Pratiquer la justice — Augustin
21 octobre 2020

Nous présentons une prédication d’Augustin1 portant sur un passage du prophète Michée (6:6-8) : « Avec quoi me présenterai-je devant l’Éternel pour m’humilier devant le Dieu très-haut ? Me présenterai-je avec des holocaustes, avec des veaux d’un an ? L’Éternel acceptera-t-il des milliers de béliers, des quantités de torrents d’huile ? Donnerai-je mon fils aîné pour ma révolte, mon enfant pour mon propre péché ? On t’a fait connaître, homme, ce qui est bien et ce que l’Éternel demande de toi : c’est que tu mettes en pratique le droit, que tu aimes la bonté et que tu marches humblement avec ton Dieu. » Le sermon présente notamment la distinction augustinienne entre haine du péché et amour du pécheur, aujourd’hui souvent remise en cause, et qu’il est donc bon de comprendre dans le contexte de sa formulation.

Les Sermons sur l’Écriture d’Augustin sont commodément accessibles dans l’édition de Maxence Caron, dont nous reprenons aussi la traduction, pour la collection Bouquins (2014).


Nous venons d’entendre plusieurs saintes lectures et nous devons vous en dire ce que le Seigneur daignera nous suggérer. Mais on retient davantage ce qu’on a ouï en dernier lieu et c’est sur cela que l’on compte entendre parler le prédicateur. Comme on a fini les leçons par la lecture du saint Évangile, je ne doute donc pas que votre charité n’attende de moi quelques réflexions sur la vigne, les ouvriers et le denier de récompense dont il y est fait mention2.

Je me rappelle néanmoins ce que j’ai promis dimanche dernier. Je voulais commenter ce qu’on avait lu d’un prophète3. Or on avait lu qu’un homme cherchant à savoir par quels sacrifices il pourrait apaiser le Seigneur, il lui avait été répondu que Dieu ne demandait de lui que la pratique du jugement et de la justice, l’amour de la miséricorde et la disposition à marcher avec le Seigneur son Dieu. Aussi ai-je traité du jugement selon mes lumières et le discours s’étant prolongé jusqu’à ne plus me laisser le temps de discuter les autres questions autant que je l’aurais pu, j’ai promis de parler aujourd’hui de la justice. Vous ne serez toutefois pas déçus, vous qui pensiez que je vous entretiendrais de l’Évangile ; car la justice est la tâche imposée aux ouvriers de la vigne.

Supposez que vous êtes vous-mêmes ces ouvriers invités au travail. Venir dès l’enfance, c’est avoir été appelé à la première heure ; l’adolescence est la troisième heure ; la jeunesse, la sixième ; l’âge mûr, la neuvième ; et la vieillesse, la onzième. Du reste n’incidentez point sur ces époques ; écoutez plutôt quel travail vous est imposé et attendez en paix la récompense promise, vous gardant bien de murmurer si elle est égale, pour peu que vous connaissiez quel est votre Maître.

Vous connaissez quelle est l’œuvre commandée ; je la rappellerai néanmoins. Écoutez donc ce que vous savez et pratiquez ce qu’on vous a déjà dit. L’œuvre de Dieu est la justice, avons-nous déjà observé. Cependant, comme on demandait au Seigneur Jésus quelle était l’œuvre de Dieu : « L’œuvre de Dieu, répondit-il, est que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé.4 Il pouvait répondre : L’œuvre de Dieu c’est la justice. Pensez-vous qu’humbles travailleurs nous osions hasarder une interprétation contraire à celle du Père de famille ? Si donc l’œuvre de Dieu c’est la justice, ainsi que je l’ai déjà répété, et si l’œuvre de Dieu, d’après le Seigneur, consiste à croire en lui, ne s’ensuit-il pas que dans cette croyance consiste aussi la justice ? – Mais, répliques-tu c’est le Seigneur qui nous a dit : L’œuvre de Dieu consiste à croire en « son Envoyé  » ; et c’est toi qui affirmes que l’œuvre de Dieu consiste dans la justice. Prouve donc que la justice est de croire au Christ. – Je m’empresse de répondre à ta juste demande.

Te semble-t-il que croire au Christ ne soit pas justice ? Qu’est-ce alors ? Donne un nom à cet acte. Or, si tu fais bonne attention à ce que tu as entendu, tu me répondras sans aucun doute que cet acte est un acte de foi ; la foi est de croire au Christ. – J’y consens, croire au Christ c’est avoir la foi. – Écoute maintenant cet autre passage de l’Écriture : « Le juste vit de la foi5. » Accomplissez la justice, croyez : « Le juste vit de la foi. » Il est difficile de se mal conduire quand on croit comme il faut. Croyez de tout votre cœur, croyez sans chanceler, sans hésiter, sans opposer à la foi des conjectures. La foi, fides, vient de ce que l’on fait ce qu’on dit. Il y a dans ce mot deux syllabes ; la première vient de faire, a facto, et la seconde de dire, a dicto6. Crois-tu ? – Oui, je crois, réponds-tu. – Fais ce que tu dis et tu as la foi. Je puis bien entendre ta voix, je ne saurais voir la foi dans ton cœur. Incapable de voir la foi dans ton cœur, est-ce moi qui t’ai loué pour travailler à la vigne ? Ce n’est pas moi qui loue, ni moi qui impose la tâche, ni moi qui me prépare à payer le denier. Je suis ouvrier comme vous ; je travaille à la vigne selon la mesure des forces que le Maître daigne m’accorder ; dans quelle intention ? C’est lui qui le sait. « Peu m’importe, dit l’Apôtre, d’être jugé par vous7. » Vous aussi vous pouvez entendre ma voix, vous ne sauriez voir mon cœur. Mettons tout notre cœur à découvert devant le Seigneur, et agissons avec droiture. N’offensons pas Celui qui nous occupe, afin de nous présenter au paiement sans embarras.

Un jour, mes très chers, mais plus tard, nous verrons mutuellement nos cœurs ; pour le moment nous sommes environnés des ténèbres de cette chair mortelle et nous marchons à la lumière des Écritures ; « nous avons, comme dit l’Apôtre Pierre, la parole plus ferme des prophètes, à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour brille et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs8. » De là il suit, mes bien-aimés, que par notre foi en Dieu nous sommes lumière, comparés aux infidèles. Après avoir été ténèbres avec eux, nous sommes aujourd’hui lumière : « Vous étiez la nuit, dit l’Apôtre, vous êtes maintenant le jour dans le Seigneur9 » ; nuit en vous-mêmes et jour dans le Seigneur. Il dit également ailleurs : « Car vous êtes tous des enfants de lumière et des enfants du jour ; nous ne sommes point de la nuit ni des ténèbres10. – Marchons honnêtement comme pendant le jour11. » Ainsi nous sommes le jour, comparés aux infidèles.

Mais devant ce jour où ressusciteront les morts, où ce corps corruptible revêtira l’incorruptibilité, où ce corps mortel revêtira l’immortalité, nous sommes encore la nuit. En nous considérant comme lumière, l’Apôtre Jean nous dit : « Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les fils de Dieu. » Et parce qu’il nous reste encore des ténèbres, qu’ajoute-t-il ? « On ne voit pas encore ce que nous serons. Nous savons que lorsqu’il apparaîtra nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est12. » Ce sera la récompense et non le travail. « Nous le verrons tel qu’il est », oui ce sera notre récompense. Le jour sera alors aussi éclatant qu’il puisse l’être.

En considérant donc le jour actuel, vivons honnêtement, et en considérant la nuit présente, ne jugeons pas les uns des autres. Voyez en effet l’Apôtre Paul lui-même. Après avoir dit : « Marchons honnêtement comme durant le jour », il ne contredit pas son collègue, l’Apôtre Pierre qui dit de son côté : « Vous faites bien de vous montrer attentifs » à cette divine parole, « comme à une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour brille et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ».

Paul en effet ne le dit-il pas expressément ? « C’est pourquoi, conclut-il, gardez-vous de juger avant le temps. » Avant quel temps ? « Jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres et manifestera les pensées des cœurs : et chacun alors recevra de Dieu sa louange13. » Que signifie donc avant le temps, sinon avant que vous voyiez mutuellement vos cœurs ?

Or n’est-ce pas ce que je disais ? Pesez un peu toutes les expressions de cette pensée. « Gardez-vous de juger avant le temps. » Quand sera-ce temps ? « Quand viendra le Seigneur pour éclairer ce qui est caché dans les ténèbres et manifester les pensées des cœurs ; et chacun alors recevra de Dieu sa louange. » Comment seras-tu replongé dans les ténèbres quand tu seras loué par la Lumière elle-même ? Les cœurs seront alors à découvert, maintenant ils sont voilés. On soupçonne quelqu’un d’être ennemi, peut-être est-il ami ; un autre semble ami, qui peut-être est ennemi caché. Quelle obscurité ! L’un se montre sévère et il nous aime ; l’autre flatte et il nous hait. Si je me fie aux paroles, je quitte des eaux tranquilles pour me heurter contre un rocher ; je fuis mon ami pour m’attacher à un ennemi. Cela vient de ce que le cœur est caché. Or c’est dans ce cœur caché, profond, mystérieux qu’il faut croire ; c’est pour cultiver ce cœur que tu t’es engagé. Travaille donc en croyant dans ce lieu impénétrable que ne perce point l’œil de celui qui travaille avec toi et où ne parvient que le regard de ton Dieu. « Le juste vit de la foi. » C’est là ton devoir.

J’ai traité, dimanche dernier, du jugement qui consiste à te juger toi-même, à ne pas te flatter lorsque tu découvres en toi des défauts, mais à te corriger et à devenir juste pour aimer Dieu, qui l’est souverainement. Comment ce Dieu juste pourrait-il plaire à l’homme injuste ? Veux-tu donc aimer Dieu ? Deviens juste, juge-toi toi-même, ne t’applaudis pas, châtie, redresse, corrige en toi ce qui t’y déplaît avec raison. Prends l’Écriture pour te servir de miroir ; tu t’y verras sans mensonge, sans adulation, sans acception de personne. Si tu es beau, tu t’y trouveras beau, et laid si tu es laid. Mais en t’y voyant laid comme tu l’es, garde-toi d’accuser ce miroir ; rentre en toi-même ; le miroir ne te trompe pas, ne te trompe pas non plus. Juge-toi, gémis de ta laideur. En t’éloignant avec cette tristesse inspirée par cette laideur, tu te corrigeras et tu reviendras avec ta beauté recouvrée.

Mais quand tu te seras jugé sans adulation, juge ton prochain avec amour. Tu peux juger en lui ce que tu vois. Mais il peut arriver qu’en voyant ses défauts tu te souilles ; il peut arriver aussi que lui-même t’avoue ses fautes et découvre à l’amitié ce qu’il tenait caché à l’inimitié. Juge ce que tu vois et laisse à Dieu ce que tu ne vois pas. Or en jugeant, prends soin d’aimer l’homme et de haïr le vice sans aimer le vice à cause de l’homme et sans haïr l’homme à cause du vice. L’homme est ton prochain ; le vice est donc l’ennemi de ton prochain, et l’amitié demande que l’on haïsse ce qui nuit à son ami. Si tu crois cela, tu agiras en conséquence, car « le juste vit de foi ».

Voici ce qu’on rencontre fréquemment parmi les hommes. Il arrive parfois que l’un de tes amis devient l’ennemi d’un ami intime dont il était l’ami comme toi. De trois que vous étiez, deux se sont divisés ; toi qui restes, que dois-tu faire ? L’un veut, il exige, il demande instamment que tu te tournes avec lui contre votre ami commun qu’il commence à haïr, et il te dit : Tu n’es pas mon ami, puisque tu es l’ami de mon ennemi. Ce dernier t’adresse le même langage. Car, encore une fois, vous étiez trois, deux se sont brouillés, toi seul ne l’es pas. Si tu prends le parti de l’un, l’autre sera ton ennemi et réciproquement ; si d’un autre côté tu veux rester uni à l’un et à l’autre, ils murmureront tous deux. Telle est la difficulté, ce sont des épines dans la vigne où nous devons travailler.

Le médecin n’aime son malade qu’autant qu’il hait sa maladie, et pour l’en délivrer il la poursuit à outrance. Si vous aimez vos amis, n’aimez pas leurs vices.

Veux-tu savoir de moi ce qu’il faut faire ? Demeure l’ami de l’un et de l’autre et travaille à les réunir. Ne révèle pas à celui-ci ce que celui-là peut avoir dit contre lui : ils pourraient redevenir amis et trahir à leur tour ceux qui les ont trahis. Si je parle ainsi toutefois, c’est d’une manière tout humaine, ce n’est pas en vue de Celui qui nous a loués pour sa vigne. Supposons donc que personne ne te trahisse : n’as-tu pas pour juge le Seigneur qui te voit ? Et si tu as entendu quelque mot de colère, de plainte, de critique, étouffe-le. Pourquoi le mettre au jour ? Pourquoi le révéler ? Il ne te fera pas mourir14. Parle convenablement à cet ami qui veut te faire rompre avec l’autre, parle-lui ouvertement, considère-le comme un cœur malade et applique-lui de doux remèdes. Dis-lui : Pourquoi veux-tu que je devienne son ennemi ? – Parce qu’il est le mien, répond-il. – Tu veux donc que je sois l’ennemi de ton ennemi ? Je dois être plutôt l’ennemi de tes vices. Celui dont tu veux me rendre l’ennemi est un homme : tu as un autre ennemi contre lequel je dois me déclarer si je suis ton ami. – Quel est cet autre ennemi ? demandera-t-il. – C’est ta passion. – Et laquelle ? – La haine que tu portes à ton ami.

Imite donc le médecin. Le médecin n’aime son malade qu’autant qu’il hait sa maladie, et pour l’en délivrer il la poursuit à outrance. Si vous aimez vos amis, n’aimez pas leurs vices. Je parle ainsi, mais penses-tu que je fais ce que je dis ? Je le fais, mes frères, si je le fais d’abord en ce qui me concerne moi-même ; et je le fais en moi-même, si Dieu m’en accorde la grâce. Je hais mes vices et pour obtenir la guérison de mon cœur, je l’offre à mon Médecin. Je mortifie ces vices autant que j’en suis capable, j’en gémis, je confesse qu’ils sont en moi et tu vois que je m’en accuse. Toi qui me censurais, corrige-toi donc. Ainsi l’exige la justice ; empêchons qu’on nous dise : « Tu vois la paille dans l’œil de ton frère et tu ne vois pas la poutre dans le tien. Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil et tu verras clair alors pour ôter la paille de l’œil de ton frère15. » La colère est cette paille, la haine est la poutre. Mais en entretenant cette paille, tu en fais une poutre ; la colère invétérée devient haine, et la paille nourrie devient poutre. Afin donc de l’empêcher, que le soleil ne se couche pas sur votre colère16. Tu te vois, tu te sens enflammé de haine et tu veux réprimer la colère de ton frère ? Éteins d’abord ta haine, et tu auras droit de le reprendre. La colère est dans son œil et la poutre dans le tien. Si tu le hais, si tu as une poutre dans l’œil, comment vois-tu clair pour ôter ce qui blesse le sien ?

Mais pourquoi as-tu ainsi une poutre dans l’œil ? Parce que tu ne t’es pas inquiété de la paille quand elle y a paru. Tu t’es endormi avec elle, avec elle tu t’es levé ; tu l’as cultivée, tu l’as nourrie de faux soupçons, tu l’as arrosée en ajoutant foi aux paroles des adulateurs, qui prêtaient à ton ami des propos pernicieux. Tu n’as pas eu le soin d’arracher cette paille, et tu en as fait une poutre. Arrache cette poutre de ton œil, ne hais plus ton frère. Trembles-tu ou ne trembles-tu pas ? Ne hais point, te dis-je, et tu seras en sûreté. Mais qu’est-ce que la haine ? me réponds-tu. Tu hais ton frère ; mais si tu comptes pour peu cette haine, écoute ce que tu oublies : « qui hait son frère est homicide17 ». Qui hait son frère est homicide. Diras-tu maintenant : que m’importe d’être homicide ? Haïr, c’est être homicide. Ainsi tu n’as point préparé de poison, tu n’es pas venu l’épée à la main frapper ton ennemi ; tu n’as cherché ni l’aide, ni le lieu, ni le temps nécessaire pour commettre ce crime, enfin tu ne l’as pas commis ; mais uniquement parce que tu hais ton frère, tu t’es donné la mort avant de la lui donner.

Apprenez donc la justice, apprenez à ne haïr que les vices et à aimer les hommes. En vous montrant fidèles à cette recommandation, en accomplissant cette justice, en préférant guérir les hommes vicieux plutôt que de les condamner, vous avez bien travaillé dans la vigne. Exercez-vous à y travailler de la sorte, mes frères.

Illustration : Domenico Fetti, La parabole de la paille et de la poutre, huile sur toile, vers 1619 (New York, Metropolitan Museum of Art).


  1. Intitulé latin : De verbis Micheae prophetae : « Quid dignum offeram Domino ? » Quomodo servanda sit justitia et diligenda misericordia. »[]
  2. L’évangile du jour était Mt 20:1-16.[]
  3. Le sermon du dimanche précédent portait déjà lui aussi sur Michée 6:6-8.[]
  4. Jn 6:29.[]
  5. Ha 2:41 ; Rm 1:17.[]
  6. Il s’agit ici d’une étymologie populaire, sans fondement.[]
  7. 1 Co 4:3.[]
  8. 2 P 1:19.[]
  9. Ép 5:8.[]
  10. 1 Th 5:5.[]
  11. Rm 13:13.[]
  12. 1 Jn 3:2.[]
  13. 1 Co 4:5.[]
  14. Siracide 19:10.[]
  15. Mt 7:3, 5.[]
  16. Ép 4:26.[]
  17. 1 Jn 3:5.[]

Arthur Laisis

Linguiste, professeur de lettres, étudiant en théologie à la faculté Jean Calvin et lecteur dans les Églises réformées évangéliques de Lituanie. Principaux centres d'intérêts : ecclésiologie, christologie, histoire de la Réforme en Europe continentale. Responsable de la relecture des articles du site.

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