Les Catéchismes de Luther
20 juin 2019
Plan
  • Introduction
    • Contexte historique du catéchisme médiéval occidental
    • Problématique
  • Prémices des Catéchismes
    • Les prédications catéchétiques (1513-1528)
    • La Préface à « de la messe allemande et de l’ordonnance du service divin » (1526)
  • Les Catéchismes de 1529
    • L’inspection des paroisses saxonnes (1528) et le compte rendu de celle-ci dans la préface au Petit catéchisme
    • Publication des Catéchismes
    • Le Catéchisme en notre langue (Grand catéchisme)
    • Le Petit catéchisme à l’usage des pasteurs et des prédicateurs peu instruits
    • Diffusion et impact
  • La réaction catholique : le catéchisme du jésuite Pierre Canisius
  • Conclusion
  • Bibliographie

Introduction

Contexte historique du catéchisme médiéval occidental

Le verbe catéchiser vient du grec κατηχέω, qui désigne l’instruction orale. L’apôtre Paul l’utilise en Galates 6 : 6 pour désigner l’enseignement de la Parole1 et Luther le traduit dans son Nouveau Testament par unterrichten. C’est une pratique qui existe déjà au sein du Christianisme ancien, dans lequel le terme peut signifier l’acte pédagogique, ou le contenu de celui-ci. Aux IIIe et IVe siècles, lorsqu’une personne se convertit, elle est catéchisée avant d’être baptisée. Dans le cas des enfants baptisés, ils sont catéchisés avant d’accéder à la Cène2. Cette instruction est délivrée par le biais de sermons catéchétiques et de récitations par l’assemblée des fidèles, l’ἐκκλησία3.

         Souvent, les historiens (surtout au XIXesiècle) perçurent le Moyen-Âge comme dépourvu de catéchèse ; pourtant, cette vision semble de plus en plus difficile à soutenir, au vu de textes médiévaux révélant une tendance foncièrement contraire4. S’il faut mentionner un ouvrage qui le démontre, c’est celui de l’historien médiéviste et moderniste Robert James Bast, qui révèle l’existence de nombreuses œuvres catéchétiques produites dans l’espace européen et germanique entre le XIIIeet le XVesiècle5. Ceci est particulièrement pertinent face à des sources qui vantent l’exploit du retour au catéchisme par les protestants. Par exemple, Jonas Justus (1493-1555), un pasteur luthérien et collègue de Luther, écrit : 

Un jour, j’ai entendu notre cher père Docteur Martin Luther raconter une histoire. Il dit qu’un prêtre de messe ignorant (car peu, voire aucun, prêtres de messe ne se préoccupent de s’instruire concernant Dieu) avait prononcé ces mots : qui aurait cru, que dans cette vie, tant de choses nouvelles et inhabituelles se passeraient : ils ont même commencé à prêcher les Dix Commandements dans l’Eglise !6

         Bast démontre alors qu’à partir du quatrième concile de Latran (1215), le terme et l’idée de catéchisme apparaissent déjà dans les sources. Le concile se clôt par l’ordonnance aux évêques d’administrer une instruction religieuse aux laïcs en langue vulgaire. Cette disposition se reflète dans la pratique et, dans certains cas, l’accent est même mis sur le prêche du décalogue : Robert Grosseteste (1175-1253), évêque de Lincoln, ordonne en 1225 que les « bergers » de son diocèse prêchent et exposent fréquemment les Dix Commandements à leurs « brebis »7 :

…car il n’y a pas de salut des âmes sans l’observance du Décalogue, nous exhortons par le Seigneur et décrétons fermement que chaque berger d’âmes et prêtre d’un diocèse sache le Décalogue, soit les Dix Commandements de la loi de Moise ; et que chaque clerc les prêche et les expose fréquemment à son peuple8.

         En ce qui concerne le territoire germanique, il n’est pas dépourvu de matériel ni de prédications catéchétiques. Ulrich Von Pottenstein (1360-1417) publie un catéchisme basé sur ses prédications, expliquant le Notre Père, l’Ave Maria, le Symbole et les Dix Commandements. Il déclare : 

Véritablement, ce livre t’enseigne seul ce qui est important pour ton âme, ton salut et ta béatitude éternelle9.

La pratique de la catéchèse perdure jusqu’au XVIesiècle, en passant par Jean Gerson à Paris et Jean Hus à Prague. Que ce soit au Nord ou au Sud du Saint Empire, l’imprimerie propage les catéchismes vernaculaires et il est estimé que trente ouvrages catéchétiques vernaculaires sont publiés, à Lübeck seulement, entre 1487 et 152010. Bien qu’il y ait peu de renseignements sur la « vie religieuse à Mansfeld », où Luther vécu son enfance, il est probable qu’il y ait reçu un enseignement catéchétique11.

Problématique

En 1526, Martin Luther demande au Duc Jean Ierde Saxe qu’il y ait une inspection menée par des ecclésiastiques de toutes les paroisses saxonnes. L’inspection se déroule entre 1527 et 1529 et Luther y participe une fois en automne 1528. Le résultat est désolant12. En réponse à une carence en matière de connaissance et de compréhension des Écritures, autant du côté des pasteurs que des simples paroissiens, Luther s’adonne à l’élaboration de catéchismes : en janvier et en mars 1529, le Petit catéchisme parait sous forme de tableaux, en avril il publie le Catéchisme allemand (Grand catéchisme) et en mai le Petit catéchisme à l’usage des pasteurs et des prédicateurs peu instruits13.

         Alors que la rédaction des catéchismes suit de manière rapprochée la constatation de « l’état de misère lamentable »14 des paroisses saxonnes, l’idée de produire et de répandre parmi tous les fidèles une explication simple et concise des articles de la foi apparaît déjà chez Luther, avant la rupture avec Rome. Dès 1513, Luther délivre des prédications sur les Dix Commandements, le Symbole, et le Notre Père, qui forment le savoir minimum de tout chrétien15. Il s’agit dès lors de s’interroger sur l’apparition relativement tardive de l’enseignement catéchétique de Luther, sous forme de Catéchismes imprimés, qu’il publie en 1529. De même, il est nécessaire de se pencher sur le contenu et l’impact de ces derniers ainsi que de décortiquer leur texte, fruit d’années de réflexion et prisme par lequel il sera possible de saisir plus profondément la pensée de Luther.

Prémices des Catéchismes

Les prédications catéchétiques (1513-1528)

Obtenant son doctorat à l’Université de Wittenberg en 1512, Luther commence à y donner ses premiers cours sur des livres bibliques. Parallèlement, il est aussi chargé de prêcher dans l’église paroissiale de la ville, chose qu’il fera sa vie durant16. Quatre éléments catéchétiques méritent d’être relevés concernant les prédications qu’il livre aux laïcs entre 1513 et 1528, soit jusqu’à la publication de ses catéchismes sous format de livres.

         La prédication est une pratique dont la réception par l’auditeur est centrale. Entre érudits, le latin est employé. Cependant, lorsqu’elle est destinée aux laïcs, elle doit être en langue vernaculaire et, dès 1513, Luther prêche en allemand à ses ouailles wittenbergeoises17. Loin d’être une innovation de la part du réformateur, ses nombreuses prédications et œuvres en langue commune à caractère catéchétique sont un témoignage d’une préoccupation particulière. En effet, dans son cours sur l’Epître aux Romains qu’il donne entre 1515 et 1516, il souligne l’importance de la prédication pour le salut des fidèles qui l’entendent :

Il est impossible que prêchent ceux qui ne sont pas envoyés ; d’où il résulte que ne peuvent entendre ceux à qui on ne prêche pas, et donc qu’il est impossible que croient ceux qui n’entendent pas ! et finalement il est impossible qu’invoquent ceux qui ne croient pas ; puis, ultime conclusion, il est impossible que soient sauvés ceux qui n’invoquent pas !

[…] « Comment croiront-ils celui qu’ils n’ont pas entendu ? » [10 :14], puisque l’Apôtre dit : « Ainsi la foi vient de ce que l’on entend » [10 :17] … ce qui veut dire que s’ils n’entendent pas, ils ne peuvent croire18.

         À la suite de ce cours sur la grande épître paulinienne, Luther prononce des prédications à caractère catéchétique : entre juin 1516 et Mardi Gras 1517, il expose le Décalogue, puis le Notre-Père pendant le Carême de 1517. En 1520, il compile ces prédications en y ajoutant une exposition du Symbole des apôtres et publie aux presses de Johann Grunenberg la Brève explication des Dix Commandements, Brève explication de la Foi, Brève explication du Notre-Père19. Dès les premières lignes de la préface son intention est claire :

Ce n’est pas sans une disposition particulière de Dieu qu’il est ordonné au chrétien du commun – qui ne sait pas lire l’Écriture – d’apprendre et de savoir par cœur les dix commandements, la confession de foi et le Notre-Père. Ces trois textes résument de manière fondamentale et plus que suffisante tout ce qui est contenu dans l’Ecriture et que l’on ne doit pas cesser de prêcher, ainsi que tout ce qu’un chrétien a besoin de savoir. Et ce résumé est si bref et si intelligible que nul ne peut se plaindre ni s’excuser, en disant que, pour être sauvé, il faut trop de choses et des choses trop difficiles à garder en mémoire20.

La foi venant en entendant l’Évangile prêché de manière intelligible, Luther prêche alors l’Évangile régulièrement à travers les Dix Commandements, le Symbole et le Notre-Père et ce, de manière simple et brève. Ces trois textes bibliques constituent un résumé de l’Évangile car « l’homme doit en effet savoir trois choses pour bénéficier du salut » :

Premièrement, il doit savoir quoi faire et ne pas faire (les commandements). Deuxièmement, ayant ainsi constaté qu’il en est incapable par ses propres forces, il doit savoir où il peut prendre, chercher et trouver le moyen de faire et de ne pas faire (la foi). Troisièmement, il doit savoir comment il peut chercher ce moyen et se l’approprier (la prière)17.

Ses prédications catéchétiques sont livrées en séries, en particulier autour des fêtes telles que le Carême21, Pâques et Noël, ou de façon ponctuelle22

         Néanmoins, la transformation des individus de la paroisse ne se fait pas uniquement par l’enseignement ou l’assimilation de notions bibliques élémentaires ; il faut être « guidé par le Saint-Esprit pour les comprendre » et ceci s’opère par la prière ainsi que la méditation de l’Ecriture23. Ce serait en partie pour ces raisons que Luther inclut dans ses catéchismes de 1529 des modèles de prières, et également dans les préfaces un appel à la réflexion sur la matière du catéchisme ; en premier lieu sur l’Écriture mais par la suite sur la glose également. Toutefois, après la publication des catéchismes, la prédication demeure toujours l’instrument principal du Saint Esprit pour engendrer la repentance et la foi en les croyants. De ce fait, cette centralité accordée au sermon a des conséquences sur la messe, lors de laquelle la prédication aura, selon l’historienne de l’Eglise Mary Jane Haemig, un poids quasi sacramentel et non plus un rôle subordonné à la célébration de la Sainte Cène24.

La Préface à « de la messe allemande et de l’ordonnance du service divin »(1526)

Malgré le fait que l’allemand soit, selon Luther, « pauvre en concepts et en termes simples » face à l’hébreu, au grec ou au latin, l’intelligibilité du discours du prédicateur est prioritaire et bénéfique25. Si Luther se soucie d’établir un texte biblique vernaculaire compréhensible par tous, c’est aussi le cas pour la messe. Cependant, la germanisation quasi-totale de Müntzer semble trop radicale pour Luther. Ce dernier souligne que la messe romaine contient des aspects pédagogiques et esthétiques qu’il faudrait garder, car les réformateurs ne seraient pas encore prêts à offrir une « nouvelle messe » qui soit à la hauteur26.

         Dans la préface à De la messe allemande et de l’ordonnance du service divin (1526), Luther écrit à propos de l’instruction des laïcs :

Ce sont les simples et les jeunes, qu’il faut instruire et éduquer dans la pratique quotidienne de l’Ecriture et de la Parole de Dieu, pour qu’ils se familiarisent avec l’Ecriture et apprennent à la manier avec application, habileté et compétence, afin de témoigner de leur foi et, avec le temps, qu’ils en instruisent d’autres et contribuent à accroître le royaume du Christ27.

Il s’agit pour le réformateur de proposer une instruction qui influence le savoir théologique, ainsi que la pratique religieuse des simples et des jeunes. En continuant dans cette veine catéchétique, il déclare :

Nous n’avons pas encore affaire ici à une assemblée structurée et fiable où l’on pourrait gouverner les chrétiens selon l’Evangile : il s’agit plutôt là d’une incitation publique à la foi et au christianisme28.

Présupposer que les paroissiens sont chrétiens, ou qu’ils savent les « vérités » élémentaires du christianisme, serait une erreur. Dès lors, la prédication catéchétique semble être la solution, accompagnée d’un catéchisme publié :

Il faudrait qu’on dispose ici d’un bon et bref catéchisme traitant du Credo, des dix commandements et du Notre-Père. […] Dans ces trois chapitres, il y a, sous forme simple et brève, presque tout ce qu’un chrétien a besoin de savoir29.

Par « presque », Luther pointe vers l’ajout de rubriques sur le Baptême et la Cène, et éventuellement vers le tableau domestique, qui apparaissent à la suite des « trois chapitres » fondamentaux des Catéchismes de 1529. Il poursuit :

Il faut donc […] que cet enseignement soit dispensé sous forme de prédication en chaire, à certains moments ou quotidiennement, selon ce qu’exigera la situation, et, dans le cadre familial, à la maison, matin et soir, aux enfants et aux domestiques dont on veut faire des chrétiens, sous forme de récitation ou de lecture. Il ne suffit donc pas qu’ils apprennent les mots par cœur pour les répéter, comme cela a été le cas jusqu’à présent, mais il faut qu’on les interroge point par point et leur fasse dire ce que signifie chacun de ces points et la façon dont ils le comprennent30.

Le projet de Luther implique une responsabilisation des parents, soit une incorporation des laïcs dans l’instruction religieuse. Ainsi, l’existence entière de l’individu serait cadrée par l’instruction des notions chrétiennes. Cette instruction doit cependant être adaptée aux illettrés : enfants et domestiques. Puis, c’est par la répétition qu’il faut apprendre par cœur ; néanmoins, il est essentiel que la matière soit comprise et que la personne en question soit capable d’expliquer ses récitations. Il s’agit d’enseigner de manière à pénétrer les esprits et à les transformer (en chrétiens), ce qui est facilité par l’écoute active incarnée par l’interrogation31.

         Pourtant, il existait déjà de nombreux catéchismes. Comme présenté plus haut, le catholicisme médiéval en produit. Les Frères de Bohème proposent leur « questionnaires pour enfants » que Luther connaît. Quant aux protestants, il y aurait eu plus de trente32 catéchismes publiés par ses collègues avant 1529, dont deux de Philippe Melanchthon (1524 et 1528)33.

         Plusieurs points peuvent être soulevés pour expliquer la volonté de Luther à produire son propre catéchisme : les catéchismes proposés par les autres protestants sont parfois foncièrement polémiques, d’autres fois trop complexes pour les simples et les jeunes34. Luther leur reproche aussi un manque de constance et appelle à une uniformisation des textes bibliques du catéchisme ; puis, aucun d’eux n’a autant de soutien politique que Luther. Finalement, ces tentatives de catéchisme échouent et n’ont pas d’impact durable sur les laïcs. Ainsi, Luther le remarque grâce à l’inspection menée dans les paroisses saxonnes35. Néanmoins, l’historien de la Réforme Timothy Wengert écrit que Luther aurait été frustré par certains de ses collègues aux tendances antinomistes. Johannes Agricola publie en novembre 1528 son troisième et plus populaire catéchisme. Selon Luther, celui-ci réduit les Dix Commandements à un simple appendice, révélant l’antinomisme naissant d’Agricola que Luther combat plus directement en 1536. Ce serait donc pour cette raison que Luther consacre tant de pages au décalogue dans son Catéchisme en notre langue36.

Les Catéchismes de 1529

L’inspection des paroisses saxonnes (1528) et le compte rendu de celle-ci dans la préface au Petit catéchisme

Le 18 février 1526, l’électeur de Saxe impose par son ordonnance la messe allemande. La même année, Luther demande à son souverain qu’une inspection des paroisses saxonnes soit menée afin d’en évaluer l’état matériel (revenus des cures et traitement des pasteurs) et spirituel (instruction des pasteurs et des fidèles), choses que des évêques auraient fait37.

         Avant que Luther ne participe en personne à l’inspection en automne 1528, il rédige la préface d’un ouvrage de Stephan Klingebeil (1500-1599), Von Priester Ehe (1528) :

Aujourd’hui, une fille ou un garçon de quinze ans savent plus de la doctrine chrétienne que tous les théologiens des grandes universités du passé. Car parmi nous le catéchisme est revenu en usage : par ceci je désigne le Notre-Père, le Symbole, les Dix Commandements et tout ce qu’on doit connaître concernant la pénitence, le baptême, la prière, la croix, comment vivre et comment mourir et le sacrement de l’autel, ainsi que le mariage, l’obéissance civile, les devoirs des parents, de l’épouse et de l’enfant, du père et du fils, du maître et du serviteur38.

Cet extrait présente une appréciation positive de l’impact de la Réforme. Ses prédications et enseignements catéchétiques, ainsi que ceux de ses collègues, auraient fonctionné et seraient parvenu à inculquer durablement la doctrine chrétienne aux laïcs.

         Malgré la vision susmentionnée, le compte-rendu de sa visite à la fin de l’an 1528, qu’il insère dans la préface au Petit Catéchisme (1529), s’inscrit dans une autre veine :

Ce qui m’a pressé et contraint de présenter ce catéchisme […] c’est l’état de misère lamentable que j’ai constaté récemment dans mes fonctions d’inspecteur. Dieu de miséricorde, à l’aide ! De quelles misères n’ai-je pas été le témoin ! L’homme commun, surtout dans les villages, ignore tout de la doctrine chrétienne ; un grand nombre de pasteurs, hélas ! sont fort malhabiles et incapables de l’enseigner. Tous s’appellent chrétiens, sont baptisés et reçoivent le saint sacrement ; et ils ne savent ni le Notre-Père, ni la Foi, ni les dix commandements. Ils vivent comme du bétail insouciant et des pourceaux privés de raison39.

Luther révèle une ignorance généralisée de la doctrine chrétienne, de la part des laïcs mais aussi des pasteurs. Il souligne l’ironie d’un peuple qui se dit chrétien et qui reçoit les sacrements sans comprendre leur signification.

         Le choc de cette réalisation est d’autant plus fort que les luthériens avaient pensé, dès le début, que le moyen de transformer et de sauver la chrétienté serait par l’éducation dans la foi, notamment celle des enfants40. Il est alors temps, après la constatation faite lors de cette inspection, pour Luther d’élaborer son propre catéchisme sous forme de livre.

Publication des Catéchismes

À la suite de son inspection en automne 1528, Luther se met à rédiger ses catéchismes. Le 15 janvier 1529, il révèle dans une lettre qu’il s’adonne à l’élaboration d’un catéchisme « pour les païens frustres »41. La semaine d’après, le Petit catéchisme paraît sous forme de séries de tableaux à afficher dans les églises et les maisons42. Ces tableaux contiennent les Dix Commandements, les Symbole, le Notre-Père, les sacrements du Baptême et de la Cène, les prières de bénédiction et de reconnaissance, ainsi que les devoirs des divers ordres et membres de la maison43. Au milieu du mois de mars paraît une deuxième édition des tableaux42.

         Au cours du mois d’avril, le Catéchisme en notre langue (Grand catéchisme) sort de presse en haut-allemand. Le 26 de ce mois, le Petit catéchisme est aussi publié sous forme de livre44. Ces premières éditions sont en bas-allemand et sont imprimées à Hambourg chez Johannes Bugenhagen (1485-1558) et c’est en mai que des versions en haut-allemand paraissent. De plus, ces éditions et celles qui suivent contiennent des illustrations gravées par Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553)45.




Gravure de la page de couverture du Petit Catéchisme (1529) en bas-allemand de Martin Luther, édition du 21 décembre 1529 imprimée à Hambourg par Jurgen Richolff.

Le Catéchisme en notre langue (Grand Catéchisme)

Ce catéchisme est le plus long des deux. Il contient quatre chapitres qui expliquent premièrement les Dix Commandements, deuxièmement le Symbole, troisièmement le Notre-Père et quatrièmement le Baptême, la Cène et la Confession (ajouté à la deuxième édition de 1529)46. Comme le souligne Pierre Jundt, le Catéchisme en notre langue est certainement destiné aux enfants et aux simples, « mais il (Luther) n’entendait nullement le leur mettre entre les mains comme un livre. Au contraire, il voulait que son contenu leur fût communiqué comme un enseignement, comme une prédication »47

         C’est donc d’une part aux chefs de famille qu’il est destiné. Il peut servir à leur édification personnelle ; mais avant tout, étant les évêques du foyer, les parents doivent enseigner le catéchisme aux enfants et aux domestiques. Luther demande que l’enseignement s’opère comme suit :

Chaque chef de famille doit interroger, à tour de rôle, au moins une fois par semaine, ses enfants et ses domestiques et les faire réciter ce qu’ils en savent ou ce qu’ils apprennent, et, s’ils ne le savent pas, les y tenir sérieusement48.

Les parents doivent aussi envoyer leurs enfants aux sermons catéchétiques qui leur sont destinés spécifiquement et lors desquels ils reçoivent une explication de ce qu’ils ont appris à réciter.

         De ce fait, le Catéchisme en notre langue est également adressé aux prédicateurs, en tant que modèle pour leurs messages :

[Les prédicateurs doivent s’appliquer] à prêcher souvent le catéchisme, afin d’inculquer à la jeunesse, non d’une façon savante ou subtile, mais brièvement et très simplement, pour qu’il pénètre bien en eux et qu’il reste dans leur mémoire49.

Finalement, ce grand catéchisme est pour « chaque chrétien […] dans tous les cas », car « celui qui ne le connaît pas ne peut être compté au nombre des chrétiens et ne peut être admis à aucun sacrement »50. De plus, s’il sert de modèle de prédication, le grand catéchisme permet de contrôler la doctrine exposée aux fidèles, ainsi qu’à répandre la vision de Luther dans le territoire protestant51. Un point particulièrement intéressant, celui de l’explication du quatrième commandement, ouvre le respect des parents et notamment du père, vers le respect des autorités temporelles52. Si le catéchisme est une instruction religieuse, il est aussi une instruction civique.

Le Petit catéchisme à l’usage des pasteurs et des prédicateurs peu instruits

Le Petit catéchisme contient six rubriques, dont les quatre premières rédigées sous forme de questions et réponses concises, sont les Dix Commandements, le Symbole, le Notre-Père et les sacrements du Baptême et de la Cène. À la suite des sacrements se trouve la rubrique des prières, du bénédicité et des grâces ; en d’autres termes, il s’agit de la manière dont un chef de famille doit enseigner aux siens, et prier le matin et le soir. Le petit livre se clôt par un tableau domestique qui dépeint la société chrétienne en traitant des clercs, de l’autorité temporelle et de la famille.

         Si le Grand catéchisme est destiné à tout chrétien, c’est encore plus le cas pour le Petit catéchisme étant donné l’accessibilité de son langage. Toutefois, le titre ainsi que les premières lignes déclarent que les pasteurs et prédicateurs en sont le public-cible. En effet, ce catéchisme doit leur être un outil central pour l’enseignement des bases chrétiennes aux fidèles :

Je vous en prie donc, pour l’amour de Dieu, vous tous mes chers sieurs et frères, qui êtes pasteurs et prédicateurs, prenez à cœur votre ministère ; ayez pitié de ce peuple qui vous est confié ; aidez-nous à faire pénétrer le catéchisme parmi les gens, surtout parmi la jeunesse53.

Cependant, l’adresse de Luther aux pasteurs et aux prédicateurs les présente comme les intermédiaires vers « les gens » et « la jeunesse ». Les paroissiens et les enfants en sont donc les destinataires finaux. Si les pasteurs utilisent le Petit catéchisme pour l’enseignement religieux au sein de l’Eglise, c’est aussi le cas pour les maîtres d’écoles ; des éditions spéciales paraissent avec l’ajout d’outils pédagogiques tels qu’un alphabet et diverses lectures54. Bien que ce ne soit pas explicité dans sa préface, le Petit catéchisme, de par son contenu et par le témoignage de l’histoire, est aussi destiné à la famille, pour son enseignement mais aussi pour son édification : le père, chef spirituel de la maisonnée, doit selon la cinquième rubrique encadrer les siens à travers les prières du matin, du soir et des repas55.

         La préface offre au lecteur une méthode pédagogique pour l’enseignement de la matière catéchétique, à utiliser autant par le pasteur que par le père de famille. La progression suit trois étapes. 

         Premièrement, Luther propose de « répéter, mot à mot et conformément au texte, les dix commandements, la Foi, le Notre-Père etc., jusqu’à ce qu’ils (enfants, ou tout chrétien) les sachent par cœur »53. Selon Browet-Duquène et Henrivaux, le « etc. » pointe vers les textes de Mt. 28, 19, Mc. 16, 16 et 1 Co. 11, 23-25, renvoyant au baptême et à l’eucharistie. Ces versets doivent aussi être mémorisés et font partie des « rudiments de la foi »42.

         Deuxièmement, le pasteur ou le père de famille doivent « enseigner aussi la signification, afin qu’ils (enfants, ou tout chrétien) comprennent ce que les paroles veulent dire »56. Il est intéressant de souligner la liberté que Luther laisse dans cette étape : l’explication peut être la sienne ou une autre, tant qu’elle est « courte et simple »17. On observe également l’importance que Luther accorde à la réelle compréhension du matériel catéchétique, lorsqu’il ajoute : 

Mets-y le temps nécessaire, car il ne faut pas expliquer tous les points à la fois, mais les prendre l’un après l’autre. Quand ils auront bien compris le premier commandement, tu recourras au second, et ainsi de suite, sans quoi ils seront submergés et n’en retiendront bien aucun17.

L’apparent paradoxe entre l’appris par cœur à travers la récitation et la profonde compréhension de l’individu s’explique par exemple dans Une Manière simple de prier (1535) :

Je n’entends nullement que toutes ces paroles soient prononcées dans ta prière, car elle se muerait, en définitive, en un vain babil et un verbiage vide, lus dans ton livre ou mot à mot, comme l’ont été les chapelets des laïcs et les prières des prêtres et des moines. Au contraire j’ai voulu, par là-même, échauffer ton cœur et lui indiquer quelles pensées il doit saisir dans le Notre-Père. Mais ces pensées, ton cœur (s’il est bien échauffé et disposé à prier) peut les exprimer par bien d’autres paroles, bien moins ou bien plus nombreuses57.

Luther ne s’applique pas simplement à remédier à l’ignorance des laïcs à propos de la foi. Il cherche plutôt à les aider à connaître leur foi afin qu’ils puissent en faire dériver espoir et consolation31. Un témoignage frappant de cette aspiration de la part du réformateur se ressent particulièrement dans la formule répétitive « cela, assurément, est vrai »58 qu’il adjoint notamment à la glose du deuxième article du Crédo traitant du pardon59.

         En troisième lieu, après l’enseignement complet du Petit catéchisme, il s’agit de se tourner vers l’autre, le Grand, pour donner « une explication abondante et plus développée ». Le père ou le pasteur doivent exposer « chaque commandement, chaque demande, chaque article avec ses œuvres, ses utilités, ses avantages, ses dangers et ses torts respectifs »56. À nouveau, Luther permet une liberté quant à la source de cette matière plus consistante et ne pointe pas exclusivement vers son Catéchisme en notre langue : « tu trouveras tout cela exposé abondamment dans les si nombreux traités écrits sur ce sujet »17.

         Le langage doit être adapté au public-cible, alors le prédicateur peut montrer sa « science » devant « les savants et les intelligents […] Mais, pour les jeunes » il doit s’en tenir à « une seule formule, perpétuellement la même » afin de ne pas plonger les ouailles dans la confusion. En effet, Luther évoque que certains changent de formules « d’une année à l’autre », ce qui « embrouille » les simples et les jeunes et anéantit l’efficacité de l’enseignement60. S’il y a une adaptation linguistique, il en a aussi une autre au niveau du contenu. Ainsi, Luther propose un enseignement personnalisé, en encourageant le prédicateur à souligner certains commandements selon les tendances pècheresses particulières de son public61.

         Finalement, les Catéchismes sont destinés à tous, utiles à chacun. S’ils se présentent comme étant des outils à mettre dans les mains des pasteurs et des chefs de famille, ceux-ci ont la responsabilité d’employer ces ouvrages pour la transformation de la jeunesse et de l’homme du commun. L’enfant et le simple sont alors les destinataires finaux et forment ensemble la majorité de la population : jeune et agraire.

Diffusion et impact

Contrairement aux ouvrages de catéchèse de ses collègues, les Catéchismes de Luther ont un succès durable. En effet, du vivant de Luther il y a 78 éditions du Petit catéchisme en haut- et en bas-allemand62. Jusqu’au moment de sa mort, en 1546, de nombreuses traductions paraissent : deux éditions latines en 1529, trois éditions danoises en 1530, 1537 et 1538, une édition française entre 1533 et 1534, deux éditions polonaises en 1530 et 1533, une édition néerlandaise en 1539. Par la suite, la deuxième partie du XVIesiècle voit des éditions en Slovène, Lituanien, Vieux-Prussien, Italien, voire même en Arabe54. Si une seule édition française paraît, c’est probablement parce qu’à partir des années 1530 des catéchismes en Français sont produits par des francophones : les Instruction (1537) et Catéchisme(1545) de Jean Calvin, les Exposition familière (1544), Instruction Chrétienne (1556), Sommaire et Bref sommaire (1558) de Pierre Viret63.

         L’année qui suit la première publication des Catéchismes, Luther écrit une nouvelle préface au Catéchisme en notre langue. Celle-ci découle d’un constat négatif du réformateur concernant la réception de cet ouvrage chez les prédicateurs et pasteurs :

Nous voyons, en effet, que, malheureusement, beaucoup de prédicateurs et de pasteurs sont très négligents sur ce point et dédaignent, à la fois, leur ministère et cet enseignement, certains par grande et haute érudition, mais d’autres par pure paresse et souci de leur ventre64.

Luther y écrit que les pasteurs et prédicateurs ne l’ont pas tous acheté et s’ils l’ont acheté, ils ne l’ont peu, voire pas lu. Il dénonce l’idée répandue que le catéchisme est « trop » simple et qu’il peut être compris en une seule lecture. L’outil si méticuleusement sculpté par Luther ne semble pas avoir suscité l’appréciation qu’il attendait.

         L’approche que Luther propose concernant le Catéchisme est celle d’une lecture journalière, régulière et encadrée par la prière, seul ou avec la paroisse. En guise d’argumentation pour cette méthode, Luther se propose en exemple : docteur et prédicateur, il n’est cependant « pas encore passé maître » et il lui faut « rester un enfant à l’école du catéchisme »65. Outre cet appel à l’humilité, il avance également que le catéchisme est un outil herméneutique, sans lequel il est impossible de comprendre ne serait-ce « [qu’] un seul psaume »17. A travers cette préface, Luther confie une déception profonde ainsi qu’une frustration au sujet des prédicateurs et pasteurs qu’il désigne de « bedaines oisives »66. Toutefois, le théologien protestant Klaas Zwanepol avance, de pair avec le théologien protestant Gunther Wenz, que le Catéchisme en notre langue est éventuellement trop difficile pour les simples pasteurs ruraux67.

         Néanmoins, la deuxième moitié du XVIesiècle voit se répandre les Catéchismes de Luther à travers les territoires protestants du Saint Empire. De nombreuses villes, telle que Nuremberg, rendent leur prédication obligatoire malgré une apparente difficulté à y astreindre la population68. En effet, des visitations régulières sont menées pour évaluer les pasteurs et leurs ouailles, mais les constatations sont souvent négatives69. Néanmoins, en 1580, les deux Catéchismes sont insérés dans le Livre de Concorde, ce qui les élève « au rang de la confession de foi par l’ensemble des Eglises luthériennes d’Allemagne »70. Aujourd’hui, certaines églises luthériennes utilisent encore le Petit catéchisme de Luther, quoique ce sont souvent des versions augmentées de celui-ci71.

La réaction catholique : le catéchisme du jésuite Pierre Canisius

La Compagnie de Jésus incarne une réponse catholique organisée face aux protestants. Au sein même des Constitutions de l’ordre se trouve un engagement particulier à l’instruction des enfants. Les jésuites abandonnent rapidement le modèle du catéchisme oral pour celui sous format de livre. De plus, ils adoptent le schéma « question-réponse », et visent presque exclusivement les enfants avec des exercices de mémorisation par la récitation et le chant72. Si Luther responsabilise les chefs de famille au sein du foyer, les jésuites intègrent également les laïcs à l’enseignement religieux ; cependant, cet enseignement ne se passe qu’au sein de l’Eglise et des écoles de la Compagnie73.

         Le jésuite Pierre Canisius (1521-1597) publie en 1558 son Catechismus parvus que l’historien jésuite John W. O’Malley qualifie comme étant la meilleure réponse du catholicisme au Petit catéchisme de Luther74.  Le catéchisme de Canisius se répand jusqu’à sa mort avec 347 éditions75. Bien que ce dernier tente d’éviter la polémique, la papauté est évoquée dans la rubrique traitant de l’Eglise, mettant en avant sa centralité. Toutefois, le catéchisme de Canisius n’a pas le monopole sur les Etats catholiques et coexiste aux côtés de catéchismes italiens, français et espagnols76.

Conclusion

L’étude des œuvres catéchétiques de Martin Luther montre que celles-ci jaillissent du penchant foncièrement pastoral du réformateur. Le souci de résumer les Ecritures, nouvellement disponibles en langue commune, s’incarne dans le choix, quoiqu’en continuité avec le Moyen Âge, de présenter aux fidèles trois textes essentiels que tout chrétien doit connaître : les Dix Commandements, le Symbole et le Notre-Père. À ceci s’ajoute la préoccupation d’une pédagogie effective. Assurément, Luther emploie tout ce qu’il peut pour concevoir un Petit catéchisme qui a un impact sur les fidèles, notamment les jeunes ainsi que les simples : formules courtes et concises, vocabulaire simple et intelligible. De surcroît, l’enseignement se transmet à travers la prédication pastorale, mais aussi par le biais des chefs de famille qui sont ainsi responsabilisés en ce qui concerne la piété de leur foyer. Finalement, ne voulant pas que les chrétiens puissent nûment réciter les « rudiments de la foi », Luther désire qu’ils en aient une compréhension transformatrice. Cette aspiration se reflète dans le constat décevant du réformateur et de ses collègues : l’impact est moindre et la population semble parfois complètement désintéressée. Néanmoins, les Catéchismes n’ont pas disparu, survivant jusqu’alors à travers le Livre de Concorde que certains luthériens emploient encore hebdomadairement.

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Bibliographie

Sources

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  1. WENGERT, Timothy J, Martin Luther’s Catechisms. Forming the Faith. Minneapolis : Fortress Press, 2009. p. 3.[]
  2. Voir aussi livre VIII, section V des Confessions d’Augustin.[]
  3. JANZ, Denis R, « Catechisms », in HILLERBRAND, Hans J (éd.), The Oxford Encyclopedia of the Reformation, Oxford : Oxford University Press, 1996. p. 275.[]
  4. Ibid[]
  5. BAST, Robert J, Honor your Fathers. Catechisms and the Emergence of Patriarchal Ideology in Germany. 1400-1600, Leiden: Brill, 1997.[]
  6. Traduction personnelle de : « Ich hab auf ain zeit ain Historien von unserm lieben Vatter Doctor Martino gehört, das ain ungelerter Stifftpfaffe (wie dann wenig oder gar kain Thümpfaffe von Got vil waisst oder zu wissen begert) soll dise wort gesagt haben : Wer hat doch sein lebtag ye gehört, das so vil neüwes, seltzames dings auffkompt : Man begint yetzt die Zehen Gebott zu predigen in der Kirchen ! », cité dans BAST, op. cit., p. 1.[]
  7. Il leur fournira même un manuel pour ce faire. Ibid. pp. XVII, 4.[]
  8. Traduction personnelle de : « Quia igitur sine decalogi observatione salus animarium non consistit, exhortamur in Domino, firmiter injugentes, ut uniusque pastor animarium et quilibet sacerdos parochialis sciat decalogum, id est, decem mandata legis Mosaicae ; eademque populo sibi subjecto frequenter praedicet et exponat », Constitutiones ejusdem Roberti, Episcopi Lincolnensis, in PEGGE, Samuel, The Life of Robert Grosseteste, London : John Nichols, 1793, appendix VI, p. 315,cité dans BAST, op. cit., p. 4.[]
  9. Traduction personnelle de : « Wann daz wisse fur war, daz dich daz puch nicht anders leret denn nucz deiner sele, deines hayles und der ewigen sëlichait », BAPTIST-HLAWATSCH, Gabriele, Das katechetische Werk Ulrichs von Pottenstein. Sprache und rezeptionsgeschichtliche Untersuchung, Tübingen : De Gruyter, 1980, p. 145, cité dans BAST, op. cit., p. 8.[]
  10. BAST, op. cit., pp. 18, 21.[]
  11. ARNOLD, Matthieu, Luther, Paris : Fayard, 2017, p. 17.[]
  12. LÉONARD, Emile G., Histoire générale du protestantisme. I/ La Réformation, Paris : Presses Universitaires de France, 1988, p. 106.[]
  13. JUNDT, Pierre, « Les Catéchismes : Introduction Générale », in JUNDT, Pierre et BOSC Jean (trads.), Luther, Martin, 1483-1546.-Œuvres, T. VII, Genève : Labor et Fides, 1962, p. 11.[]
  14. LUTHER, Martin, Le Petit catéchisme à l’usage des pasteurs et des prédicateurs peu instruits, in LIENHARD, Marc et ARNOLD, Matthieu, Œuvres, vol. II, Paris : Gallimard, 2017, p. 367 (Abrégé « Œuvres II »).[]
  15. LIENHARD, Marc, Luther : ses sources, sa pensée, sa place dans l’histoire, Genève : Labor et Fides, 2016, pp. 259, 262.[]
  16. ARNOLD, op. cit., pp. 67, 79.[]
  17. Idem.[][][][][][]
  18. LUTHER, Martin, Commentaires sur l’Epître aux Romains, LAGARRIGUE, Georges (trad.), in Luther, Martin, 1483-1546.- Œuvres, T. XII, Genève : Labor et Fides, 1986, pp. 186, 191.[]
  19. GREINER, Albert, « Notice pour Brève explication des Dix Commandements, Brève explication de la Foi, Brève explication du Notre-Père », in LIENHARD, Marc et ARNOLD, Matthieu, Œuvres, vol. I, Paris : Gallimard, 1999, pp. 1362-3 (Abrégé « Œuvres I »).[]
  20. LUTHER, Martin, Brève explication des Dix Commandements, Brève explication de la Foi, Brève explication du Notre-Père, in Œuvres I, p. 403.[]
  21. ARNOLD, op. cit., p. 80.[]
  22. LUTHER, Martin, The Complete Sermons of Martin Luther, 7 Vols., Grand Rapids, Mich.: Baker Books, 2007.[]
  23. LIENHARD, op. cit., p. 162.[]
  24. HAEMIG, Mary Jane, « The Influence of the Genres of Exegetical Instruction, Preaching, and Catechesis on Luther », in KOLB, Robert, DINGEL, Irene, BATKA (eds.), The Oxford Handbook of Martin Luther’s Theology, Oxford : University Press, 2014, p. 453.[]
  25. LIENHARD, op. cit., pp. 213, 208.[]
  26. GUICHARROUSSE, Hubert, « Notice pour Préface à De la messe allemande et de l’ordonnance du service divin », in Œuvres II, pp. 938-9.[]
  27. Œuvres II, p. 254-5.[]
  28. Œuvres II, p. 256.[]
  29. Œuvres II, p. 257.[]
  30. Œuvres II, pp. 257-8.[]
  31. HAEMIG, op. cit., p. 459.[][]
  32. LIENHARD, Marc, Martin Luther : un temps, une vie, un message, Genève : Labor et Fides, 19984, p. 203.[]
  33. KRUMENACKER, Yves, Luther, Paris : Ellipses, 2017, pp. 299-300.[]
  34. OSEKA, Matthew, « A forgotten contribution : Melanchton’s catechisms in the service of the 16th-century Reformation », Pacifica, Vol. 29, No. 3, 2016, p. 302.[]
  35. BROWET-DUQUENE, Michèle, HENRIVAUX, Omer, « L’œuvre catéchétique de Luther », in BOUDIN, H. R., HOUSSIAU, A. (dirs.) Luther Aujourd’hui, Louvain : Publications de la Faculté de Théologie, 1985, p. 91.[]
  36. WENGERT, Timothy J, Martin Luther’s Catechisms. Forming the Faith. Minneapolis : Fortress Press, 2009, pp. 15-16.[]
  37. LÉONARD, op. cit., p. 105-6.[]
  38. Traduction personnelle de : « iezt ein knaboder medlin von funffzehen iaren, mehr weis ynn Christlicher lere, denn zuvor alle hohe schulen und Doctores gewuster haben. Denn, es ist ia der rechte Catechismus, bey unserm heufflin widder auff der ban, nemlich das Vater unser, der Glaud, die Zehen gebot. Was die busse, tauffe, gebet, Creutz, leben, sterben, und das sacrament des altars sey. Und uber das, was die ehe, die welltlich öberkeit, was vater une mutter, weib une kind, man und son, knecht une magd.  Und ynn summa alles tende der wellt hab ich zu guten gewissen und ordnüng bracht, das ein iglicher weis, wie er lebt und wie er ynn seinem stande Gott dienen sole. Und ist nicht geringe frucht, fride und tugens erfolget bey denen, die es angenomen » in KLINGEBEYL, Steffan, Von Priester Ehe des wirdigen herren Licentiaten Steffan Klingebeyl / mit einer Vorrede Mart. Luther., Wittenberg : Nickel Schirlentz, 1528.                                                                                                      URL : https://play.google.com/store/books/details?id=feRKAAAAcAAJ&rdid=book-feRKAAAAcAAJ&rdot=1.[]
  39. Œuvres II, p. 367.[]
  40. STRAUSS, Gerald, « Success and Failure in the German Reformation », in Past & Present, No. 67, 1975, p. 34.[]
  41. LUTHER, cité par LIENHARD, Marc, Martin Luther : un temps, une vie, un message, Genève : Labor et Fides, 19984, p. 203.[]
  42. BROWET-DUQUENE, op. cit., p. 93.[][][]
  43. ZWANEPOL, Klaas, « The Structure and Dynamics of Luther’s Catechism », in Acta Theologica, vol. 21, n°2, 2011, p. 397.[]
  44. LIENHARD, Marc, Martin Luther : un temps, une vie, un message, op. cit., p. 203.[]
  45. SCHILLING, Johannes, « Katechismen », in BEUTEL, Albrecht, Luther Handbuch, Tübingen : Mohr Siebeck, 2017, p. 350.[]
  46. LUTHER, Martin, Le Catéchisme en notre langue (Le Grand Catéchisme), in JUNDT, op. cit., pp. 29-30.[]
  47. JUNDT, op. cit., p. 19.[]
  48. LUTHER, Martin, Le Catéchisme en notre langue, op. cit., p. 28.[]
  49. Idem, p. 31.[]
  50. Idem, p. 28.[]
  51. ARNOLD, op. cit., pp. 374-5.[]
  52. Selon Luther, l’autorité est instaurée par Dieu. De plus, le roi étant père autant de fois qu’il a de sujets, ces derniers doivent alors l’honorer et le servir à la gloire de Dieu (LUTHER, Martin, Le Catéchisme en notre langue, op. cit., pp. 55-57).[]
  53. Œuvres II, p. 368.[][]
  54. SCHILLING, op. cit., p. 352.[][]
  55. LIENHARD, Marc, Martin Luther : un temps, une vie, un message, op. cit., p. 204.[]
  56. Œuvres II, p. 369.[][]
  57. LUTHER, Martin, Une Manière simple de prier, JUNDT, op. cit., p. 201.[]
  58. Cette petite formule n’a pas comme but premier l’impact sur le lecteur du catéchisme, mais plutôt l’impact sur celui qui l’entend déclaré à voix-haute, ou encore celui qui le prie. Cette remarque renforce l’idée que le contenu du Petit catéchisme n’est pas purement destiné à ceux qui lisent ses pages, mais plutôt à ceux qui l’entendent lire, le récitent et le prient : les enfants et les simples. Voir PETERS, Albrecht, Kommentar zu Luthers Katechismen, Vol. 2, Göttingen : Vandenhoeck & Ruprecht, 1990, p. 100-1.[]
  59. Voir aussi DELUMEAU, Jean, Rassurer et protéger. Le sentiment de sécurité dans l’Occident d’autrefois, Paris : Fayard, 1989, pp. 449-62 ; ARNOLD, op. cit., pp. 436-440, 514-515.[]
  60. Idem, p. 368.[]
  61. Idem, p. 369.[]
  62. KRUMENACKER, op. cit., p. 301.[]
  63. TROILO, Dominique-Antonio, L’œuvre de Pierre Viret, Lausanne : L’Age d’Homme, 2012, pp. 856-8.[]
  64. LUTHER, Martin, Le Catéchisme en notre langue, op. cit., p. 23.[]
  65. Idem, p. 24.[]
  66. Idem, p. 26.[]
  67. WENZ, Gunther, Theologie der Bekenntnisschriften der evangelisch-lutherischen Kirche: Eine historische und systematische Einführung in das Konkordienbuch, Berlin : Walter de Gruyter, 2012, p. 251, cité dans ZWANEPOL, op. cit., p. 399.[]
  68. BROADHEAD, P. J., « Public Worship, Liturgy and the Introduction of the Lutheran Reformation in the Territorial Lands of Nuremberg », in The English Historical Review, vol. 120, n°486, 2005, p. 291.[]
  69. STRAUSS, Gerard, Luther’s House of Learning, London : Johns Hoptkins Press, 1978, pp. 268-70.[]
  70. LIENHARD, Martin Luther, un temps, une vie, un message, op. cit., p. 204.[]
  71. BROWET-DUQUENE, op. cit., pp. 104-6.[]
  72. O’MALLEY, John W., Les premiers jésuites. 1540-1565, (Edouard Boné trad.), Paris : Desclées de Brouwer, 1999, pp. 170-3.[]
  73. Idem, p. 176.[]
  74. Idem, p. 180.[]
  75. CAVARZERE, Marco, « Aux origines des catéchismes catholiques de l’époque moderne. Le catéchisme du concile de Trente et l’Italie au XVIe siècle », in COLIN, Mariella (dir.), Les catéchismes et les littératures chrétiennes pour l’enfance en Europe (XVIe-XXIe siècle), Bordeaux : Presses Universitaires, 2014, p. 61.[]
  76. O’MALLEY, op. cit., pp. 181-2, 184.[]

Josué Isaac

Sauvé, mari, père, historien et passionné de théologie.

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