La théologie de l’Église catholique romaine est en fait assez vaste. Elle contient de nombreuses distinctions subtiles, et s’est avéré capable de se développer de manière créative. Je me suis limité à une seule série de revendications primaires, ce que Rome dit au sujet de la gouvernance de l’Eglise entière. J’ai fait un survol historique de ces revendications dans cet article. Quelques-unes méritent d’être répétées. Le quatrième Concile de Latran a dit que Jésus lui-même a donné à l’évêque de Rome « la primauté du pouvoir ordinaire sur toutes les autres Eglises ». Unam Sanctam a déclaré que Jésus a donné à « Pierre et au successeur de Pierre » une direction sur tout le peuple chrétien. Le Concile de Florence le répète et déclare : « le chef de toute l’Église, le père et le maître de tous les chrétiens, et c’est à lui qu’a été confiée, dans le bienheureux Pierre, la pleine puissance de soigner, de diriger et de gouverner l’Église entière ». Le Concile de Trente précise que la direction de l’Église est hiérarchique et que l’ordination du clergé ne requiert pas le consentement du peuple.
Le Concile Vatican I a fait la déclaration la plus détaillée de cette revendication, quand il a dit :
l’Église romaine possède une prééminence du pouvoir ordinaire sur toutes les autres Églises, et ce pouvoir juridictionnel du pontife romain est à la fois épiscopal et immédiat. Le clergé et les fidèles, de quelque rite et dignité que ce soit, individuellement et collectivement, sont tenus de se soumettre à ce pouvoir par le devoir de subordination hiérarchique et d’obéissance véritable, et ce non seulement en matière de foi et de morale, mais aussi en ce qui concerne la discipline et le gouvernement de l’Église dans le monde.
(Session 4, chapitre 3, point 2)
Dans cette déclaration, le Vatican affirme que 1) l’Église romaine détient « un pouvoir ordinaire sur toutes les autres Églises », 2) ce pouvoir est détenu par le pontife romain et peut être considéré comme immédiat, et 3) le clergé et les fidèles doivent se soumettre à l’évêque de Rome en matière de foi, morale, discipline et gouvernement. Ainsi, nous voyons une revendication claire d’une autorité universelle singulière sur toutes les autres Eglises.
Je n’ai pas couvert le Concile Vatican II dans mon poste original, mais il réaffirme Vatican I, en disant :
Ce Concile sacré, suivant de près les traces du Concile Vatican I, enseigne et déclare que Jésus-Christ, l’éternel Pasteur, a établi sa sainte Église, ayant envoyé les apôtres comme Lui-même avait été envoyé par le Père ; et Il a voulu que leurs successeurs, à savoir les évêques, soient pasteurs dans son Église même jusqu’à la consommation du monde. Et pour que l’épiscopat lui-même soit un et indivis, Il plaça le bienheureux Pierre au-dessus des autres apôtres, et institua en lui une source et un fondement permanents et visibles d’unité de foi et de communion. Et tout cet enseignement sur l’institution, la pérennité, le sens et la raison de la primauté sacrée du Souverain Pontife romain et de son magistère infaillible, ce Concile sacré propose à nouveau d’être fermement cru par tous les fidèles.
(Lumen Gentium, chap. 3, paragraphe 18)
Nous voyons donc les revendications de l’autorité romaine clairement maintenues. C’est une question de doctrine irréformable pour l’Église catholique romaine. C’est aussi une revendication fondamentale. Cela explique pourquoi l’évêque de Rome peut avoir autorité sur toutes les autres Eglises, tous les autres membres du clergé et tous les autres chrétiens. Elle prétend que Jésus a donné cette autorité particulière à Pierre qui l’a ensuite conférée à une charge épiscopale spécifique.
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