Du tout-puissant – Cyrille de Jérusalem (Catéchisme 8)
10 avril 2025

Cyrille de Jérusalem était évêque de l’Église de Jérusalem au IVe siècle, que nous avons déjà pleinement introduit dans un autre article. Ses conférences catéchétiques sont le seul parcours de formation des nouveaux convertis (catéchètes) que nous ayons à cette époque. Loin de la haute théologie patristique, vous découvrez ici la théologie pour chrétiens ordinaires que l’on enseignait au IVe siècle. Je vous souhaite une bonne lecture.


ô Dieu, plein de grandeur et de force, Seigneur, vos desseins sont grands, vous êtes puissant en vos œuvres ; ô Dieu, grand et tout-puissant, Seigneur, dont le nom est grand, vos yeux sont sur les voies des fils des hommes pour rétribuer chacun selon sa voie. – Jérémie 39.18-19 LXX

1-4 Contre les grecs nous avons affirmé qu’il y a un seul Dieu ; contre les juifs, nous avons affirmé qu’il est Père. Contre tous, nous affirmons qu’il est Tout-Puissant. En effet, les grecs et les gnostiques avaient tendance à retirer du Créateur le contrôle des choses terrestres.

« Car Il est le Tout-Puissant qui gouverne toutes choses, qui a le pouvoir sur toutes choses. Mais ceux qui disent qu’un Dieu est le Seigneur de l’âme, et un autre celui du corps, ne rendent aucun des deux parfait, car chacun manque de ce que l’autre possède. Car comment serait-Il tout-puissant, Lui qui a pouvoir sur l’âme mais non sur le corps ? Et comment serait-Il tout-puissant, Lui qui a la domination sur les corps mais aucun pouvoir sur les esprits ? Mais le Seigneur réfute ces hommes, disant au contraire : Craignez plutôt Celui qui peut détruire à la fois l’âme et le corps dans la géhenne. Car si le Père de notre Seigneur Jésus-Christ n’avait pas le pouvoir sur les deux, comment soumettrait-Il les deux au châtiment ? Car comment pourrait-Il prendre le corps qui appartient à un autre et le jeter dans la géhenne, à moins qu’Il ne lie d’abord l’homme fort et ne pille ses biens ?
Mais la Sainte Écriture et les doctrines de la vérité ne connaissent qu’un seul Dieu, qui gouverne toutes choses par Sa puissance, mais endure beaucoup de choses selon Sa volonté. Car Il règne même sur les idolâtres, mais Il les endure par Sa patience : Il règne aussi sur les hérétiques qui Le méprisent, mais Il les supporte à cause de Sa longanimité : Il règne même sur le diable, mais Il le supporte par Sa longanimité, non par manque de puissance, comme s’Il était vaincu. Car il est le commencement de la création du Seigneur, fait pour être moqué, non par Lui-même, car cela serait indigne de Lui, mais par les anges qu’Il a créés. Mais Il l’a laissé vivre pour deux raisons : afin qu’il se déshonore davantage par sa défaite, et que l’humanité soit couronnée de la victoire. »

5 Si toutes choses crées sont sous sa puissance, il est à remarquer cependant que le Fils et le Saint Esprit en sont exceptés.

6-7 En application de cette puissance, on en conclut que les richesses ne sont pas pécheresses elles-même. Ce sont des choses créées par Dieu et donc bonnes et ce n’est pas un péché que de les posséder. Bien sûr, il faut les considérer comme un prêt de Dieu, et non un domaine définitif, mais nous y viendrons plus tard.

8 Doxologie finale :

« Dieu est donc Un, le Père, le Tout-Puissant, que la lignée des hérétiques a osé blasphémer. Oui, ils ont osé blasphémer le Seigneur des armées, qui siège au-dessus des Chérubins ; ils ont osé blasphémer le Seigneur Adonaï ; ils ont osé blasphémer Celui qui est dans les Prophètes le Dieu Tout-Puissant. Mais toi, adore un seul Dieu, le Tout-Puissant, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Fuis l’erreur des nombreux dieux, fuis aussi toute hérésie, et dis comme Job : Mais moi, j’invoquerai le Seigneur Tout-Puissant, qui fait de grandes choses et des choses insondables, des choses glorieuses et merveilleuses sans nombre, et, Car pour toutes ces choses, il y a honneur auprès du Tout-Puissant : à Lui soit la gloire pour les siècles des siècles. Amen. »

Étienne Omnès

Mari, père, appartient à Christ. Les marques de mon salut sont ma confession de foi et les sacrements que je reçois.

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