’la croix […]
Pour attirer la foule, prêt à tout, même à te décentrer
Et sans scrupule on tend à édulcorer l’essentiel
On n’met plus l’accent sur la grâce mais sur notre potentiel
On oublie qu’on est pourri d’l’intérieur
Pourquoi l’pasteur ne parle plus d’disciples mais parle que d’leaders
Pourquoi le thème de l’enfer est passé en bas d’liste
Et pourquoi sert-on le dimanche du p’tit lait positiviste
Plus possible de dire « voici la vérité », surtout quand cette vérité fait mal à entendre. Dire aux gens qu’ils sont pourris au dedans, qu’une sainte et éternelle colère va fondre sur eux s’ils ne se repentent pas et que la solution se trouve dans un sacrifice sanglant ? C’est bien trop saillant. Puisque personne ne peut être affirmatif, il faut se contenter d’avis nuancés.
>> Lisez : De la bonne doctrine en rap
Passer à côté de la solution
Alors on dit “Du moment qu’il est heureux,
Du moment qu’il est en paix avec lui-même”
Mais ça n’règle pas l’problème
Toi t’es venu pour régler le problème de fond
Et mettre la lumière sur la misère de notre condition
Mais ça, ça gêne et ça fait mauvaise impression
Donc en jouant les ptits médecins on passe à côté d’la vraie guérison
Mais n’est-ce pas précisément l’Évangile qui est en train d’être nuancé ? Notre péché, la colère de Dieu, le sacrifice du Christ, ne sont-ce pas là les vérités qui font mal, aussi mal que le scalpel du Chirurgien qui soigne ? Et si c’était en fait la vérité qui rendait libre ? En nuançant l’Evangile, nous nous coupons de la solution. Sans diagnostic, pas de traitement.
Une fausse espérance
J’ai entendu dire qu’une bonne carrière pleine de succès, c’est ça qu’on méritait
J’ai bien ri, car ils ont limité ton oeuvre à la prospérité
Alors que même la prison peut faire partie d’ton plan
Demande à Paul si lui voyait le confort et l’argent ?
Était-il maudit, banni, puni, repris ?
Oh nan il était dans les grands projets que t’avais formés pour lui
On dessine nos chemins, on prie chaque semaine
Mais notre définition d’la réussite n’est peut-être pas la tienne
Regarde on culpabilise, maintenant la bénédiction
Est une devise qu’on mesure et qu’on comptabilise
Faut être des champions, des rois et des reines avec du style
Et si t’as pas tout ça c’est qu’t’es pas consacré disent-ils
J’connais des jeunes qui n’t’écoutent pas mais qui pourtant osent
Te demander “Père, fais-moi vivre de grandes choses”
L’ambition que j’lis maintenant sur toutes les lèvres
C’n’est plus d’être plus fidèle mais c’est d’entrer dans son rêve
Si nous n’avons plus la vraie guérison à offrir, que reste-t-il ? On peut toujours proposer de faux problèmes et offrir une fausse espérance. Mais si c’est l’Evangile que nous avons nuancé, n’est-ce pas un faux évangile que nous proposons ?
Quelque chose en plus du Christ ?
Pardonne-nous, on carbure au miracle
Toujours plus de surnaturel, de mystique, de spectacle
Du sensationnel qui en met plein la vue
Est-ce que ton miracle de résurrection ne nous suffirait plus ?
C’est cette question sur la résurrection qui est le coeur de ce titre. Le coeur du problème, c’est le problème du coeur. Nous sommes idolâtres et voudrions quelque chose en plus du Christ. Comme s’il n’était pas suffisant. Arrêtons-nous, car Dieu ne peut pas nous donner plus que Christ dans les souffrances de sa mort et la puissance de sa résurrection. Il ne peut pas nous donner plus car tout est en lui. Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, il nous donnera toutes choses avec lui. En recevant Christ, nous avons reçu tout ce qu’il nous faut pour vivre. Il est notre pain, la nourriture de notre âme. Il est notre cep et nous recevons sa sève.
>> Lisez : Paul Washer sur le rap chrétien
Conclusion : un besoin de repentance
Seigneur fais que j’recherche ce que ton coeur désire
Que j’me souvienne que si j’suis là c’est surtout pour servir
Fais qu’on obéisse et qu’on réapprenne à se soumettre
Et qu’on se souvienne à jamais que c’est toi le seul maître
Comment réagir face à ce constat, si ce n’est en revenant à la croix, en retournant vers le vieil et éternel Evangile de la pleine suffisance du Christ ? À genoux, prions avec MEAK pour nos Églises et pour nous-mêmes.
Les cousins théologiens sont de mèche je vois :-)) L’album est une pépite, merci pour les articles.