Cette série d’articles propose un résumé des arguments donnés par Timothy Keller en faveur du christianisme et contre les objections courantes contre la foi chrétienne dans son livre La raison est pour Dieu. C’est un très bon livre, assez généraliste dans ses réponses, dans le sens où il n’entre pas dans les détails philosophiquement et ne se base pas sur une tradition philosophique particulière (thomiste par exemple).
Mais il reste très bon comme première lecture d’apologétique et ouvrage de référence accessible à tous (croyants et non-croyants). Keller sait attirer l’attention du lecteur, présenter des arguments, tout en restant toujours humble et sympathique. Il est agréable à lire et très bien traduit.
Le but de cet article est de résumer et regrouper les arguments de Keller, mais aussi de les rendre plus compréhensibles. C’est pour ça que je les complèterai ou les expliquerai, parfois, un peu plus en détails. De plus, il est question de rendre accessible gratuitement ce que présente Keller, mais aussi de vous donner envie de le lire quand vous en aurez les moyens.
Keller donne trois réponses : I) l’argument d’Augustin pour qui le mal produit un plus grand bien, II) le contre-argument de C. S. Lewis qui prouve l’existence de Dieu à partir du mal et III) la réponse concrète de la Bible : Dieu est venu lui-même souffrir et supprimer la mort ainsi que la souffrance pour toujours.
I. Le mal peut produire un plus grand bien
D’abord, Dieu peut permettre que le mal arrive pour produire un bien qui compense largement le mal qui est arrivé. Par exemple, il a permis que Joseph soit vendu comme esclave en Égypte par ses frères pour sauver le monde de l’époque d’une terrible famine. Évidemment, en tant qu’êtres-humains, les buts ultimes de Dieu nous échappent. Mais vu qu’il est sage, omniscient et bon, nous pouvons lui faire confiance que ses plans sont parfaits. En réalité, Keller ne fait rien d’autre que reprendre la réponse d’Augustin.
C’est d’ailleurs ce que beaucoup de gens expérimentent sans même être croyants. C’est à travers les difficultés de la vie qu’on apprend et qu’on s’épanouit le plus. Keller donne l’exemple d’un homme auparavant égoïste et cruel qui après avoir perdu la vue est devenu humble. En perdant ses yeux physiques, ses yeux spirituels se sont ouverts.
C’est en réalité ce que Dieu fait avec chacun d’entre nous, même si les raisons profondes nous échappent. En particulier, l’exemple parfait est la crucifixion de Jésus : une mort injuste (Jésus a été condamné alors qu’il était innocent) pour permettre à Dieu de pardonner des pécheurs et de les aimer.
II. Le mal, un indice qui pointe vers Dieu
Ensuite, cette objection présuppose l’existence du mal. Or si Dieu n’existe pas, il est impossible d’avoir une base pour une morale objective, de dire que le bien et le mal existent réellement. Le bien et le mal supposent une loi naturelle.
La loi naturelle dit en gros que toute action qui nous rend anormal ou « dysfonctionnel » (contraire à notre essence/nature humaine) est mal. Par exemple, trop manger nous fait vomir et tomber malade. Cette loi objective pointe vers un Législateur qui a établi ces principes objectifs (aussi objectifs que les lois scientifiques, comme la loi de la gravité par exemple).
C’est un peu comme un château de cartes, retirez les cartes tout en bas et toutes celles dessus s’écroulent avec ! Sans l’existence de Dieu, la morale s’écroule. Ici, comme à plusieurs reprises, Keller s’inspire beaucoup de ce que C. S. Lewis écrit dans Les fondements du christianisme. Finalement, le mal ne remet pas en cause l’existence de Dieu, mais la prouve.
III. L’intervention personnelle de Dieu dans l’histoire de l’humanité
Enfin, Dieu est intervenu personnellement dans l’histoire de l’humanité pour supprimer, une bonne fois pour toutes, le mal et la souffrance, d’abord dans nos vies personnelles et dans tout l’univers. La deuxième personne de la Trinité, le Fils, Jésus a souffert et a partagé notre souffrance. Ainsi, il peut compatir à nos souffrances et nous consoler dans nos moments de désespoir. Il nous offre aussi l’espérance de la résurrection des corps et d’habiter dans un monde parfait sans aucune souffrance et où le mal n’aura plus jamais sa place.
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