Quatre discours contre les ariens – Athanase le grand – Résumé du livre I
13 décembre 2024

Le livre d’Athanase, les Quatre discours contre les Ariens sont son oeuvre la plus technique et la plus doctrinale écrite contre les ariens du quatrième siècle, écrit entre 356 et 360 (troisième exil). Après toutes les intrigues politiques et violentes qui ont caractérisé les premières décennies de la querelle arienne, les esprits se réveillent enfin à l’importance de la querelle doctrinale, et le temps du débat doctrinal est venu. Athanase cherche à rallier les « conservateurs » qui avaient des sentiments orthodoxes, mais objectaient au mot même substance, pour les isoler des vrais ariens. Cette oeuvre est l’apologie fondamentale du partie orthodoxe pour la suite de la querelle arienne, la contribution doctrinale la plus technique et profonde.

Je décide de publier ce résumé sans autre commentaire, afin de faire connaître à un public plus large le contenu de la littérature patristique, et peut-être lui donner envie de la découvrir dans le texte. C’est donc un pur résumé, sans autres commentaires ni explications. Il a été réalisé avec l’aide de ChatGPT, chapitre par chapitre, contrôlé après une lecture personnelle de la source.


Premier discours contre les ariens – Athanase le Grand

Chapitre 1 introduction

Dans ce chapitre, Athanase justifie sa décision de combattre l’arianisme, soulignant que ceux qui suivent cette hérésie ne peuvent être considérés comme chrétiens. Il compare l’arianisme à d’autres hérésies, expliquant que les sectaires prennent toujours le nom de leur fondateur, et non celui du Christ. Il critique ceux qui appellent les partisans d’Arius « chrétiens », en soulignant que cette appellation est absurde, tout comme appeler Judas ou Caïphe, des chrétiens. Les ariens, selon lui, ont adopté le nom de leur fondateur et non celui du Christ, trahissant ainsi la foi apostolique.

Athanase explique qu’en abandonnant la foi chrétienne pour l’arianisme, les adeptes se rendent responsables d’une nouvelle hérésie, faussement présentée comme une sagesse, et marquée par des pratiques irrégulières. Il dénonce la façon dont Arius a corrompu l’Écriture pour justifier sa vision erronée du Christ, imitant les manières dégradées des hérétiques précédents. En fin de compte, ceux qui suivent Arius, même après sa mort, continuent de porter son nom et son erreur, et ne peuvent être considérés comme faisant partie de l’Église catholique.

Chapitre 2 thèses arienne : Extraits de Thalia

  1. Citation d’Arius : « Dieu n’a pas toujours été Père ; une fois Dieu était seul, et pas encore Père, mais il est devenu Père après. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase dénonce cette idée comme un blasphème grave. Selon lui, Arius déforme la nature divine de Dieu en niant que Dieu ait toujours été Père. Cette affirmation contredit l’enseignement chrétien fondamental selon lequel Dieu est éternel et toujours Père. Athanase accuse Arius de manipuler les Écritures et de répandre des hérésies.
  2. Citation d’Arius : « Le Fils n’a pas toujours existé ; tout, y compris le Verbe de Dieu, a été créé à partir de rien. Le Fils a eu un commencement, il n’existait pas avant sa génération. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase rejette cette notion selon laquelle le Fils serait une créature, affirmant que cela va à l’encontre de la foi chrétienne. Si le Fils n’était pas éternel, il ne pourrait être véritablement Dieu. Athanase explique que cette idée d’un Christ créé et limité est incompatible avec la doctrine chrétienne de la Trinité, qui affirme l’éternité et l’égalité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
  3. Citation d’Arius : « Dieu a créé le Fils afin de créer l’humanité, et il l’a nommé Verbe et Sagesse pour accomplir cette tâche. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase critique cette vision réductrice du Christ comme simple instrument de la création. Il insiste sur le fait que le Fils est bien plus qu’un simple moyen de création : il est le Créateur lui-même et doit être adoré comme tel. Cette vision dévalorise l’essence divine du Fils, qui est à l’origine de toute chose, et non simplement un être créé pour une tâche spécifique.
  4. Citation d’Arius : « Il existe deux Sagesses : une qui est coexistante avec Dieu et une autre dans laquelle le Fils a été engendré, et qui l’appelle Sagesse et Verbe par grâce. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase conteste cette division de la sagesse divine en deux aspects distincts. Il rejette l’idée que le Fils ne soit qu’une simple participation à la sagesse de Dieu, et non la Sagesse incarnée. Cette vision fragmentée de la nature divine nie l’unité essentielle du Fils avec le Père et l’Esprit.
  5. Citation d’Arius : « Le Verbe n’est pas le véritable Dieu ; bien qu’il soit appelé Dieu, il n’est Dieu que par participation, tout comme les autres êtres créés. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase condamne cette affirmation, car elle réduit le Fils à une simple créature, déniant sa pleine divinité. Selon Athanase, si le Fils n’est pas véritablement Dieu, alors il ne peut être le Sauveur et le Rédempteur du monde. Il souligne que cette hérésie détruit le fondement même de la foi chrétienne, qui repose sur l’adoration du Christ comme vrai Dieu.
  6. Citation d’Arius : « Le Fils est étranger à l’essence du Père et du Saint-Esprit, et leur nature est séparée et distincte, infiniment différente. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase réfute cette affirmation en soulignant que la nature du Fils est identique à celle du Père. L’idée d’une séparation radicale entre les trois personnes de la Trinité est pour lui une hérésie qui détruit l’unité de Dieu. Il rappelle que, selon l’enseignement chrétien, le Fils et le Père partagent la même essence divine, et que cette unité est fondamentale pour comprendre le salut.
  7. Citation d’Arius : « Le Fils ne connaît pas le Père parfaitement, il le connaît seulement dans la mesure où lui-même peut comprendre. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase s’insurge contre cette idée qui déforme la relation entre le Père et le Fils. Il souligne que si le Fils ne connaît pas parfaitement le Père, il ne pourrait être le révélateur de la volonté divine et le Sauveur du monde. Cette vision réduit l’intimité de la relation trinitaire et nie la pleine connaissance mutuelle entre le Père et le Fils.
  8. Citation d’Arius : « Le Fils ne connaît même pas sa propre essence. »
    • Commentaire d’Athanase : Athanase réfute cette idée en rappelant que le Fils, étant Dieu, possède une connaissance parfaite de sa propre essence et de la nature divine. Cette ignorance attribuée au Fils contredit l’enseignement chrétien sur la divinité du Christ, qui est pleine et entière.

Chapitre 3 : importance du sujet

Dans ce chapitre, Athanase discute de l’importance capitale de la controverse entre les chrétiens orthodoxes et les Ariens concernant la nature du Fils de Dieu. Il met en lumière la différence fondamentale entre les deux doctrines, et souligne l’importance de s’en tenir à la vérité biblique.

  1. Les Ariens et la manipulation du langage scripturaire :
    • Athanase critique l’utilisation abusive des Écritures par les Ariens : Selon lui, les Ariens utilisent des termes bibliques pour dissimuler leurs hérésies. Cependant, il avertit que cette manipulation linguistique ne peut masquer la fausseté de leurs doctrines. Il compare leur comportement à celui du diable, qui utilise les Écritures pour tromper et détourner les croyants de la vérité.
    • Athanase souligne l’origine démoniaque des hérésies : Il évoque l’exemple d’Eve et la manière dont Satan a semé la confusion avec des paroles trompeuses. Il conclut que les hérésies des Ariens proviennent directement des « esprits séducteurs » prédits par Saint Paul, qui cherchent à égarer les fidèles en distordant la vérité chrétienne.
  2. La doctrine catholique de l’éternité et de l’unité du Fils avec le Père :
    • Athanase expose la doctrine catholique : Le Fils est éternel, consubstantiel au Père, et toujours existant avec Lui. Il est la « Sagesse » et la « Parole » de Dieu, non un être créé, mais un « engendrement » propre à la nature divine du Père. Athanase insiste sur le fait que le Fils est « vrai Dieu », tout comme le Père.
    • Athanase critique la vision Arianiste : Il met en contraste cette doctrine avec celle des Ariens, qui considèrent le Fils comme une créature, née d’un commencement, distincte dans son essence du Père. Pour Athanase, cette vision réduit le Christ à une figure subordonnée et ne correspond pas à la révélation des Écritures.
  3. Les hérésies des Ariens sont nouvelles et non traditionnelles :
    • Origine récente de l’hérésie arienne : Athanase souligne que la doctrine Arianiste n’est pas issue de la tradition des Pères de l’Église, mais est une innovation récente. Il interroge les Ariens : d’où viennent-ils, si ce n’est d’une déviation nouvelle et étrangère à la foi chrétienne reçue des ancêtres ?
    • Athanase compare l’hérésie à l’ignorance des Juifs : Comme les anciens Juifs qui ont rejeté le Christ et la lumière de la vérité, les Ariens se privent de la connaissance véritable de Dieu en niant l’éternité et la divinité du Fils. Ils s’enferment dans les ténèbres et ignorent la vérité de l’Évangile.
  4. Le recours des Ariens à la protection de l’État et leur hypocrisie :
    • Athanase critique la dépendance des Ariens vis-à-vis du pouvoir : Il dénonce l’hypocrisie des Ariens, qui, craignant de voir leur hérésie révélée, se cachent derrière le patronage de figures politiques comme l’empereur Constance. Athanase affirme que les Ariens, bien qu’ils répandent une fausse doctrine, dissimulent leur hérésie pour préserver leur statut social et éviter la réprobation publique.
    • Le manque de courage des Ariens : Ils n’osent pas parler ouvertement de leurs croyances et se réfugient dans une fausse profession de foi pour échapper à la condamnation, tout en continuant à propager leur hérésie en secret.
  5. L’importance de la vérité dans la doctrine chrétienne :
    • Athanase invite à la réflexion : Il conclut en posant la question centrale à la communauté chrétienne : « Qui, des deux théologies, présente véritablement notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Fils du Père ? » Selon Athanase, la véritable doctrine chrétienne doit affirmer la divinité éternelle du Christ, en tant que « Parole de Dieu », et son unité consubstantielle avec le Père. Il met en garde contre la théologie erronée des Ariens, qui réduit le Christ à une simple créature, et rappelle que cette hérésie est étrangère à la véritable foi chrétienne.
  6. La lutte contre l’hérésie :
    • Athanase appelle à la résistance contre les hérésies : Il rappelle que la véritable lutte n’est pas contre les Ariens en tant qu’individus, mais contre l’esprit du mal qui a semé cette hérésie. Il les exhorte à abandonner leurs erreurs et à revenir à la vérité chrétienne, afin qu’ils ne soient plus égarés par cette fausse doctrine.

Athanase insiste sur la nécessité de se tenir fermement à la foi chrétienne authentique, fondée sur les Écritures, et de rejeter les hérésies nouvelles, comme celle des Ariens, qui pervertissent la véritable nature du Fils et de la Trinité. Il rappelle que cette lutte est avant tout une lutte pour la vérité divine et contre les influences du mal qui cherchent à égarer les croyants.

Chapitre 4 : Le Fils de Dieu est éternel et incréé

Dans ce chapitre, l’auteur réfute l’affirmation des Ariens selon laquelle le Fils de Dieu aurait eu un commencement, en prouvant à partir des Écritures que le Fils est éternel et incréé.

  1. Réfutation de la phrase « Il fut un temps où le Fils n’était pas »
    L’argument central est que l’expression « Il fut un temps où le Fils n’était pas » est une hérésie, car elle contredit l’enseignement des Écritures. L’auteur conteste l’idée selon laquelle il y aurait un moment où le Fils n’existait pas, soulignant que cette phrase, « une fois », signifie qu’il y aurait eu un temps où le Fils n’était pas, ce qui est impossible. Le Fils, étant l’Image vivante du Père, est toujours existant et n’a pas de commencement. Il n’y a pas de « avant » ou de « temps » où le Fils n’était pas. Au contraire, les Écritures parlent de Dieu et du Fils comme étant éternels, sans commencement.
  2. Références bibliques pour démontrer l’éternité du Fils L’auteur cite plusieurs passages pour montrer que le Fils est éternel :
    • Jean 1:1 : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. » Ce passage confirme que le Fils, identifié ici par le terme « Verbe » (Logos), existe depuis toujours, coexistant éternellement avec le Père.
    • Apocalypse 1:4 : « Qui est, qui était, et qui vient. » Cette phrase montre l’éternité du Christ, qui est, qui a été et qui viendra, sans jamais avoir un commencement.
    • Romains 1:25 et 1 Corinthiens 1:24 : Ces versets soulignent que « le Fils est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu, » affirmant ainsi la divinité éternelle et non créée du Fils.
    • Hébreux 1:3 : « Le Fils est l’empreinte de la gloire de Dieu et l’expression de sa personne, » ce qui prouve l’éternité et la nature incréée du Fils.
  3. Distinction entre les créatures et le Fils
    L’auteur met en lumière une distinction claire entre les créatures, qui ont un commencement, et le Fils, qui n’a pas de commencement. Les termes tels que « avant », « quand », ou « avant qu’il fût », utilisés dans les Écritures, se réfèrent toujours aux créatures qui ont été créées, mais jamais au Fils, qui est le créateur et non la créature. Par exemple, dans Jean 8:58, Jésus dit : « Avant qu’Abraham fût, je suis, » ce qui est une déclaration d’éternité. Le avant ne peut que s’appliquer à Abraham.
  4. L’erreur des Ariens et leur méprise des Écritures
    L’auteur dénonce la fausse doctrine des Ariens, qui, en disant « le Fils fut créé », rejettent l’enseignement biblique. Ces derniers emploient des formules comme « il n’était pas avant sa génération », ce qui constitue une erreur manifeste. L’Auteur insiste sur le fait que cette idée ne provient pas des Écritures, mais plutôt d’une interprétation erronée et exagérée des termes bibliques utilisés pour décrire les créatures, et non le Fils éternel de Dieu.
  5. Conclusion théologique : Le Fils est éternel et coexistant avec le Père
    L’auteur conclut que, selon les Écritures, le Fils n’a jamais eu de commencement. Il est l’Image et le Verbe éternels du Père. Toute tentative de dire qu’il a un commencement est non seulement hérétique mais aussi absurde, car cela nie la vérité scripturaire selon laquelle « par Lui, tout a été créé » (Jean 1:3). Ainsi, l’Arianisme, qui prétend que le Fils a été créé, s’oppose à l’enseignement de la Bible et est en totale contradiction avec la vérité chrétienne.

Chapitre 5 : Suite sur l’éternité du Fils

Le chapitre V poursuit l’examen de la question de l’éternité du Fils, en répondant à l’objection selon laquelle si le Fils est éternel, cela impliquerait qu’il soit co-égal avec le Père, et non véritablement son Fils. Le raisonnement développé ici repose sur la nature même de la paternité divine, de la relation entre le Père et le Fils, et sur la définition du terme « Fils ». Il défend que la nature du Fils, loin d’ôter son caractère filial, l’affirme en tant qu’émanation de l’essence du Père.

  1. Réponse à l’objection de l’égalité du Fils avec le Père : L’argument principal avancé par les opposants est que si le Fils est éternel et coexistant avec le Père, cela signifie qu’il n’est plus véritablement le Fils, mais plutôt un frère du Père, sur le modèle humain. L’auteur réfute cette idée en soulignant que la relation entre le Père et le Fils n’est pas de nature humaine, où les enfants sont générés dans le temps. Au contraire, la génération du Fils est éternelle, et cela ne le rend pas égal au Père mais le maintient dans sa nature de Fils. Il n’y a pas d’« égalité » dans la fraternité entre le Père et le Fils, mais une relation unique de paternité et de filiation qui ne diminue pas la divinité du Fils.
  2. L’éternité du Fils et la question de la génération : L’auteur insiste sur le fait que la génération du Fils n’implique pas une création dans le temps, mais une génération éternelle. Le Fils, en tant que « Fils » de l’essence même du Père, est tout ce qui découle de Dieu, mais il n’est ni une création ni un être dont l’existence commence après celle du Père. Il est le Verbe (Logos), la Sagesse et la Radiance de Dieu, existant éternellement et coexistant avec le Père. Cette génération divine est immuable et parfaite, sans introduire de division ou de temporalité comme dans la procréation humaine.
  3. La question de la « participation » et du rôle du Fils : Une autre objection avancée par les détracteurs est que, si le Fils est vraiment Fils, il devrait participer de quelque chose d’extérieur à l’essence du Père. Mais l’auteur réfute cela en affirmant que la participation du Fils est de l’essence même du Père. Le Fils n’est pas un être créé ou formé à partir de quelque chose de séparé, mais il est l’émanation directe et naturelle de l’essence divine du Père. En effet, ce n’est pas la substance du Fils qui est extériorisée ou divisée, mais c’est la nature divine, indivisible, qui se manifeste dans le Fils.
  4. L’identification du Fils avec la Parole, la Sagesse et la Radiance : L’auteur renvoie à des passages bibliques pour montrer que le Fils est la Parole (Logos) par laquelle toutes choses ont été faites (Jean 1:1), la Sagesse qui incarne la sagesse divine (Proverbes 8), et la Radiance qui révèle la lumière de Dieu (Hébreux 1:3). Ces métaphores bibliques servent à montrer que le Fils n’est pas un être secondaire ou extérieur, mais qu’il est l’expression même de la nature divine du Père.
  5. L’erreur d’imaginer le Fils comme une créature : Finalement, l’auteur critique l’idée que le Fils pourrait être considéré comme un simple « produit de la création » ou une « création issue du néant ». Une telle pensée, selon lui, est non seulement hérétique, mais elle constitue une forme de blasphème, car elle impliquerait que Dieu ait manqué de sa propre essence ou de son propre Logos. Le Fils, étant « l’Image » et « l’Expression » du Père, doit être vu comme une partie intégrante de Dieu et non comme une création distincte ou secondaire.

Chapitre 6 : Suite sur l’éternité du Fils.

Le texte présente une réfutation contre l’hérésie arienne, soulignant l’éternité et l’indivisibilité du Fils avec le Père dans la Trinité. Voici un résumé de ses principaux points :

  1. Incohérence de l’hérésie arienne : L’idée que le Fils n’a pas toujours existé est blâmée comme étant blasphématoire. Si Dieu est le Créateur et fait tout par Son Fils (le Verbe), dire que ce Fils « n’a pas existé avant Sa génération » revient à nier que le Fils est éternel et coéternel avec le Père. La Trinité, selon cette hérésie, serait constituée de trois natures distinctes, ce qui est irrationnel, car cela suggère que Dieu a été incomplet avant la génération du Fils.
  2. Le Fils comme Sagesse et Source de Vie : Le texte souligne que Dieu est la source de la sagesse et de la vie, et que le Fils est cette sagesse incarnée. Dire que « le Fils n’a pas existé » reviendrait à dire que Dieu était une source stérile, ce qui est contraire à l’enseignement chrétien.
  3. Le Fils comme Image parfaite du Père : Le Fils est l’Image et la Réflexion du Père. Si le Fils est l’Image du Père, il ne peut pas être une création, ni avoir eu un début, car cela détruirait l’idée même de l’Image parfaite. En effet, une image parfaite ne peut être différente de l’original. Donc le Fils, en tant qu’Image, est coéternel avec le Père.
  4. L’impossibilité pour le Fils de devenir Père : La question de savoir pourquoi le Fils ne devient pas un Père est également abordée. Cela serait une erreur, car le Père est le seul à être éternellement Père. Le Fils, en tant qu’Image du Père, demeure éternellement Fils et ne peut jamais devenir Père, car cela signifierait une altération de sa nature divine.
  5. L’erreur des Ariens : En faisant du Fils une créature générée, les Ariens tombent dans une conception matérielle et humaine de la divinité. Ils imaginent une succession infinie de paternités et de filiations, ce qui est incompatible avec la nature divine. Dieu, étant parfait et hors du temps, ne peut être sujet à de telles modifications.

Chapitre 7 : Réponse à l’objection : « Comment Dieu aurait-il pu générér Quelqu’un sans origine? »

Le chapitre 7 du traité d’Athanase traite d’une objection clé soulevée par les Ariens concernant la nature de la génération du Fils par le Père, et développe une réfutation détaillée de leurs arguments. Voici un résumé :

L’objection arienne

Les Ariens soutiennent que si Dieu a engendré le Fils, deux possibilités se présentent :

  1. Le Fils existait déjà : dans ce cas, Dieu n’aurait pas véritablement engendré, car le Fils serait préexistant.
  2. Le Fils n’existait pas : cela implique que le Père a créé le Fils à partir du néant, ce qui rendrait le Fils semblable à une créature.

Ils illustrent cette idée par des analogies humaines, telles que la relation entre une mère et son enfant (une mère n’est pas mère avant que son enfant ait un début à son existence). Ces arguments visent à réduire la génération divine à des concepts humains et matériels.

Réponse d’Athanase

Athanase rejette vigoureusement ces objections comme absurdes et blasphématoires. Sa réponse repose sur plusieurs points :

  1. La transcendance de Dieu :
    • Athanase souligne que Dieu ne peut pas être comparé aux hommes ou à des artisans qui nécessitent des matériaux préexistants pour créer. Dieu crée ex nihilo (à partir de rien) et engendre de manière divine, non humaine. Ainsi, la génération du Fils est un acte propre à Dieu, distinct des processus humains.
  2. Le Fils comme Logos éternel :
    • Athanase insiste sur le fait que Dieu n’a jamais été sans son Logos (sa Parole) ni sans sa Sagesse. Dire que le Père aurait été sans le Fils reviendrait à affirmer qu’il était sans raison ou sans sagesse, ce qui est incompatible avec la nature de Dieu.
    • Le Fils est éternellement engendré et coexistant avec le Père, comme la lumière est inséparable du soleil.
  3. Critique de la métaphore instrumentale des Ariens :
    • Les Ariens décrivent le Fils comme un instrument créé par le Père pour réaliser la création. Athanase réfute cela en montrant que cette idée rendrait Dieu dépendant d’un outil, ce qui serait une faiblesse incompatible avec sa toute-puissance.
  4. Le Fils n’est pas une créature :
    • Athanase explique que le Fils, en tant que Logos de Dieu, n’est pas « créé » mais engendré. Il est de même substance (homoousios) que le Père et partage sa divinité. Le qualifier de créature reviendrait à nier sa divinité.

Chapitre 8 : De l’analogie avec la filiation humaine

Objection arienne :

Les ariens soutiennent que, comme un fils humain naît à un moment donné après son père, il en serait de même pour le Fils de Dieu, insinuant qu’il n’a pas toujours existé avec le Père.

Réponse d’Athanase :

  1. Rejet de l’analogie temporelle entre Dieu et l’homme :
    • Athanase rappelle que la génération divine ne doit pas être comparée à celle des humains, car les limites temporelles propres à l’homme ne s’appliquent pas à Dieu.
    • Les enfants humains sont distincts en temps de leurs parents à cause des contraintes naturelles et matérielles. En revanche, Dieu est éternel, immatériel et exempt de toute contrainte. Rien ne l’empêche d’être éternellement Père du Fils.
  2. Nature vs création :
    • La génération d’un fils est un processus naturel et propre à l’essence du père, tandis que la création d’une œuvre est une action extérieure et volontaire. De même, le Fils est consubstantiel au Père et découle de Son essence, contrairement aux créatures qui sont le fruit de Sa volonté.
    • Le Fils n’est pas une œuvre créée, mais l’émanation naturelle de l’essence divine.
  3. La nature éternelle de la paternité divine :
    • Athanase affirme que la paternité de Dieu est inhérente à Son essence. Si le Fils n’avait pas toujours existé, cela impliquerait un changement en Dieu, ce qui est incompatible avec Sa perfection.
    • Tout comme le rayonnement du soleil coexiste toujours avec lui, le Fils coexiste éternellement avec le Père en tant que Son Verbe et Sa Sagesse.
  4. Le rôle des titres « Verbe » et « Sagesse » : – Ces appellations protègent contre toute idée erronée. Elles soulignent que le Fils est engendré sans passion ni division, contrairement à la procréation humaine.
    • Le Fils est pleinement et éternellement issu du Père, tout en restant distinct dans Son hypostase.
  5. Création et génération : différences essentielles :
    • La création relève de la volonté divine et s’applique à des choses qui n’étaient pas. Les œuvres de Dieu, comme l’univers, ont un début et ne sont pas éternelles.
    • La génération du Fils, en revanche, est propre à l’essence divine et ne dépend pas de la volonté. Le Fils a toujours existé avec le Père, car Il est Son Verbe et Sa Sagesse.

Chapitre 9 : réponse à l’objection « combien d’ingénérés? »

Le chapitre IX du texte d’Athanase traite de la controverse arienne concernant l’utilisation du terme « Inengendré ». Voici un résumé en mettant en lumière les objections ariennes et la réponse d’Athanase :

1. L’objection arienne : l’usage du terme « Inengendré »

Les ariens posent une question provocatrice : « L’Inengendré est-il un ou deux ? ». Ils cherchent à prouver que si le Père est « Inengendré » et qu’il est unique à l’être, alors le Fils est forcément « engendré » et appartient au domaine des créatures. Ils soutiennent ainsi leur doctrine selon laquelle le Fils aurait eu un commencement et serait inférieur au Père.

Cependant, leur démarche est incohérente :

  • Ils critiquent les Nicéens pour avoir introduit des termes non bibliques, comme homoousios (« consubstantiel »), mais utilisent eux-mêmes un terme non scripturaire : Inengendré.
  • Ils manipulent ce terme ambigu pour suggérer des conclusions non fondées sur les Écritures, en cherchant à discréditer la divinité du Fils.

2. La réponse d’Athanase : clarifications et réfutations

Athanase démystifie l’usage du terme et démontre son inadéquation à établir une distinction essentielle entre le Père et le Fils.

a. Multiples sens du terme « Inengendré »

Le mot « Inengendré » peut signifier plusieurs choses :

  1. Ce qui n’a pas encore été créé mais pourrait l’être (ex. : du bois pouvant devenir un objet).
  2. Ce qui ne peut ni être ni exister (ex. : un triangle quadrangulaire).
  3. Ce qui existe sans origine ou cause, n’étant engendré par rien.

Selon Athanase, cette dernière définition s’applique uniquement au Père. Toutefois, cela ne dégrade pas le Fils au rang de créature, car le Fils n’est pas une « chose créée », mais l’Engendré unique et éternel du Père. Il est consubstantiel au Père.

b. Critique de l’incohérence arienne

Les ariens eux-mêmes ne s’accordent pas sur le sens du terme « Inengendré ». Athanase cite Asterius, un théologien arien, qui reconnaît que la sagesse et la puissance éternelles de Dieu sont coéternelles au Père et donc, dans un certain sens, « Inengendrées ». Cela contredit la revendication arienne d’un Père seul véritablement « Inengendré ».

c. Priorité du terme « Père » sur « Inengendré »

Athanase insiste sur le fait que le terme « Père » est plus approprié et scripturaire que « Inengendré ». Les raisons sont :

  • Le terme Père implique nécessairement l’existence d’un Fils, mettant en évidence leur relation intime et éternelle.
  • En revanche, Inengendré décrit seulement ce qui n’a pas de cause ou d’origine, une définition abstraite et moins riche théologiquement.
  • Jésus lui-même utilise et enseigne le terme « Père » pour désigner Dieu, et non « Inengendré ».

d. Réfutation théologique

Athanase souligne que le Fils est l’Image parfaite du Père. Si Dieu est « Inengendré », son Image ne peut être une créature, mais doit être divine et éternelle, elle aussi. Cela préserve la distinction entre Dieu et les créatures, tout en affirmant la consubstantialité du Père et du Fils.

e. Caractère polémique des ariens

Athanase accuse les ariens de recourir à ce terme pour dissimuler leurs véritables intentions : introduire une distinction artificielle entre le Père et le Fils afin de nier la divinité du Fils. Leur insistance sur « Inengendré » vise à réduire le Fils au rang de créature.

Chapitre 10: Réponse à l’objection « la Parole est altérable »

Dans ce texte, l’objection arienne concerne la nature du Verbe : est-il alterable, ou immuable ? Les Ariens, voyant le Verbe comme une créature ou une entité créée, cherchent à savoir s’il a une volonté libre et s’il peut être modifié, changeant ainsi selon ses choix, comme tout être créé.

Réponse d’Athanase :

Athanase réfute cette idée en soulignant que si le Verbe était altérable, cela signifierait qu’il ne pourrait pas être l’image fidèle et parfaite du Père. Selon lui, la nature immuable de Dieu doit être reflétée dans le Verbe, qui est l’image du Père. Si le Verbe était changeant, il ne pourrait pas être considéré comme un reflet stable et éternel de l’Inalterable. Il critique l’idée des Ariens en affirmant qu’un Verbe changeant ne pourrait pas être l’expression véritable de la sagesse et de la parole divines. Cela met en danger l’intégrité de la foi chrétienne, qui affirme que le Verbe est aussi parfait et immuable que le Père.

Athanase cite plusieurs passages bibliques pour appuyer son argument : « Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et pour toujours » (Hébreux 13:8) et d’autres textes montrant que Dieu est immuable, notamment les Psaumes, où Dieu est décrit comme celui qui demeure constant tandis que la création change. Cela montre que le Verbe, en tant que Fils de Dieu, doit partager cette immutabilité.

Il souligne que si le Verbe était altérable, cela signifierait qu’il n’est pas véritablement le Verbe, mais plutôt une création, une chose qui change selon les circonstances. Cela contredirait la vérité de sa nature divine et de sa relation avec le Père.

Enfin, Athanase conclut que cette idée d’un Verbe changeant provient d’une mauvaise compréhension de la nature divine et ne fait que renforcer l’hérésie des Ariens. Il insiste sur le fait que les vérités chrétiennes sur l’immuabilité de Dieu s’appliquent également au Verbe, car il est de la même essence que le Père.

Chapitre 11: Exposition de Philippien 2,9-10

  1. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a accordé le nom qui est au-dessus de tout nom,
  2. pour qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, – Philippiens 2.9-10

Le chapitre 11 d’Athanase aborde l’objection arienne concernant le passage de Philippiens 2:9-10, où il est écrit : « C’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tous genoux fléchissent… ». Les Ariens, comme Eusèbe de Nicomédie et Arius, interprètent ce passage comme une preuve que Jésus aurait été « élevé » en vertu de ses actions et de sa vertu acquise, suggérant que sa divinité n’était pas innée, mais plutôt obtenue par son comportement. Selon eux, ce « élevé » indique un avancement, une promotion après une œuvre accomplie, et ainsi Jésus serait « devenu » le Fils de Dieu par cette élévation.

Athanase répond fermement à cette objection. Il commence par souligner que si Jésus avait été exalté de cette manière, cela signifierait qu’il n’était ni Dieu ni le Fils de Dieu de manière éternelle, mais qu’il l’était uniquement à cause d’une grâce acquise, ce qui contredirait les Écritures et la tradition chrétienne. Il expose ensuite un raisonnement exégétique détaillé. Le « élevé » dans ce passage ne désigne pas une récompense pour une vertu acquise, mais exprime la raison pour laquelle Jésus, bien que divin, a pris la forme d’un serviteur, souffert et mourut pour l’humanité. En d’autres termes, sa mort et sa résurrection en tant qu’homme sont les raisons de son exaltation, mais cela ne signifie pas qu’il est devenu divin ou qu’il a reçu son nom de manière dérivée.

Athanase soutient que, bien que l’« exaltation » concerne spécifiquement la nature humaine du Christ, cela ne réduit en rien sa divinité éternelle. En effet, avant sa résurrection, Jésus était déjà Dieu, égal au Père, et son « exaltation » après sa mort appartient à son rôle de Rédempteur de l’humanité. La véritable signification de ce passage est que Jésus, par son incarnation et son sacrifice, a été exalté pour que les croyants puissent être sauvés et exaltés à travers lui.

Athanase réfute donc l’interprétation des Ariens en affirmant que Jésus n’a pas reçu sa divinité ou son titre de « Fils » comme une récompense ou une élévation après avoir accompli des œuvres, mais qu’il était éternellement Fils de Dieu et qu’il s’est incarné pour offrir le salut à l’humanité. Le passage de Philippiens 2:9-10 est donc compris comme une référence à l’élévation de la nature humaine du Christ après sa résurrection, et non comme une preuve d’un changement dans sa divinité.

Chapitre 12 : Explication de Psaume 45,7-8

  1. Ton trône, ô Dieu, est pour toujours, à jamais ; le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture.
  2. Tu aimes la justice et tu détestes la méchanceté. C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a conféré une onction d’huile de gaieté, de préférence à tes compagnons. – Psaume 45,7-8

Le chapitre 12 du traité d’Athanase traite de l’exégèse du Psaume 45, en particulier des versets 7-8 qui évoquent l’onction du Messie. Athanase réfute l’objection arienne selon laquelle ce passage indiquerait que le Christ a été récompensé ou promu à la divinité pour avoir accompli des actions vertueuses. Voici un résumé détaillé du chapitre, selon le condensé fourni :

1. Le Psaume 45 et l’interprétation des mots clés

Athanase commence par souligner que l’expression « ton trône, ô Dieu, est pour l’éternité » et le fait que Dieu a oint le Messie « de l’huile de joie » au-dessus de ses « compagnons » ne doivent pas être compris de manière littérale comme une récompense pour des mérites acquis, comme l’affirment les Ariens. Au contraire, le Psaume présente le Christ comme étant distinct des créatures, car il est éternel et divin. Le terme « compagnons » réfère à la communauté des croyants qui partagent de manière participative la nature divine du Christ, mais le Christ, en tant que Dieu, ne reçoit pas d’onction pour devenir Dieu ou Roi, car il l’est déjà éternellement.

2. Réfutation de l’idée d’une promotion ou d’une récompense

L’objection arienne se base sur l’idée que le terme « οὖν » (donc, c’est pourquoi) implique une promotion ou une récompense. Athanase réfute cette interprétation en précisant que l’onction de Jésus n’est pas une récompense pour avoir acquis des vertus, mais plutôt une action pour notre salut. L’onction ici désigne le moment où Jésus, bien que déjà Dieu, reçoit l’Esprit pour sanctifier l’humanité. Ce n’est pas un changement de nature ou une élévation de statut pour Jésus, mais un acte de grâce pour l’humanité.

3. La descente du Saint-Esprit sur Jésus

Athanase fait remarquer que l’Esprit Saint est descendu sur Jésus lors de son baptême dans le Jourdain, non pas pour qu’il devienne Dieu ou qu’il soit sanctifié, mais pour que, par son humanité, tous les croyants puissent recevoir le Saint-Esprit. L’onction de Jésus est donc un acte symbolique du processus par lequel, en tant qu’homme, il devient celui par qui les croyants reçoivent le Saint-Esprit. En tant que Dieu, Jésus est celui qui donne l’Esprit; en tant qu’homme, il est sanctifié pour nous, nous montrant la voie pour recevoir le Saint-Esprit.

4. Jésus sanctifie l’humanité

L’idée que Jésus se sanctifie lui-même dans l’Incarnation est essentielle pour Athanase. Jésus, en tant que Dieu incarné, se sanctifie non pas pour lui-même, mais pour l’humanité. Il sanctifie son propre corps, et ce n’est pas un acte de promotion pour lui, mais un acte de purification et de sanctification pour tous les croyants. Dans ce processus, il devient le médiateur de la grâce de Dieu pour l’humanité.

5. Le Christ, l’oint, et la réalité de l’Incarnation

Athanase insiste sur le fait que, même si Jésus est celui qui accorde l’Esprit, il est dit être « oint » dans sa nature humaine, pour que les croyants, en union avec lui, puissent être sanctifiés. Le Psaume 45 montre donc que l’Esprit, qui est d’abord donné par le Christ, est aussi en lui, en tant qu’homme, la source de sanctification pour tous les hommes.

6. La constance immuable de la nature du Christ

L’autre point important qu’Athanase aborde est l’idée selon laquelle la déclaration « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité » ne signifie pas que la nature de Dieu (en particulier celle du Verbe) puisse changer, mais plutôt qu’il exprime la nature immuable de Dieu. Le Christ, en tant que Dieu, aime la justice et déteste l’iniquité de manière immuable, et cette immutabilité est ce qui fait de lui le seul capable de défaire le péché et de sanctifier l’humanité.

Chapitre 13 : Exposition de Hébreux 1,4

  1. devenu d’autant supérieur aux anges qu’il a hérité un nom plus remarquable que le leur. – Hébreux 1,4

Dans ce chapitre, Athanase aborde l’objection arienne selon laquelle les Écritures feraient du Fils de Dieu une créature, une œuvre de Dieu, et donc un être avec une origine. Les Ariens citent des passages tels que Proverbes 8 (« Le Seigneur m’a créé au commencement de ses voies… ») et des extraits de l’Épître aux Hébreux (Hébreux 1.4, 7.22) pour étayer leur position, affirmant que le Fils est une créature et non éternel. Ils pointent également l’expression « fait meilleur que les anges » (Hébreux 1.4) et « Celui qui l’a fait » (Hébreux 3.1) pour soutenir l’idée que le Fils a un commencement dans le temps et n’est pas d’une nature divine.

Athanase rejette ces interprétations en soulignant que ces passages sont mal compris, car ils ne font pas référence à la nature éternelle du Fils, mais à son incarnation et à son rôle dans l’économie du salut. En effet, l’épître aux Hébreux fait référence au temps où Dieu a parlé par le Fils, après les prophètes, et où le Fils, après avoir purgé nos péchés, s’assoit à la droite de la Majesté divine. Athanase explique que l’expression « devenu beaucoup meilleur que les anges » ne signifie pas que le Fils est une créature, mais plutôt qu’il est supérieur aux anges en raison de sa mission rédemptrice et de sa nature divine. La comparaison ici n’est pas entre des êtres de même nature, mais entre le Fils et les anges, qui sont des serviteurs, tandis que le Fils est un Fils dans la nature divine.

Athanase poursuit en abordant l’utilisation du mot « devenu » dans ce contexte. Selon lui, l’emploi de « devenir » ne suggère pas que le Fils ait été créé ou ait eu un commencement, mais qu’il a « pris » un rôle particulier, celui de médiateur et de Sauveur dans le cadre de l’incarnation. Le terme « devenir » est relié à son ministère en tant qu’homme, et non à sa nature divine, qui est éternelle. Ce mot « devenir » est à comprendre dans le contexte de la personne divine, le Fils étant « devenu » homme pour accomplir son œuvre de salut, mais cela ne signifie pas qu’il a été créé ou qu’il n’était pas toujours divin.

Athanase répond également à l’objection arienne selon laquelle la comparaison entre le Fils et les anges signifierait qu’ils sont de même nature. Il réfute cette idée en rappelant que les hérésies antérieures, comme celles de Valentin et Carpocrate, prétendaient que le Christ et les anges étaient de même nature. Pour Athanase, une telle idée est absurde, car le Fils est non seulement « meilleur » que les anges, mais « autre » qu’eux, en raison de sa nature divine éternelle et de son rapport unique à Dieu le Père. Les anges, en revanche, sont des créatures, et il n’y a aucune similitude essentielle entre eux et le Fils de Dieu.

Ainsi, Athanase réfute les arguments ariens en utilisant une exégèse minutieuse des Écritures, montrant que le terme « devenir » et l’expression « meilleur que les anges » ne signifient en aucun cas que le Fils est une créature ou qu’il aurait un commencement. Au contraire, ces termes révèlent la supériorité et l’unicité du Fils par rapport à toute créature, y compris les anges. Ensuite, l’auteur insiste sur le fait que, bien que des comparaisons entre le Fils et d’autres créatures puissent être tentées, elles sont inappropriées, car le Fils est fondamentalement différent dans son essence. Les créatures sont comparables entre elles, mais Dieu et le Fils sont au-delà de cette comparaison. Le Fils, en tant que Frère, n’est pas simplement un être supérieur parmi d’autres créatures, mais transcende totalement la création en raison de sa nature divine, éternelle et inaltérable.

L’auteur s’appuie sur des Écritures pour montrer que le Fils est désigné comme créateur du monde, et non comme une créature parmi d’autres. Le Fils n’est pas « fait » ou « né » comme les anges ou les créatures, mais Il est éternel, sans commencement ni fin. Bien qu’Il prenne forme humaine et devienne ainsi « plus grand » dans son rôle de médiateur entre Dieu et l’humanité, cela ne signifie pas que sa nature divine ait été modifiée ou qu’il soit devenu une créature. Cette « devenir » est une référence à son incarnation et à son ministère, et non à une transformation de sa nature divine.

L’auteur conclut en précisant que les expressions comme « devenu meilleur » doivent être comprises comme faisant référence à l’office et à l’œuvre du Fils en tant qu’incarné, et non à un changement dans son essence divine. En résumé, le Fils est incomparablement supérieur aux anges et aux créatures, non seulement parce qu’Il est Dieu incarné, mais aussi parce que son ministère de salut est infiniment plus grand que celui des anges.

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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