Dans l’épreuve, comment trouver le sommeil ? — Christian Cruchet
3 juillet 2022

Christian Cruchet est diplômé en théologie de la faculté Jean Calvin et assistant en vue du ministère pastoral dans l’Église chrétienne réformée de Beauce, membre de l’Église réformée du Québec. Cette prédication sur le psaume 4 a été donnée le 26 juin 2022 (Christian Cruchet a aussi prêché sur les psaumes précédents au même endroit).


« 1Au chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume de David.
2Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice !
Dans la détresse, tu me mets à l’aise.
Fais-moi grâce, écoute ma prière !
3Fils des hommes, jusques à quand ma gloire sera-t-elle changée en confusion ?
(Jusques à quand) aimerez-vous la vanité,
Chercherez-vous le mensonge ? Pause.
4Reconnaissez que l’Éternel s’est choisi un homme fidèle ;
L’Éternel entend, quand je crie à lui.
5Agitez-vous, mais ne péchez pas ;
Parlez en votre cœur
Sur votre couche, puis taisez-vous. Pause.
6Offrez des sacrifices de justice
Et confiez-vous en l’Éternel.
7Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ?
Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Éternel !
8Tu mets dans mon cœur plus de joie
Qu’au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau.
9Aussitôt couché, je m’endors en paix,
Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité. »


Seigneur, nous lisons dans ce psaume que c’est avec toute sa détresse que David se présente à toi. Ce matin, c’est aussi avec nos blessures et nos afflictions que nous nous approchons de toi. Enseigne-nous tes bontés et répands sur nous le baume de ta grâce. Par ta Parole bienfaisante, viens consoler nos cœurs et nous donner l’espérance d’un temps meilleur. Dans le nom de Jésus-Christ. Amen.

INTRODUCTION

Frères et sœurs, nous en faisons tous l’expérience, les épreuves sont le lot de l’humanité. Nous vivons dans un monde déchu : la haine répond à la haine, la méchanceté à la méchanceté. Oui, nous avons tous ancrée au plus profond de nous une nature mauvaise. C’est à cause d’elle que nous passons par tant d’épreuves : la pauvreté, l’abandon, l’adversité, la maladie et même la mort. Avec l’épreuve vient toujours la souffrance. Physique ou mentale, elle peut parfois être pénible au point de nous empêcher de bien dormir. Et nous nous interrogeons : comment trouver le sommeil ? Le roi David nous apprend que c’est en plaçant notre confiance dans le Dieu de l’alliance, qui nous donne gratuitement sa paix.

Je vous propose de voir dans un premier temps que David place sa confiance dans le Dieu de l’alliance (v.2). Nous écouterons dans un deuxième temps comment David encourage ses adversaires à placer leur confiance en Dieu (vv. 3-6). Dans un troisième temps, nous comprendrons que c’est Dieu qui donne le repos à David (v.7-9).

DAVID PLACE SA CONFIANCE DANS LE DIEU DE L’ALLIANCE (v.2)

David reconnaît en Dieu sa justice (v. 2a).

Dans un premier temps, au verset 2, le roi David place sa confiance dans le Dieu de l’alliance. Il se confie à lui et lui exprime toute sa détresse : « Quand je crie, réponds-moi ! » (v.2a). Nous ne connaissons pas les circonstances exactes auxquelles David est confronté, mais nous comprenons facilement qu’il est éprouvé par l’adversité depuis longtemps. Son psaume laisse même entendre que ses adversaires seraient membres de son peuple, du peuple de Dieu (cf. vv. 3-6).

C’est pourquoi, pressé par ses ennemis, David peut d’abord reconnaître en Dieu sa justice : « Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice ! » (v. 2a). Pour David, la justice de Dieu n’est pas lointaine, mais elle est proche. Elle est sienne. Non, dans sa prière, David ne fait pas appel à un Dieu distant : il fait appel au Dieu qui a conclu une alliance avec son peuple. Dans le cadre de cette alliance, il se souvient même plus précisément que Dieu avait promis sa justice à ceux qui se confient en lui. Au sujet de l’homme avec qui Dieu avait conclu cette alliance, il était en effet écrit : « Abraham eut confiance en l’Éternel qui le lui compta comme justice » (Gn 15,6 ; cf. Rm 4,3). Pourquoi la confiance d’Abraham lui fut-elle comptée comme justice ? L’apôtre Paul répond : « À celui qui fait une œuvre, le salaire est compté non comme une grâce, mais comme un dû. Quant à celui qui ne fait pas d’œuvre, mais croit en celui qui justifie l’impie [c’est-à-dire en Jésus-Christ], sa foi lui est comptée comme justice » (Rm 4,4-5). Comme son ancêtre Abraham, David ne compte pas sur son obéissance pour obtenir la justice de Dieu ; au contraire, il a confiance que Dieu pourvoira personnellement à ce besoin. C’est pourquoi le Dieu de l’alliance fait grâce à David : dans la personne de son Fils éternel Jésus-Christ (né comme promis de la descendance royale de David), le Seigneur se fera lui-même justice en mourant pour les offenses de son serviteur et en ressuscitant pour sa justification. Au ciel, Jésus-Christ défend déjà la cause de David : il est sa justice.

De la même manière, nous n’avons pas besoin de compter sur notre obéissance pour obtenir la justice de Dieu ; parce que son Fils défend auprès de lui la cause de son peuple éprouvé, nous pouvons faire appel au Dieu de l’alliance avec confiance. Dans sa grâce infinie, Dieu a pourvu personnellement pour que Jésus-Christ devienne notre justice (cf. Rm 4,23-25).

David reconnaît en Dieu son sauveur (v.2b)

Dans l’épreuve, David peut ensuite reconnaître en Dieu son sauveur : « Dans la détresse, tu me mets à l’aise » (v.2b). Autrement dit, « lorsque mes ennemis se dressent contre moi et me pressent de toutes parts, lorsque l’épreuve me met à l’étroit, toi, Seigneur, tu me mets au large, tu me donnes de l’espace pour respirer ». David sait que le Dieu de l’alliance défend la cause de son serviteur : il sera secouru et mis en sécurité. Dieu n’avait-il pas en effet promis par l’intermédiaire de son prophète Moïse : « Le Dieu d’éternité est un refuge, sous (toi se trouvent) des bras éternels ; devant toi il a chassé l’ennemi » (Dt 33,27) ? En s’appuyant sur les promesses de l’alliance, David a la certitude que Dieu le sauvera de la longue épreuve qu’il traverse et il se confie en lui.

Il nous arrive nous aussi d’être éprouvés, parfois pendant des années ou même des dizaines d’années. Nous pouvons alors nous sentir usés, faibles et même désespérés. Dans ces circonstances, David nous encourage à nous rappeler les promesses du Dieu de l’alliance et à nous confier en lui. Nous savons en effet que Dieu chasse nos ennemis et qu’il nous secourt en son temps. Même la mort ne nous vaincra pas : lorsqu’il reviendra parmi nous, notre Seigneur Jésus-Christ chassera la mort pour nous donner la vie éternelle avec Dieu (cf. 1 Co 15,50-57). En Dieu, nous avons le salut : nous pouvons faire appel à lui avec confiance, parce qu’il est notre sauveur.

David entretient une relation riche avec Dieu (v. 2c).

Le Dieu de l’alliance est la justice de David. Il est aussi son sauveur. C’est la raison pour laquelle David peut se confier à Dieu et crier : « Fais-moi grâce, écoute ma prière ! » (v.2c). Pour se faire écouter de Dieu, David ne compte pas sur ses propres efforts. Il ne compte pas non plus sur son obéissance. Non. Pour se faire écouter, David compte sur la promesse de la grâce du Dieu de l’alliance. Sa prière n’est donc pas le signe d’une pauvreté spirituelle. Au contraire, parce qu’elle s’appuie sur les gracieuses promesses de l’alliance, la plainte de David témoigne de sa relation profondément riche, sincère et vraie avec Dieu.

J’aimerais vraiment souligner cet enseignement. Les promesses de l’alliance sont importantes pour la vie du chrétien : elles sont le fondement de sa foi. Dans la détresse, elles nous rappellent que l’attention du Dieu de l’alliance n’est pas un dû, mais une grâce merveilleuse. Les promesses de l’alliance favorisent aussi une relation profondément riche, sincère et vraie avec Dieu. Nous devrions donc être vivement encouragés à les mémoriser. C’est seulement en nous fondant sur ses promesses que, dans l’épreuve, nous pourrons nous confier dans le Dieu de l’alliance avec l’assurance qu’il nous écoute.

DAVID ENCOURAGE SES ADVERSAIRES À PLACER LEUR CONFIANCE EN L’ÉTERNEL (v.3-6)

Les adversaires de David placent leur confiance dans leurs propres forces (v.3a).

Dans un premier temps, David plaçait sa confiance dans le Dieu de l’alliance. Dans un deuxième temps, des versets 3 à 6, il encourage ses adversaires à placer leur confiance en l’Éternel. En effet, dans son psaume, David les qualifie de « Fils des hommes » (v.3a). On pourrait même traduire : « Fils des hommes forts ». À travers cette expression, David nous signifie que ses adversaires ne comptent pas sur Dieu, mais qu’ils placent leur confiance dans leurs propres forces. Les adversaires de David pensent pouvoir faire justice et atteindre le salut par leur propre puissance.

David nous le montre bien dans sa première question : « Jusques à quand ma gloire sera-t-elle changée en confusion ? » (v.3a). La dernière fois, nous avons vu dans le Psaume 3 que l’Éternel est la gloire de David : c’est lui qui donne à son serviteur une victoire écrasante sur ses ennemis. On pourrait donc reformuler la question de David à ses adversaires de la manière suivante : « Jusques à quand ferez-vous de l’Éternel tout-puissant l’objet de ma honte ? ». Nous comprenons sans difficulté que les adversaires de David, quels qu’ils soient, s’attaquent à lui en le rabaissant. Or, dès sa jeunesse, David avait été consacré par Dieu pour être à son service (cf. 1 S 16,1-13). Autrement dit, David et Dieu sont ainsi étroitement liés : quand les adversaires de David s’attaquent au serviteur de Dieu, ils s’attaquent à Dieu lui-même ; quand ils humilient le serviteur de Dieu, ils humilient Dieu lui-même. En poursuivant David, ils se moquent de Dieu. Ils traitent Dieu comme un incapable, comme un être faible, un moins que rien. En pourchassant David, ses adversaires se croient plus puissants que Dieu : ils placent leur confiance dans leurs propres forces.

Les adversaires de David sont plus faibles que son Dieu (v .3b).

Dans sa deuxième question, David souhaite faire réfléchir ses adversaires au sujet de leur puissance : « (Jusques à quand) aimerez-vous la vanité, chercherez-vous le mensonge ? » (v. 3b). Par cette deuxième question, David encourage ses adversaires à arrêter de se faire des illusions et de chercher ce qui est faux. Oui, ils peuvent sembler puissants, mais les apparences sont trompeuses : il faut voir la réalité en face. Le Dieu de l’alliance est tout-puissant : il défend la cause de son serviteur avec force et le secourt en toutes circonstances. David sait donc que la puissance de ses adversaires n’est rien comparée à la puissance de Dieu. Parce qu’ils sont bien plus faibles que le Dieu de l’alliance, leur projet de renverser son serviteur est inévitablement voué à l’échec. Peut-être est-il donc temps pour eux de changer le sujet de leur confiance ? Voilà une première réflexion importante qui mérite bien une pause (v. 3b).

David encourage ses adversaires à placer leur confiance en Dieu (vv. 4-6).

Après les avoir fait réfléchir, David encourage ses adversaires à placer leur confiance dans le Dieu de l’alliance. Cette confiance leur est d’ailleurs nécessaire pour se soumettre au roi que Dieu a établi pour son peuple : « Reconnaissez que l’Éternel s’est choisi un homme fidèle ; l’Éternel entend, quand je crie à lui. Agitez-vous, mais ne péchez pas ; parlez en votre cœur sur votre couche, puis taisez-vous » (vv. 4-5). Je trouve ces deux versets à la fois magnifiques et surprenants, parce que David n’assoit pas sa royauté sur le principe de sa propre justice. Il autorise en effet ses adversaires à être en colère contre lui. David semble ainsi concéder qu’il a pu fauté dans son ministère de roi. C’est peut-être même là l’origine de son épreuve. David n’assoit donc pas sa royauté sur le principe de sa propre justice. En revanche, David défend sa royauté sur le principe de la gracieuse justice du Dieu de l’alliance. Ses adversaires peuvent avoir confiance que Dieu maintient David sur son trône, parce que Dieu continue de l’écouter : autrement dit, Dieu continue de lui faire grâce (cf. v. 2c). David et Dieu sont étroitement liés. C’est pourquoi les adversaires de David reconnaîtront la suprématie de Dieu sur son peuple en se soumettant à David et en reconnaissant sa royauté. Par ailleurs, David est « fidèle » : il fait de son mieux pour obéir à son Dieu. Mais il est également possible qu’il fasse des erreurs. Si ses adversaires se sentent donc lésés par ce roi humain, ils ont le droit d’être en colère : néanmoins, ils auraient tort de se révolter et de comploter contre lui. Ce serait pécher contre le Dieu de l’alliance. Les adversaires de David sont ainsi invités à compter sur la justice de Dieu et à honorer leur roi. Cette deuxième réflexion importante mérite bien une pause, non (v. 5b) ?

En conclusion de cette deuxième partie, David dit à ses adversaires : « Offrez des sacrifices de justice et confiez-vous en l’Éternel » (v. 6). Si le roi a commis une injustice, Dieu rétablira la justice en temps voulu. Les adversaires de David sont donc encouragés à obéir à Dieu et à placer leur confiance en lui.

Longtemps après le roi David, son héritier Jésus-Christ a lui aussi traversé l’épreuve. De nombreux adversaires dans le peuple de Dieu se sont révoltés contre lui. De cette manière, ils ont manifesté qu’ils comptaient davantage sur leur propre puissance que sur la puissance de Dieu. Nous aussi, nous avons tendance à nous confier sur nos propres forces plutôt que sur la force de Dieu. Pour faire valoir la justice, nous préférons souvent nous appuyer sur notre bras, notre intelligence, nos valeurs ou nos émotions. En faisant cela, nous nous associons à ceux qui ont crucifié notre Seigneur Jésus-Christ et nous déshonorons Dieu qui l’a établi sur son peuple pour l’éternité (cf. Ps 2,6). Et nous nous berçons d’illusions : nous pensons pouvoir obtenir la justice par nos propres forces, alors que le Dieu tout-puissant défend la cause de son Christ. C’est pourquoi Jésus-Christ nous avertit aujourd’hui : « Reconnaissez que l’Éternel s’est choisi un homme fidèle ; l’Éternel entend, quand je crie à lui » (v. 4). Notre Seigneur Jésus-Christ nous encourage à reconnaître son ministère royal en plaçant notre confiance en Dieu.

Cette soumission implique également que nous respections les ministres subalternes qu’il a institués parmi son peuple pour le représenter. Il ne les a pas choisis à cause de leur propre justice, parce qu’ils obéissent mieux que tous les autres : comme David, il les a choisis à cause de sa grâce, comme un cadeau dont il veut faire bénéficier son Église. Ces ministres sont « fidèles » au Seigneur Jésus-Christ : ils font de leur mieux pour discerner sa volonté et l’appliquer parmi son peuple. Mais, de temps en temps, il peut aussi arriver que ces ministres fassent preuve d’injustice. Dans ces situations, il est légitime que nous soyons en colère. Toutefois, ne péchons pas et ne complotons pas contre eux : ce serait humilier notre Seigneur. Au contraire, soumettons-nous en plaçant notre entière confiance en Dieu : au retour de notre Seigneur, il rendra parfaitement la justice. Oui, à travers David, notre Seigneur Jésus-Christ nous encourage en toutes circonstances à obéir à nos autorités et à placer notre confiance en Dieu.

L’ÉTERNEL DONNE LE REPOS À DAVID (vv .7-9)

Dieu donne la joie à David (vv. 7-8).

Dans l’épreuve et dans l’injustice, David enseigne à avoir confiance dans le Dieu de l’alliance. Dans un troisième temps, aux versets 7 à 9, il montre que c’est ce même Dieu qui donne le repos. En effet, au milieu de son peuple, « beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? » (v.7a). Autrement dit, « qui est cet homme, ce dirigeant ou ce Dieu qui, dans l’épreuve, nous fera voir le bonheur ? ». La réponse ne tarde pas à arriver : « Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô Éternel ! » (v. 7b). Dans l’épreuve, David se confie dans le Dieu de l’alliance et il fait appel à sa bénédiction. Cette bénédiction, Dieu l’avait donnée aux descendants du grand-prêtre Aaron comme un gage de sa grâce lumineuse envers son peuple (cf. Nb 6,23-26). Ainsi, quand il marche dans les ténèbres angoissantes de la nuit, le peuple de l’alliance peut se rappeler que le lever du soleil n’est pas loin : Dieu se lèvera bientôt pour faire briller la lumière apaisante de sa face. Quelle est la conséquence de cette grâce chez David ? « Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’au temps où abondent leur froment et leur vin nouveau » (v. 8). Même dans l’épreuve, Dieu donne une joie abondante à David. Il entend la détresse de son serviteur et il lui répond de manière lumineuse (cf. v. 4). Pour David, il y a donc plus de bonheur à savourer la grâce infinie de Dieu qu’à goûter les nombreuses bénédictions présentes de la terre. Dans son épreuve, Dieu donne la joie à David.

Dans nos épreuves, notre Dieu entend notre détresse et il nous répond de manière lumineuse. Sa bénédiction est infinie. C’est pourquoi nous pouvons être heureux, même dans l’adversité. Ce bonheur ne vient pas de nous-mêmes : il est un cadeau gratuit de Dieu. Dans l’épreuve, Dieu nous donne la joie.

Dieu donne la paix à David (v. 9a).

Dans l’épreuve, Dieu donne aussi à David sa paix : « Aussitôt couché, je m’endors en paix. » (v. 9a) Confronté par ses adversaires, pressé par la détresse, David ne compte pas sur les circonstances, sur son intelligence ou sur ses émotions pour trouver la paix. Il aurait été angoissé. Il aurait été anxieux au point de ne pas pouvoir trouver le sommeil, parce qu’au fond il sait très bien qu’il est trop faible. Mais David connaît la grâce de son Dieu : il sait que le Dieu tout-puissant l’écoute et qu’il lui répond. Il peut donc se reposer en lui. Dans l’épreuve, Dieu donne la paix à David.

Quand nous sommes confrontés à l’épreuve, nous sommes très souvent inquiets. Quand nous nous sentons victimes d’une injustice, il nous arrive souvent de nous agiter sur notre couche (cf. v.5). Pris par l’anxiété, dominés par nos émotions, nous avons alors de la difficulté à trouver le sommeil. Dans ces situations difficiles, calmons-nous : rappelons-nous la grâce de notre Dieu et recevons sa paix. Oui, dans l’épreuve, Dieu nous donne la paix.

Dieu donne la confiance à David (v.9b).

Dans l’épreuve, Dieu donne enfin à David la confiance : « Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité. » (v. 9b) La confiance de David ne lui vient pas de lui-même : il en serait incapable à cause de son cœur déchu et rebelle. Non, la confiance de David lui vient de Dieu. Dans l’épreuve, c’est en effet Dieu qui défend la cause de David (cf. v. 2a). C’est Dieu qui le secourt (cf. v.2b). C’est Dieu qui le fait habiter en sécurité (cf. v. 9b). C’est encore Dieu qui donne à David la confiance dont il a besoin pour trouver le sommeil. Plusieurs siècles plus tard, le descendant royal promis par Dieu à David a lui-même affronté l’épreuve avec une totale confiance en Dieu : au milieu de la tempête, Jésus-Christ – le Fils éternel de Dieu – s’est endormi paisiblement (cf. Mt 8,23-27 ; Mc 4,35-41 ; Lc 8,22).

Depuis le début de ce psaume, il nous encourage à travers son ancêtre David à placer notre confiance dans le Dieu de l’alliance. Mais cette confiance ne vient pas de nous-mêmes. Au contraire, c’est le don gratuit de Dieu. Dans l’épreuve, c’est Dieu qui défend notre cause. C’est Dieu qui nous secourt. C’est Dieu qui nous fait habiter en sécurité. Dans l’épreuve, c’est encore Dieu qui nous donne la confiance dont nous avons besoin pour bien dormir : « Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité. » (v. 9b) Et une meilleure traduction dirait même : « Car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter dans la confiance. »

CONCLUSION

Frères et sœurs, nous traversons de nombreuses épreuves dans nos vies. Certaines sont vraiment terribles et les souffrances qu’elles provoquent peuvent nous priver de repos. Dans ces situations de détresse, comment trouver le sommeil ? En plaçant notre confiance dans le Dieu de l’alliance, qui nous donne gratuitement sa paix. Apprenons donc à lâcher prise et laissons le Seigneur nous donner la joie, la paix et la confiance par son Saint-Esprit.

Prions pour remettre nos vies au Seigneur : Seigneur, nous reconnaissons que tu es notre justice et notre sauveur. À cause de ton alliance, tu ne nous abandonnes pas dans la détresse, mais tu nous donnes la joie, la paix et la confiance. Apprends-nous dès aujourd’hui à nous abandonner à toi avec une pleine espérance et une entière assurance : « fais lever sur nous la lumière de ta face » (Ps 4,7).

Le Seigneur est notre force et notre chant : en son Fils Jésus-Christ, il est notre salut (cf. Ex 15,2 ; Ps 118,14 ; És 12,2). Reçois nos louanges et nos cris de reconnaissance. Que toute ta gloire en soit magnifiée. Dans le nom de Jésus-Christ. Amen. »

Arthur Laisis

Linguiste, professeur de lettres, étudiant en théologie à la faculté Jean Calvin et lecteur dans les Églises réformées évangéliques de Lituanie. Principaux centres d'intérêts : ecclésiologie, christologie, histoire de la Réforme en Europe continentale. Responsable de la relecture des articles du site.

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