Recevez avec douceur la Parole de Dieu (1/3)
25 février 2024

Voici la première partie d’un nouveau sermon sur l’épître de Jacques. Ce sermon suivra le plan suivant :

1/3 : Notre estime de la Parole

2/3 : Notre écoute de la Parole

3/3 : Notre réception de la Parole


Notre estime de la Parole

Péricope

Sachez-le, mes frères bien-aimés. Ainsi, que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de malice, recevez avec douceur la parole qui a été plantée en vous, et qui peut sauver vos âmes.

Jacques 1,19-21

Introduction

(Vous pouvez passer directement au point « Clarification entre Galates et Jacques » si vous avez lu les précédents sermons récemment, la première partie ci-dessous étant un résumé de ces derniers.)

La prédication d’aujourd’hui portera sur l’épître de Jacques, que nous allons reprendre là où nous l’avions laissée, c’est à dire à partir du verset 19, jusqu’au verset 21. C’est un texte court, mais très riche en enseignements pratiques, à l’image de toute cette lettre, qui est souvent considérée comme le livre des proverbes du Nouveau Testament.

Beaucoup d’entre vous n’étaient pas présents lors des précédentes prédications, et il me semble donc important de reposer brièvement le contexte de cette lettre, ainsi que les vérités essentielles sur lesquelles nous avons déjà médité. Car s’il est vrai que le style de Jacques est très entrecoupé, qu’il aborde des thèmes très différents, souvent sans faire de transition, il y a malgré tout, au moins dans le début de sa lettre, une certaine cohérence, une certaine continuité qui nous aide à mieux comprendre chacun de ces thèmes.

Commençons donc par nous rafraîchir la mémoire sur le contexte général de cette lettre. Je vous invite pour cela à laisser votre Bible ouverte et à suivre avec moi les premiers versets, jusqu’au verset 19.

Auteur

Je le disais il y a un instant, l’auteur de cette lettre est Jacques, le frère de Jésus. C’est un homme qui a donc eu l’occasion de côtoyer le Christ durant tout son ministère terrestre, mais qui, tout comme ses autres frères, lui était hostile, et ce n’est que lorsqu’il contempla le Christ ressuscité que le Saint-Esprit régénéra son cœur. Après cela, il devint un de ses pasteurs principaux de l’Église, étant ancien dans celle de Jérusalem, où il présida le premier concile. Il était donc considéré comme l’un des piliers de l’Église aux cotés de Pierre et de Jean. C’était un homme d’une grande piété, doté d’une foi vivante qu’il mettait en pratique avec zèle, et qui n’avait de cesse, à l’image de cette lettre, d’exhorter ses frères et sœurs à en faire de même. L’historien Eusèbe de Césarée écrivit qu’il mourut en martyr, jeté dans le vide du sommet du Temple à Jérusalem. Mais le plus important à retenir pour nous à propos de Jacques, c’est qu’il était un juif endurci dont le cœur fut transformé par le Saint-Esprit, le rendant capable de se présenter avec humilité au premier verset de sa lettre comme le serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ.

Destinataires

Il se présente ainsi à ses destinataires qu’il décrit comme étant les douze tribus qui sont dans la dispersion. Il désigne par cette expression un ensemble d’Églises locales, en Asie mineure, parmi lesquelles sa lettre était destinée à circuler pour y être lue publiquement. C’est pour cette raison que les problématiques et les exhortations que Jacques leur adresse sont communes à tous les chrétiens, et non spécifiques à une Église en particulier comme c’est le cas d’autres épîtres du Nouveau Testament, comme celles de Paul aux Galates ou aux Corinthiens par exemple.

Thèmes précédemment abordés

La perseverence

Le contexte social et historique de cette lettre nous aide quant à lui à mieux comprendre l’emphase de Jacques sur la persévérance du croyant dans l’adversité et notamment face à la persécution. En effet, cette épître est probablement l’écrit le plus ancien du Nouveau Testament, rédigé avant l’an 49. À cette époque là, l’Église est fortement persécutée, par les juifs et les romains, et c’est d’ailleurs pour cette raison que ces douze Églises sont dispersées, car leurs membres ont dû fuir cette persécution. Elles sont donc composées de chrétiens d’origine juive et païenne qui ont dû quitter leur famille, leur maison, leurs biens, peut-être perdu des proches. Ce sont des hommes, des femmes, et des enfants durement éprouvés à cause de leur foi, qui ont besoin d’être encouragés à persévérer malgré cette persécution, en apprenant à considérer comment Dieu utilise cette persévérance pour les sanctifier en vue de la vie éternelle. Leurs épreuves ne sont pas le fruit du hasard et encore moins de la méchanceté de Dieu, mais elles sont au contraire le moyen incontournable par lequel Dieu les perfectionne en accomplissant son œuvre de restauration en eux. Des versets 2 à 4, Jacques va donc jusqu’à encourager ces chrétiens à considérer comme un sujet de joie complète ces diverses épreuves auxquelles ils peuvent être exposés.

La prière efficace

Ensuite, puisque Jacques sait qu’une telle persévérance n’est possible que pour le chrétien doté d’une sagesse spirituelle, il nous encourage à demander cette sagesse à Dieu, en priant avec foi, c’est à dire avec la ferme assurance que Dieu nous donnera ce que nous demandons, car nous connaissons son caractère, ses promesses, et la disposition de cœur qu’il attend de nous dans la prière. C’est ce que nous avons vu des versets 5 à 8, les trois caractéristiques principales de la prière efficace : le bon destinataire – Dieu, les bons sujets – conformes à la volonté de Dieu, et la bonne manière – prier avec un cœur sincère, avec foi.

Le danger des richesses terrestres

Ensuite des versets 9 à 11, nous avons considéré comment le chrétien, doté de ce cœur nouveau, entièrement attaché et obéissant à Dieu, soupirant après les trésors célestes impérissables, était capable de résister aux dangers que représentent les richesses de ce monde pour son âme. Chaque chrétien, riche ou pauvre, dans la situation que Dieu a voulu pour lui dans sa providence, peut chuter à cause de son cœur pécheur. Ce n’est pas une question de posséder beaucoup ou peu, c’est une question de valeurs, de priorités et d’affections : qu’est ce qui compte le plus pour moi ? le regard des hommes ou celui de Dieu ? Être prospère ici-bas ou dans les cieux ? Suis-je attaché à Mammon, ou à Christ ? Seul celui dont le cœur nouveau est véritablement attaché à Christ et à son royaume éternel se gardera des dangers et tentations liés aux richesses de ce monde, qu’il soit riche,ou pauvre.

La tentation

Et justement, nous avons médité des versets 12 à 15 sur un sujet très important, central de notre vie chrétienne, à savoir : Comment sommes-nous tentés ? Quel est le processus qui nous amène de la convoitise à la tentation puis au péché consommé ? S’il est vrai que le monde dans lequel nous vivons est rempli de sources de tentation, nous avons vu que l’origine, la source de la tentation n’est pas extérieure à nous-même, mais qu’elle est enracinée dans notre cœur pécheur, dans notre chair corrompue. Les appâts extérieurs dans le monde ne fonctionnent que parce nous sommes, dès notre naissance, naturellement attirés et amorcés vers le péché par notre propre convoitise. Et s’il n’y prend pas sérieusement garde, le chrétien qui néglige le combat contre la tentation et le péché se dirige droit vers la mort spirituelle. Et lorsque nous chutons, nous sommes particulièrement prompts à accuser directement Dieu ou sa providence, mais c’est bien nous qui transformons en tentation, puis en péché consommé, les épreuves qu’il nous fait traverser pour notre bien. Ce n’est jamais Dieu qui nous pousse à pécher, c’est toujours notre cœur incliné au mal.

La beauté de notre régénération

Au contraire, nous avons considéré des versets 16 à 18 que tout ce qui vient de Dieu était bon. Il est le Père des lumières et de lui ne peut sortir que grâces excellentes et dons parfaits. Donc, davantage que de ne pas accuser Dieu d’être responsable de nos malheurs ou de nos chutes, nous devons aussi nourrir envers lui une profonde gratitude en reconnaissant que tout ce qui est bon dans notre vie nous vient de lui. Et en particulier, le don divin le plus excellent, le plus précieux, que Jacques nous présente au verset 18, à savoir : notre nouvelle naissance, notre régénération spirituelle.

Voilà ce que nous avons déjà pu méditer ensemble, et vous constaterez que malgré le fait que Jacques se soucie peu des transitions entre les thèmes très variés qu’il aborde, il n’en reste pas moins qu’il y a une cohérence globale, un fil conducteur qui les lie les uns aux autres. Et je dirais que le fil conducteur dans ces premiers versets de la lettre, c’est l’aller-retour constant que Jacques fait entre notre cœur et nos mains, entre la réalité intérieure et la manifestation extérieure de notre foi, entre la conviction de notre esprit, et la mise en pratique par notre corps, dans nos actes.

Clarification entre Galates et Jacques

Et aujourd’hui, nous allons revenir vers des exhortations très pratiques, que Jacques nous adresse dans ces versets 19 à 21, en partant du verset 18, car cette fois-ci, il nous fait grâce d’une transition, par cette exclamation au verset 19 : Sachez-le, mes frères bien aimés… Ce que nous devons savoir ici, ce n’est pas ce qui suit, mais bien ce qui précède, en particulier les vérités exposées au verset 18. Il est important de partir du verset 18 non seulement pour bien comprendre ce que Jacques dit par la suite, mais aussi pour faire le lien avec nos prédications du moment sur Galates. Et c’est important. Car si l’emphase de l’épître aux Galates est que notre justification s’obtient par le moyen de la foi seule indépendamment des œuvres de la loi, l’emphase de l’épître de Jacques est que cette même foi sans les œuvres est une foi morte, qui n’est pas la foi qui justifie et qui sauve.

Cela peut sembler contradictoire à première vue, mais il n’en est rien. Et soyez rassurés sur le fait que toutes ses exhortations passionnées que Jacques nous adresse, pour que nous pratiquions de bonnes œuvres, sont parfaitement cohérentes avec le fait que nous sommes justifiés en Jésus-Christ seul par le seul moyen de la foi. Si l’on rassemble ces deux réalités de notre vie chrétienne, il s’agit simplement de dire la chose suivante : La foi salvatrice authentique, celle qui justifie l’homme en Christ, produit forcement son fruit en nous, et ce fruit de l’Esprit qui nous régénère intérieurement, se manifeste extérieurement par une vie d’obéissance aux commandements de Dieu, c’est à dire, par de bonnes œuvres. Ceux qui aiment Dieu (c’est à dire qui ont un cœur régénéré par le Saint-Esprit, car le cœur de l’homme naturel n’aime pas Dieu) gardent ces commandements (c’est à dire pratiquent de bonnes œuvres).

La foi salvatrice authentique, celle qui justifie l’homme en Christ, produit forcement son fruit en nous, et ce fruit de l’Esprit qui nous régénère intérieurement, se manifeste extérieurement par une vie d’obéissance aux commandements de Dieu, c’est à dire, par de bonnes œuvres.

Lorsque nous disons qu’il est normal qu’un pommier produise des pommes, et que nous faisons tout pour favoriser cette production, en taillant ses branches, en l’arrosant, nous ne confondons pas pour autant ses fruits avec ses racines. Nous savons très bien que ce sont les racines de l’arbre qui tirent de la terre tout ce dont il a besoin pour produire ses fruits. De bons fruits sont à la fois le résultat et la preuve d’une bonne santé de l’arbre, mais jamais la source de cette bonne santé.

Il en va de même pour nous dans notre vie chrétienne, et c’est particulièrement important de nous le rappeler dans le contexte de cette lettre, et d’ailleurs, comme je le disais il y a un instant, Jacques le fait au verset 18. Il nous présente dans ce verset les racines de l’arbre, si l’on garde cette métaphore. Ce qu’il nous exhorte à comprendre, c’est que la source de toute bonne œuvre que nous pratiquons, c’est un cœur régénéré par le Saint Esprit, selon la volonté de Dieu, par sa parole de vérité : « Sachez-le, mes frères bien aimés, tout don parfait vous vient d’en haut, du Père des lumières. C’est lui qui vous a engendré, qui a fait de vous ses enfants, dans sa maison, et cela est un acte de pure grâce car rien d’autre que sa seule volonté ne l’a poussé à vous engendrer ainsi. »

La source de vos bonnes œuvres, c’est votre cœur régénéré. L’auteur de cette régénération, c’est Dieu, votre Père céleste, qui vous a adopté en Jésus-Christ, et l’outil de cette régénération, c’est la parole de vérité.

Voici comment Jacques nous prépare à la suite de sa lettre, et c’est, encore une fois, essentiel de bien le comprendre. Le socle fondateur, c’est ce verset 18. Quelles que soient les bonnes œuvres que nous pourrions pratiquer, elles ne seront jamais une source de fierté, de gloire personnelles et encore moins de justification pour nous. Car elles ne seront que le résultat logique, que le fruit (sur)naturel de ce cœur nouveau que Dieu a décidé de créer en nous par sa seule volonté. Au même titre qu’un bébé ne participe aucunement à sa propre naissance et ne peut en retirer aucun mérite, le chrétien ne participe aucunement à sa nouvelle naissance et ne peut en retirer aucun mérite : il s’agit d’un don parfait, unilatéral, de la part de Dieu.

Sachez-le mes frères bien aimés, avant tout autre chose, avant toute exhortation à l’obéissance, à la mise en pratique de votre foi : Considérez le don parfait le plus élevé, le plus précieux que Dieu vous ait accordé : votre nouvelle naissance, qui s’accompagne de la vie éternelle et de tout l’héritage que Christ a reçu en récompense de ses œuvres. Nous parlons ici du Salut éternel de notre âme, de l’héritage infiniment glorieux qui nous est réservé dans les cieux.

Nous ne pouvons pas considérer d’enjeu plus important que celui de la destinée éternelle de notre âme, et c’est Dieu qui s’est chargé de tout accomplir pour que cette destinée éternelle, nous la vivions dans son royaume, en sa présence favorable, en le contemplant face à face en la personne de Jésus-Christ.

Car n’oublions pas qu’avant que Dieu décidât de nous régénérer, notre destinée éternelle était l’enfer. C’est lui qui est venu nous arracher de cet enfer auquel nous appartenions, pour nous transporter dans le royaume de son admirable lumière. Et tout cela, par quel moyen Dieu l’a-t-il accompli en nous ?

Par la parole de vérité.

La haute considération de la Parole de vérité

Cette parole de vérité est au cœur des versets 19 à 25. Elle est finalement au cœur de toute la lettre de Jaques car il n’a de cesse de nous exhorter à la mettre en pratique. Mais pour la mettre en pratique, nous devons tout d’abord l’écouter et la recevoir avec un cœur bien disposé.

Et si nous comprenons que cette Parole de vérité est la seule, par l’action du Saint-Esprit en nous, à pouvoir nous faire naître de nouveau, à pouvoir nous sanctifier jour après jour et nous guider vers le ciel, alors, nous devrions la considérer comme notre possession physique la plus importante, la plus précieuse, et la plus digne d’être lue, étudiée, enseignée, écoutée, méditée, priée, et pratiquée.

Si le salut de votre âme a quelque importance pour vous, alors rien de devrait être plus précieux et plus cher à votre cœur que la parole de Dieu, la Bible, les Saintes Écritures. Elle est, elle aussi, un don parfait de notre Père de lumière, elle est la seule par laquelle nous obtenons le plus grand des dons parfaits : notre nouvelle naissance et notre sanctification. Sachez-cela, mes frères bien aimés, nous exhorte Jacques.

Tout ce qui va suivre dans les six prochains versets sont les implications logiques, nécessaires de cette haute considération, de cette profonde affection que nous devrions tous avoir pour la parole de Dieu. Et si vous avez besoin d’être renouvelés dans votre appréciation des Écritures, je vous encourage à écouter la prédication que notre pasteur David a donnée dimanche dernier, et je vous encourage également à participer à nos conférences en Mai, dont le thème est justement la suffisance des Écritures1. Car même si vous êtes préoccupés par le salut de votre âme, mais que vous n’êtes pas convaincus que la parole de vérité est votre seul moyen de Salut, alors votre considération pour elle en sera forcement affectée.

Voici quelques éléments qui devraient nous pousser à tenir en haute estime les Écritures.

La Bible est la Parole de Dieu

Lorsque nous lisons la Bible, ce ne sont pas des écrits seulement humains, remplis de sagesse humaine que nous lisons, mais bien la parole de Dieu. Prenons un instant pour réaliser ce que nous sommes en train de dire. Ces mots sont ceux du Dieu qui a créé toutes choses à partir de rien, dont la sagesse, la connaissance, l’intelligence, la puissance, sont infinies. Si un tel Dieu n’est pas digne d’être écouté, alors qui écouterez-vous ? Jésus-Christ lui-même, à l’image de tous les prophètes qui l’ont précédé, a déclaré : Mon enseignement ne vient pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé (Jean 7,16), c’est à dire, de Dieu le Père. Tout ce que les prophètes de l’Ancien Testament, Jésus, et les Apôtres ont enseigné ne venait pas d’eux, mais de Dieu. La Bible est digne de notre considération car Dieu est son auteur.

La Bible est la parole toute puissante qui a créé le monde

Car vous pourriez me dire : très bien, mais qu’est ce qui nous dit qu’elle a effectivement la capacité, le pouvoir de nous régénérer, comme l’affirme Jacques au verset 18 ? Paul répond à cette question en faisant le parallèle entre la création ex nihilo de l’univers par Dieu, et notre nouvelle naissance, en 2 Corinthiens 4,6 : Car Dieu, qui a dit : « La lumière brillera du sein des ténèbres ! » a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ.

Voici un bon exemple de la manière dont nous pouvons, sans forcement nous en rendre compte, remettre en question des doctrines aussi essentielles que la régénération en remettant en question des doctrines qui nous semblent moins importantes. Paul affirme ici qu’il faut autant de puissance pour nous faire naître de nouveau que pour créer le monde. Le monde était informe et vide, plongé dans les ténèbres, Dieu parla et la lumière, et tout ce que le monde renferme, fut. C’est par sa Parole toute puissante que Dieu créa tout à partir de rien, et c’est par cette même Parole que Dieu nous fit naître de nouveau. Si vous doutez de la puissance de la Parole de Dieu pour transformer votre cœur de pierre en cœur de chair, regardez autour de vous, toutes les merveilles de la création, et rappelez vous qu’il fut un temps ou tout cela n’existait pas. Dieu parla, et toutes ces choses existèrent ! La Bible est la parole créatrice toute puissante de Dieu.

Paul affirme qu’il faut autant de puissance pour nous faire naître de nouveau que pour créer le monde.

La Parole s’est incarnée en Jésus-Christ

Si cela ne vous suffit pas encore pour avoir une haute considération de la Bible, alors rappelez-vous que Jésus-Christ est la Parole incarnée. Quelque part, si vous avez du respect, de la considération, de l’affection pour Jésus-Christ, alors vous en avez forcement pour la Parole de Dieu. Car le Christ n’est pas seulement venu nous apporter les enseignements de son Père comme nous l’avons vu, il est la Parole de Dieu. C’est aussi pour cela qu’il est capable de nous sauver, qu’il a la puissance de reprendre sa vie après l’avoir donnée, et de nous ressusciter à sa suite. Car il est la Parole qui créa le monde à partir de rien. Tout ce qui est vrai de Christ l’est de la Parole et inversement : Si vous avez une haute considération pour Jésus-Christ, vous devriez forcement avoir une haute considération pour la Parole de Dieu.

La Parole est la vérité

Et pour en finir sur ce point voici un dernier aspect notable de cette Parole de Dieu par laquelle nous sommes nés de nouveau, comme le dit Jacques au v.18 : elle est la Parole de vérité.

Nous avons vu qu’elle est la lumière qui brille dans ce monde, et dans nos cœurs de ténèbres ; elle est aussi la vérité proclamée dans ce monde et dans nos esprits dominés par le mensonge et la tromperie. Le Psaume 119,160 nous dit : « Le fondement de ta parole, c’est la vérité, et toutes tes justes sentences sont éternelles. ».

Dieu est le Père de lumière, il est la vérité, et par conséquent, tout ce qu’il dit est vrai, uniquement vrai et éternellement vrai. Ce n’est pas vrai seulement de telle année à telle année, de tel jour à tel jour : Lorsque la Parole de Dieu dit cela et vrai et cela est faux, cela est valable éternellement. Nous sommes les créatures de Dieu, limitées dans notre entendement, et de plus, corrompues par notre péché. Sans sa Parole, nous sommes voués à airer dans les ténèbres, aveugles à la vérité. Au milieu de tant d’incertitude, la Parole de Dieu est la vérité. Elle est notre mètre étalon pour discerner le vrai du faux. Si nous avons raison de douter de notre sagesse ou de celle des hommes, même les plus érudits, nous pouvons avoir une confiance absolue dans la Parole de vérité qu’est celle de Dieu. Sa Parole est la vérité, et non pas une vérité parmi d’autres.

Lorsque la Parole de Dieu dit cela et vrai et cela est faux, cela est valable éternellement.

Nous ne pouvons pas conclure ce point premier point sans lire les premiers versets de l’Évangile de Jean qui synthétisent ces quatre vérités d’une si belle manière :

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue. Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean. Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue. Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : C’est celui dont j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. »

Jean 1,1-18

Nous pourrions considérer encore d’autres caractéristiques pour lesquelles il est légitime d’avoir une haute considération des Saintes Écritures, mais nous allons en rester là pour ne pas nous éloigner du texte d’aujourd’hui. Avant même de considérer si nous écoutons et recevons la Parole de Dieu comme il convient, demandons-nous d’abord si nous la considérons à sa juste valeur.

Que ce soit par ignorance ou maladresse pour le jeune converti, par habitude ou accoutumance pour le plus vieux dans la foi, il peut facilement arriver que notre considération de la Bible, et notre attitude envers elle, ne soient pas à la hauteur de ce qu’elle est et de ce qu’elle peut produire en nous. Croyez-vous vraiment que la Bible est la parole du Dieu créateur ? Croyez-vous vraiment qu’elle contient la même puissance que celle qui créa le monde à partir de rien et qui peut vous faire naître de nouveau ? Croyez-vous vraiment que Jésus-Christ est la Parole incarnée ? Et enfin peut-être la question la plus importante à poser dans une époque aussi relativiste que la nôtre : Croyez-vous que la Parole est la vérité, et non pas une vérité parmi d’autres ?

Posez-vous sérieusement ces questions, pour vous-même, car si vous n’êtes pas d’abord convaincu de la nature et du but glorieux de la Parole de Dieu, alors vous aurez beaucoup de mal à entretenir cette attitude qui favorise son œuvre rédemptrice en vous, et que nous allons considérer maintenant.

Car une fois que l’on a compris la dignité et la suffisance de la Parole, mais avant de la mettre en pratique (ce qui est le sujet des versets 22 à 25), il y a une étape intermédiaire, mais essentielle, qui consiste à écouter et recevoir le contenu de cette parole de vérité. Comment convient-il d’écouter et de recevoir la parole de Dieu ? Y-a-t-il une bonne et une mauvaise façon de le faire ? Puis-je avoir une attitude qui favorise, ou au contraire, qui entrave, voir inhibe l’œuvre transformatrice de cette Parole dans ma vie ?

Voici la question centrale à laquelle nous répondrons ce matin : Quelle est la manière la plus appropriée et efficace d’écouter et de recevoir la Parole de Dieu pour le salut de mon âme ?


Illustration : Edouard Dubufe (1855), La lecture de la Bible.

  1. Il s’agit de la Conférence bonne nouvelle qui a eu lieu en mai 2023. Vous pouvez visionner les enregistrements de cette conférence ici[]

Nathanaël Fis

Nathanaël est ancien en formation à l'Eglise Bonne Nouvelle à Paris. Il est l'heureux époux de Nadia et père de Louis. Il étudie la théologie à Thirdmill Institute ainsi qu'au Birmingham Theological Seminary.

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